
davantage dans les vignobles de l’ intérieur de la
France. Voyei Foudre. ( B o sc . )
TONN EAU : vaiffeau de bois de moyenne
grandeur j prefque cylindrique , fait en merrains
de chêne , liés par des cercles de bois ou de fe r ,
ayant deux fonds parallèles. 11 ne diffère pas du
Mu id , de la PiècE.
Un grand Tonneau s’appelle un Foudre, une
T onne j un petit Tonneau fe nomme une Feuillette
, un Bar il . -
Il y a encore le bariquaut , qui eft une feuillette
plus grande } la pipe, qui tantôt contient un muid
& demi de Paris, tantôt deux muids} la queue &
le poinçon, qui font le plus fouvent de cette dernière
capacité. . , ^
Le boucaut eft un grand Tonneau deftiné a
contenir des matières-fèches.
En général, les Tonneaux varient en capacité
& en formes mais cependant chaque vignoble
dé quelqu’ importahce a fes ufages à cet égard ,
uPages qui font reconnus en juftice , & dont^ il
n’eft pas permis aux tonneliers du canton de s’écarter.
Aii.fi, à la halle aux vins de Paris, on re-
connoït le vin de haute Bourgogne, le v-in de baffe
Bourgogne > le vin de Maçon , le vin d Orléans,
& c . , à l’afpeét des Tonneaux qui les renferment.
De ce qu’un Tonneau eft ou doit être d’une capacité
fix e , on a appelé, dans quelques lieux,
Tonneau une certaine quantité de liquide, une
certaine quantité de graines, une certaine quantité
de marchandife quelconque : c’eft fous cette dernière
acception qu’iL faut prendre le Tonneau de-
mer , qui repréfente toujours en France un poids
de deux mille livres.
Le bois de chêne blanc ( quercus pedunculata
Linn. ) eft le feul en France avec lequel on puiffe
faire des douves de Tonneaux avec économie
& fécurité } avec économie , parée qu’ il fe fend
en M errain ( voye^ ce mot ) parallèlement &
îrefque fans perte ; avec fécurité, parce qu’ il ne
aiffe pas paffer le liquide & eft rarement altéré.
Les bois de Sa p in , de Pi n , de C h â ta ign ie r
& de Mûrier lui font de beaucoup inférieurs,
non-feulement fous ces deux rapports, mais encore
fous celui de là durée. Voye£ ces mots.
li en eft de même des Tonneaux faits avec
du bois de chêne refendu z ' la fc ie } aufli n’en
emploie-t-on qu’à défaut de merrain.
Toujours le merrain doit avoir au moins trois
ans de defliccation avant d’être employé à la conf-
tru&ion des Tonneaux , car ceux faits avec du
bois vert font moins, durables & plus fujets à
gâter le v ia , à lui donner ce qu’on appelle goût de
fât. Il doit ê tre , de plus, exempt d’altération,
de piqûres de vers, & c . En général il faut beaucoup
d’habitude pour diftinguer le bon merrain du
mauvais, & c’eft une des parties les plus difficiles.
du métier de tonnelier, car celui qui vend un
Tonneau neuf eft refponfable du vin qui s’en
échappe & du vin qui s’y altère.
Je n’entreprendrai pas ici de décrire la con(V
tru&ion des Tonneaux, les agriculteurs devant
l’abandonner aux tonneliers} en conféquence je
renverrai au Dictionnaire des Arts economiques,*
mais j-* dois dire que les plus bombés au milieu,
qui ont le plus de bouge, pour me fervir de l’ex-
pretlion technique , font les plus avantageux, i°.
parce qu’ils font les plus folides} i Q. parce qu'ils
fe manient, furtout fe roulent plus aifément, &
que les cercles des extrémités, les plus impor-
tans & les plus dangereux à remplacer lorfque le
Tonneau eft plein, font moins fujets à fe pourrir ;
30. parce que la lie fe dépofe dans un feul point,
celui qui touche à la terre , & qu’on perd moins
de vin au foutirage.
