
ration -, ces trabches perdent fix feptièmes de
leur poids.
Depuis un temps immémorial on cultive la
première efpèce de cé genre dans les jardins, fur*
tout dans ceux des moines , pour i’ufâge de la pharmacie
} mais ce n’eft que depuis une trentaine d’années
qu'on s’eft imagné de cultiver en grand, pour
mettre leurs racines dans le commerce, les fécondé
, troilïème 8c quatrième, cette dernière
moins que les autres , quoique peut-être préférab
le, parce qu'elle donne rarement de bonnes graines
& fort peu d'oeilletons.
_ La culture de ces Rhubarbes a partout fort
bien réoflîj mais on s’ en ëft bientôt dégoûté,
parce que les droguiftes, fous le prétexte que fes
pro'uits.étoient inférieurs aux racines venant de la
Ruflie & de la Chine, n’ont pas voulu les payer
au prix convenable. Aujourd’hui, je ne cônnois
plus qu’un propriétaire qui s’y livré, & ce. propriétaire
jouit de la faculté d'envoyer fis produits
dans un port de mer, d’où on lès expédie dans
l’intérieur comme venant de la Chine.
Je ne doute pas, pour avoir comparé les produits
de plufieurs cultivateurs des environs de Paris
avec la Rhubarbe du commerce, qu’ il n’y ait
beaucoup de différence extérieure entr’elies, foit
c[ue cela tienne à l’efpèce , à l’â g e , à la culture,
a la préparation, &ç. Il paroît qu’ il y en a également
dans leurs effets médicinaux, d’après le rapport
des m édecins, en qui j’ai confiance ; mais mon
collègue Pinel, qui en cultive conftammenc dans
fon jardin à la Salpétrière, m’a dit qu'à double
dofe cette dernière rempliffoit complètement le.
b ut, 8c il doit être cru. O r , (ï les riches craignent
de prendre deux fois plus de Rhubarbe, lorlqu’ils
peuvent l’éviter en la payant plus cher, les hôpitaux
doivent- ils calculer de même ? & n’eft-ce
pas une grande dépenfe épargnée à ceux de Paris,
par exemple , que de n’y employer que celle qui
provient de nos cultures? Auffi avois-je projeté,
lorfque j’étois à la tête de ces hôpitaux, d’ en faire
cultiver, avec cette intention, dans les terrains
qui leur apparténoient. Je n’ étendrai pas davantage
ces réflexions j mais je crois devoir encore
ajouter que toute augmentation dans l’efpèce
de la culture étant avàntageufe à l’agriculture en
généra l , il eft défi râblé que celle de la Rh ubarbe
s’établiffe. Voyeç A ssolement & Succession
de culture.
Comme les Rhubarbes provenant des ferhis font
plus long-temps à donner leurs produits que celles
réfultant de la plantation des oeilletons, & que
d ailleurs, comme je l’ai déjà particulièrement
bbfervé pour l’une, leurs graines avortent fou-
vent, c’eft par ce dernier moyen qu’on multi- i
plie le plus généralement celles qu’on cultive en
grand. Ainfi il faut d’abord fe procurer un certain
nombre de pieds par femis, & attendre qu’ils foient
en état de pouvoir fournir des oeilletons en aflez
grande abondance pour pouvoir effcchier la plantation.
Par la fuite on ne fait de nouvelles plantations
de Rhubarbë que lorfqu’on en détruit une ancienne
, & alors on a autant d’oeilletons qu’on
peut en defirer , une racine de quatre à cinq ans
en donnant jufqu’à trente 8c plus. Il fuffit qu’il
: Y alt un demi pouce de racine à ces oeilletons'
pour que leur reprife foit probable. C ’eft, ainfi
que je 1 ai déjà annoncé plus haut, à la fin de l’hiver
, un peu avant le retour de leur végétation,
qu on les enlève & qu’on les replante après les
avoir laifle fe faner pendant un jour, afin que
leur plaie fe cicatrife. La diftance à laquelle il
convient de les mettre, lorfqu’on les difpofe en
quinconce, 8 c on le doit le plus fouvént, eft de
lix pieds, terme moyen, plus ou moins, fuivant
que le terrain eft meilleur ou moins bon $ car les
feuilles de toutes, excepté la première, ont une
grande amplitude. En temps fec , des arrofeffiens
font avantageux à leur reprife ; mais des pluies durables
caufent la pourriture de beaucoup de pieds.
