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mais j'ai toujours defiré être à même d'en produire.
( B o s c . )
VAQUERELLE. A c t in o tu s .
Plante herbacée de la Nouvelle-Hollande , qui,
félon Labiilardière, doit conftituer un genre dans
la pentandrie monogynie & dans la famille des
O m b e l l i f e r e s .
Nous ne cultivons pas cette plante dans nos jardins.
( B o s c . )
VAQUETTE. C’eft le Gouet commun aux.
environs de Boulogne-fur-Mer.
VARAIGNES. On appelle ainfî fur les bords de
la Loire , au-deflfous de Tours» des terres cultivées
en légumes. V o y e { Maraîcher. ( B o s c . )
VARAIRE. V e r a t r u m .
Genre de plantes de la polygamie hexagynie &
de la famille des J o n c s 9 qui raflemble fix efpèces,
dont quatre fe cultivent dans nos écoles de botanique.
Il eft figuré pl. 843 des l l lu j l r a t i o n s d e s g en r e s de Lamarck.
O b s e r v a t io n s .
C e genre fe rapproche des Melanthes, au
point que quelques bocaniftes y ont placé la plupart
de fes efpèces.
E fp e c e s .
1. Le Varaire blanc.
V e r a tr um a lb um . Linn. “if- Du midi de la France.
2. Le V ar aire noir.
V e r a t r um n ig r um . Linn. Du midi de la France.
3. Le V araire jaune.
V e r a t r u m lu t e um . Linn. De l'Amérique feptentrionale.
4. Le V ar aire à fleurs vertes.
V e r a t r um v i r id e . Ait. Of De l'Amérique fepten-
trionale.
y. Le V araire à petites fleurs.
V e r a trum p a r v if io r um . Mich. De l’Amérique
feptentrioriale.
6. Le V araire fabadille.
V e r a t r um f a b a d i l la . Retz. De.....
C u ltu r e .
Les quatre premières efpèces font celles que
nous cultivons. Les plus fortes gelées ne leur font
pas nuifibles » & elles s'accommodent de tous les
terrains ; mais elles profpèrent mieux dans ceux
qui font fertiles & frais. On les multiplie de graines
femées en pleine terre, dans une planche bien ameublie
» à l'expofition du levant » & par déchirement
des vieux pieds. Le plant donné par les graines s'éclaircit
& fe farcie au befoin, & fe laiffe deux ans
dans la planche ; après quoi on peut le tranfplanter
V A R
à demeure. Il eft prudent de ne déchirer les pieds
que tous les deux à trois ans » pour que les accrus
aient le temps dé fe fortifier. ’
Les deux premières efpèces, quoiqu’ayant des
fleurs de peu d’apparence, font a fiez remarquables
par la grandeur de leurs feuilles & la hauteur
de leurs tiges pour concourir à l’ornement
des jardins payfagers. Elles fe placent entre les
buiflfons des derniers rangs des maflifs » fur le bord
des eaux, contre les fabriques. Une fois plantées,
I elles peuvent relier long-temps dans le même
lieu, ne demandant que des foins de propreté,
( B o s c . )
VARAN : arbre de l’île d’Amboine, dont les
parties de la frunification font encore imparfaitement
connues. Son bois eft d'une grande
dureté.
Il ne fe cultive pas dans nos jardins. { B o s c , )
VARANCO : arbrifîeau radicant des Indes,
dont les fruits fe mangent, & dont l'écorce laiffe
fluer une réfine rouge.
On ignore à quel genre il appartient. { B o s c . )
VARAT. On appelle ainfi, aux environs de
Bergues , un mélange de pois, de vefces, de
feigle & de fèves de marais, dont ces dernières
forment la plus grande partie , mélange qui fe
fème pour fourrage vert J ou pour être enterré
au moment de la floraifon.
