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des pots remplis de terre à demi confinante, placés
fur couche nue. On éclaircit le plant ou
on le repique en pleine terre à une expofition
méridienne. Elles ne demandent plus alors d’autres
foins que ceux propres à tout jardin bien
tenu. Leur intérêt eft nul pour tout autre que
pour les botaniftes. ( B osc.)
SERISSE. S br ISS J,
Genre de plantes de la penrandrie monogynie &
de la famille des Rubiacées, établi fur un arbufle
de la Chine, qui avoit été placé parmi les Liciets
par Linnæus, appelé Buchosif. par Lhéritier, &
Dysode par Loureiro. Il eft figuré pl. i j i des
lllujlraiions des genres de Lamarck.
La Seriffe fétid e, & furtout fa variété à fleurs
doubles, fe cultive dans nos orangeries & dans
nos écoles de botanique. Elle eft couverte de fleurs
prefque toute l’année. On la multiplie avec la
plus grande facilité par rejetons qu’on lève en
automne, & dont elle fournit beaucoup, par boutures
qui fe font au milieu du printemps fous une
couche à châffis. Une terre de moyenne confif-
tance , dont le renouvellement s’exécute tous
les deux ans, eft celle qui lui convient le mieux.
Des arrofemens fréquens pendant les chaleurs de
l ’été augmentent fa vigueur > mais il faut les j
lu* ménager pendant l’hiver, qu’elle paffe dans1
l'orangerie , ou mieux dans la ferre tempérée,
car elle craint beaucoup les gelées.
Le trop grand foleil nuit à cet arbriflfeau, fur-
tout à fes rejetons & à fes marcottes nouvellement
tranfplantées j ainfi il faut les placer à l’ ombre.
( Bosc. )
SERMONTAISE. C ’eft la Liv é ch e ligus-
TI-QUE.
SEROKA : altération de Sen ek a.
SERPE : infiniment de fer recourbé, au moins
à fon extrémité, coupant d’ un c ô té , où il eft armé
d’a c ie r , & fixé à un manche dé bois très-court.
Foye^ Serpette.
On fait un fréquent ufage de la Serpe dans la
grande & dafis la petite culture pour couper les
greffes branches des arbres-, pour aiguifer les
échaîas , les pieux , & c , & c . ; ainfi il faut en
avoir de grandes & de.petites.
L ’important pour l’économie du temps & la
bonne exécution de l ’ouvrage, c’eft que la Serpe
foit auffi affilée que poffible, qu’elle n'offre furtout
aucun ébréchement. Foye^ C oupe des bois
dans le DiBionnaire des Arbres 6* Arbujles. (B o s c .)
SERPENT ; famille -d'animaux dont je dois
dire un mot, à raifon des préjugés qui régnent
à fon occafion parmi les cultivateurs.
JDes efpèces qui en font partie, il n’y a que
la vipère ( on en compte trois efpèces en France,
mais elles different, fo r t• .peu Sc ont les mêmes
moeurs ) qui foit nuifible, & cependant toutes
fo(it i;Obje.t de la terreur 3c de la haine. Partoüji
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on les tue fans miféricorde, quoique toutes, &
& la vipère plus que les autres, fôient les auxiliaires
des cultivateurs , puifqu’elles font une
guerre perpétuelle aux fouris, aux mulots, aux
campagnols, aux limaces & à beaucoup d'infeCtes
nuifibles. Il eft à defirer qu’on ne perpétue pas
cette crainte ridicule des Sirpens qu’ on inculque
aux enfans, & que le maffacre inutile qu’on en
fa it , ceffe enfin.
Il n’eft pas vrai que les Serpens aiment le lait
& qu’ ils tètent les vaches dans les pâturages;
tous font carnivores : ce font les vachers qui les
accufent, qu’on doit croire les coupables de
1’extraCtion du lait de ces vaches.
Si les Serpens charment quelquefois les petits
animaux dont ils fe nourriflent, au point qu’ils
ne peuvent fe fauver, qu’ils fe jettent même dans
leur gofier, c’eft par l’effet d’une terreur fubite,
terreur que l’homme même éprouve à la vue d’un
danger imminent. Je n’ ai jamais pu faire naître
cette terreur dans des fouris ou des petits oifeaux
renfermés avec une vipère. (B o s c .) ,
Serpent aveugle ou Serpent cassant.
