
coup plus que les befoins l’exigent. Toutes peuvent
concourir , mais foiblèment, à l’ornement
des jardins payfagers, en les plaçant fur le bord
des eaux, au nord des maffifs, &c. La plus digne
d'attention eft la cinquième, à raifon de l'époque
de 1a floraifon , de l’odeur de vanille qu'exhalent
les fleurs. C'eft moi qui ai reçu, en 1790, du
botanifte Viilars, les premiers pieds qui le foient
vus vi vans à Paris. Eile fleurit dès le mois de janvû r;
mais pour jouir de fes fleurs avec certitude, il faut
mettre en pot, en automne, les pieds qui en doivent
donner, pieds qu’on reconnoît à leur grof-
feur, & les tenir dans l’orangerie.pendant l'hiver.
Il eft cependant Fréquent, lorfque les pieds font
au nord, & ils doivent toujours y être, qu’ils lieu- ;
ri fient fort bien en pleine terre.
Aujourd’hui on fait à Paris un grand commerce
de cette plante en pot, fous le nom d‘ h é lio t r o p e
d 'h i v e r y pour mettre fur les cheminées & compo-
fer les bouquets de cette faifon. Elle ne doit pas
refter plus d’iïn an dans le même pot, car elle
épuife confidérablement la terre.
Employer cette efpèce pour garnir le fol des
maflifs des jardins payfagers, peut être une très-
bonne opération, à raifon de fa grande difpofition
à tracer, & de la grandeur de fes feuilles.
La onzième efpèce, qui eft la plus commune,
fe fait remarquer dans les champs argileux &’humides
par fes fleurs jaunes qui fe développent au
premier printemps , avant les feuilles. Il eft fort
difficile de la -détruire par les labours, à raifon de
la longueur de fes racines, mais on le peut toujours
par le femis d’une luzerne & par des cultures
qui exigent des binages. Les beftiaux n’y touchent
pas. ( B o i s e .
TUSSILAG1NE : plante du Cap de Bonne-Èfpé-
rance, figurée.par Burmann , tab. 72, n°. 3 , &
dont les fleurs font extrêmement fuaves.
Nous ne la cultivons pas en Europe. ( B o s e . )
TUTEUR : bâton d’une grofieur & d’une épaif-
feur variables, mais toujours très-droit, dont on
fait ufage dans les jardins & les pépinières pour
foutenir les plantes foibles, rendre droits les
jeunes arbres qui pouffent mal.
Il n’y a de différence entre les Tuteurs & les
échalas , qu’en ce que ces derniers font de même
hauteur & de même groffeurj aufiî en fervent-ils
fouvent. V o y eç Echalas.
Toute efpèce de bois, dès qu’il eft droit, eftpro-
pre à faire des Tuteurs 5 cependant, quand ils font
d’un ufage habituel & d'uné grand- ur importante,
il eft bon qu’ils foient, comme les échalas , ou en
châtaignier, on en chêne, ©u en frêne refendu,
' comme plus durables. - ,
! S’il eft des Tuteurs qui ont quelquefois dix à
douze pieds de haut, & de la groifeur du bras, il
en eft aufli qui ne furpaffent pas un pied, & la greffe
tir d'une plume.
Pour qu’ils puiffent s’enfoncer ai Cément dans la
terre, on aiguife l’extrémité inférieure dès Tuteurs.
C’eft fréquemment une fage précaution que
d’interpofer un petit tampon de moufle entre
le Tuteur & l’arbre qui lui eft accolé, afin d’éviter
les fuites de la compreffion & du mouvement
produit par le vent.
De quelque hauteur & grofleur que foient les
Tuteurs , il faut tendre à prolonger leur durée en
les mettant à l’abri de la pluie, dans un lieu fec &
aéré, lorfqu’ils ne fervent plus. (Base. )
TYMPANE. T y j m p a n u s .
Petit champignon qui feul forme un genre encore
peu connu en France. ( B o s e . )
U* fynonyme d’GEuF. V o y e ^ ce mot.
UBION. U b i u m .
Genre établi aux dépens des Ignames, mais
qui n’a pas été adopté par tous les botaniftes.
V o y e { ce mot.
Une de fes ëfpèces fait partie des Roxbur-
gies. F 'o y e ç ce mot. ( B o s c . )
UGAME : nom donné par Cavanilles *au genre j
de plantes appelé par Mirebel Ramondie. V o y e£
ce mot.
ULASSI : arbre de l’Inde encore fort incomplètement
connu, dont le bois eft fort employé
dans ïa*menuiferie.
Nous ne le cultivons pas dans nos jardins.
^ ' ( B o s c . )
ULCÈRE : forte de décompofition des parties
molles des animaux , qui a lieu à la fuite des
Plaies, des Dépôts & autres léfions organiques.
