
vent placés trois arbriffeaux , dont aucun n’eft
cultivé dans nos jardins. Ce genre eft figuré pi. y y
des Illuflrations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1. Le Roupale de montagne.
Rupalea montana. Aubl. De Cayenne.
2. Le Roupale à feuilles fefliles.
Rupalea fejjilifolia. Aubl. J) De Cayenne.
3. Le Roupale à feuilles ailées.
Rupaleapinnata. Lam. DeCayenne. ( B o s c .)
ROUREA. Voyei R o b e r g i e .
ROUSSÀ1LLE. On donne ce nom à tout le
petit poiffon qui réfulte de la pêche des étangs,
& qu'on ne peut manger que frir. Fioye% Etang.
Roussaille: fynonyme de Jambosier.
ROUSSEAU. R ousse a .
Arbriffeau grimpant de l’ Ile-de-France , qui
feul forme un genre dans la tétrandrie monogy-
n ie , & qui eft figuré pl. 75 des Illufirations des
genres de Lamarck.
Cet arbriffeau n’étant pas cultivé en Europe,
n’eft pas dans le cas de donner lieu à un article
plus étendu. (B o s c .)
ROUSSÈLE. C ’eft un des noms du Bolet
orangé.
ROUSSIE. Dans quelques cantons on appelle
ainfi les trous ou réfervoirs dans lefquels fe
rendent les eaux des fumiers. Voye^ Fumier &
Engrais.
ROUSSIN. C e nom fe donne aux ânes & aux
petits chevaux mal faits, dont on ne retire pas
plus de fer vice que d’ un A ne. Vàye^ ce mot &
celui C heval.
ROUTE . On appelle ainfi le défrichement des
landes dans le département du Var.
Routes, Chemins ( Plantation des ). Les
arbres ifolés donnent un bois, meilleur pour la
charpente, & furtout pour le charronnage, que ;
ceux qui ont crû en malle. Les futaies pleines font :
devenues extrêmement rares en France , & les
coupes dans les futaies fur taillis y ont été partout
anticipées pour fatisfaire aux befoins de la
marine & de la guerre. Le mouvement des feuilles
des arbres améliore l’ air atmofphérique} l’ombre
qu’elles fourniffent eft agréable aux voyageurs.
C e font ces cor.fidérations qui ont déterminé le
Gouvernement, au commencement du fiècle dernier
, à faire planter les bas côtés des grandes'
Routes, d’arbres foreftiersou fruitiers} & aujourd’hui
la plupart le font plus ou moins bien, félon
les localités, le zèle des adminiftrateurs, &c.
Les plantations d’arbres des deux côtés des
Routes ont cependant quelques inconvéniens 5 l’un,
c'eft l'ombre qu’ ils projettent, & fur les Routes
mêmes, ce qui retarde leur defficcation après la |
pluie, & fur les cultures yoifinss, ce qui retarde <
leur maturité, les expofe davantage aux effets
des gelées, de la coulure, &c. : cet inconvénient
peut être réduit prefqu’à rien, en écartant fuffi-
famment les arbres l’un de l’autre, de dix-huit
pieds par exemple, & en les élaguant convenablement}
l’autre, ce font les racines qu’ils envoient
dans les cultures voifines, qui en appauvriffent
le fol, & fouvent le couvrent de rejetons. Planter
les arbres avec leur pivot, ou faire un foffé de
trois pieds de profondeur, à fix pieds de dif-
1 tance du côté de ces cultures, font prefque les
feuls moyens de diminuer celui-ci.
Comme fourni (Tant le meilleur bois pour le
charronnage, comme devenant promptement dé-
fenfable par fa feule groffeur, comme s’accommodant
de prefque tous lés terrains, comme réparant
promptement les accidens qui lui arrivent,
l’orme a d’abord mérité la préférence dans
tous les lieux où il étoit connu} mais les premiers
plantés font morts, & ceux qu’on leur a
fubftitué n'ont pas profpéré , parce qu’ils ont
trouvé le fol épuifé des fucs néceffaires à leur végétation
: il faut donc les remplacer par d’autres
efpèces, d’après le principe des A ssolemens.
