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vers le levant, eft une dépendance de l'académie j
qui a d’ailleurs une colleaion d’hiftoire naturelle,
un beau laboratoire de chimie, un médailler & un
obfervatoire. Cette fociété , fondée en 1725 , a
pour objet de fes travaux & de fes recherches, la
morale, la phyfique, la médecine, les belles-lettres
& les arts. Elle tient fes féances dans un magnifique
fallon. Les états de la province ont accordé
une fomme annuelle de 1800 livres, pour
l’établiffement d’un cours public & gratuit de chimie
, qui fe fait à l’académie. Il y a aufli des cours
publics de matière médicale , de botanique , d’ac-
couchemens ; un d’anatomie pourvu d’un amphi-
téatre, & une école gratuite de deflîn. La fondation
d’ailleurs de différens prix entretient l’émulation,
& concourt au progrès des connoiiîànces. Les états,
outre les prix annuels dans l’école de deflîn,
ont fondé deux prix extraordinaires, l’un pour la
claffe de peinture , l’autre pour celle de fculpture.
Ils fe donnent tous les quatre ans , & confident
en une penfion de 600 livres , payable pendant
quatre années confécutivès, pour entretenir aux
-études, à Rome, ceux qui auront eu la palme
au concours à l’école de Dijon.
Dans les derniers fiècles & fous fes ducs, il
y avoit à Dijon beaucoup de haute nobleffe. On
y voyoit les Vienne, les Bauffremont, les Vergy,
les Châlon, les Charni, les Damas. On montre
encore à Dijon les hôtels ou l’emplacement des
hôtels de Chabot, Clermont - Tonnerre , Biron
Croi ou Crouy , .de la Trimouille, de Mailly, de
Montrevel, d’Orange, de Rochèfort, de Saulx,
de Jaucourt, de Scenecey, de Tavannes, de Thian-
ges, de Montgomery , de Vergy , de Vienne,
d’Elbeuf, de Thianges.
Dijon eft une des villes du royaume où la vie
eft le plus agréable , & où il règne le meilleur
ton de fociété. C’eft le lieu de la convocation !
des états de la province. Nous en parlons, art.
Bourgogne. Les remparts, plantés par-tout de deux
rangs d’arbres , y offrent une très-agréable promenade.
Aux portes de Dijon eft un lieu de plaifanee
appellé Montmufard. Le château , d’architeéhire
moderne, & qui s’annonce par une magnifique
colonade, eft d’un très - grand effet. On n’avoit
épargné aucune dépenle pour faire de Montmufard
un lieu charmant & délicieux. Les eaux plattes
& jailliffantes , les ftatues, les grottes , les ro-
cailles, les cafcades , les kiofques, les allées couvertes
, les labyrinthes, les théâtres de charmilles
& de gazon , des fortereffes fimulées, tout y va-
rioit merveilleufement le fpeâacle. Le tout étoit
d’ailleurs contigu à un parc d’une immenfe étendue
: mais dans ces derniers tems, cette fuperbe
maifon de plaifanee , dont un fouverain fe fût
enorgueilli, par un renverfement étrange, a paffé
entre les mains d’un marchand, qui, fans refpeél
pour les produ&ions de l’art, a porté la hache
par-tout, par-tout a renverfé, détruit, dénaturé,
d 1 j
anéanti ! Quinze cent mille livres de dépenfe#
ccnfacrées à l’agrément des citoyens, à l’embeï-
liffement de la ville, à attirer & à fixer à Dijon
les étrangers; tout en un jour a fuccombé fous
la faulx du marchand D ............. qui, fous les
yeux d une ville, où il y a de l’efprit & du goût,
a obtenu le droit de ravager Montmufard, à un
prix qui en eût à peine payé les mors d’enceinte.
Il a fait ce qu’il devoir : la ville en a-t-elle fait
autant ?
Le feul reproche qu’on a fait quelquefois à ces
jardins , eft qu’il n’y avoit point de régularité,
point d’enfembl.e. Mais eft-ce bien un défaut dans
un lieu de repos & de délaffement,.où quittant la
marche fymétrique & monotone de la ville, on
aime à retrouver une variété qui fente le défor-,
dre. Bien plus, fi le goût anglois eft le vrai goût
des jardins, Dijon en offrit le premier exemple
en France dans ceux de Montmufard il y a près
de quarante ans!
