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10. La Pultenée naine.
Pitlten&a nana. Andr. T? De la Nouvelle-Hollande.
1 1 . La Pultenée jonc.,
Pulteneajuncea. W illd. De la Nouvelîe-Hol- J
lande.
12. La Pultenée à feuilles d’ajonc.
JPulterua ulicifolia. Andr. T? De la Nouvelle-
Hollande.
Culture.
Excepté les 5e. & 7e. , nous pofledons toutes
ces efpèces. Ce font des arbuftes d’un médiocre
effet, & fort difficiles à conferver, furtout après
qu’ ils ont fleuri ; ils craignent le chaud > le froid
8c furtout l’humidité : la terre de bruyère leur eft
indifpenfable : lesarrofemens doivent leur être extrêmement
ménagés en hiver. On les multiplie de
graines, dont ils donnent affez fouvent dans nos
ferres tempérées, qui leur conviennent mieux que
les orangeries, & quelquefois, mais difficilement,
de boutures. Les graines fe fèment, & les boutures
fe placent, au printemps, fur couche à châffis. Le
plant des premières & les pieds enracinés des fécondés
font fi délicats, qu.’ il ne faut qu’un coup
de foleil, ou un petit froid, ou un arrofement
exagéré pour les faire périr ; c’eft pourquoi il
faut les difperfer fous plufieurs châffis, 8c les multiplier
au-delà du befoin pour être fur de les conferver.
Le repiquage du plant & des boutures
«’exécute au printemps de l’année fuivante, & le
rempotement des vieux pieds tous les deux ans.
jÇBosc. )
PUNAISE. Cim e x .
Genre d’infeftes de l’ordre des hémiptères, qui
renferme un grand nombre d’efpèces, dont quelques
unes font fi communes, qu’ il n’eft pas permis
.aux cultivateurs de fe refufer à les cônnoître, &
dont qüelques-autves font nuifibles aux objets de
leurs récoltes, foit en vivant à leurs dépens, foit
en portant fur eux l’odeur infeête qui eft propre
à la plupart. Foye[ le Dictionnaire entomo logique.
Fabricius, Srenfuite Latceille, ont transformé ce
genre en une famille qui contient une douzaine de
nouveaux genres; mais les cultivateurs n’étant pas
au courant des progrès de la fcience, je le confi-
dérerai ici comme n’ayant pas été divifé.
Le fang des animaux eft la nourriture d’un grand
nombre de Punaifes; mais, fous ce rapport, une !
feule eft dans le cas d’attirer l'attention' des culti- j
vateurs. La plupart vivent au dépens du fuc des
fruits ou de la fève des plantes, & par ce motif
beaucoup font dans le cas d’être ici prifes en con-
fidération.
La Punaife des lits fait le tourment des cultivateurs
dans une grande partie de l’Europe, principalement
dans le M id i, 8c par fes piqûres aiguës
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8c par fon odeur infeéte. C ’eft dans les fentes des
murs & des meubles, fous les étoffes & dans
leurs replis, qu’elle fe tient cachée pendant le jour.
La nuit elle va chercher une viécime fouvent fort
loin de fon refuge, car elle eft indubitablement
attirée par les émanations des corps vivans. Son
activité eft d’autant plus à redouter qu’ il fait plus
chaud, & qu’ il y a plus long-temps qu’elle s’ eft
gorgée de fang ; on ne peut échapper alors à
fa rapacité qu’en fe privant de fommeil ou en
allumant une chandelle. Des milliers de recettes
ont été indiquées pour en débarraffer les appar-
temens, mais il n’y en a pas d’autres qu’une ri-
goureufe attention à fermer tous leurs repaires
dans les murs 8c les boiferies, foit en les garnif-
fant de papier collé, foie en les couvrant de deux
couches de peinture à l’huile , foit par tout autre
moyen, & à laver à l’eau bouillante tout ce qui
eft fufceptible de l ’être, comme bois & ciel-ae-
li t , paillaffes, matelas, &c.