Deux binages 8c un labour, chaque année , font
neceflaires au fuccès de la plantation, ainfi que
je l’ai déjà annoncé.
Les feuilles des pieds de Rhubarbe né rém-
plmant pas, pendant les deux premières années,
tout i’efpacë laifle entr’ëùx, il eft bon, pour ne
pas perdre le terrain, d’y planter des légumes,
comnïe pois nains , haricots nains , pommés de
terre, & c .
Couper les feuilles des pieds de Rhubarbe eft
toujours nuifible, parce que ce feroit retarder le
groftîffemen'c des racines. Voyez Feuille 6* Écimage.
• . y
Mais couper leurs tiges, ou mieux les pincer à
un pied de terre, pour les empêcher de monter
plus haut, eft le plus fouvent utile. Voyez Pincement
& Graine.
La récolte des racines de Rhubarbe a lieu la
quatrième ou la cinqième année, plus tôt dans les
. terrains fecs8 c chauds, plus tard dans ceux qui
I font humides 8c froids, même dans le même
| champ , félon la marche différente de la végéta*
! tion dans certains pieds. Récolter les pieds d’ un
j champ en deux ans, eft donc avantageux à la
quantité des produits. Lorfqu’on fait trop tôt cette
■ récolte,.la chair de la racine eft molle, peu ré-
fineufe, 8c fufceptible de perdre onze douzièmes
de fon poids par la defliccation; lorfqu’on la fait
trop tard, les racines fe creufent 8c même fe
pourriflent au centre, deviennent fiiandreufes en
ieurs bords, donnent un déchet confîdérable
lorfqu’on les épluche, & n’offrent plus, l’apparence
de la Rhubarbe du commerce lorfqu’elles
font dtfléchées.
t C ’eft en automne, lorfque les feuilles font entièrement
deiTéchées, qu’on doit s’ occuper de la
récolte des racines de Rhubarbe. Après qu’elles
font arrachées & lavées, on les pèle , on les
R I B R 1 C I C O
' Dw h e , on les coure en fegmens de la grofllur
du poin g au-plus, & on fait fécher ces fegmens
«înfi au’ il a été indique plus haut. .
Il n’a pas encore été fait d'expériences poüti-
Tes à l'effet de conftater quelle culture deyoi
I I préférée après celle de la Rhubarbe ; mais .1
v a lieu de croire que celles qui exigent des labours
profonds, & toute abfence de mauvaifes
herbes , feraient convenables.
La Rhubarbe pulpeufe , qui eft rare dans
jardins, malgré la grande quantité de f?me" ces
fucceflivement apportées par Michaux, Labillar-
dière 8c Olivie r, eft l'objet d'une t>“
ceux d'une partie de la Turquie dA fie &
Perfe à raifon de h faveur agréablement acide
des pétioles de fes feuilles 8c de fes jeunes tiges ;
ces pétioles 8c ces tiges fe mangent crus, aflat-
fonnés avec du Tel gf du vinaigre, après en avoir
enîevé l'écorce, l i f confilent au fucre. foie
entiers, foie réduits/en pulpe ; ou les fait blan-
chir en les buttant^vec de la terre ,o u en les en-
rourant de feuilles fèches. J'at goûte de ces Pétioles,
& je 1®S ai trouvés très-dignes d entrer dans
la férié de nos alimens ; mais juiqu’ a prefent cette
efpèce s'eft refufée à fournir des moyens abon-
dans de multiplication. Les deux feuls pieds qui
exiftent au Jardin du Muféum de Pans ne donnent
jamais de bonnes graines, quoiqutls fleurillent
prefque tous les ans, 8c les deux ou trois.oeilletons
qu'ils, offrent, n'ont pas paru pouvoir etre
enleves fans danger pour leur confervation.
