
rent;e dans l’orangerie aux approches des froids
pour qu’ il y termine la maturité de fes tubercules.
Les arrofemens doivent être fréquens & copieux ,
furtout en été.
Dans le midi de la France ils fe plantent en
mai , fur un feul labour 3 dans les terrains légers
& naturellement humides.
On donne un binage aux plants qu’ ils ont produits
, & deux mois après on en récolte les tubercules.
Un feul pied en a fourni deux cent
quatre-vingt-cinq à M. Moreau de Montfort.
Les tubercules du .Souchet comeftihle/font
de la grofleur d’ une noifette 3 & couleur de paille :
on les mange crus & cuits comme les châtaignes.
Quoiqu’on en faffe une grande confommation
dans l’Orient, & que les en fans les recherchent
dans le midi de la France, je ne crois pas devoir
en confeilier, comme quelques agronomes, la
culture en grand ; car il me femble qu’il doit être
toujours polfible d employer le terrain à des récoltes
plus avantageufes.
On peut, dit-on, tirer par exprelfion une huile de
ces tubercules, & , en les grillant, les fubftituer
au café. Je n’ai pas fait d’expériences pofitives
fur ces deux propriétés ; ainfi je n’en parlerai pas
plus Ionguelnent.
J'ai mangé en Caroline des tubercules un peu
plus gros & un peu meilleurs que ceux du Sou-
chet efculent, qui proviennent évidemment d’une
efpèce de ce genre., mais j’ignore à laquelle : on
les vend au marché pour les enfans & les nègres.
Les Souchets prolifère , traçant , à petites
fleurs, de Monti, exigent également l’orangerie,
mais ne demandent pas autant d’arrofemens.
La fécondé de ces efpèce s eft, dans fon.pays
natal, ainfi que j’ ai été à portée de le v o ir , un
des plus grands fléaux de l'agriculture. Il y remplace
le chiendent de notre Europe, mais il eft
bien plus difficile à détruire que lui. Quelques
précautions qu’ on prenne en labourant pour enlever
les racines, il en refte toujours, & la plus
petite fuffit pour reproduire un nouveau pied,
qui, avant la fin de l’année, aura donné naiffance
à vingt autres, chaque tubercule portant de nouvelles
racines à fix à huit pouces, & de nouveaux
tubercules naiffant à leur extrémité pour en porter
de même d’autres. Voye% C h ien d en t.
Le Souchèt à papier eft fameux par l’ufage
qu’en faifoient les Anciens pour écrire. Aujourd’hui
encore, les - Égyptiens en tirent quelque
parti, fes racines, étant bonnes à manger , & fes
tiges propres à couvrir les maifons, à fabriquer
des nattes, des cordes , &c.
C e Souchet exige la ferre chaude dans le
climat de Paris, & il faut qu’il ait toujours le
pied dans l’eau. En conféquence on doit le mettre
dans un pot qui plonge entièrement dans le baquet
deftiné aux arrofemens j il fleurit tous les
ans , mais ne donne pas de bonnes graines. Sa
multiplication s’exécute en automne, lorfqu’on
lui donne de la nouvelle terré, par le déchirement
des vieux pieds, déchirement dont les produits
fe placent de même 8c manquent rarement.
Cette plante eft d’ un effet pittorefque lorf-
qu’elle eft en fleurs.
Les Souchets articulé , mucroné , vifqueux,
noueux , amourette , élégant , à fleurs nom-
breufes, à épis grêle, fe cultivent également dans
nos ferres > cependant ils n’ont befoin que d’arrofemens
un peu plus abondans que ceux qu’on
donne aux autres plantes. Deux d’ entr’e u x , les
quatrième & cinquième, font d’un bel effet &
ornent les ferres pendant tout l’hiver : on les multiplie
par le déchirement des vieux pieds en automne,
époque où on doit renouveler la terre
de leurs pots.
J’ai encore vu paffer quelques autres Souchets
dans les ferres & les orangeries du Jardin au Mu-
féum d’hiftoire naturelle, mais ils ne s’y font pas
con.fervési ( B osc. )
SOUCI. Calendula.
Genre de plantes delà fyngénéfîe néceffaire & de
la famille des Corymbifères,' dans lequel fe placent
vingt-une efpèces, dont une eft l’objet d’une culture
affez étendue dans les parterres, & plufieurs autres
fe voient dans nos écoles de botanique. Il eft figuré
pl. 71 y des Illufirations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1. Le S o u c i des champs.
Calendula arvenfis. Linn.<© Indigène.
2. L e .S ou c i des jardins.
Calendula ojficinalis. Linn. © Du midi de la
France.
3. Le S o u c i de la Paleftine.
Calendula fanâla. Linn. G De l’Afie.
4. Le S ou c i étoilé.
^ Calendula fiellata. Cavan. Q De la Barbarie.
y. Le S o u c i de Sicile.
Calendula ficula. Poir* 0 De la Sicile.
6 . Le S ou c i cornu.
‘Calendula cornuta. Poir.'@ D e ......
7. Le S o u c i à feuilles blanchâtres.
Calendula incaha. Willd. O De la Barbarie.
, 8. Le S o u c i foufligneux.
Calendula fujfruticofa. Vahl. T? De la Barbarie.
9. Le S o u c i à rameaux tombans.
Calendula flaccidà. Vent. ï> Du Cap de Bonne-
Efpérance.
10. Le S o u c i à feuilles de chryfanthème.
Calendula chryfanthemifolia. Vent, f) Du Cap
de Bonne-Efpérance.
11 . Le S o u c i en arbre.
