Y A G
VACCINE. Comme Us hommes, les vaches J
ont une petite-vérole qui fe manifefte par des
boutons fur leurs pis, mais qui, au contraire des
hommes , n’eft jamais dangereufe pour elles. Cette
petite-vérole a été très-nouvellement obfervée .,
mais a acquis promptement une grande célébrité,
à raifon de la faculté que lui a reconnue le doéteur
anglais E. Jenner, de préferver, prefque fans maladie
& fans inconvéniens, de la petite - vérole
humaine les perfonnes à qui on l’inoculoit. On
l’a appelée c o u p o x en anglais, & V a c c in e en français.
Les fuites de l'inoculation de la Vaccine font
autant de boutons qu'on a fait de piqûres, boutons
dont le développement & le defiéchement
s'opèrent prefquè fans maladie, une fièvre éphémère
& un mal de tête en étant les (ymptômes les
plus graves.
Il y a une vrais & une fauffe Vacciné : la première
fe reconnoît à la cavité qu’elle laiffe à la
peau ; la fécondé à l’abfence de cette cavité. Souvent
, fur fix piqûres faites à un fujet, il n’y én a
qu’une ou deux qui foient bonnes, quoique toutes
aient occafionné la fortie d’un bouton. Je fais
cette obfervation, parce que la fauffe Vaccine ne
préferve pas de’ la petite:vérole & qu’un feul
bouton de la vraie fuffit pour lé faire. '
Aujourd’hui la Vaccine eft d’un ufage général
dans toute l’Europe & dans prefque tous les établi
{Terriens que les Européens pofîedent en Afie,
en Afrique, en Amérique & en Auftraiafie,/C’eft un,
des plus grands bienfaits du fiècle qui vient de..s’é-
couler. Honneur foit rendu au doéteur E. Jenner
& à tous ceux qui ont propagé la vaccination ,
puifque les millions d’hommes qui étoient tous
les ans enlevés par la petite-vérole, relierontà la
population, & que des millions de femmes qui en
étoient défigurées, feront plus propres à infpirer
les tendres femiméns qui font le premier pas vers
l’accroiflement de cette population 1
Je ne voudrois pas affaiblir le mérite & la gloire
du doéteur Jenner 5 mais mon attachement à ma
patrie me fait un devoir de déclarer que la première
idée lui en eft venue de France. Voici les
faits. M. Rabaud, miniftre de l’Eglife réformée,
exerçant les fondions de fon miniftèredans les montagnes
des Cevennes, remarqua que des vaches
avoient des boutons fur les pis , & il apprit des
cultivateurs propriétaires de ces vaches, que ces
boutons étoient la p i c o t e ( fynonyme de petite-
vérole), &c., qu’ils ne faifoient jamais mourir les
vaches. A fon retour à Montpellier, il fit part de
ce phénomène au doéteur anglais Ireland, qui fe
trouvoit alors dans cette ville x f e ce dernier lui
annonça qu’il en donneroit connoiffance à fon ami
Jenner, inoculateur très-employé à Londres , lorsqu'il
feroit de retour dans cette ville. Cette communication
a été faite, & on a vu plus haut
quel en a été l’important réfultat pour l’Univers
•entier. Lorfque le doéteur Jenner eut prouvé à
toute l’Europe les avantages de la Vaccine, que
. fon fatroduétion en France a été effeétuée, M. Rabaud
a écrit au doéteur Ireland pour lui rappeler
fa converfationà cé’fujët, & réclamer la priorité
pour la France ï & ce doéteur, par deux lettres
que garde M. Rabaud , a reconnu la vérité des
circonftances que je'viens de détailler.
Il'n’eft plus néceffaire de prouver aux habitans
des grandes villes-l’utilité dé la vaccination de
leurs enfansi mais quelques-uns dé ceux des campagnes
, mus par leur ignorance ou par des préjugés
, fe refufent encore a ce bienfait. C’eft aux
cultivateurs éclairés àlesftimuler fous ce rapport,
à les violenter même en quelque forte. Je citerai à
cet égard M. Morel de Vindé, qui, ayant établi
une, vaccination gratuite dans fon canton, & ne
pouvant engager les pères & mères à; y envoyer
leurs enfans, les y attira prefque tous par l’appât
d’un gâ.teau de^quelques fous.
' Lé claveaii ayant beaucoup d’affinité avec la
petite-vérole, 'on a été déterminé à croire que la
Vaccine pourroit auffi en. garantir les bêtes à
laine -, mais des expériences faites en grand , &
plufieurs fois répétées, en préfence de la Société
d’agriculture de Verfailles, par l’eftimable docteur
Voifin , prouvent indubitablement que cela
n’eft pas. V o y e ç Bêtes a laine & Mérinos.
On a prétendu auffi que la Vaccine avoit des
rapports avec la maladie appelée Eau x aux
-jambes dans le cheval. V o y e i ces mots. (B o s c .)
VACHE : femelle du T au reau .
L’importance dont eft la Vache dans l’économie
agricole, foit comme donnant naiffance aux
V eaux , avec une partie defquels on fait les
Boeufs,, foit comme fourniflant le La it , & par
fuite le Beurre & le Fromage (v o y e% ces mots),
doit engager les cultivateurs à la multiplier le plus
poflible, & à la foigner autant qu’il eft en eux.
En conséquence elle devroit être ici l’objet d’un
article fort étendu 5 mais mon collaborateur Tef-
fïer ayant inféré à l’article Bêtes a corne de ce
Dictionnaire, tout ce qui la concerne, je me trouve
difpenfé d’en parler. ( B o s c . )
VACHENDORFE. Wa chend o r f ia .
