
& la Marche d’Arçcône, fur une montagne , entre
les rivières d eT r o n to & deCaftellano. Son évêque
eft fournis immédiatement au Saint-Siège. Elle
a , outre fa cathédrale , dix paroiflès, onze cou-
vens d’hommes & cinq de filles , un collège &
une congrégation de l’ordre de Saint Philippe de
Néri. I l ÿ a encore deux autres couvens hors de
fon enceinte. C ’eft la patrie du pape Nicolas IV.
Elle eft à 20 lieues f. d’Ancône, 12 n. e, d’Aquila,
& 30 11. e. de Rome. Long» 3* , 23 5 lat. 4 2 ,4 7 .
imASCOLI de Sa t r ia n q , petite ville d’Italie,
au royaume de Naples. Long« 3 3 , 1 5 ; lat. 41 , 8.
Elle eft fituée dans la Capitanate , avec titre de
duché.«£’eft le fiège d’un évêque fuffragant de
Bénèvent. On y compte trois couvens. Elle eft fur
une montagne à 11 lieues n. o. d’A cerenza, 15
e. deJBénévent, & 28 e. de Naples. (/?,)
A S Ç O Y T IA ,o u A S P E Y T A , petite ville d’Ef-
pagne, en Bifcaye, dans le Guipufcoa. Elle eft
fur la rivière d’U rola, à l’oueft de Tolofe ; & au
fud-eft ,à, 2, lieues de Placentia, Elle a dans fa ju-
rifdi&ion les biens nobles de Loyola & d'Ognès,
qui ont appartenu à Balrrand de Loyola & d’O-
gnçs , père d’Ignace de Loyola , fondateur de
l’ordre des Jéfuites, dont cette ville eft la patrie.
Long. 15 , 10 ; lat. 43 , 15. Quelques lexicographes
ont fait mal-à-propos deux villes d’une feu le ,
à caufe de fes deux noms, Afcoytia & A^peyta.
M
ASÇR A , village de G r è c e , en Beotie, près
l’Hélicon. Il eft remarquable pour avoir été en
quelque forte la patrie du poète Héfiade : il y
• Lit élevé , mais il naquit à Cumes en Eolide,
c m
' A SED O TH -PH A SG A , ville d’Afie en Palef-,
tine , dans la tribu de Ruben : elle étoit fituée au
pie4 du mont Phafga , entre Phogor, au norcLeft,
Oç Call.roë ou Lafa , au fud-oueft, Long. 6 9 , 10;
lut. 3 0 ,4 5 . {r .) j;
A sem , royaume de l’Ind e, au-dela du Gange,
vers le lac de Chiamaî. I l y a dans ce pays des
mines d’or , d’a rg ent, de f e r , de plomb, des
foies , de la laque excellente, &c. Il s’y fait aufli
un commerce confidérable de bracelets & de car
quans d écaillé de tortue ou de coquillage.
C e royaume eft abfolument au n ord , fur les
frontières du royaume de Tibet ou de Boutan,
qui fait partie de la grande Tartarie. Au refte il eft
peu connnu. (/?.)
* ASENHUS, ou ASSEM, petite ville d’Allema
g n e , au cercle de Weftpbalie, dans le pays d’Ems
évêché de Munfter. (R.')
ASER ( la tribu d' ) , contrée de la Paleftine
en-deçà du Jourdain, fur le chemin dç Naploule
à Scytopolis. Elle étoit habitée parle peuple def-
cendu d’Afej?, fils de Jacob & de Zelpha, feryante
d’Elia.
A ser , petite ville d’A fie , en Arabie, fur l
golfe de Bafîora. Il y a uu port aflçz bon & aflez
commode pour mouiller l’ancre ; mais le pays èft
fi ftérile, que les hommes & les beftiaux n’y yi*
vent que de poifton. On y fait commerce de chevaux.
Les Portugais y avoient autrefois un cooful ;
mais aujourd’hui, il n’y a aucun établifîement d’Européens.
(/?.)
A S G A R , province d’Afrique, au royaume de
Maroc, fituée entre le royaume de Fez & la pro>-
vince de Habat : elle a vingt-fçpt lieues de longueur,
fur vingt de largeur : fes principales villes
font Larafch ou Laracfie, & Alcaçar Quivir. Qn
prétend que c’eft la plus riche province d’Afrique,
en bled, en bétail, çnlaines, en cuirs & en beurre.
W
. AS HBORN, petite ville d’Angleterre, au comte
de Darby. Elle eft fur la petite rivière de Dôme »
au nord-oueft de la ville de Darby, & au nord-eft
Stafford. Quelques-uns la nomment Caihorn. Long.