Calendula arborefcens. Jacq. Du Cap de
Bonne-Efpérance.
iz . Le
12. . Le S o u c i des pluies-.
Calendula pluvialis. Q Du Cap'de Bqnne-Efpé-
rance. •
13. Le S ou c i hybride.
Calendula hybrida. Linn* O Du Cap de Bonne-
Efpérance.
14. Le S o u c i à tige nue.
Calendulanudicaulis. Linn. DuCap de Bonne-
Efpérance.
iy . Le S o u c i nain-.
Calendulapumila. Forft. De la Nouvelle-Zélande.
16. Le S ou c i de Magellan.
Calendula magellanica. Willd . “if Du détroit de
Magellan.
17. Le S o u c i en arbriffeau.#
Calendula fruticofa. Linn. 1? Du Cap de Bonne-
Efpérance.
18. Le S o u c i à feuilles linéaires.
Calendula tragus. Ait. Du Cap de Bonne-
Efpérance.
19. Le S o u c i à feuilles de gramen.
Calendula graminifolia. Linn. "if Du Cap de
Bonne-£fpérance.
20. Le S o u c i à feuilles rudes.
Calendula rigida. Ait. Jj Du Cap de Bonne-
Efpérance.
.21. Le S o u c i denticulé.
Calendula denticulata. Willd. T? De Barbarie. I
Culture.
La première efpèce croît abondamment dans les
champs, les vignes & autres terrains cultivés,
dont la nature eft argileufe : elle eft en fleurs pendant
toute l’année , même fous la neige. Les bef-
tiaux la recherchent 5 & comme elle donne un
excellent lait arix vaches, on la ramaffe pour elles
dans beaucoup de cantons, furtout au premier
printemps, époque où les nourritures font fou-
vent rares. On pourroit avec avantage la femer
comme fourrage précoce , ou pour l’enterrer pour
engrais à toutes les époques de l’année , ou pour
en faire de la potaffe en la brûlant. Ses fleurs s’emploient
pour colorer le beurre en jaune > fes feuilles,
confites dans le vinaigre, fervent fouvent d’affai-
fonnement aux fauces & aux falades. Malgré ces
avantages, elle eft quelquefois un fléau pour les
cultivateurs, à raifon de fon abondance , & il leur
eft généralement difficile de s’ en débarraffer, parce
qu’elle offre des graines mûres dans toutes les fai-
fons, & que celles de ces graines que les labours
enterrent de plus de fix pouces, fe confervent un
nombre d années indétërminé en état de germination.
C ’eft fans raifon qu’ on croit qu’elle peut
communiquer fa mauvaife odeur au vin fait avec
les raifins des vignes dans lefquelles il s’en trouve
beaucoup.
-Agriculture. Tome V L
Quosqu’-annuelle, on peut prolonger fa durée
pendant deux ans, en la coupant tous les quinze
jours, c’eft-à-dire, avant- que fes graines foie ne
arrivées à maturité. .
La fécondé efpèce fe cultive de temps iimmémorial
dans les parterres, où elle fe fait remarquer
par la grandeur, le nombre & l’éclat de fes
fleurs d'un jaune d’ or : ces fleurs varient beaucoup
dans la nuance de leur couleur. Il en eft
de fimples, de femi-doubles & de parfaitement
doubles : elles ne ceffent de fe fuccéder qu’ à
l’époque des gelées, qui les frappent ainfi qu'une
partie des feuilles.
Toute terre qui n’eft pas trop aride ou trop
aquatique convient à ce Souci. Dans.celle qu’on
appelle' franche 3 ô^qui a été convenablement fumée
, il devient plus beau > les féchereffes &
les longues pluies lui\ font peu de tort : cependant
il lui faut une alternative de chaleur & de
pluie pour le maintenir dans tout le luxe de v égétation
dont il eft fufceptible. Les farclages ou
binages ordinaires à tout jardin bien tenu lui fuffi-
fent.
On multiplie le Souci des jardins par le femis
de fes graines & par boutures. Ce dernier moyen
eft peu employé.
Les graines les meilleures font celles qui font
fournies par les fleurs épanouies les premières $
ainfi on doit les préférer, furtout quand on veut
obtenir des pieds vigoureux & des fleurs-,bièn
doubles. C e font les fleurs femi-doubles qui donnent
la graine qui produit les D oub les. Voye£
ce mot.:
Le femis de ces graines s’exécute à l’expofi-
tion du levant, en pleine terre , auditôt qu’elles
font récoltées : elles lèvent en peu de temps.
Le plant qu’elles ont produit a ordinairement le
temps d’ acquérir affe? de force pour paffer les
hivers ordinaires en plein air. Lorfque les gelées
deviennent trop fortes, on le couvre de feuilles
fèches ou de fougère. Au milieu du printemps
on re’pique ce plant dans les parterres par groupes
de trois â quatre pieds, dont on arrache , au moment
de la floraifon, ceux qui ne font pas allez
remarquables. Dans beaucoup -de parterres on
laiffe à la nature le foin de difleminer les graines ,
& on n’ a au printemps qu’ à éclaircir le plant
qu’elles ont produit. Dans cette dernière méthode
il y a l’avantage d’ avoir de plus beaux pieds,
la tranfplantation nuifant toujours aux plantes
annuelles.
Lorfqu’on ne fème les graines de Souci qu’au
printemps , comme on le fait dans tant de jardins,
les pieds font encore plus foibles dans toutes leurs
parties, & fleuriffent très-tard.
Les yaches aimant autant cette efpèce que
la précédente, on ne devroic jamais jeter* dans
les allées , ou le trou aux immondices, les
Y y *