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coule à Calatrava , à Ciudad-Réal ; traverfe l’Ef-
tramadure , pafle à Mérida , à Badajoz.; entre
dans le Portugal ; fépare l’Algarve du Contado,
qui appartient à l’Efpagne, 8c fe jète enfin dans
l ’Océan, entre Caftro Marino & Ayamonte.
Les Latins l’ont décrit fous le nom d'Anus > auquel
les Maures ont ajouté les deux premières fyl-
labes du nom moderne. Bochart a cherché l'étymologie
du mot Guadiana dans les langues punique
& arabe, comme li la première^ lui étoit connue ,
ou que les Arabes euflent été en Efpagne du tems
des Romains.
Au refte, comme cette rivière a très-peu d'eau
en é té , près de fa fource, 8c d’une eau qui, par
la lenteur de fon cours, femble croupir fous des
rochers, on a cru qu’elle fe perdoit fous terre, parce
que , dans la fèche refie , on la perd de vue
dans les lieux voifins de fon tirignê. C ’eft ce qui a
donné lieu à un bel efprit du fiècle, de dire dans
un de fes ouvrages, au fujèt des fleuves d’Ëfpagne :
« l ’Ebre remporte pour le nom, le Duero pour
» la force, le Tage pour la renommée, le Guadal-
»} quivir pour les richefles ; mais le Guadiana
3> n’ayant pas de quoi fe mettre en parallèle avec
3> les autres, va de honte fe cacher fous terre».
Cette penfée puérile fait honneur au goût de l’écrivain.
(/?.)
G U ADIL 'B AR B AR , rivière d’Afrique-, fur la
côte de Barbarie; elle a fa fource auprès de l’Or-
b u s , & tombe dans la Méditerranée à Tabarca :
c ’efl la Tufca & le Rubricatus des anciens. (R.')
G U A D IX ; les Romains Font connue fous le
nom d'A c c im, ancienne 8c grande ville d’E fpagne,
mais dépeuplée , dans le royaume de Grenade ,
avec un évêché fuffragant de Séville. Alphonfe
le Sage la prit fur les Maures en 1252. Ils la reprirent
peu de teras après, & Ferdinand le Catholique
l ’a reprife fur les Maures en 1489. Elle eft
dans un terroir très-fertile, environné de tous côtés
de hautes montagnes, & arrofé par des torrens, à
9 li. n. e. de Grenade, 7 f. o. deBaeça, 19 n. o.
d ’Alméria. Long. 1 5 ,2 3 ; lat. 37, 5. (Î2.)
G U A G ID A , ancienne ville d’Afrique , au
royaume de Trémecen, dans une plaine agréable,
à quatorze lieues de la mer & à pareille diflance de
la ville de Trémecen. Elle abonde en bleds, en pâturages,
& Fon en tire les plus belles mules d’A frique.
Ptolomée nomme cette ville Lanigara, &
la met à 12 d. de long. & à 3 3 de latit. Nos géographes
modernes eftiment la longit. à 16 d. 2 4 ', 8c
la latït. à 3 3 d. 46'. (R.)
G U A G O C IN G O , ville de l’Amérique fepten-
trionale, dans la Nouvelle - Efpagne, entre Puebla
de los Angelès & la ville de Mexico, à 12 lieues
f. e. de cette deraière. Long. 2 7 7 ,10 ; lat. 19 , 40.
U A IR AN E , province du Paraguai, qui efl,
pour la plus grande partie, fous le tropique du capricorne
; les chaleurs exceffives qu’il y fait 8c l’humidité
de fon terroir, la rendent également propre
G U A
à faire naître des maladies 8c à produire toutes f o r tes
de fruits, ainfi que de grains ; cependant on nTy
mange point d’autre pain que le manioc, ni d’autre
chair que celle des animaux que Fon tue à la chafie.
11 y a beaucoup de fmges, de tigres, & de couleuvres
; le pays en efl infeflé. Les oifeaux y font en
grand nombre, fur-tout les perroquets dont on
compte vingt efpèces , parmi lefquels il s’en
tfouve de fort jolis verds & bleus, gros comme des
moineaux, & très-faciles à apprivoifer.
O11 rencontre beaucoup d’étangs dans cette contrée
, 8c Fon fait mention de cinq fleuves qui Far-,
rofent; on les nomme VHuibai, le Tipaxiva, le Pa-
ranapana, le Pirape 8t le Parana. La profondeur de
cette vafle province efl immenfe, & jufqu’ici entièrement
inconnue ; les jéfuites y avoient établi
une million. Vôyh\ P a r a g u a i .
Les Guairains occupent tout le pays entre la rivière
des Amazones 8c le Parana, & entre le Parana
8c le Paraguai, jufqu’aux confins du Pérou.