Les pauvres, qui n’ont pas le moyen de faire ces
opérations, ne peuvent donc pas fe débarrafler
entièrement de ces défagréables infeâes $ mais il
leur eft facile d’en diminuer affez le nombre pour
pouvoir fupporter leurs piqûres, en tenant, pendant
tout l’é té , une petite claie d’ofier derrière
le chevet de leur li t , claie qu’ils battront tous
les matins pour faire tomber les Punaifes qui s’y
feront réfugiées, 8c les écrafer.
Cette Punaife s’ eft auffi introduite dans les colombiers,
où elle fatigue les pigeons, 8 c furtout
leurs petits, au point de forcer les premiers à
coucher dehors, 8 c de faire maigrir & peut-être
même faire périr les féconds qui ne peuvent échapper
à leurs piqûres. C ’eft en tenant le colomhier
dans un état confiant de propreté, & en y faifant
développer, au moins une fois chique é té , du gaz
acide muriatique, ou du gazacidefulfureux, qu’on
peutefpérer de les faire difparoître. Voy. Pigeon.
La Punaife du choux ( Cimex ornatus Fab. ) vit
aux dépens de la Téve des choux, des raves &
autres plantes de la famille des Crucifères qui fe
cultivent ; elle doit leur nuire, mais je ne l’ai jamais
vue affez nombreufe pour qu’il fut poffible
de s’en plaindre. C ’ eft fa mauvaife odeur, odeur
qui fe tranfmet quelquefois aux feuilles fur lesquelles
elle fe trouve , qui la fait le plus redouter.
La Punaife des potagers, bien plus petite que
la précédente, eft auffi plus abondante fur les
plantes de lafamille des Crucifères. Je crois que
les cultivateurs de navette & de colza ont quelquefois
lieu de fe plaindre du tort qu’elle leur
fait.
La Punaife des baies vit du fuc des fraifes, des
grofeillesr des cerifes& autres fruits en baies, &
leur communique fa déteftable odeur. Un jardinier
jaloux de faire fon devoir, en fera la recherche
pendant tout l’été pour l’éçrafer ? 8c par-là en diminuer
le nombre*
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Les Punaife rufipède , grife , verte & à an- 1
ternes noires, font au contraire les auxiliaires
des cultivateurs, en ce qu’elles font une enaile
très-aétive 8c très-deftruttive aux chenilles qui
mangent les feuilles des arbres. Quelle que foie la
mauvaife odeur qu’elles répandent, il faut donc
craindre de les écrafer.
Certaines Punaifes, comme la bordee ( Cimex
marginatus Linn. ) & la nugace ( Cimex nugax
L in n .) , vivent, la première aux dépens de la
tanaifie , la fécondé fur la menthe , & , au contraire
des autres, exhalent, dans la chaleur, une
odeur agréable , approchante de celle de la
pomme reinette.
Il eft un grand nombre de petites efpeces de
Punaifes qui fe trouvent fur les plantes des prés,
& que les beftiaux font fréquemment expolés
à-avaler en pâturants mais aucune n’eft dans le
cas ^le les faire mourir, comme on l’a cru : fort
peu fentent mauvais.
Je finis parla Punaife du poirier ( Acanthia pyri
F ab .), vulgairement connue fous les noms de
tigre, de puceron du poirier. C ’eft de la fève de
cet arbre qu’elle v i t , & elle eft fréquemment fi
abondante fur ceux en efpalier, qu’elle empêche
les poires de l’année de groffir 8 c de prendre de la
faveur, ainfi que celles de l’année fuivante de
nouer, même qu’elle peut occafionner la mort de
l’arbre: c’eft deffou-s les feuilles qu’elle fe tient.
On reconfioït un arbre qui en eft infefte à la couleur
gr ife , inégale de fes feuilles, 8c aux excré-
mens dont elles font couvertes. Toutes les recettes
indiquées dans les ouvrages du jardinage pour
la détruire, ou ne rempliffent pas fuffifamment
leur objet, ou nuifent aux arbres fur lefquels on
en fait l’effai, & je crois qu’ il faut fe borner à
l ’écrafer, en paffant le pouce fous toutes les
feuilles, o u , fi on ne craint pas de facrifier deux
récoltes de fruits, couper avec précaution, au
moyen d’une paire de cifeaux, toutes les feuilles
avant la chute de la rofée, 8c les brûler. Voye%
Feuille.