La promenade la plus agréable de Dijon , après
celle dont nous venons de parler , eft le parc ,
appartenant à M. le prince de Coudé, & auquel
on arrive par un beau cours d’un quart de lieue
de longueur, formé de quatre rangs de tilleuls ,
interrompus à moitié del’efpace par un cirque fpa-
cieux, contourné par les mêmes rangs d’arbres
pliés circulairement. Lè parc très - bien planté .&
très-bien entretenu, fut exécuté d’après les deffeiiis
du célèbre le Notre. Il eft fermé de murs de trois
cotés ; le quatrième fe préfente en terraffe fur la
rivière d’Oucho, qui y fert de clôture, en même-
tems qu’elle y fait ornement. Le cours Fleury,
le Quinconce, l’Arquebufe, l’Efplanade, font encore
de fort agréables promenades.
Entre la ville & le couvent des chartreux eft îe
jeu de l’arquebufe, dont le bâtiment, qui eft un
long corps-de-logis accompagné de deux pavillons,
fait face à deux avenues d’arbres en berceau fê-
parées par un canal qui répond à la porte d’entrée ■
& divite les jardins, à l’extrémité defquels eft un
peuplier coloffal, le plus haut & le plus volumineux
des arbres que je vis jamais. De fa cime s’élance
la perche qui, à fa fommité, fufpend l’oi-
feau offert à la dextérité des arquebufiers.
Dijon manufaélure des velours fur coton, des
indiennes, des mouffelines rayées & à cadrilïe,
des bas de foie, des droguets rayés & unis, quelques
draps & de'fort belles ratines; mais ces fabriques
ont très-peu d’aélivité.,
La porte Guillaume ,. qui eft celle précifément
par laquelle on arrive de la capitale du royaume,
eft une maffe informe, qui fe reffent trop de la
barbarie des tems où elle ftit. faite. , & qu’il con-
viendroit de remplacer par un autre en arc de
triomphe dans ce cas, les Bénédidins, dont le
mur de clôture longe la rue, fur un efpace con-
fidérable, feroient invités à confentirla vente d’une
lifière de leur enclos pour des conftru&ions publiques
ou particulières, qui figureroient mieux à
Tabord de la ville qu’un grand & trifte mur de
Il conviendroit aufti pour l’embelliflement de
cette ville, & la facilité des communications, que
l’on perçât une nouvelle rue, de la rue Saint-Etienne
à celle de la comédie ; que l’on prolongeât la rue
Saint-Etienne jufqu’à celle des dames de Saint-Ju-
lien, en ouvrant l’étranglement qui les fepare ; que
l’on démafquât le portail de Notre - Dame par des
démolitions qui lui donnaffent jour fur la rue des
Jacobins; que l’on dreffât une nouvelle rue qui, du .
bas de la rue de Condé, fe terminât à la place
Saint-Georges; & que l’on fit déboucher, furie
rempart, la rue des dames Sainte - Marie, par un
plan incliné, ou par un grand & bel efcalier, en
élargiffant d’ailleurs le défilé par lequel elle communique
à la place de la charbonnerie. "
Dijon eft fit né au pied du mont Afrique, dans
une plaine féconde & fuperbe , arrofée^ par la
Saône & un grand nombre' d’autres rivières , &
qui s’étend jufqu’aux montagnes de la Franche-
Comté & de la Savoie. De fes murs la vue porte
jufques aux Alpes. On découvre la iommité du
mont-Blanc, & celle du Gemni ; le premier , aux
frontières de l’Italie & de la Savoie ; l’autre, entre
le Vallais & le canton de Berne. ^
Quoique , en arrivant de Paris à Dijon , par
Troyes Ou par Montbard, on ait à defeendre pendant
deux lieues entières; cependant l’afliète de
Dijon eft encore fort exhauffée au-deflùs du niveau
de la mer. Il n’eft point de ville en Europe qui
s’annonce fi bien aü-dehors que celle-ci , par la
multitude & la variété de fes tours , campaniles,
donjons , dômes, pyramydes. Par une négligence
que l’on ne peut trop improuver., lès citoyens fe
trouvent condamnés à l’ufage des eaux mal-faines
des puits ; tandis que la ville eft environnée de
fontaines dont les éaux -falubres & de la meilleure
Qualité pourroient être conduites fans beaucoup de
rais dans là ville qu’elles abreuvèrent autrefois.
C’eft depuis Dijon, jufqu’aux environs de Châlon
, que règne cette côte fertile& délicieufe, qui
donne les vins de Bourgogne, connus fous les
noms de Beaune, Nuits , Pomar, Volnay , Cham-
bertin , Vougeot, Montrachet, la Romanée, &c.
