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de h Seine, qu’elle concourt Ji en améliorer le
fol lorfqu’ on le laboure quand elle eft en fleurs.
Voye{ R écol té enterre e.
La culture de la première, la feule véritablement
importante, puifqu’elle eft employée comme
aliment fur les meilleures tables, auroit dû être
décrire au mot C r e s s o n , qu’elle porte vulgairement
; mais un mal-entendu l’ ayant empêché,
je vais l’entreprendre ici.
Il exifte piufieurs variétés de creffon j Rime a
les feuilles rougeâtres , & l ’autre d.'ui\ vert-clair.
J’en ai obfervé une à l'embouchure des rivières
de la ci-devant Normandie , qui fe faifoit remarquer
par fa grandeur, ainfi que par fon excellence
, & que je voudrois voir introduire partout
, fi elle peut fe conferver hors des eaux fau-
mâtres, ce que je n’ai pas été à portée de vérifier.
On trouve le creffon dans beaucoup de ruil-
feaux, & fur le Bord des rivières dont le cours eft
lent. 11 eft rare & mauvais dans, les marais proprement
dits , autour des étangs & des mares
dont l’eau eft corrompue. C ’eft dans les fontaines
& les ruiffeaux qu'il eft le meilleur & le plus hât
if ; c’eft pourquoi c ’eft là qu’on le récolte de
préférence pour l’ ufage de la t a b l e & c’eft de
la plus grande eftime qu’ il mérite dans ce cas, que
vient le nom vulgaire qu’ il porte.
Prefque par toute la France, le crefion qui croît
fpontanément fuffic bien au-delà à la confomma-
tion qui s’en fait : les cultivateurs le recherchent
peu. C ’eft au premier printemps, avant fa flo-
raifon, qu’il eft le meilleur , & en même temps
le plus utile à la fanté; auftî eft-ce prefqu’exclu-
fivement à cette époque qu’on en mange dans les
campagnes, foit en falade, foit uni aux viandes
rôties. Rarement on le fait cuire.
Autour de Paris & autres grandes villes, on
cultive le crefion dans les jardins pour le vendre.
Sa culture n’eft point difficile, puifqu’èlle. fe borne
à creuferune planche de cinq à fix pouces de profondeur
dans le voifinage d’un puits, à y répandre
de fa graine & àTarrofer tous les jours. Lorfque
cette planche eft contre un mur à l’expofition
du nord , ou abritée du foleil par des arbres, le
creffon vient plus beau & eft moins âcre. Au bout
d’ un mois on en commence déjà la récolte. Ordinairement
on détruit la planche au milieu de l’é té ,
lorfqu’on en a récolté la graine, pour la refaire
après un bon labour, afin d’avoir de jeunes pieds
en automne; cependant quelques cultivateurs la
laiffent fubfifter deux ou trois ans, mais ils ne
font pas dans le cas d’ être approuvés, àu dire des
autres, qui prétendent que le creffon de femence
eft plus abondant, plus tendre & plus doux que
celui qui a repouffé. Ils peuvent être fondés les
uns & les autres, félon les circonftances ; car le
creffon eft toujours bon quand H eft jeune, quand
il a pouffé par une température peu éleyée , quand
il a été abondamment arrofé, & c . Il devient dur
&' âcre lorfqu’ il eft entré en fleur ,Jorfqu’i! a- fait
s i s
chaud, îorfqu’il a manqué d’eau, & c .; & c’eft
toujours chofe fort difficile quand on n'a pas abondamment
des eaux de fontaine ou de puits à fa
difpofition , que de l’empêcher de Monter en
GRAINE. Voyeç ce mot.
Pour cueillir le creffon fans nuire à fa reproduction
, il.faut n’employer que l’ongle*du p >ucè,
ou au plus une ferpette , & ne couper que la ro-
fette fupérieure de chaque tige. Ceux qui le coupent
avec un couteau ou une faucille rez terre, rif-
quent de faire périr un grand nombre de pieds.