15, fo-, Ut. 35,25. («■ )
ASHFO RD, bourg à marché d’Angleterre, bien
bâti, au comté de Kent. 11 eft fitué fur la rivière
de Stoure, à cinq lieues au-deflbus de Cantorbery »
& à deux heues de la mer. Long. 1 8 , 50,; lat. 51,
20. (/?.)
ASHLEY, rivière de l’Amérique feptçntrionale,
dans la Caroline. Elle a fon embouchure dans la
mer du nord, conjointement avec la rivière C oû-
per. (R.)
ÂbHÜRST, petite ville d’Angleterre, au comte
de Kent. Elle eft fituée fur les frontières du comté
de Suffex, au fud-oueft de Cantorbery, dans
une fituation très - agréable, environnée de bois
& depayfages charmans. Long. 18 ; Ut. 5 1 , 15.
(R.)
ASIBE, ville de Méfopotamie, appelle e par les,
babitans Antïochïa,
Il y a encore une ville de l’Afie mineure, du
même nom , dans la Gappadoce, vers l’Euphrafie,
& les monts Mofçhiques. (/?.)
A S IE , l’une des grandes parties de la terre,
& la fécondé en ordre, quoique la première habitée.
Elle eft féparée de l’Europe par l’Archipel,
la mer de Marmora , la mer Noire , les Palus
Méotides, le D o n , & une ligne menée du coude
le plus oriental du D o n , au cap Kandenofs. Elle
tient à ^Afrique par l’Ifthme de Sués : par-tout
ailleurs elle eft enveloppée hes eau?ç de l’océan.
Elle ne communique point avec l'Amérique : fes
parties principales font l’Arabie, la Turquie d’A fie
, la Perfe, l’Inde, la Tartarie, laRuffie Afia-
tique, la Chine & les Iles, Elle peut avoir d'occident
en orient environ 175c lieues, & du midi
au feptentrion 1550.
Les peuples de ce vafte continent, ceux fur-tout
qui en occupent le milieu, & ceux qui habitent
les côtes de l’Océan feptentrional, nous font peu
connus. On n’a pu commencer à fe former une
idée de PAfie, quant à fa partie méridionale &
orientale, même au-delà du Gange, que par les
relations qu’on en a eues depuis les navigations
A S I
commencées dans le x v ie fiècle. Il s’eft pafl*e bien
du temps avant qu’on ait pu fixer la pofition de
cette moitié de l’Afie ; encore eft-elle fufceptible
de correction, malgré les obfervations des PP. Jéfuites
à Péking, les plus exaétes qu’on ait. Je vais
rapporter le réfultat de quelques cartes, pour en
tirer des conclufioris.
Je dois avertir que, pour fa longueur, les géographes
du fiècle paflè, & ceux du commencement
de celui-ci, plaçoient l’extrémité orientale
des côtes de la Tartarie & de la Corée de 155
3185 dégrés ; le Japon ,d e 171 à 185. M. Allard,
dans la carte de \Vitfen, marque le fleuve Kamt-
zâka, avec un cap à fon nord, à 178 dégrés.
Les FP. Jéfuites , aftronomes & millionnaires
au royaume de Siam, ont trouvé, après nombre
d’obfervations, qu’en général on aVoit donné près
de 500 lieues, ou plus de 25 dégrés d’étendue
de trop à l’Afie.
En 1.724 , M. Guillaume de lifte faifoit avancer
la côte depuis le Lena fud-eft du 135e au 160e
dégré, ou il plaçoit celle d’Ochotsk vers le fud ,
d’après les nouvelles cartes : leurs auteurs, eh la
faifant commencer au fud, depuis la Lopat^ka,
marquant celle-ci à 175 dégrés, ont jugé à pro-
pos de placer la pointe la plus orientale à 205-
208 dégrés. Ils font allés bride en main pour
l ’A fie , ci-devant connue & fes côtes, en ayant
confervé à-peu-près la pofition environ 160 & 161
dégrés, depuis Ochotsk vers l’embouchure de l’A-
mur ; mais, pour le nord de l’A fie , ils fe font donnés
pleine carrière ; & , croyant n’être pas gênés
par des cartes ni par des relations, ils pouvoient
y fubftituer leurs idées, ou ce qu’ils don noient
pour telles, le tout arbitrairement; c’eft ce que
nous nous propofons d’examiner avec toute l’exactitude
& l’impartalité pcflible, n’adoptant que ce
qui eft le mieux prouvé fans y préférer de pures
vonjeékires, des relations mal expliquées, de quelque
date qu’elles foient. La nouveauté, fi elle n’a
pas un caraélère d’authenticité fupérieur, ne doit
pas être préférée ; & je ne dois pas imiter ni fuivre
ceux que la politique Ruffienne a pu faire agir
contre les axiomes énoncés ci-devant à l’article
A m é r i q u e . Nous devons pourtant remarquer que,
fuivant le témoignage de M. Muller, M. Kiri-
low d i t , dans le titre de fon Atlas, « que toute
» la longueur de l’empire Rufîien eft de 130 de
s> ces dégrés, dont 360 font la circonférence de
»> la terre ». Quoi de plus clair? L’empire Ruf-
• fien commence aux îles de Dago & d’O e fe l, au
40e dégré de longitude : on le finit dans les cartes
à 205 , ou 208. Comment concilier ces 170 dégrés
avec les 205 ou 208 des cartes nouvelles ?