On creufe a&uellement un canal entre cette ville
& la Saône , objet de la plus grande importance
, & jufqu’ici toujours négligé , au grand préjudice
de cette ville, où il n’y a pas grand mouvement
, & qui ne tient le peu de luftre dont elle
jouit encore extérieurement, qu’au féjour qu’y ont
fait fes anciens ducs. Plus grande que Pife, Sienne
, Padoue, & Ferrare ; plus belle encore que chacune
de ces villes, elle a de commun avec elles
de manquer d’habitans.
Cette ville eft à 3 5 lieues n. de Lyon ,17 o. de
Befançon, 13 n. de Châlon , 12 f. de Langres, 16
f. o. d’Autun , 30 f. e. d’Auxerre ,6 8 f. e de
Paris, 120 de Dunkerque & de Marfeille. L o n g ,
pz d. 42' i| g | lut. 47 d. 19' n " . p |i)
DIJONNOIS ( l e ) , T ra t tu sD iv io n en fis , pays de
France, en Bourgogne, qui comprend cinq dif-
triâs ou bailliages, le bailliage de Dijon , le.bail-
liage de Beaune, celui de Nuits, ceux d’Auxonne.
& de Saint-Jean de Lône. (JL)
DILE ( la ) , rivière au Brabant, qui fe jète
dans FEfcaut. Elle a fa. fource près du Hainaut
François. (ZL)
DILIGE , ville forte' de l’île de Ceilan, où le
roi de Candi fait fa. réfidence. L on g , 99, 10 ; la t ,
7, 40. '
DILLENBOURG , petite ville d’Allemagne $
munie d’un vieux fort, capitale du comté de même
nom, dans le cercle de Weftphalie , fujète au
comre de Naffau-Dillenbourg. Elle eft fur la Dile,
à 9 lieues n. o. de Marpurg, 18 n. de Francfort,
20 e. de Bonn. L o n g it, 25 , 49; la t. 50, 45. Le
comté de Dillenbourg a environ 4 li. de long ,
& 3 de large. {R . )
DILLINGEN, ville d’Allemagne, dans le cercle,
de Suabe, & dans les états du prince êvéque
d’Augsbourg, lequel y fait fa réfidence ordinaire.
Elle eft fituée fur le Danube, & renferme, outre
le palais épifcopal, une univerfité catholique fondée
l’an 1552, un collège de chanoines féculiers,
un couvent de Capucins, & deux couvens de re-
ligieufes. C’eft aufli le chef - lieu d’un bailliage
affez étendu. Elle eft à 7 lieues n. e. d’Augsbourg.'
Long. 29 , 10 ; la t. 48 , 38. (ZL)
DILO, abbaye de France, au diocèfe de Sens
de l’ordre de Prémontré, du revenu de 1 ?oo liv*
BS DIMEL ( la ), rivière d’Allemagne , dans le
cercle & dans le duché de Weftphalie, laquelle
traverfe l’évêché de Paderborn, & va fe jeter dans
le Wefer. (ZL)
DIMEN. C’eft le nom commun à deux petites
îles, du nombre de- celles de Faro, dans la mer
du Nord, & fous la domination Danoife. Ce ne
font proprement que deux grands rochers, dont
l’un peut avoir deux lieues de circuit, & l’autre
quelque chofe de moins ; mais fur ces rochers ,
couverts de terre à une certaine épaiffeur, croif-
fent d’excellens pâturages pour les brebis. L’on
y entretient ces animaux d’un bout de l’année à
l’autre en plein air, l’hiver comme l’été, la nuit
comme le jour ; & l’on fait cette obfervation fur
celles qui paiffent dans la plus petite de ces deux
îles, qu’en peu de tems les blanches y deviennent
noires , & que ce changement commence
; par les jambes, qui d’abord prennent de petites
taches noires , lefquelles venant à s’élargir , répandent
enfin la couleur noire fur la laine par tout
le corps. (ZL)
DIMOTUC, ville de la Romanie, dans la Turquie
Européenne. Elle eft fituée fur une montagne
, baignée par la rivière de Mariza, l’Ebre des
anciens. Il s’y trouve un archevêque Grec. C’eft:
la patrie du fultan Bajazet, qui s’y retira après
avoir cédé l’empire à fon fils. Elle eft à 5 li, f. o^