Il eft probable que cette efpèce feroit plus facile
à multiplier dans un climat plus chaud que
celui de Paris, 8c je fais des voeux pour qu elle
s'introduire dans le midi de la France. ( Base.)
Rhubarbe : forte de fromage fabriqué a Roquefort
avec les raclures de ceux qu on deftme au
commerce; ils font globuleux 8c fe confomment
dans le pays. (B o s c , ) . ,
RIBE. On donne ce nom , aux environs de
Bafançon , à une meule conique tournant horizontalement
fur elle-même à la furface d une
large pierre circulaire, au moyen d un maoege.
Cette meule eft deftinée à broyer lé C hanvre .
8c le Lin rouis, pour,en féparer la filaue. Voye[
ces deux mots. x
L’emploi du R ib e , pour fiippleer a la mâche
ou ferançoir 8c au v i l l a g e n ’ a p?s encore çtQ
fournis à des expériences comparatives r.e£u-
lièrës, de forte qu’on varie beaucoup d opniion
fur fes avantages ou fes inconvéuiens. Si on ne iavoit
combien Us habitans des campagnes tiennent
à leurs uCages, on dirait que le peu d etetiduq
des pays .où il eft connu parle contre lui. IL elt
évidemment coûteux 8c exige un grand emplacement,
ce qpi. font .de grands îiiconveniens,
mais il doit rapidement,expédUt.i(Boso. )
RIBEL1ER. Em s s l ia , '
la pentandrie monogynie. Il eft figuré pl. 1 î 3
Illuftrations des genres de Lamavck.
On ne le cultive pas en Europe. (.Rose.)
R IC C 1E . Ric c ia . ■
Genre de plantes cryptogames, de la familledey
Hépatiques, qui renferme une douzaine d elpèces
qui ne font d'aucun intérêt pour les cultivateurs,
mais qu’on doit trouver dans les écoles de botanique.
Il eft figuré pl. 877 des Illuftratwns des genres
de Lamarck.
Efpéces.
1. La Riccie criftalline.
Riccla cryftaUina, Linn. Ÿ Indigène.
z. La R ic c ig glauque.
Riccia gîauca. Linn. oç Indigène.
3. La Riccie petite.
Riccia minima. Linn. gf Indigène.
4. La Riccie flottante.
Ricciafluitans. Linn. "if Indigène.
y. La Riccie nageante.
Riccia natans. Lirin.'if. Indigène. .
<5. La Riccie fruticuleufe.
Riccia fruticulofa. CEder. ^ Du nord de l’Europe.
7. La R iccie pyramidale.
Riccia pyramidalis. Willd. 2f De 1 Allemagne.
8. La Riccie toile d’ araignée. _
Riccia arachnoïdes. (Eder. ^ Du nord de l’Europe.
9. La Riccie veinée.
Riccia venofa. Roth. ,2f De l.Allemagne.
10. La Riccie tuberculée.
Riccia tuberculata. Lam. 2^ Indigène.
1 1 . La Riccie réticulée.
Riccia reticulata. Linn. 2i Indigène.
Culture.
Pour conferver ces plantes dans les ecoles de
botanique, il faut les mettre dans une fituation
analogue à celle où elles fe trouvent dans 1 état
naturel, c'eft-à-dire, après les y avoir tranf-
portées en mottes, tendre le fol conlfamment
humide & ombragé, par un fmntement d eau 8c
des abris; du relie, elles ne demandent aucun
foin. ( B o s c .)
i RICHARDIE. RtcHAUDiA.
Genre de. plantes de l'hexandrie monogynie 8c
de la famille .des Rubiacées , dans lequel fe placent