Genre de plantes de la triandrie monogynie &
de la famille des I r i d i é s , qui réunit fix efpèces,
V A G V A H 555
dont cinq fe cultivent dans nos écoles de botanique, j
Il eft figuré pl. 34 des l l lu j l r a t io n s d e s g en r e s de I
Lamarck.
' E fp e c e s .
1. La V achendorfe à fleurs en thyrfe.
W a c h en d o r f ia th y r fif to ra . Linn. i f Du Cap de
Bonne-Efpérance.
2. La V achendorfe paniculée.
W a c h en d o r f ia p a n ic u la ta . Lam. i f Du Cap de
Bonne-Efpérance.
3. La V achendorfe velue.
W a c h e n d o r f ia v i l l o f a . Thunb. i f Du Cap de
Bonne-Efpérance.
4. La V achendorfe à feuilles de graminée.
W a c h e n d o r f ia g r am in i fo l ià . Linn. I f Du Cap de
Bonne-Efpérance.
j. La V achendorfe fluette.
W a c h e n d o r f ia t e n e l la . Thunb. i f Du Cap de
Bonne-Efpérance.
6. La Wachendorfe à feuilles courtes.
W a c h e n d o r f ia b r e v i f o l ia . Curt. i f Du Cap de
Bonne-Efpérance.
C u ltu r e .
Les cinq premières efpèces font celles que nous
cultivons. Il leur faut la terre de bruyère & l’orangerie,
ou mieux le châflis pendant l’hiver.
Elles fe multiplient par leurs oeilletons féparés en
automne, &mis à l’ombre jufqu’à leur rentrée. Ces
plantes demandent peu d’arrofemens en été, & encore
moins en hiver. ( B o s c . )
VACHER. On donne ce nom à celui qui mène
Paître les V aches. 11 eft prefque fynonyme de
Pâtre.
Un Vacher diffère d’un Bo u vier, en ce que
ce dernier conduit les Boeufs au travail.
Du refte, il y a beaucoup de rapports entre
leurs fonétions. V o y e ç les mots précités.
Les qualités d’un bon Vacher ont été développées
par mon collaborateur Teflier, au mot Bê t e S
a c o r n e ] de forte que je fuis difpenfé d’en-parler
ici. ( B o s c . ) •
VACIET : nom vulgaire de la C amarine &
de la Jacinthe à toupet.
VACOUET : un des noms du Ba q u o is odorant.
VAGINAIRE. V a g in a r ia .
. Genre de plantes établi par Perfoon pour placer
la Fuirê ne scirpoïde de Michaux. V o y e [ ce
mot. ( B o s c . )
VAGINELLE. L e p ido sp e rma .
Gen re de plantes de la triandrie monogynie &
de la famille des S o u c h e t s , fort voifin des C hoins
&des Scléries , établi par Labillardière dans fon j
ouvrage fur les plantes de la Nouvelle-Hollande,
& qui renferme fept efpèces, dont aucune n’eft
cultivée dans nos jardins.
E fp e c e s .
1. La V aginelle à haute tige.
L e p id o fp e rm a e la t io r . Labill. T) De la Nouvelle-
Hollande.
2. La V aginelle en glaive’.
L e p id o fp e rm a g la d ia ta . Labill. J ) De la Nouvelle-
Hollande.
3. La V aginelle à moelle alongée.
L e p id o fp e rm a lo n g itu d in a li s . Labill. i f De la
Nouvelle- Hollande.
4. La V ag in elle globuleufe.
• L e p id o fp e rm a g lo b o fa . Labill. i f De la Nouvelle-
Hollande.
y . La V aginelle filiforme.
L e p id o fp e rm a f i l i fo rm i s . Labill. i f De la Nouvelle
Hollande.
6 . La V aginelle écailleufe.
L e p id o fp e rm a fq u a m a ta . Labill. if De la NouvellerHollande.
•
7. La V aginelle tétragone.
L e p id o fp e rm a te t r a g o n a . Labill. if De la Nouvelle
Hollande. ( B o s c . )
VAGUES ( Terres) : terres que leur mauvaife
nature ou l’infouciance du propriétaire empêche
de mettre en culture.
On confond généralement les terres vagues
avec les Landes & les Pâturages , & en effet
il y a peu de différence. V o y e ? ces deux mots ,
ainfi que ceux C ommunaux & Ma r a is .
• Il eft d’une bonne adminiftration de ne point
laifTer de: terres vagues, puifque ces fortes de
terres rapportent moins que fi elles étoient en
culture 5 ainfi tout propriétaire qui en poffède,
doics’empreffer d’en tirer un parti utile, ainfi tout
Gouvernement doit employer les moyens qui font
en fon pouvoir pour engager à les Défricher.
V o y e ^ ce mot. ( B o s c . )
VAHÉ. V a h e a .
Arbufte figuré par Lamarck, pl. 169 de fes
I llu f t r a t io n s d e s g e n r e s , qui tranfiude de fon écorce
une réfine analogue au c a h o u t c h o u c , & qui feul
conftitue un genre dans la pentandrie monogynie
&. dans la famille des A p o c in é e s .
Il ne fe cultive pas en Europe. ( B o s c . )
VAHLBOME. Wa h l b o m i a .
Arbre de Java, qui feul forme un genre dans la
polyandrie tétragynie , figuré pl. 485 des ÎU u f t r a -
t io n s d e s g en r e s de Lamarck.
Nous ne pofiedons pas cet arbre dans nos jardins.
( B o s c . ) A a a a ij