
l i e u , comprenait des bancs de g ran ité . Mais n ’y ayant vu aucun
ve s tig e ni indice d’êtres o rg an iq u e s , il n ’a p u , d i t - i l , souscrire
à la dénomination de terrain de tran sition que quelques p e rsonnes
voudraient donner à cette con tré e ( i ) .
D e simples ressemblances ne suffisent pas encore p o u r conclu
re à 1 identité d époque. L a n a tu re , dans sa marche oscillato
ire ( § 14.0 ) , a re p ro d u it, après l ’ existence des êtres organisés
, des masses minérales, en petit nombre à la v é r it é , semblables
a celles qu’ elle avait formées antérieurement ; a in s i , lo rs m ême
que le pliyllade de Saxe serait posté rieu r à cette existence , je
ne vo is pas pourquo i il en serait de même de celui de la vallée
du l'e re k , dans le C au c a s e , par exemple : d’après les ob se rva tions
de M , d E n g e lh a rd t , le sol de cette con trée est formé de
pliyllade de diverses variétés , dans lequel on a des couches de
c a lc a ire , quelques bancs ou masses d’am p h ib o lite , de diabase,
de granité siénitique , de g n e is , et d’un porphyre tantôt ro u g
e â t r e , tantôt n o irâ t r e , contenant des c ristau x de feldspath v itreu
x et meme de quartz ( 2 ) . M. d’E n g e lh a rd t , qui a coopéré
au travail de M . de R aum e r su r le granité siénitique de Doh n a ,
a remarqué qu il y avait une grande analogie entre le te rrain
de cette contrée et celui du T e re k ; en con séq u en c e , plusieurs
géo gn o ste s placent déjà ce dernier dans les terrains intermédiaires
; et cependant rien n ’y indique la présence des êtres o rganises
; i l n y a meme p o in t , dit M. d’E n g e lh a rd t , de ces b rè -
ches ( grauwacke ) qu’ on a remarquées dans celui de la S a x e .
S ’il m’ était permis d’avo ir un avis sur une formation si é lo ign é e ,
je n ’ y v e r ra is q u ’un simple terrain de p h y llad e , où la ro che dominante
est passée, dans quelques p a r t ie s , à l ’am p h ib o lite , et de
là graduellement à la d iabase , à la siénite et au granité : il faut
o b se rv e r que ces roches granitoïdes sont ic i en quantité peu
(0 Transactions o f the geological society, tom. V.
(2 )Reise indie Krym und den et Parrot. i 8i 5. Caucasus, par MM. d’Engelhardt
considérable. Quant au porphyre à feldspath v itreu x , je n ose
rien dire, quoique , d’après le ré c it de M . d’ E n g e lh a rd t , il p a raisse
b ien être intercalé dans le phyllade.
§ 2 4 8 . E n résumant tout ce qui a été dit sur le granité des
divers â g e s , et en admettant la division qui nous parait la plus
convenable dans la période primitive ( § i 4 8 )- N o u s rapporterons
les g ran ité s à cinq époques p rin c ip a le s , et nous aurons :
i ° L e s granités formant les te rra in s granitiques p ro pre ment
dits ;
2 ° L e s granités renfermés dans le s 'te r ra in s de gne is ;
3 * L e s granités compris dans les terrains de s ch is te -m ic a c é ;
tel est vraisemblablement le granité talqueux du M o n t-B lan c ;
4 e L e s granités des terrains de phyllade ; comme cette d e rnière
roche , ils p ou rron t être en partie dans les terrains intermédiaires
, tel est p eut-ê tre celui de Dohna ( 1 ) ;
5 ° E n fin les granités de formation décidément interméd
ia ir e , c ’ e s t-à -d ire p o s té rieu re à l’ existence des etre s organiques.
L e seul granité de C h ristian ia nous offre une preu ve dire
c te de ce fait.
A u r e s t e , en distinguant ces granités de diverses é p o q u e s ,
je. n’ en rappelle pas moins que c’ est uniquement p our pren dre
quelques points de repère dans la sé rie d’ ailleurs continue que
p ré sentent les g ranités ; e t en le s pren ant je ne parle qu’ en
gén é ra l , car il est trè s - p ossible que dans un te rra in de
g n e is , il se tro u v e une mince couche de p h y llad e ; et l ’ on
p ourra a vo ir un granité de la seconde é p o q u e , p o s té rieu r à
cette c o u c h e , quoique le p h y llad e , en g é n é r a l, appartienne à
la quatrième ép oque .
(x) Quoique l’amphibole se trouve souvent dans ces derniers
granités, elle n’y est pas exclusive : c’est ainsi que M. de Buch a
vu en Laponie un granité de première formation contenant une
grande quantité de lames 4e ce minéral. ( Voyage, etc., tom. II,
pag. 231.)
Granités des diverses
époques.