' ,,
La différence d’un abcès & d’un Ulcéré le
fonde principalement fur ce que le premier donne-
un pus blanc & épais , & parcourt rapidement fa.
marche. Il y a en général fort peu de différence
apparente entre un abcès & un Ulcère fimple, entre
un Ulcère compofé & un C ancer. V o y e ^ ce mot.
Une dépravation d’humeur paroît toujours être
la caùfe première de la formation des Ulcères. ■
L’Engorgement douloureux & la Suppuration
accompagnent toujours les Ulcères, quelle
que foit leur caufe.
Les Ulcères fiftuleux font ceux dont l’ouverture
eft plus petite que le fond. V o y e ^ Fistule.
Les Ulcères carcinomateux font ceux dont les
bords font durs, enflammés, & dont le fond eft
bourfoufflé, baveux.
Le pus qui découle de ces dëux fortes d’Ulcè-
res eft féreux j brun , quelquefois teint de fâng.
Uh Ulcère produit par la carie d’un tendon ou
d’un ligament eft extrêmement fétide 3-celui qui a
pour caufe la Carie d’un os l’eft un peu moins.
Dans le cheval, la réunion de beaucoup de petits
Ulcères au bas des jambes porte le nom
d’EAÜx aux jambes. V o y e ^ ce mot.
Deux autres Ulcères propres au mêmé animal
font ceux qu’on appelle Crapaud & Taupe.
V o y è i' ces mots.
La guérifon des Ulcères , furtout lorfqu’ils
font anciens & que l’animal eft vieux , n’eft rien
moins que facile. Les moyens doivent être dirigés,
les uns contre la caufe interné, les autres contre
l’Ulcère même. Ainfi on donnera à l’animal des
alimens rafraîchi lîans & laxatifs, comme de Veau
blanche? on le purgera fouvent, on lui mettra
un feton. Ainfi on appliquera fur l’Ulcère d’abord
des cataplafmes émolliens, & s’ils ne produifent
aucun effet, des digeftifs réfineux, comme l’huile
de térébenthine , l’emplâtre de diathylon , de
ftyraxj puis les déterfifs , les defficcatifs, enfin les
cauftiques, tels que l’eau de Rabel, l’alun calciné ,
le vitriol, la pierre à cautère, la pierre infernale,
le fer ronge & l’extirpation.
Un moyen qu’on n’emploie pas a fiez fouvent,
& qui eft cependant très-approprié, c’eft l’approche
d'un fer rouge plufieurs fois dans la journée
& pendant plufieurs jours. On cite des guérifons
inefpérées ainfi produites. -
On avo.it indiqué., comme moyen certain de
guérir les Ulcères, l’application d'abord de la
poudre de charbon de bois, & enfuite celle du fuc
gaftrique des animaux carnivores, principalement
des oiféaux qui vivent de charogne , comme les
vautours & les corbeaux j mais il a été reconnu
enfuite que le bien opéré par ces matières n’éfoit
que momentané, & que la maladie parcouroit en^-
fuite plus rapidement fes périodes, même en en
continuant l’ufage.
Je ne m’étendrai pas davantage fur ce fujet,
quelqu’important qu’il foit pour les cultivateurs,
parce qu’il eft du reflbrt du D i t t io n n a i r e de M é d e c
in e , & qu'il eft plus prudent pour eux d’appeler
un vétérinaire inftruit pour traiter un animal affligé
d’un Ulcère, que d’entreprendre eux-mêmes
fa guérifon. ( B o s c . )
Ulcère des arbres. Lorfque l’eau des pluies
peut s’infiltrer dans le tronc d’un arbre, foit parce
qu’on en a coupé une groffe branche, foit parce
qu’il a été fendu par la foudre, par la gelée, foit
qu’il ait été attaque de la Carie ( v o y e ç ce mot),
il y a écoulement de cette eau chargée du mucilage
qu’elle a diffous, par un ou plufieurs points
de fon tronc. On appelle ces points des U Lee res ,
quoiqu’il y ait fort peu de rapport entre l’écoulement
qu’ils offrent Ôc celui des Ulcères des animaux.
Dans ce cas, l’arbre eft toujours a fiez altéré
dans l’intéfieur lorfqit’on commence à reconnoïrre
la préfence de l’Ulcère à l'extérieur , pour n’être
plus propre au fervice de la marine, de la charpente,
de la menuiferie, &c. Il eft donc, bon de
• l’abattre pour l'employer au chauffage. V o y c ?
: Gouttière des arbres.
Cependant il eft des arbres d’agrément, il eft
des arbres fruitiers qui peuvent remplir encore
long-temps leur deftination, quoiqu’affe6b-:s d’un
Ukère. On doit donc être dans le cas de defirer
retarder leur deftruélion : or, on le peut fouvent