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pria de la garder : des courtifans ayant dit ail cardinal
qu’il man quoi t là une bonne occafion : « Vous
îj n'y entendez rien, dit - i l , au lieu d’une terre j’ai
» acquis un ami ». Charles IX , à fon retour de
Normandie, féjourna quelque tems à Gaillon en
* 57?- .
Là chartreufe de Gaillon eft une des plus riches &
des plus belles de l’ordre ; elle fut conftruite par le
cardinal de Bourbon. Dans le choeur font les tombeaux
des comtes de Soiffons. Un terrible incendie
y cailla bien du rayage en 1.764. C ’cft-là qu’a
écrit & qiï’eft mort dom Bonaventure d’Argone
en 1704, fous le nom de Vigneul de MatviïU ; il a
donné au public des mélanges d’hiftoire & de littérature
, qui font honneur à fon efprit. L’abbe
Bannier en a donné une édition, en 1725, en trois
vol. in-12. Le plus confidérabletdes ouvrages de
cet illuftre chartreux , eft celui de la Leäure des
Pères, dont la meilleure édition eft de r697, Long,
19 i lot. 4 9 , 18. ( / y
GAIN SBO RO U GH , ville d’Angleterre , dans
la province de Lincoln , fur la rivière de Trent,
qui va fe jeter dans l’Humber, & qui donne à
cette ville beaucoup d’avantages pour le commerce.
Elle eft paffablement grande, & très - proprement
bâtie. Sa population eft confidérable ;
nombre de puritains & autres feâaires y font établis
, & y vaquent à leur culte, comme à leur négoce
; elle donne le titre de comte à un lord de
la famille de Noël ; & la preuye que fa fondation
n’eft pas moderne, c’eft que les Danois alloient
Ordinairement débarquer fous fes^ murs, lorfque
dans leurs anciennes invaftons, ils entroient en Angleterre
par l’Humber, & vouloient pénétrer par
eau dans l’intérieur du pays. Long. 16 , 55 lat.
53 ,26 . (R.) . ;
G A L A C Z , ou G a l a s i , A x io p o lis , ville de
la Turquie Européenne, dans la Bulgarie , près
du Danube , entre les embouchures du Pruth & du
Séret ou Moldawa. M. de Lifte écrit Galaß. (R.)
G A L A SO , Galafus, petite rivière d’Italie, dans
la Terre d’Otrante. Elle paffe à Caftavillanella, &
tombe dans le golfe de Tarente : fes eaux font
b elles, & fon cours fort ient. Horace a dit ;
Si P area prohibent iniques ,
Dulce pellitis ovibus Galcefi
Flurnen petam.
« Si les injuftes Parques me refiifent cette fa-
sj yeur ? je me retirerai dans le pays où le Galafo
« ferpente à travers de gras pâturages, & où les
» troupeaux font chargés de riches toifons ». (R.)
G A L A T A , petite ville de la Turquie en Europe,
fur le port & vis-à-vis de Conftantinpple,
dont elle pafte pour un des fauxbourgs ; les Chrétiens
y ont quelques églifes. (■ &•)
GALEMBOULE , M . de Lifte écrit guallenbou-
lon , anfe de la côte orientale de Madagafcar,
très - grande, mais d’un fond dangereux, à caufe
des roches qui font fous l’eau ; cette anfe eft à 2 li.
G A L
âil iî. de la rivière d’Ambato, à 7 d. 40* de latiu
mêrid. {R.)
GALIBIS ( les Y, peuples de l ’Amérique méridionale
, dans la Guiane, fur la côte. Ils font fournis
aux Hollandois. (Ä.)
G A L IC E , province d’Efpagne, bornée au nord
& à i’oueftpar l’O céan, au fud, parle Portugal,
dont le Minho la fépare ; à l’eft par les Afturies
& par le royaume de Léon. Sa longueur eft d’environ
cinquante milles efpagnols, & fa largeur de
quarante.
L’air .y eft tempéré le long des côtes railleurs
il eft froid & humide. Elle eft enveloppée d’une
mer poiffoneufe. Elle a plufieurs ports qui font
très-bons , mais fans commerce ; des mines de
fer, de plomb & de vermillon, dont on ne tire
rien d’excellens pâturages dont on tire peu de
parti ; des forêts remplies de bois pour la conf-
truélion des vaiffeaux, mais qu’on laiffe dépérir ;
du v in , du lin, des citrons, des^oranges, mais
dont on ne fait point d’exportations avantageufes ;
enfin une cinquantaine de villes dépeuplées & en
mauvais état , & des habitans réduits par leur
pauvreté à aller fervir chez leurs voifins. Eft-ce le
vice du fol ou du climat ? non, certainement. On
a vu que cette belle province a reçu de la nature
tout ce qui peut y multiplier la population au
milieu de l’abondance : une adminiftration vicieufe
y eft un fléau deftrinfteur, pire que les ravages de
l’ennemi, dont l ’effet n’eft que momentanée. La
Galice a été érigée en royaume, en 1060 , par
Ferdinand, foi de Caftille, 8c eft çnfuite redevenue
province jufqu’à ce jour.