Je ne pui§ trop recommander cette pratique,
qui feule fuffit pour faire profpérer une exploitation
rurale. V o y e % Mélange , Prairie temporaire
6* Récolte enterrée. { B o s c . )
VAREC. Ce mot a deux acceptions. En général
, on l'applique à toutes les plantes qui croiflent
au fond de la mer, & que la vague rejette fur le
rivage ; alors il eft fynonyme de Goémon &
d’ALGUE. En particulier, il fe donne, par les
botaniftes, aux feules efpèces du genre qui a été
appelé par eux f u c u s en latin.
Aucune efpèce du genre Varec proprement dit
ne pouvant être cultivée dans nos écoles de botanique
, & ne fe cultivant nulle part fur les bords
de la mer, je n'ai ici à parler que du Varec pris
dans la première de ces acceptions.
Trois genres, outre celui que je viens d’indiquer,
fourniffent à la compofition du Varec; ce
font les Zoo stères , les Ulves & les C onfer-
VES. V o y e% ces mots;
Quoique la végétation des Varecs ( f u c u s ), ainfi
que des ulves & des conferves, foit fort différente
decelledes autres plantes, quoiqu'ils n’aient ni racines
ni fleurs proprement dites , ils n’en font pas
moins des plantes. On en compte plus de deux cents
efpèces dans les ouvrages de botanique, 8c ce n'eft
certainement pas la moitié de ceux qui exiftent,
puifqu'on les a à peine étudiés hors de l’Europe.
Plufieurs fe mangent, foie crus, foit cuits, après
avoir été lavés plufieurs fois à grande eau, pour
^ en enlever tout le fel. C’eft avec eux, après leur
V A R
décompofition fpontanée, que les petites Riron- 1
déliés de la Cochinchine ( h ir u n d o e fc u le n ta Linn.)
font ces nids fi recherchés pour, la nourriture dans
la Chine,. M qui s’y paient au poids de l’or.
. Les vaches & les moutons fe jettent avec avidité
fur les Varecs qui fortent de la mer; mais dès
qu’ils commencent à fe décompofer, ils n’y veulent
plus toucher. Dans plufieurscontréesdu Nord,
on les en nourrit pendant une partie de l’été : cette
nourriture donnant à.leur lait un goût de marée,
qui n’eft rien moins qu’agréable pour ceux qui n’y
font pas accoutumés, on s’oppole, fur nos côtes,
à ce que les. vaches en mangent trop fou vent.
Depuis les temps les plus anciens, on fait ufage
des Varecs pour engrais fur les côtes de plufieurs
royaumes de l’Europe, & c’eft principalement fous
ce dernier rapport que je fuis appelé à les confi-
dérer ici.
Dans la ci-devant Normandie, où cet ufage eft
confacré, on diftingue deux fortes de Varecs, c eu x
de r o ch e & c eu x d ’ é ch o u a g e . Les premiers, font ceux
qu’on va, au milieu de l’été, arracher Fur les rochers
fubmergés, dans quelques endroits à une
grande diftance de la côte ; les féconds, ceux que
le flot arrache de ces mêmes rochers & rejette fur
la plage. Quoique ces derniers, étant mélangés
des débris de beaucoup d’animaux marins & de
coquillages, doivent paroître chargés d’une plus
grande quantité de principes fertilifans, ils font
cependant moins eftimés.
Il eft des réglemens de police qui fixent le lieu
& l’époque où chaque commune peut enlever le
Varec.
C’eft par le moyen des râteaux à long manche
qu’on arrache le Varec des rochers.
On n’eft pas d’accord fur le meilleur mode
d’emploi du Varec.
Les uns le répandent & l’enterrent à fa fortie
de là mer ; alors il fe décompofe plus promptement ;
mais auflï, à raifon du fel qu’il contient, il porte
quelquefois l'infertilité avec lui. V o y e% Sel.
Les autres le laiffent en tas pendant un an pour
que les eaux pluviales entraînent fes fels ; mais il
fe defleche, furtout à la furface du tas, fe racornit,
& il refte enfuite quelquefois plufieurs années
fans fe décompofer, temps pendant lequel il
ne remplit pas fon objet.
