
436 t e r r a in s t e r t i a i r e s .
Saint-Séver et Pau, se trouve un terrain tertiaire
entièrement différent de tous ceux que j’ai été a
même d’observer , et dont je vais esquisser une
courte description , me réservant de le faire connaître
ailleurs dans ses détails.
Il consiste en une marne plus ou moins mélangée
de sable, et qui , suivant les proportions et
les accidents du mélange, va nous présenter les
couches ou masses suivantes :
i° La marne proprement dite , contenant presque
toujours un peu de sable.. Elle est en bancs
horizontaux et d’une épaisseur qui excede quelquefois
deux cents mètres. Sa couleur ordinaire
est jaunâtre, quelquefois d’un gris rougeâtre ou
bleuâtre, ou blanchâtre ; sa consistance est celle
d’une pierre très-tendre ; ce qui lui fait donner
le nom de tu f dans le pays. L’action de l’atmosphère
la pénètre à une grande profondeur, et la
réduit en terre avec beaucoup de facilité ; de sorte
que la surface des contrées qu elle compose ne
présente qu’une masse terreuse : on y parcourt
deux et trois lieues sans la rencontrer sous forme
de roche , et les petites parties qu’on en trouve
en cet état, se rapprochent du calcaire crayeux ;
ou, étant chargées de sable , elles forment une
sorte de grès très-tendre.
2° Le calcaire. On en voit de deux sortes differentes
: l’un est dur, aigre ( cassant ), à cassure
compacte, mais très-peu concofde , d un grain
serré , rude et terne ; sa couleur est grise , quelquefois
un peu rosacée : il présente une grande
quantité de gerçures ou petites fentes sinueuses,
dont les parois sont revêtues de spath calcaire. Il
est en couches qui ont jusqu’à dix et douze mètres
d’épaisseur, et forment souvent le couronnement
des coteaux ( leur dureté les ayant mis
plus à même de résister à la décomposition que
les substances environnantes ) ; fréquemment
aussi ces couches sont de peu d’étendue et forment
comme des amas au milieu de la marne. Le
calcaire de la seconde sorte est pur ou presque
pur, blanc , tendre, à cassure presque crayeuse ,
en couches plus étendues que le précédent : la
métropole d’Auch en est bâtie.
3° L 'argile. Rarement est-elle pure, et presque
toujours elle contient un peu de calcaire : quelquefois
elle durcit et se présente même comme
la masse des porphyres terreux.
4° Le sable. Tantôt en couches d’une lieue d’étendue
, tantôt en masses dans les marnes.
5° Il est souvent agglutiné par un ciment marneux
et forme un grès. Ordinairement c’est une
mollasse, quelquefois, cependant, c’est un grès
dur et solide ; tel est celui que l’on tire des environs
de Carcassonne , et qui fournit la pierre
de taille dont cette ville et tous les beaux ouvrages
du canal du Languedoc sont construits :
c!est celle qu’on emploie à Toulouse. Ce grès est