V o y t \ ce mot.
J’ajouterai que l’orme eft fujet à être ralenti dans
fa végétation par la larve de la Galéruque qui
porte fon nom, & à périr avant d’être arrivé à
toute fa groffeur par celle du Bombi.ce coffus.
( V o y e£ ces deux mots.) Les ravages de la dernière
font fi multipliés aux environs de Paris, qu’il eft
très-rare qu’un orme fubfifte cinquante ans, & que
la plupart commencent à être attaqués dès l’âge
de huit ans.
Dans beaucoup de lieux on aftreint les propriétaires
riverains à planter la même efpèce, &
on s’appuie fur l’agrément de l’uniformité ,
comme fi l’agrément devoir paffer avant l’utilité,
comme s’il étoit prouvé, pour tous les hommes,
malgré l’opinion prédominante, que l’uniformité
foit un agrément. J’ai voyagé fur des Routes
où les efpèces d'arbres étoient très-mélangées,
& le temps ne m’y a pas paru plus long que fur les
autres, & j’y ai trouvé également l’ombre que
l’ardeur du foleil pouvoit me faire defirer.
Voici la notice des arbres qui peuvent être
fubftitués à l'orme , avec l’indication de leurs
avantages & de leurs inconvéniens.
Si le Chêne étoit moins difficile à la reprife,
lorfqu’ii eft affez gros pour fe défendre par lui-
même , ou au moins à l’aide d’un fimple fagot
d’épine, contre les atteintes des hommes mal-
faifans ou des beftiaux , il devroit être préféré
dans beaucoup de lieux} mais pour qu’il réuffiffe,
il faut le planter au plus de la groffeur du doigt ,
& il croît avec beaucoup de lenteur} de forte
que ce n’eft qu’au bout de huit à dix ans qu’il ne
craint plus que la hache.
Après l’orme, c’eft le Frêne qui fe voit le
plus fréquemment fur les Routes} & en effet,
comme lui, fl peut fe planter avec fticcès, lorf-
qu'il a acquis deux a trois pouces de diamètre j
mais il ne vient beau que dans les terrains frais. •
On pourroit lui lubftituer, dans les terrains fecs,
le frêne à fleur, quoique ce dernier ne croiffe
pas auflî rapidement & ne s’élève pas autant.
Je n’ai pas befoin de faire connoître l’utilité du
bois de ces deux efpèces d’arbres.
Dans quelques cantons on plante des C harmes
fur les Routes dont le fol n’eft pas trop fec}
cependant, comme fon bois eft peu employé
dans le charronnage , il ne faut l’y placer que lorf-
qu’on ne peut faire autrement.
Encore plus que le chêne,' le Hêtre fe re-
fufe à la tranfpiantation lorfqu’il a acquis une
groffeur fuffifante pour fé défendre } auffi ne le
voit-on pas fouvent fur les Routes : c’eft dommage
, car fon afpeét eft agréable, & fon bois
d’un grand ufage dans l’économie rurale & do-
meftiqae.
Il eft fâcheux que le C hâtaignier ne s’accommode
pas de tous les terrains , car il feroit
très-convenable pour garnir les Routes j mais il re-
fufe de croître dans ceux qui font calcaires, & ce
font les plus fréquens en Francè. On pourroit
cependant l’utilifer fous ce rapport, au moins
dans les montagnes primitives du centre du
royaume, telles que celles du Limoufin, des Cé-
vennes, &c.
Quoique moins important que le précédent,
le Bouleau , qui également ne prôfpère pas
dans les fols calcaires, pourroit lui être fubftitué.
Son bois peut être employé à un grand
nombre d’ufagës, même au charronnage.
La beauté du feuillage de I’Erable sycomore,
la facilité de fa tranfpiantation quand
il eft devenu défenfable, le fait fréquemment
planter le long des Routes} cependant le peu
d’utilité de fon bois doit l’en repouffer toutes les
foïs qu’on a d’autres efpèces à y placer.
