
Bois
pétrifiés.
arbres enfouis à des profondeurs considérables .
on en a rencontré à 90 pieds en creusant le puits
de l’Ecole militaire.
En 1795, dans le courant de la Seine, à la
hauteur de Yitry, on a trouve une grande quantité
d’arbres entiers (vraisemblablement des chênes)
avec leurs branches et leurs racines. Le corps
ligneux avait pris une couleur noirâtre,, et acquis
un grand degré de dureté ; il est susceptible d un
beau poli, et pourrait être substitue a 1 ebene
dans quelques ouvrages, dit l’auteur qui rapporte
ce fait (1). Il est à remarquer, ajoute-t-il, que
ce bois durci se trouve dans les parties sablonneuses
et à peu de profondeur, tandis que celui
qui séjourne dans l ’argile se pourit et se délité
aisément. L’île de Chatou, immédiatement au-
dessous de Paris, ne doit peut-être son existence
qu’à des amas de bois : on y découvre a une certaine
profondeur des arbres tout entiers, couchés
dans différents sens, dont quelques-uns paraissent
être des chênes et des noisetiers : plusieurs
surpassent, par leur grosseur, ceux que
nous voyons dans nos plus belles forêts.
§ 344. Les terrains de transport renferment
très-fréquemment des fragments de bois passés à
l’état de pierre ; ils sont pour la plupart isolés
dans l’argile et dans le sable , mais quelquefois
aussi on les trouve réunis en assez grande quantité.
Un sue chargé de silice aura pénétré dans leur
intérieur, et aura laissé des molécules siliceuses
entre les molécules végétales ; quelquefois même
celles-ci auront été entièrement de truites, et il ne
restera plus qu’une masse quartzeuse qui aura
conservé la forme du bois et les indices de sa
primitive structure.
Les bois qui ont éprouvé la transmutation dont
nous venons de parler sont presque tous etrangers
à nos climats, et un très-grand nombre, surtout
de ceux qu’on voit en plaques polies, dans
les cabinets de minéralogie , appartiennent a la
famille des palmiers. Au reste, ainsi que nous l’avons
remarqué , ils proviennent tres-souvent de
la destruction des terrains secondaires, et principalement
des grès : c’est là qu’ils ont ete minéralisés
, et ils ont été ensuite transportés avec les
sables qui les entourent dans leur gissement actuel.
Il est superflu de s’arrêter sur les fragments
de bois convertis en minerai de fer, et en pyrites
qui se trouvent aussi dans ces terrains et qui y sont
presque toujours par suite d’un transport.
11 n’en est pas de même des végétaux que nous
allons considérer, nous les voyons en quelque
sorte croître et se minéraliser sous nos yeux; je
parle de ces plantes qui, par leur assemblage et
leur décomposition, forment les sols marécageux
connus sous le nom de tourbières.
DES
TOURBIÈRES»