C ’eft I’Orve t.
Serpent a collier. On appelle ainfi la couleuvre
la plus commune , parce qu’elle a deux
. taches jaunes derrière la tête.
S E R P E N T A IR E S . Des plantes des genres
A ristoloche, G ouet & C a c t ie r , portent
ce nom.
SERPENTAUX. Les marcottes faites avec une
branche affez flexible pour être plufieurs fois
couchée en terre, s’appellent de ce nom. Foyer
Marcotte.
Le jafmin officinal, les chèvre-feuilles, la plupart
des clématites font fufcept'ibles d’être marcottées
en Serpentaux.
La formation des Serpentaux n’offre aucune
.difficulté. U fuffit de faire attention à ce que
les parties de marcottes hors de terre foient pourvues
de boutons ( yeux ) d’où puiffent facilement
fortir de nouvelles tiges.
Au refte, on fait peu fouvent des Serpentaux
dans les pépinières; les efpèces qui en font fuf-
ceptibles fourniffent généralement un grand nombre
de rameaux, avec chacune defquelies On fait
une marcotte fimple. ( Bosc. )
SERPENTINE : fynonyme d’OPHiON.
■ SERPETTE : ferpe au plus de fix pouces de
long, dont les vignerons & les jardiniers fe fervent
pour tailler la vigne , les arbres fruitiers, & c .,
& pour beaucoup d’autres u'fages.' Foyei S erpe. 11 y a des Serpettes dont lé fer fe replie dans
le manche ; il en eft qui n’ont pas cet avantage :
ces dernières coûtent moins & font préférables
pour un travail habituel; auffi font-ee les feules
qu’on voit entre les mains des ouvriers.
La forme & la grandeur dés Serpettes varient
félon les lieux & l’idée de celui qui s’en fert. La
courbure de leur tranchant, Ja nature de l’ acier donc
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dont il eft armé, la grofféur 8c la longueur du
manche, font les confidérations fur lefquelles on
doit le plus appuyer lorfqu’on en choifit une.
Telle d’entr’ elles eft a la main ( c ’eft le mot
technique ) d’un ouvrier, & n’eft pas à celle d’un
autre. Trop de courbure eft prefque toujours nui-
fible. Les manches de corne de cerf font préférables,
parce que leurs inégalités les empêchent
de gliffer dans ia main au moment du fervice.
Un acier très-dur coupe mieux, mais s’ébrèche
fouvent; un acier tendre fait tout le contraire.
Il eft donc bon qu’ il foit entre les deux, & c’eft
ce dont il n’eft pas facile déjuger à la fimple inf-
pe&ion ; auffi faut-il le plus fouvent s’en rapporter
au coutelier ou au taillandier qui l’a travaillé.
Il eft d’une grande importance pour la bonté &
la célérité de l'ouvrage , que les Serpettes foient
toujours bien tranchantes ; ainfi il ne faut pas
craindre de les aiguifer foit fur la meule, foit avec
une pierre' à main. (B o s c . )
SERPICULE. S er p ic ul a .
Genre de plantes de la monoecie tétrandrie &
de la famille des Onagres, fort voifîn des Hot-
TONES (voye% ce mot ) , dans lequel on trouve
trois efpèces, donc aucune n’eft cultivée dans nos
jardins. Elle eft figurée planche 7)8 des Illuftra-
tions des genres de Lamarck.
Efpeces.
1. La Serpicule rampante^
Serpicula repens. Linn. ^ Du Cap de Bonne-
Efpérance.
2. La Serpicule verticillée.
Serpicula ■ verticillata. Willd. 7f Des Indes.
3. La Serpicule à feuilles de véronique.
Serpicula vtronic&folia. Willden. If De l’Ile-
Bourbon. % (B o s c .)
SERï^ILIEPvE : morceau plus ou moins long
de groffe toile avec lequel on couvre les fleürs, les
femis qu’on veut garantir du foleil ou de la gelée.
