
R A I
RÀISINIER.quatre heures : le tartrite de chaux qui s ’eft formé, Coc co lob a .
& qui eft infoluble, fe dépofe, & on en fépare
le moût par la décantation. La petite quantité qui
refte dans le moût ne doit pas arrêter.
Les Raifinés du nord doivent être plus cuits
que ceux du midi, à raifon de la moins grande
quantité de matière fucrée qu’ils renferment.
Mettre du fucre, de la caffonade, de la marmelade
, du miel même dans le Raifiné pour l’adoucir,
n’eft jamais économique. Lès'perfonnes qui veulent
abfolument en avoir de leur fabrique font les
feules à qui cela foit permis.
Courtenai eft le village de la baffe Bourgogne
( département de l’Yonne) où on fait le plus de
Raifiné, & où on le fait le mieux.
Dans le midi on préfère introduire dans le
Raifiné des fruits acides pour lui donner une faveur
relevée ; dans le nord, au contraire, il faut
choifir ceux qui font les plus fucrés. La poire de
meflire-jean eft celle qui poffède le plus cette
qualités aufii eft-ce celle qu’on y confacre généralement
5 après elle vient celle de martin-fec.
Les rouffelets y font fort bien. Rarement les pommes
font employées. J’ai mangé du Raifiné au
melon qui étoit excellent.
Quelquefois, après que le Raifiné eft convenablement
cuit, on le met fur des afliettes, dans un
four dont- on a ôté le pain, & où il achève de
prendre une confiftance propre à le difpofer en
difques ou en. parallépipèdes folides. Ces difques
ou parallépipèdes fe remettent une fécondé fois
dans le même four fur des planches recouvertes de
feuilles;de papier, après quoi on peut les conferver
dans une armoire ou autre lieu fe c , enveloppés
d’un fimple papier.
Quelque bon marché que foit le Raifiné,. on
le falfifie à Paris, en y mêlant tous les) fruits fecs
altérés qui ne font pas de v ente, comme raifins,
figues,, prunea-ux, poires tapées, en y ajoutant
du mauvais miel, de la mauvaife mélaife, & en
faifant recuire le tout.
Les Raifinés de l’année précédente peuvent
être rajeunis,. en les mêlant avec du nouveau
moût & en les faifant cuire de nouveau ; mais
s’ils ont” fermenté , s’ils font moifis, il faut les
jeter. Tous les moyens indiqués pour les rétablir
ne font que des palliatifs coûteux]
Dans les pays à cidre & à poiré, on fabrique
aufli des Raifinés avec le moût de ces fruits, préalablement
clarifié, au moyen du repos & des blancs
d’oeufs, par le dépôt de la fécule qu’ il contient
toujours. On les appelle pommée ou poirée. On y
ajoute fouvent du fucre ou du miel. Tantôt ils font
fimples j tantôt on y ajoute des poires , qu’on fait
cuire le plus généralement & réduire en pulpe
avant de les introduire dans le moût.
Il eft des efpèces de marmelades faites avec des
prunes, des abricots, des cerifes, & c . qui portent
aufifi, mais à tort, le nom de Raifiné. (B o s c .),
Genre de plantes de l’odlandrie trigynie & de
la famille des Polygonées, dans lequel fe rangent
dix-feptefpèces, dont fept fe cultivant dans nos
écoles de botanique. Il fe trouve figuré pl, jié d e s
lllu f rations des genres de Lamarck.
Efpèces.
I. Le Raisinier à grappes.
Coccoloba uvifera. Linn. f> De l’ Amérique méridionale.
2. Le Raisinier à larges feuilles.
Coccoloba latifolia. Lam. I) De l'Amérique méridionale.
h Le Raisinier pubefcent. *
Coccoloba pubefcens. Linn. De la Martinique.
4. Le Raisinier à feuilles variées.
Coccoloba diverfifolia. Jacq. fr De Saint-Domingue.
y. Le Raisinier jaunâtre..
Coccoloba flavefcens. Jacq. f) De Saint-Domingue.
6. Le Raisinier à écorce fine.
Coccoloba excoriacea. Linn. J) De l’Amérique
méridionale.
7. Le Raisinier à fruits blancs.
Coccoloba nivea. Swarrz. De Saint-Domingue.
8. Le Raisinier ponéfcué.
Coccoloba punit ata. Mill. I> De l’Amérique méridionale.
9* Le Raisinier à feuilles membraneufes.
Coccoloba tenuifolia. Linn.. J) De la Jamaïque.
io. Le Raisinier des Barbades.
Coccoloba barbadenfis. Linn. J) Des Barbades.
I I . Le R aisinier échancré. .
Coccoloba emarginata. Lirm. R De l’Amérique
méridionale.,
12. Le Raisinier à feuilles obtufes.
Coccoloba obtufifolia. Jacq.. De l’Amérique
méridionale.
13. Le Raisinier à petits épis.
Coccoloba-microfiachia. Willd. R De l ’Amérique
méridionale.
14. Le Raisinier à -petites feuilles.
Coccoloba parvifolia. Lam. 1) De l’Amérique
méridionale.i
j- Le Ra i ' inier fagitté.
Coccoloba fagittata. Lam. Du Pérou.. .
. 16. Le Raisinier auftrah ,
Coccoloba auftraiïs. Forft. I? Des îles de la mer
du Sud.
17. Le Raisinier à feuilles de laurier..
Coccoloba- laurifolia.. Jacq., ï> De l’Amérique
méridionale.
Culture-,.