Cette opinion, je la forme fur l’obfervationque
la fumée & la vapeur du foufre ne font tomber
qu’une partie des tigres ; quel’infufion de feuilles
de noyer, de feuilles de tabac & autres plantes
âcres, feringuée furies feuilles, ne peut les atteindre
tous'} que l’ eau chaude, l’eau de chaux.
L’huile, produifent plus de mal que de bien, & c .
Cesinfeétes,comme tous les autres, difparoif-
fent quelquefois inftantanément à la fuite d’une
pluie froide ; d’autres fois le deffèchement des
feuilles avant leur ponte, deffèchement caufé par
eux, les fait mourir dé faim. Dans ces deux cas, on
s’en trouve ordinairement débarraffé pour plufieurs
années , leur nombre feul étant à craindre.
Il paroît que ce font les bons-chrétiens en efpalier
8 c au midi qui eu font les plus chargés. Voye^
Poirier dans le Dictionnaire des Arbres & Arbustes.
{Bqs.ci)
Agriculture, Tome V l .
P U R . 81
Punaise d’ oranger. On appelle vulgairement'ainfi
la C ochenille d e l'oranger. K o j e p
ce mot.
PUNGAMIE. Pl/NGAMlAi
Genre de plantes figuré pl. 603 des 'Illufl rations
des genres de Lamarck, mais qui ne paroît pas différer
des Ptérocarpes. Foye^ ce mot.
PUNNA. M a l a poen n a .
Àrbre de l’ Inde imparfaitement coniju dés
botaniftes, quoiqu’ il foit figuré dans Rumphius.
Une fe1 cultive pas en Europe. ( B ose. )
PURGATIF : remède propre à faire évacuer
plus promptement les matières fécales, & à accélérer
la fecrétion des divers fluides qui concourent
à la digeftion des alimens.
Chaque forte de Purgatif agit d’une manière
qui lui eft propre : ainfi leur choix n’eft pas
indifférent; mais les notions fur lesquelles il doit
être établi, font encore fort incertaines.
A la difficulté de recohnoître la manière d’agir
, des Purgatifs; fe joint celle d é juger avec certitude
des cas où ils doivent être preferits:
Tantôt il faut que les Purgatifs rempliffent rapidement,
tantôt il faut qu’ ils rempliffent lentement
leur objet. Dans certains cas il eft même bon
! que leur aétion foit tum iltueufe pour donner une
; fëcouffe à tout le corps, 8c pouvoir enfuite ré-
| tablir l ’équilibre des humeurs.
On rejette l’emploi des Purgatifs dans les maladies
inflammatoires & dans les maladies nerveufes,
quoiqu’il y ait des faits qui prouvent qu’ ils peuvent
quelquefois être avantageux.
, C ’eft ordinairement fur la fin d'une maladie
qu’on les ordonne, 8c en,cela on fuit les indications
de l’expérience plus que celles du raifon-
nement.
Le tempérament, l’â g e , la force du fujet, ainfi
que la faifon , doivent être pris en considération
lorfqu’on veut purger.
Généralement on fait précéder les Purgatifs
d’une diète plus ou moins rigoureufe, d’un jour
au moins.
Les Purgatifs fe donnent en breuvage, ei\ pilules,
en opiates 8c en lavement.
Il y a deux manières de faire prendre les Purgatifs
en breuvage aux animaux domeftiques.
Lorfqu’ iis ont peu de faveur, on les mêle avec
leur boiffon, & ils les avalent de plein gré.
Lorfqu’ ils feront répouffés par eu x , à rai fon de
leur- mauvais goût & de leur mauvaife odeur, &
c’eft le cas le plus commun, on les leur fait pren-»
dre par fo rc e , en leur levant la tê te , en leur ouvrant
la bouche & en les verfanc dans leur gorge
avec les précautions convenables'. La plupart des
vétérinaires ont pour cet objet une grofle corne
de boeuf, percée au petit bout, 8c ils font dans le
L