Ses ports les plus remarquables font ceux de
la Corogne & du Ferrol. Celui de la Corogne ,
fur -to ut, eft un des meilleurs'de tout l’Océan.
On y remarque un cap fameux, le cap-Finiften e
CFinißerrce , promontorium Anabrum, Celticum). Les
Galiciens paffent pour très - bons foldats. Saint-
Jacques de Compoftelle eft la capitale de cette
province. (R.)
G alice (la Nouvelle) , contrée de l’Amérique
feptentrionale, que les Efpagnols appellent auflâ
Guadalajara. Foye{ G U AD A LA JAR A . (/?.)
G A L IT E , petite île d’A frique, fur la côte de
Barbarie , au royaume de Tunis, à 5 li. de l’ile
de Tabarca, (RJ)
G A L IT SCH , ville de l’empire de Rufîie, dans
la province de fon nom, au gouvernement d’Ar-
changel. C ’eft la Galata de Pline, qui dit que la
terre de cette île a la veru de faire mourir les
feorpions , infeéles venimeux, fort communs ea
Afrique. Hiß. natur. liv. V, chap. 7. (RJ)
G ALL (Saint) , Fanum SanElï Galli, ville de
Suiffe, dans le naut-Thurgow, avec une riche &
célèbre abbaye. Cette ville forme depuis long-tems
une république indépendante. Elle s’allia, l’an
1454, avec les cantons de Zurich, de Berne, de
Lucerne , de Schwitz , de Zug & de Glaris ; 8c
elle embraffa la réformation l’a’n 1529. Safitiiaticn
g a l m &
«ft dans un vallon étroit, fur deux petites rrneres,
à 14 li. n. e. de Zurich, 3 du lac de Confiance, 40
n. e. de Berne, 25 n. e. de Lucerne. Long. 27» 10 ?
lat. -47» 38. W , , '
Cette ville a produit quelques gens de Lettres
connus, comme Vadianus (Joachim), htterateui
du X V I e fiècle, dont on a des commentaires fur
Pomponius Mêla. l i naquit à Saint-Gall, en 1484,
& mourut en 15 51. „
L’abbaye de Saint - Gall a pris fon nom d un
moine Irlandois, qui, en 646, vint s établir en ce
pays-là, & y bâtit un petit monaftere dans lequel
51 vécut feiigieufejnènt, 8c qu on appela par cette
raifon , apres fa mort, r.ella Sanéli Galli. Cet hof-
pice s’accrut, comme il arrive a tous les monaf
gères , & finalement fon abbé devint prince de
l’Empire. Aujourd’hui fa fouveraineté s étend fur
un pays de 22 lieues de longueur, fur 5 environ de
large, y compris le Toggenbourg, & c’eft une fouveraineté
diftinéle & féparée de celle de la ville
même de Saint G a l l, qui forme un état a part,
réfultant de la ville & fa banlieue, encore faut-
il. en retrancher la partie de fon enceinte ou
Ja «■ .mura l’oKhoxr.» fis fini fîft fous la domination de
m l ’abbaye, y eft la limite des deux fouveraine-
tés. Dans l’églife de l’abbaye on conferve les offe-
mens de Saint-Gall, qui en fut le fondateur. Ce
monaftère, de l’ordre de Saint Benoît, eft ordinairement
pourvu de foixante - dix à quatre-vingt religieux
, & de vingt frères laïcs. La bibliothèque,
outre un grand nombre de livres imprimés, contient
mille trente manuferits, dont plufieurs fur
parchemin. Le premier abbé, Ottmayer, ou Oth-
inar, fut établi en 720. C ’eft du nombre des capitulaires
du chapitre qu’on élit l’abbé, qui relève
immédiatement du faint-fiège. Il n’envoie point de
député aux diètes de l’Empire, & il n’eft plus attaché,
comme il le fut quelque tems, au cercle de
Suabe : mais il eft allié des Suiffes par le traité fait
en 14 5 1, avec les cantons de Zurich, de Lucerne,
de Schwitzs & de Glaris, fous la proteélion desquels
fon.t fes états.