Celles-ci ne fe réduiront-elles pas d’elles-mêmes
de 30 dégrés & plus en longitude?
Nous expliquerons d’ailleurs à l’article Passage
par le nord, ce que c’eft qne cette politique Ruffienne
, fur quoi elle eft fondée, & quelles preuves
aous en avons.
Si les anciens avoient une connoiflance fi foi-
ble des pays1 méridionaux de l’A f ie , en-delà du
Gange, on ne fera pas furpris que celle qu’ils
nous ont pu tranfmettre des pays, côtes & mer
des Hyperboréens, ou des extrémités feptentrio-
nales, le foit infiniment plus ; il faut même que
Pline ait eu, par hafard, connoiflance du cap Ta-
bin & de l’île Tazzata. Comme nous avons appris
quelques nouvelles de ces grands lacs vers
l’oueft de l’Amérique, par les fauvages faits pri-
fonniers , par d’autres, & par de fimples ouï-dire,
il faut fe contenter de ces foibles connoiflances
en attendant mieux. Il étoit impoflible d’en acquérir
de plus amples fans le moyen des Ruf-
fiens ; qui, jufqu’au XVIIe fiècle, ne nous furent
guère moins inconnus que les Tartares fauvages
de ces pays les plus feptentrionaux. Q u e dis-je ?
Sans le Rufle Anicow, qui fit des fpéculations pour
profiter d’un commerce lucratif que les Samoïedes
faifoient à Mofcow des pelleteries venues de plus
lo in , la Sibérie, proprement dite, feroit reftée
encore long-temps inconnuç aux Rufles mêmes.'
Ce fut par lui & les liens que ceux-ci conquirent
la Sibérie , & montrèrent les moyens de fubjuguer
peu-à-peu les peuples plus éloignés. Les Rufles
eux-mêmes furent connus des Européens par les
voyages de ceux-ci. Les Anglois & les Hollandois.
en eurent des connoiflances, en cherchant un
paflage par le nord-eft ; ce fut alors qu’ils apprirent
des Samoïedes, que la petite mer geloit en hiver,
que la grande mer ne geloit jamais ; qu’ils y alloient
à la pêche depuis le Piafida & le Jenifcea ; que vis-,
à-vis de la pointe orientale & feptentrionale de la
| Nouvelle-Zemble , il y en avoit une autre qui
faifoit un grand angle Taillant, depuis lequel la
côte baiflbit vers l’eft & fud-eft jufques vers les
pays chauds. Voilà à quoi fe réduifoient les connoiflances
géographiques que l’on avoit dans ce
tems-là de la partie feptentrionale de l’Afie , & les
feuls matériaux avec lefquels on pût drefler des
cartes. On étoit embarrafle comment tout concilier,
& ce d’autant plus qu’encore de nos jours lesRuftes
nous, cachent ce q u i, étant à notre portée , devroit
être le plus connu, la côte e^itre le Piafida jufqu’à
la pointe de fon cap à l’eft : i°. on avoue qu’elle a
été reconnuue par terre le long du Piafida, & même
les côtes de la mer à fon oueft jufqu’à fon embouchure,
font remplies de fimovies ou liabitations
d’h iv e r , par conféquent peuplées ; & celles qui
font au-delà de cette petite rivière doivent être ü
inconnues, qu’on a cru devoir les marquer d’une
manière indéterminée.
On difoit, le cap Tabin doit faire un finit terra ,
une extrémité de l’Afie vers le nord. Il y a une mer
qui baigne toutes ces côtes : on nous afîiire qu’une
autre fépare l’Afie fi’avec l’Amérique ; il faut donc
que ces deux mers fe joignent, & à cet endroit
forment un angle qui fera ce T ab in , & une île à
fon oueft qu’on indiquoit comme fe trouvant à
; l’embouchure d’une rivière. Cette id é e , malgré