Les Tonneaux achetés , une opération à leur
faire lubir le jour même ou la veille du jour où
on doit les employer, eft de les remplir d’eau bouillante
& falée, pour ce qu’on appelle les affranchir,
c’eft-à-dire, diffoudre le mucilage , ainfi que la
partie aftringente & colorante, relie de la fève
que contiennent encore les douves dont ils font
conftruits. On ne laiffe pas refroidir cette eau
falée daus le Tonneau} après un féjour de cinq
à fix heures , on la vide pour la remplacer par
quelques pintes de moût également bouillant,
qu’on agite en roulant le Tonneau dans tous les
fens. On.voit à la fuite de la première opération fi
le Tonneau ne coule pas , ce qui eft un point important
, comme on le penfe bien. -
Quant aux Tonneaux vieux, on les défonce
d’ un côté pour en détacher le tartre & la lie def-
féchée avec un grattoir , puis on les rétablit & on
les lave à grande eau.
Souvent les vieux Tonneaux prennent un goût
de moifi qui fe communique immanquablement
au vin qu’on y renferme. Les moyens de le faire
difparoïcre font de charbonner leur intérieur, foit
en y mettant de la chaux vive ,. foit en y brûlant
des copeaux.
On dit aufli qu’on peut enlever le goût de
fût à un Tonneau par les mêmes procédés, &
même feulement en le lavant plufieurs fois confé-
cutives avec de l’eau de C h a u x . Voye^ ce
mot.
Les Tonneaux vides ne doivent être retirés
dans la cave & mis fous un hangar qu’après avoir été
lavés, bien égouttés & bôndonnés. Par cette
précaution ils fe confervent plus long-temps &
ne prennent pas de mauvais goût.
Les meilleurs cercles pour les Tonneaux font
ceux de chêne» mais ils font rares & chers} après
eux viennent ceux de châtaignier , qui en diffèrent
fort peu & qui font bien plus communs.
On eftime aufli ceux de bouleau & ceux de hêtre.
Le noifetier & le faule fourniffent les moins durables.
On ne cercle jamais entièrement en fer les Ton.-
neaux deftinés à être vendus avec le vin qu’ils '
contiennent, à raifon de la dépenfe} mais ceux ;
qui renferment des vins de prix ont fouvent un
cercle de fer à chacune de leurs extrémités.
Les tonnes , les foudres & autres grands Tonneaux
qui font deftfaés à refter en place, le font
prefque toujours. Il feroit bon que ces cercles de
fer fuffent peints à l’huile, ou mieux goudronnés
des deux côtés , ou au moins en dehors, pour
prolonger leur durée.
Nulle part on ne peint ou goudronne à l’extérieur
le bois des Tonneaux} mais la diminution
des bois de haute futaie & le haut prix des Tonneaux
forceront fans doute bientôt de le faire partout.
( B o sc. )'
TONNELLE. Les berceaux prefque carrés ou
prefque ronds portent généralement ce nom , fur-
tout quand ils font fermés de toutes parts & qu’on
n'y entre que par une efpèee de porte..
Il y a des Tonnelles faites,avec des arbres, fur-
tout de la charmille, plantés très-près les uns des
autres, garnis de branches dans toute la longueur
de leur tronc , & dont les fupérieures font dirigées
du côté de l’ intérieur. On les taille ou mieux
on les T ond. Voye% ce mot.
D’autres Tonnelles font conftruites en treillage,
fur lequel on fait monter de la vigne, du
chèvre-feuille & autres arbuftes farmenteux, des
haricots, des liferons & autres plantes grimpantes.
Ces dernières font affez fréquentes dans
les cours des villes, des villages, à la porte des
cabarets & autres lieux publics.;
L’entretien des Tonnelles ne diffère pas de celui
des Be r c e a u x } ainfi je renvoie à ce dernier article
pour tout ce qu’on peut defirer de plus a
celui-ci. ( Bosc.)
TONNERRE : réfultat de la rencontre de deux
nuages, dont l'un eft furchargé d'électricité,
c’eit-à-dire, étincelle électrique d’une intenfité
proportionnée à la grandeur de la maffe d’où elle
fort. Voye[ le Dictionnaire de Phyfique.