Les plus claires des Serpiîières font les meilleures.
Foye[ T oile & Couverture. ( B osc.)
Serpiliére : fynonyme de Courtillièré. mm ce mot.
SERPILLON : petite Serpe ou groffe Se r pette.
Foye% ces mots.
SERPOLET : efpèce du genre des Thyms. ,
Vlyeç ce mot.
. SERRE : conftruCtion en pierre de trois côtés ,
& un vitrage'du quatrième, dans lequel fe placent,
pendant l’hiver , les plantes des climats intertropicaux,
pour qu’elles y trouvent, au moyen
du feu, un degré de chaleur analogue à celui de
leur pays natal. Foye1 Fr o id , G elée , H iv e r .
Il y a:cependant des Serres tempérées, c’eft-à-
dire , qui ne font échauffées que par les rayons du
foleil. -
Les orangeries diffèrent des Serres principalement,
parce qu’ au lieu de vitrage, elles ont
Agriculture. Tome Fl»
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des fenêtres plus ou moins nombreufes, plus ou
moins larges, plus ou moins hautes*
Les bâches font de petites Serres enfoncée*
en terre. Comme il n’en a pas été queftion à leur
article, j’en parlerai à la fin de celui-ci.
- Les C hâssis pourroient aufli être confidérés
comme des Serres portatives. Foyer ce mot.
Une Serre à légumes eft une chambre baffe,
une efpèce de cave fouvent vo û té e , dans: laquelle
on renferme j pendant l’h iv e r , les légumes
qui craignent les gelées ou qu’on veut avoir
à chaque inftant fous la main.
La chaleur des Serres chaudes doit être, terme
moyen , entre quinze & vingt degrés du thermomètre
de Réaumur.
Les deux confidérations les plus importantes qui
doivent guider dans la conftruCtion d’une.Serre,
c’eft qu’elle puiffe concentrer la chaleur des
rayons du foleil dans fon intérieur , & qu’elle
puiffe conferver pendant un temps plus ou moins
long celle du feu qu’on y allume.
Ces réfultats avantageux ne s’ obtiennent que
des Serres convenablement expofées, & bâties
fuivant les règles quë j’établirai plus bas.
Pour être bien expofée , une Serre doit regarder
le fud-eft, ou au moins le fud.
La première de ces expofitions, qu’on appelle
auffi celle de neuf heures, eft préférable, parce
que c’eft le matin que l’influencé de la lumière
a le plus d’aCiion fur les plantes, que les rayons
du foleil , dans leur terme moyen d’obliquité ,
pénètrènt par conféquent avec plus de facilité
dans l’intérieur pour réchauffer, & que l'air extérieur
s’échauffant ènfuite, cet intérieur perd
peu de fa chaleur acquife. L’oueft & le nord ne
valent abfolument rien.
Fondé fur ce que l’atmofphère eft fouvent chargée
de brouillards le matin, & qu’avec le foleil il
s’élève toujours un vent froid pendant l’é t é ,
M. l’abbé N o liffa émis l’opinion que les Serres
expofées au fud-oueft écoient les meilleures; mais
il n’ a pas fait attention que les vents du fud-
oueft font les dominans & lés pluvieux dans
la plus grande partie de la France, & que la
nuit vient refroidir l’a ir , & par fuite l'intérieur
de la S erre, avant que les plantes aient profité
de la chaleur que leur avoit tranfmife le foleil.
C e font de mauvais voifins pour une Serre ,
qu’un bois, qu’ une rivière, qu'un étang, qu'un
marais, parce qu’ ils y portent toujours une furabon-
dance d’humidité^
L’humidité agit dans ce cas dé deux manières,,
directement fur les plantes lorfque les '.panneaux
de la Serre font ouverts, indirectement lorfqu’ils
font fermés, en foutirant plus promptement 1 a chaleur
de l’air intérieur. Foy. C haleur 6* Humidité.
Une montagne pelée, un grand bâtiment placé
derrière la Serre, lui font très-favorables, en ce
qu’ils les garantiffent desvents du nord. Foy .A b r i .
' Comme il y a toujours plus ou moins Û’iui-
R r