Nulle part, a ma cot noiffance, le creffon n’eft
en France l’objet d’une culture plus étendue que
celle que je viens d’indiquer; mais en Allemagne
il eft des lieux où on en tire un parti bien plus
important, & je dois donner ici l ’extrait du Mémoire
que Lafteyrie a publié fur les moyens ufités
i pour le cultiver .en grand dans un de ces lieux,
aux environs d’Erfurt'.
« L’ eau la plus favorable eft celle où le creffon
croît naturellement, & qui conferve en hiver
affez de chaleur pour ne pas être gelée. Les terrains
marécageux, un peu en pente, peuvent être
employés,-mais il ne faut pas qu’ il y refte de Peau
ftagnante,. parce- qu’elle altéreroit la faveur du
creffon.
=» Lorfqu’on aura choifî le lo cal, on le divifera
en plates-bandes , alternativement creufes & élevées
: ces dernières recévront des choux./des
fèves de marais, des pois, & c. Les première
feront d’autant plus longues qu’on aura plus
d’eau à fa difpofition i mais elles ne devront pas
avoir plus de fix pieds de large.
. f Si le terrain n’ eft pas d’une excellente nature,
on mettra au fond des planches crèufes, plus ou
moins de bonne terre ; s’il eft trop marécageux, on
y mettra quelques pouces d’épaiffeur de fable, en-
fuite on l’égalifera par le moyen d’un râteau , & ,
après l’avoir imbibé d’eau, on y femera ou plantera
le creffon. Au bout de quelques jours on donnera
de l’eau au femis, & on la fera" écouler après quelques
heures de féjour, & ce jufqu’à- ce que ce
■ creffon foit levé ou repris. Dans tous les cas il ne
faudra donner de l’eau que proportionnellement
à la hauteur des pieds, lorsqu'elle fera.permanente
, parce qu’ils périroient s’ils en étoient trop
long-temps entièrement couverts. La multiplication
par plantation paffe à E'rfurt pour plus af-
furée & plus fruéhieufe que celle par femis; auftî
eft-elle généralement préférée : l’époque à choiftr
eft mars oif août : la diftance à mettre entre chaque
pied eft de dix à quinze pouces.
» Des farclages de loin en loin font avantageux
à la croiffance du creffon ; mais du refte une fois-
repris, ibne demande plus aucun foin.
» TJne creffonnière eft en plein rapport dès la
fcconde année de fa plantation ; elle dure longtemps.
Il faut la renouveler lorfqu’on s’aperçoit
qu’elle commence à dépérir. Dans ce cas, il vau-
dr.oit mieux la tranfporter autre p a r t, d'après la
S M E
principe des A ssoiemenS; mais pour continuer
à profiter des travaux précédemment exécutés, &
même de la localité, il fuffit d’enlever de fa fur-
face un pied d’épaiffeur de terre, & de la remplacer
par de la nouv lie. Le fumier, qu’on recommande,
ne me paraît pas devoir être employé hors
le cas de néceflité abfolue, parce qu’il donne un
mauvais goût au creffon.
» Le creffon eft fenfible aux gelées ; ainfi, lorsqu'elles
font à craindrt, il faut,,pour iè garantir
de leurs effets, le couvrir.d’une grande hauteur
d’eau ou de planches percées de trous. »
On voit par cet expofé que la culture du
creffon eh Allemagne eft bafée fur les principes
fort différens de ceux en faveur aux environs de
Paris. Je dois faire des voeux pour que fa con-
fommation devienne plus générale en France, &
qu’on puiffe la lui appliquer dans tous les lieux
dont la difpofition eft favorable , lieux très-muki-
pliés , même aux- environstie Paris. ( B o s c .)
S ITE , SITUATION . On d i t , voilà un beau
Site, pour dire, la vue dont on jouit ici eft agréable,
foit par la variété, foit par la grandeur des objets.
On d it , voilà un Site qui doit être falubre, c’ eft-
à dire, qui eft éloigné des eaux ftagnantes, ou
dans lequel l’ air circule Tans; obftaçle.. ..