La ville de Saint-Gall, eft une des plus riches,
des plus marchandes & des plus confidérables de
toute la Suiffe. Elle profeffe la religion proteftante-
réformée. Il s’y trouve un collège compofé de
neuf claffes , avec une bibliothèque publique, La
branche de commerce la plus floriffante en cette
ville , eft celle des toiles, qui y font la principale
fource de fes richeffçs. La ville a un petit & un
grand confeil, 8c il s’y tient des affemblées de la
bourgeoifie entière. Le petit çonfejl eft compofé
de vingt-quatre perfonnes, 8f le grand confeil de
quatre-vingt-dix. Il s’affemblp ordinairement cinq
fois l’an, & il s’affemblç extraordinairement, lorfque
la néceflité l’exige. D ’ailleurs tous les bourgeois
qui ont au-delà de feize ans font convoqués
ordinairement trois fois tous les ans dans l’églife
jmétropolitaine de Saint - Laurent, Cettç ville ça-
Géographie. Tome h Purtif IL
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voie un député aux diètes Helvétiques. La banlieue
, qui eft très - refterrée, ne produit ni bled
ni vin. Les pâturages mêmes n’y fervent point à
l’entretien du bétail; ils font convertis en blan-
chiffëries. (A )
G A L LAN , petite ville de France, dans l’Armagnac
, éleélion de Riv ière -Verd un, avec une
juftice royale. (R-)
G ALLAPAGOS (les îles d e ) , nom de plufieurs
îles de la mer du Sud, fous la ligne, & qui ont été
découvertes par les Efpagnols, à qui elles appartiennent.
Elles ne font peuplées que par quantité
d’oifeaux & d’excellentes tortues qui aiment la chaleur.
(/!■ )
G A IX A R D O N , petite ville de France, dans
la Beauce , au pays Chartrain, fur le ruiffeau de
V o ife , à 4 li. de Chartres. (R )
GALLE ( Punta de ) , fort de l’ile de C e y lan ,
appartenant aux Hollandois, qui en ont chafle les
Portugais en 1640. Il eft fur un rocher dans un
territoire affez fertile, mais infeéié de fourmis blanches.
long. <)rj ; Ut. 6 .3 0 . (R.) ,j ■
GALLES ( le pays de) , autrefois nommé Can-
brie, en latin Cambria , Vallïa, & en anglois W ties ;
principauté d’angleterre, bornée à l ’eft par les comtés
de Chefter, de Shrop , de Hereford, & de
Montmouth ; à l’oueft & au nord par la mer d'Irlande
, & au midi par le canal de Saint-Georges.
Les Romains, maîtres de la Grande-Bretagne,
la divifoient en trois parties ; favoir B itannia maxima
Cafaricnfis, contenant la partie feptentrionale
, Britannia prima, contenant la méridionale ;
& Britannia fecunda, contenant le pays de Galles.
Ce dernier pays étoit alors habité par les peu-,
pies. Silures , Dirnetx & Ordovices.
La plupart des Bretons s’y retirèrent pour y
être à couvert des Saxons, lorfqu’ils envahirent
l’Angleterre ; & depuis il a toujours été habité
par leur poftérité , les Gallois, qui ont eu leurs
princes particuliers jufqu’à la fin du treizième Ced
e. Alors Edouard I e les réduifit fous fon obéif-
fance , & leur pays devint, par conquête, l’apanage
des fils aines des rois d’Angleterre, avec
titre de principauté.Cependant çes peuples ne furent
jamais vraiment fournis , que quand ils virent,
un roi Breton fur le trône de la Grande-Bretagne ;
je veux parler d'Henri V I I , qui réunit les droits de
la maifon de Laacaftre & de celle d ’Y o rck , & conferva
la couronne qu’il avoit acquife par un bon-
hçiir inoui. f
Enfin fous Henri V I I I , les Gallois furent déclarés
une même nation avec l’Angloife, foumife aux
jnêmes lo ix , capable des mêmes emplois, & jouif-
fant des mêmes privilèges.
Leur langue eft l’ancien breton ; & c’eft peut-'
être la langue (Je l'Eprope où il y a le moins de
mots étrangers. Elle pft gutturale ; ce qui en rend
la prononciation rude & difficile.
Le pays fç divife cl) douze provinces ; fix f.-pten.
tripnslçs, qui forment le North-Waies ; & fix njèrig
M u t i n a