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supprimé , et suivant que les grains y seront
plus ou moins apparents, on le rapportera à un
des deux extrêmes.
En définitive, le traumate sera un grès imprégné
de silice. Saussure avait déjà remarqué cette qualité
; et après avoir fait observer que les grès des
terrains secondaires ont un ciment calcaire , il
ajoutait : « Ceux que l’on trouve immédiatement
sur les rocs primitifs , dans l’intervalle qui les
sépare des premiers rocs secondaires , sont liés
par un gluten quartzeux. ( S a u s s § 690.) »
Indépendamment du traumate dont nous venons
de parler, et qui est proprement le grès des
terrains intermédiaires , il s’en trouve encore un
autre à gros grains*; quelquefois c’est un poudingue
composé de fragments arrondis de granité ,
gneis , de phyllade , etc. ; tel est celui de Valor-
sine : d’autres fois les fragments sont anguleux; ils
forment, au milieu des terrains de pbyllade, des
brèches composées presque entièrement de morceaux
de cette roche , qui excèdent quelquefois
en volume la grosseur de la tête. De pareilles brèches,
uniquement formées des fragments de la
roche au milieu de laquelle elles se trouvent,
pourraient quelquefois n’être point de vrais
traumates, c’est-à-dire ne point appartenir à
des terrains intermédiaires ; mais bien être, dans
un sol primitif, le résultat d’un accident particulier
et uniquement local, tel qu’un affaissement
qui aurait occasioné le brisement d’une roche
presque au moment de sa formation.
Le traumate-grès est toujours une production
moins locale : ce sont des fragments d’anciennes
roches, amenés par un agent mécanique : ils sont
les indices comme le résultat d’une révolution
dans la nature.
Cette, origine exclut toute idée du passage des
traumates au quartz grenu et à l’aphanite ou cor-
néenne, passage admis par quelques écrivains, et
qui les a portés à confondre ces diverses substances.
Dans le quartz grenu et oolitique, les grains ont
été chimiquement formés dans les lieux mêmes ou
on les trouve, et nous venons de voir que ceux
des traumates avaient été amenés par un agent
mécanique. Dans les aphanites, ainsi que dans les
cornéennes de quelques minéralogistes, il n y a
point de pareils grains. J ’en dirai autant du phyl-
lade intermédiaire , ou schiste-traumatique ; et
son passage au traumate , si toutefois on peut
dire qu’il en existe un, n’est que l’effet d’un
simple mélange : lors de la formation du schiste,
des grains ou fragments étrangers seront advenus,
et ils auront été enveloppés par la substance
schisteuse.
Le traumate est en général peu abondant dans
les terrains intermédiaires , le plus souvent il n’y
forme que des couches assez minces, et qui son
intercalées entre celles du schiste.