Ce que je viens de dire s’applique complètement
au Tilleul, dont le bois eft même d’un
fervice encore plus circonfcrit.
Dans beaucoup de départemens on garnit les
Routes-de Poiriers & de Pommiers à cidre,
& même à fruits bons à manger. On ne peut
qu’applaudir à cet ufage, quoique les produirs
de ces arbres foient généralement fort diminués
par les délits des paffans, & qu’ils puiffent même
être quelquefois ébranlés par fuite de ces délits.
On voit fur beaucoup de Routes dont le fol
n’eft pas trop aride, le Peuplier noir , le Peuplier
blanc & le Peuplier d’iTALiE, & ils y
produifent de bons effets. Il feroit plus avantageux
de leur fubftituer les peupliers du Canada &
de Virginie, dont la croiffance eft plus prompte &
le bois de meilleure qualité.
L’Aune ne vient bien que dans les fols humides,
& il peut être placé fur les Routes qui
traverfent les marais ou qui font bordées par des
canaux. Son bois fert à faire des fabots.
Parmi les arbres acclimatés qu’on trouve fur
quelques Routes, je citerai, i°. le Pl a t an e ,
qui eft fi majeflueux , & dont le bois eft fi
propre à la marqueterie 5 20. I’à c a c ia , dont on
a trop vanté les avantages, & qui a furtout le
grave inconvénient d’être facilement brif- par les
vents ; $°. I’Aylanthe , qui eft dans le même
cas} 40. I’Érable rouge & 1'Erable a feuilles
de frêne , auxquels ce que j’ai dit de l’érable fy-
comore s’applique complètement; y°. les Noyers
commun, noir & cendré, dont le bois eft fi
excellent pour la menuiferié.
Il feroit très à ^defirer qu’on mît des Pins,
des Sapins, des Épicéa & autres arbres réfi-
neux fur les Routes ; mais encore comme le chêne,
comme le hêtre, ils ne peuvent êcre plantes quand
ils font affez gros pour fe défendre, & plus qu'eux
ils font expofés à être mutilés par les paffans.
Dans les parties méridionales de la France, l&s
Routes font fouvent garnies de Micocouliers,
de Mûriers , d’AMANDiERS, qui tous peuvent
fe planter défenfables. Le bois des premiers de
ces arbres eft excellent. On tire un grand parti
des feuilles des féconds pour la nourriture des
vers à foie. Les fruits des troifièmes font l’objet
d’un commerce de quelqu’importance.
Une des caufes qui fe font oppofées à ce que
les Routes fuffent partout plantées d’arbres, c’eft;
la difficulté de s’en procurer du plant, faute de
pépinières à proximité, & par la mauvaife nature
de celui levé dans les bois ( * v o y e [ Plant ) } mais
l'influence de ce motif diminue chaque jour par
la multiplication de ces établiffemens, foit au
compte du commerce , foit au compte du Gou-
1 vernement.
Généralement ôn plante les arbres le long des
Routes, en faifant, quelques mois d’avance, des
trous de trois à quatre pieds carrés & d’un peu
moins de profondeur, & en cela on fuit les indications
d’une fage économie} mais il n’èn feroit pas
moins meilleur de faire, de chaque côté, une
tranchée de cette largeur , & du double plus
profonde , dans toute la longueur de la Route,
parce que les arbres poufferoient plus vigoureu-
fement dans les premières années de leur plantation
3 & que leurs racines feroient plus difpo-
fées à fuivre les tranchées qu’à fe jeter dans les
terres cultivées.
Les arbres font plantés dans ces trous avant,
pendant, ou après l’hiver, alignés les uns fur les
-autres, & leurs racines font recouvertes au plus
d’un pied de terre, prife , ainfi que celle qui
remplit le fond du trou, à la furface du fol,
celle qui en a été tirée devant être étendue fur
les bas côtés de la route, ou fur les champs yoi-
fins, parce qu’étant moins mêlée de débris des végétaux,
& n’ayant pas reçu les infljènces atmof