
tituent le Drachenfels et autres sommités, et sont
entourés de monts basaltiques.
C’est la Hongrie qui, en Europe , renferme
les terrains de trachyte les plus considérables ;
ils s’y trouvent en cinq endroits différents , et ils
y forment ainsi cinq groupes particuliers, dont
on peut voir les détails dans le Voyage minéralogique
en Hongrie, par M. Beudant-
J ’en donne une idée succincte. Ces groupes sont au pied
méridional des monts Crapacs, entre ces monts et le Danube ;
le plus considérable, qui a environ vingt lieues de long sur
quinze de large, entoure Schemnitz : cinquante lieues plus à
l’est, dans la contrée de Tokai, on en a un second qui a près
de trente lieues de long sur six de large : les autres sont plus
petits ; l’un est au nord de Bude, un autre forme les montagnes
de Vihorlet, et le troisième celles de Matra. Chacun d’eux présente
un vrai groupe pyramidal de montagnes arrondies et souvent
coniques. Dans le centre, sont les montagnes les plus
élevées; elles atteignent, près de Schemnitz, 1200 mètres de
hauteur absolue, et vont généralement en baissant vers les
bordç du groupe. Chaque variété de trachyte forme ordinairement
des montagnes particulières et distinctes de celles qui
l’entourent; et, quoique le défaut des tratification ne permette
pas à M. Beudant de leur assigner un âge relatif, cependant il
croit pouvoir y distinguer quatre époques différentes, tant par
la nature que par la position des roches. La première , qui occupe
la partie centrale, et qui présente les montagnes les plus
élevées, est principalement composée de trachyte proprement
dit, soit lithoïde, soit cellulaire et même scorifié; le mica y est
en grands cristaux; l’amphibole, le pyroxène, le fer titané, y sont
abondants ; le quartz et la calcédoine manquent. Ces deux minéraux
se trouvent souvent en grande quantité dans le groupe
voisin, qui est habituellement formé de trachyte compacte à
structure porphyrique, et que M. Beudant appelle en conséquence
porphyre Uachytique. Dans la troisième époque, les
trachytes émaillés, vitreux et ponceux dominent. Ensuite on a le
porphyre-meulière ( § 367), roche porphyroïde,à pâte souvent
très-siliceuse, très-caverneuse, et exploitée pour la confection
des meules. Enfin le tout est entouré et souvent recouvert, jusqu’à
une grande hauteur, par les brèches et tufs trachytiques-
Sous les meulières, on a une roche moins dure, renfermant souvent
un limon argileux, et qui contient une très-grande quantité
de pyrites, ainsique des grains ou petites veinesd argent sulfuré
aurifère , d’antimoine et de plomb sulfuré ; l’or s’y trouve aussi
en paillettes : on a des exploitations, dans ce dépôt métallifère ,
àKoenigsberg, non loin de Schemnitz , et a Telkebanya.
En Amérique , le terrain trachy tique occupe
des espaces bien plus considérables encore : il
forme sur les Andes de Quito une immense assise
, qui a environ quatre mille mètres d’épaisseur,
jusqu’à la cime des immenses dômes volcaniques
du Chimboraço, du Pitchincha, du Coto-
paxi, etc., quelle constitue. M. de Humboldt a
rapporté des parties supérieures du Chimboraço,
un trachyte compacte, d’un gris rougeâtre ,
à cassure écailleuse , contenant une infinité de
cristaux de feldspath vitreux et d’augite , et
quelques cristaux de quartz. Au Mexique, il a
également vu le trachyte former d’énormes couches
, constituant les parties supérieures du plateau
central : et peut-être le porphyre phonoli-
tiquc , qui contient le riche filon aurifère de V il-
lalpando , n’est-il qu’une variété de cette roche.