Nous poffédbns,dans nos écoles de botanique les
efpèces n°\ i , i , 5 » 4> é > 7 & «7- T ° " tes de'
manient la ferre chaude pendant prefque toute
l’année, une terre confiftante & peu d arrqfemens
en hiver. Elles fe multiplient de graines tirees de
leur pays natal, de marcottes & de boutures.
Les graines fe fèment dans des pots places fur
couche & fous châfiis. Lorfque le plantqu elles ont
"roduic a acquis deux à trois pouces de haut, on
le repique feul à feu! dans d’autres pots qu on
remet fous châfiis, L’automne fuivant oo les rentre
dans la ferre. • .
Les marcottes fe font dans des cornets en 1 air,
& s’enracinent allez rapidement. Lorsqu'elles ont
été réparées de leur mère, on les traite comme
les vieux pieds. . ■
Les boutures fe placent dans des pots fur couche
& fous châfiis en avril, & le plus fouvent réuf-
fififent. On les traite en automne comme les marcottes.
( B ose. )
RAJANE. Ra j a n a .
Genre de plantes de la dioecie hexandrie & de
la famille des Afp erge s , dans lequel fe rangent dix
efpèces, dont une feule fe cultive dans nos écoles
de botanique. Il fevoit figuré pl. Si 8 des lUufirations.
des genres de Lamarck.
Efpèces.
1. La Rajane haftie.
Rajana hafiata. Linn. T? De Saint-Domingue.
2. La Rajane lobée.
Rajana lobata. Lam. Du Pérou.
3. La Rajane en coeur.
Rajana cordata. Linn. "if De l’Amérique meridionale.
4. La Rajane flexueufe.
,, Rajana flexuofa. Lam. Du Pérou.
j. La Rajane ovale.
Rajana ovata. Swartz. Ty De Saint-Domingue.
6 . La Rajane à feuilles étroites.
Rajana angufiifolia. Swartz. O Ou Mexique.
7. La Rajane quintefeuille.
Rajana auinquefolia. Linn. R De Saint-Domingue.
8. La Rajane à cinq folioles.
Rajana quinata. Thunb. Du Japon.
9. La Rajane à fix folioles..
Rajana hexaphylla. Thunb. Du Japon.
10. La Rajane mucronée.
Rajana mucronata. Willden. De Saint-Domingue.
Culture..
La troifième fe voit dans les ferres du Mùféum
d’hiftoire naturelle de Paris, où fa culture con-
fifte à lui donner de la nouvelle terre tous les deux
ans en automne. Elle n’y produit pas de graines
& s3'y multiplie difficilement : elle demande beaucoup
de chaleur & des arrofemens abondans en
é té , époque où elle eft en végétation.^
Les graines de ces plants , lorfqu’on en env
o ie , doivent être femées, auffitôt leur arrivée,
dans des terrines remplies de terre .à demi confiftante,
terrines qu’ on place au printemps fuivant
fur une couche à châfiis. Le plant levé & parvenu
à un pouce ou deux de hauteur, fe repique
feul à feul dans d’autres pots qu’on remet fur
couche & qu’on rentre dans la ferre aux approches
de l’hiver. Il fe traite enfuite comme les vieux
pieds. ( B o sc. ) ^
RAJEUNISSEMENT. Les arbres en général,
& particulièrement les arbres fruitiers, font dans
le cas , lorfquils font parvenus à un certain â g e ,
de ne plus pouffer avec la même vigueur, de ne
plus donner que de petits fruits, parce que la
fève ne monte plus avec la même abondance a
l’extrémité de leurs rameaux y o r , il eft d’expérience
que lorfqu’on coupe un arbre, il repouffe
des je*ts q u i, étant réduits dès l’automne fuivant,
ou à un petit nombre, ou à un feu l, raniment, à
raifon de la largeur de leurs vaiffeaux & do la direction
perpendiculaire de leurs rameaux , de la
grandeur de leurs feuilles, la force de végétation
des racines, qui enfuite réagiffent de la même
manière fur les branches.
C ’eft d’après ce principe qu’eft fondée l’opération
appelée du Rajeuniffement, & qui ne con-
fifte qu’ à couper les principales branches d’un
arbre à un pied ou deux de leur infenion fur
le tronc. _
Il eft des cas où on eft forcé de rajeunir des
arbres dans la force de l’âge > & même fort jeunes’*
c’eft lorfqu?ils ont eu leurs branches gelées, ou
mutilées par la grêle.
- L ’hiver eft la faifon ou on exécute cette opération
: il faut la faire en prenant les précautions convenables,
foit avec une ferpe, foit avec une fe ie ,
& recouvrir les plaies avec de l’onguent de Saint-
Fiacre, ou tout autre englumen. Entre les deux
fèves de l ’année fuivante , on enlèvera les pouffes
les plus foibles & les plus mal placées, en en laif-
fant au moins deux, & au plus fix fur chaque tronçon
, félon fa groffeur : après quoi l’aibre ne demandera
plus d’autres foins que ceux donnés à
fes voifins-.
Toujours il fera utile de labourer le pied de
l’arbre rajeuni dans un rayon égal à l'étendue des
branches qu’on aura coupées, & d’améliorer le
fol par des engrais.
Un arbre rajeuni ne porte des fruits qu’au bout
de deux ou trois ans , & encore ces fruits font-
ils en petit nombre 5. mais ils font plus gros
qu’ ils l’étoient auparavant,. & ils s’accroiffent en
nombre chacune des années fuivantes..
k La mort anticipée de l ’arbre eft fouvent la
fuite de la tentative de fon Rajeuniffement j mais
par-là on perd peu, puifque cet accident eft la