Les cultivateurs pauvres ne peuvent .choifir le
Site de leur habitation, parce qu’il Faut qu ils la
placent fur leur terrain , s ’ils, font propriétaires ,
ou qu’ils fe contentent de la maifon attachée à la
terre qu’ ils louent, s'ils ne le font pas; mais les riches,
c’eft-à-dire, ceux qui poffèdent beaucoup
de terre, doivent toujours chercher un Site agréable
& fain pour y établir leur demeure & celle de
leurs beftiaux.
On embellit le Site de fa maifon par des-plantations
ou des batiffes. On le rend plus fain par
des defféchemens ou l’àbatis des arbres qui empêchent
la circulation de l’air. Voy. C onstructions
rurales & Jardins paysagers.
• SITODION. 'SïtbDiuMy ■
"Nom donné par Gærtner I un genre qu’il a établi
aux dépens des Jacquiers, mais qui n'a pas
été adopté. ( Bosc. )
SIVADE.: nom de 1’Avoine dans le département
du Var.
SKIMNIE. S k im n i a .
Arbriffeau du Japon , dont Thunberg a formé;
un genre dans k tétrandrie monogynie, & que;
nous ne poffédons pas dans nos jardins. ( B o sc. ) ‘
SM E GM A R I .E ou SME.GM A D E R M O S . i
Sm b gm a r i a .
Arbre du-Chili, qui feul forme un gerire ap~
s o i 541
pelé Q uillaje par Molina. Nous ne le cultivons
pas dans nos jardins.
' Son écorce, réduite en poudre, fait mouffer 1 eau
comme le favon, & on l'emploie, comme lu i,
pour laver le linge. (B o s c .)
SMIRE. S m i r i u m .
Juflieu a donné ce nonvà un genrè établi aux
dépens des Psychotres;
SMITHIE. S m i t h i a .
Plante annuelle de la diadelphie décandrie & de
la famille des Légumineufes 3 qui feule eoiiftitue un
genre, & que nous cultivons dans nos- jardins.
Elle eft figurée planche 627 des lllufircitions. des
genres de Lamarck.
La Smithie fenfitive eft originaire des Indes., &
demande par conféquenc un degré de chaleur affez
élevé pour pouvoir profpérer dans le climat de
Paris. En conféquence fes eraines fe fèment dans
un pot rempli de terre à demi confiftante, qu’on
place fur une couche à châflîs^ au commencement
du printemps. Lorfque lè plant qu'elles ont produit
à acquis une certaine forcé , 'on le repique
feula feul,dans d'autres potsqu'on, remet fous lé
châffis jufqu’à la fin de ju in , après quoi on peut
les placer contre un mur expofé' au midi. Dès les
premiers jours de feptembre ,\il faut penfer à les
rentrer dans là ferre chaude pour que les graines
y perfectionnent leur, maturité. ( Bosc. ) ,
SÔRRALË. S o b r a l ià .
Plante du Pérou, qui forme un genre .four
. 'voifin des Lim o d o r e s , & qu'on croit devoir
réunir aux C ym b id io n -s . V'oyei ces mots.
Nous ne poffédons pas cette plante dans nos jac-
dins, ( B ,o sc.), ,■>
SOBREYRE. S o b r e y r a ,
Plante aquatique du Pérou, qui feule conüitue
un genre- dans ;la fyngénéfie fuperftue.
Elle n’a pas en cote été introduite dans nos jardins.
(Bosc.)
SOC .* partie 'de la charrue.
SOCHET : forte' d’araire uficée aux environs
de Lyon. Voye^ C harrue.
SOIE. V o y e i Ver a sote^
Sd ie végétale. C ’eft le duvet qui entoure lés
femences de l’AscLÉPrADE de Syrie.
SorE, SOYON , P O TL PIQUE', SOIE PIQUÉE,
Pique', Piquet : maladie des cochons*, qui fe dév
e lo p p eu r places plus ou moins étendues, fur un
des côtés du cou ou fous le cou , & qui offre pour
caraétère particulier, i° . des Soies hériffées, très-
dures & d'une couleur différente des autres ; 2°\ ta