Le meilleur moyen de tirer parti du Varec fe-
roit d’en faire un compofte dans une folle ou fur
la furface du fol, en le ftratifiant avec le double
de fon poids de terre végétale ou mieux de marne,
pour ne l’employer que lorfqu'il feroit complètement
décompofé. Il faudroit arrofer abondamment
ce compofte pendant les temps fecs pour accélérer
la rédu&ion du Varec en terreau.
Dans les petites exploitations rurales on fe contente
de jeter le Varec fur le fumier, & le but eft
mieux rempli que d’aucune autre manière.
Il vaut beaucoup mieux répandre, tous les ans,
du Varec & peu chaque fois 3 que d’en mettre de
V A R 565
loin en loin & en grande quantité, tant, comme
je l’ai oblervé , à raifon du fel qu’il contient, que
parce qu’il porte, dans ce cas, fon odeur de marée
dans les plantes dont il a&ive la végétation.
C’eft lui qu’on accufe, & fans doute avec fondement,
de la mauvaife qualité des vins du ci-devant
pays dAunis. V o y e ç V i g n e dans le D i c t io n n a i r e
d e s A r b r e s & A r b u fte s .
Les terres légères & les terres fortes gagnent à
être fumées avec le Varec; les premières, parce
qu’il y conferve une humidité favorable , à raifon
du muriate de chaux & de magnéfie qu’il conrient ;
les fécondés, parce qu’il en foulève les molécules
par fuite de fa lente décompofition.
Outre ces deux fels & le fel marin, le Varec
contient encore de la foude en nature, ce qui le
fait agir comme amendement fur l’humus de la
terre végétale, concourt à augmenter fon effet
fur le produit des récoltes, & qui permet d’en tirer
aufli parti en lejuûlant & employant fes cendres,
foit pour l’amendement des terres, foit pour faire
la leffive, foit pour faciliter la fufion du verre.
Il eft encore incertain , aux yeux des perfonnes
défintéreffées, s’il eft plus profitable d’employer le
Varec de cette manière, que comme engrais. Les
cultivateurs fuppofent tous que c’eft de cette
dernière manière ; mais il eft des temps où les fou-
des font fi chères, qu’il n’eft pas probable que
leur opinion foit fondée.
Pour faire la foude de Varec, qui s’appelle b a r i l
dans quelques lieux, on étend le Varec fur le fable,
& lorfqu’il eft prefque fec on l’amoncèle en le comprimant
autant que polfible, pour empêcher les
pluies de pénétrer trop profondément dans le tas.
Je dis prefque fec, parce que trop de fécherelfe
rendant la combuftion trop rapide, il fe formeroic
peu de foude, & que trop d’humidité s’oppoferoit
à cette combuftion. Les ouvriers jugent avec allez
de certitude du degré de fécherefle convenable.
Lorfque la quantité de Varec fec eft affez confi-
dérable, on creufe, dans le voifinage des tas, une
folle de cinq à fix pieds de long fur deux pieds de
large & autant de profondeur ; on met au fond
quelques branchages fecs auxquels on met le feu,
& fur lefquels on jette fucceflivement avec une
fourche de fer, en l’empêchant le plus poffible de
flamber, tout le Varec des tas. La foude fe forme
& coule au fond de la folle. La combuftion achevée
, on couvre la folle avec des planches mouillées,
& lorfque la foude eft refroidie, c'eft-à-dire
deux ou trois jours après l’opération, on la retire
avec des pics, car elle eft dure comme de la pierre,
& on la met dans le commerce. Cette foude eft
trèsdmpure, mais elle convient fuffifamment aux
ufages précités, & fon bas prix compenfe fa mauvaife
qualité. D’ailleurs, on peut la purifier par la
leflîvation fi on le juge néceffaire. V o y e% Soude.
D’après ce qu’on vient de lire, on peut juger du
tort qu’ont les habitans des bords de la mer qui négligent
de tirer parti du Varec. ( B o s c . )