Forêts
enfouies.
des restes , et que celle où on le regarderait comme ayant été
abandonné par la mer lors de la retraite.
b) Produits du règne végétal.
Le règne végétal a laissé et laisse encore journellement
un grand nombre de ses produits dans
ou sur les terrains de transport, et quelquefois
ils y occupent des espaces assez considérables
pour former une de leurs parties constituantes :
ce sont des arbres et des forêts enfouis, et principalement
des tourbières.
§ 343. Au-dessous des terrains de transport les
plus récents et des atterrissements formés en dernier
lieu par la mer et les fleuves, au-dessous des
tourbières, on trouve assez fréquemment des bois,
même des forêts abattues, qui ont éprouvé peu
d’altération; les arbres y sont encore très-reconnaissables
, et quelquefois assez bien conservés
pour être employés à des constructions.
Nous en avons un exemple très - remarquable
dans 1 immense amas d’arbres et de plantes que
renferme la côte occidentale du comté de Lincoln
, en Angleterre : il a été reconnu sur une
longueur de trente lieues, et sur une largeur de
quelques lieues ; il repose sur une glaise molle,
et est recouvert par une couche de cette même
substance. Des puits, creusés àSutton,l’ont rencontré
à seize pieds de profondeur ; mais ce qui a
mis à même de le reconnaître plus exactement,
c’est une multitude de petits îlots qu’il forme
tout le long de la côte, sur une longueur d’environ
quinze lieues , et qui sont a découvert dans
les basses marées. Ils consistent presque entièrement
en racines, troncs, branches, feuilles d arbres
et d’arbrisseaux mêlés de quelques feuilles
de plantes aquatiques. Parmi les troncs, quelques-
uns sont encore debout sur leurs racines ; mais la
très - grande partie est couchée par terre dans
toutes sortes de directions ; l’écorce des troncs et
des racines paraît en général aussi bien conservée
que lorsque les arbres étaient en pleine végétation
| mais, dans l’intérieur, le bois proprement
dit est le plus souvent tendre et décomposé. On
peut encore reconnaître , dit M. Corréa , les espèces
qui composent cet assemblage ; on y v oit
le bouleau, le pin, le chêne , et quelques autres,
sur lesquels il est plus difficile de prononcer. En
général, les troncs, les branches et les racines
sont extrêmement aplatis. Le sol sur lequel ces
arbres gissent, et sur lequel ils ont végété, est une
glaise grasse et tendre , recouverte d une couche
entièrement composée de feuilles pouries, et
ayant plusieurs pouces d’épaisseur. Parmi ces
feuilles on a reconnu celles de salix oequifolia ;
elles étaient mêlées à des racines de 1 arundo
phragmites. M. Corréa observe que si les vestiges
de plantes qu’on trouve dans les houillères sont
exotiques et n’ont pu être charriées et déposées
par les forces qui agissent dans la constitution