Il y a une odeur à la fuite de la chute du Tonnerre
, & elle eft parfaitement femblable à celle
de i’éleCtricité; on Fa comparée à celle du foufre,
quoiqu’elle foit cependant fort différente.
Dans l ’enfance du Monde, le Tonnerre a du être
le phénomène le plus redoutable, à raifon du
grand bruit qu’ il caufe & du mal qu’il fait. Aujourd’
hui encore qu’on ne le regarde plus comme
le miniftre de la vengeance des dieux, qu’on fait
le maîtrifer à jvo lon té , il eft encore l’objet de
l’épouvante de beaucoup de femmes & d’enfans.
Chaque année, furtout dans certains cantons
vers lefqüels les montagnes dirigent plus régulièrement
les nuages, le Tonnerre caufe des pertes
u ît} c’eft ce que ne favent pas la plupart des
perfonnes qui le craignent. On juge allez exactement
d’hommes, de beftiaux, met le feu à des mai-
fons, brife des arbres, & c . , ce qui eft bien propre
à le faire redouter.
Des qu’on a entendu le coup de Tonnerre, il
n’eft plus à craindre, parce que fon effet eft prod
de la diftance à laquelle il eft, en comparant
le temps* de l’intervalle de la vue de l’éclair
à celui de l’audition du bruit.
Prefque toujours le Tonnerre eft accompagné
ou fuivi de P luie &-de V e n t , fouvent même
de G rê le . Voyeç ces mots & celui O r a g e . •
Les cultivateurs peuvent atténuer les dangers
du Tonnerre, i° . en ne fe mettant jamais fous de
grands arbres à l’abri de la pluie qui l’accompagne
prefque toujours, parce que ces arbres
l’attirent 5 en plantant de grands arbres dans le
voifinage de leur demeure} 20. en élevant une ou
plufieurs verges de fer pointues & dorées à leur
extrémité au-deffus du toit de cette demeure.
Voye% Pa r a t o n n e r r e .
C ’eft une extrêmement mauvaife habitude que
de fonner les cloches lorfqu’ il tonne, car cela
agite l’a ir , & l’air agité attire les nuages} aufli
combien de fonneurs font les victimes des curés
ignorans qui les mettent en oeuvre !
Le Tonnerre accélère la décompofition de la
viande, des fruits pulpeux, des oe ufs; ainfi il
faut les renfermer à la cave aux approches des
orages, les entourer de charbon concaffé, ou
leur faire fubir un commencement de cuiffon.
Les oeufs fous la couveufe éprouvent, avec encore
plus de certitude, fes effets} aufli eft-on affez
généralement dans l’ufage de mettre un morceau
de fer dans le nid pour les en garantir. Placer les
couveufes dans une chambre bien clofe m’a paru
plus certain. Voyeç Poule & In c u b a t io n .
Si le Tonnerre caufe quelquefois des pertes
aux cultivateurs, il dégage l’air de tous les gaz
nuifîbles à la famé , & active la végétation à un
point incroyable pour qui ne l’a pas obfervé 5 &
c’ eft à l’époque de l’année, l’été , & dans les
pays 011 il eft le plus néceffaire pour cet ob jet,
entre les tropiques , qu’ il fe fait entendre le plus
fréquemment. (B o s c .)
TO N TAN E. Bezlardia.
Plante herbacée de Cayenne, figurée pl. 64 des
Illustrations des genres de Lamarck, & qui feule
en conftitue un dans la tétrandrie monogynie.
Nous ne la cultiv ons pas dans nos jardins.(Bosc.)
TO N TE : opération de jardinage dont l ’objet
eft de donner aux plantes vivantes une forme générale
& des dimenfions contre nature. On la
pratiquoit bien plus généralement au commencement
du fîècle dernier qu’aujourd’hui, où on eft
revenu au bon goût dans la compofition des jardins.
Quoique je n’aime point voir tondre tous les
arbres, tous les arbuftes, tous les arbiiffeaux
d’ un jardin j quoique furtout je voue au ridicule
ces i f s , ces buis , ces charmilles qui offrent des
•formes recherchées, je ne repouffe pas une pyramide
d’ i f , une boule de buis , une allée de char- Qqq >j