Leurs armes font la maflue 8c les flèches : on dit
qu’ils engraiffent leurs prifonniers de guerre, &
qu’ils les mangent enfuite avec délices : mais nous
n’avons encore que des relations menfongères 8c
fuperficielles de ces pays-là, 8c les Efpagnols n’y
pofledent que deux petites villes ou bourgs très*
éloignés l’un de l’autre. (R .)
G U A L A T A , royaume d’Afrique, dans la Ni -
gritie : il efl borné au nord par les Dervèches ;
au fud, par le royaume de Zanhagua, à l’efl , par
une chaîne de montagnes, & à l’oueft, par la rivière
de Saint-Antoine' & par les Ludayes. On ne
connoît dans tout ce pays que quelques endroits
habités par des peuples qui mènent une vie fauvage
8c miférable : on y recueille feulement du riz, du
petit millet, de Forge, & des dattes. Sanut dit qu’il
y a dans ce royaume une ville fans murailles nommée
Gauben , ou Hauben, fituée à fix journées du
cap-Blanc, par le 19e d. 30' de latitude feptentrio-
nale, mais que cette place n’efl faite que p.our la
commodité des caravanes qui vont de Tombtit en
Barbarie. Les habitans font nommés Benays. Ils
font grofiiers, mais d’un bon naturel. ([R
GUALOR , ou G u a l e o r , félon de Lifle,
grande ville de l’empire du Mogol, en A fie , capitale
de la province de même nom, avec une bonne
forterefle où le grand Mogol tient fes tréfors, à
20 li. f. d’Agra. Les voyageurs en écrivent le ncfm
de cinq ou fix manières differentes , comme Goua-
leur, Gualiar, Gualeor , Goualor, Goualeor , Sc
Gualeor. Long. 97, 18; lat. 25 , 3. (/?.)
G U AM , autrement G u a n , ou G u a h a n , la
première 8c la plus méridionale des îles des Larrons,
ou , ce qui efl la même chofe , des îles Maria-
nes: elle dépend des Efpagnols qui y ont un petit
fort avec fept canons, lin gouverneur, & quelques
foldats. C ’efl:-là que fe viennent rafraîchir leurs
vaifîeaux des Philippines, qui vont d’Acapulco à
Manille ; mais pour le retour les vents ne leur b iffent
pas aifément reprendre cette route. Guauj
| H H K éI I Iü ÉÜ
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p'êut avoir quarante lieues de circonférence. Elle
eft à 7 li. de Rota ou Sarpana, fuivant le P. Morales ;
& fuivant Wodes Rogers, à'9 ou 10 li. Son terroir
efl rougeâtre & aride. Les principaux fruits
qu’elle produit font des pommes de pin, des melons
d’eau, des melons mufqués , des oranges,
des citrons , des noix de coco. Le vent réglé y
fouffle toujours du fud - efl , excepté pendant la
mouflon de l’oueft, qui dure depuis la mi - juin juf-
qu’à la mi-août. Les habitans y font prefque tous
naturels du pays ; leur teint efl d un brun olivâtre ;
ils vont tout nuds, à la réferve d’un pagne des
plus courts , & les femmes y portent de petits jupons.
Ils font très-induftrieux à faire des chaloupes.
Quoiqu’ils vivent dans un air réputé fain, ils font
fujets à une efpèce de lèpre. Long. 157 , 10; lat.
,13, 25 (/?.)
G U AM AN G A, ville confidérable & épifcopale
de l’Amérique méridionale, capitale de la province
de même nom , au Pérou, dans l’audience de Lima
: fon commerce confifle en cuirs , en pavillons
qui fervent de rideaux pour les lits, 8c en confitures.
Les contrées voifines ont des mines d’o r, d’argent
, d’aimant 8c de v if - argent. Cette ville efl:
dans une plaine ouverte, à 20 li. des montagnes
des Andes , à 7 de Lima, 8c à 80 de Pifco. Long.
306,40 ; lat. mérid. 13 ,4 . (R.)
GUANAHAN I ( île d e ) , autrement nommée
par Chriftophe Colomb, Vile de Saint - Sauveur ;
île de l’Amérique feptentrionale , l'une des Lu-
caies, dans la mer du Nord ; ce fut la première terre
que Colomb découvrit dans le Nouveau - Monde ;
en 1492, le jour même que les Efpagnoles avoient
pris le deflein de le tuer, fatigués de ne rien trouver.
Elle efl au fud de Guanima 8c au nord de
Triangulo, avec un aflez bon port. Long. 3 0 2 ,3 0 ;
lat. 23 , 1 0 , 4q4Æ.)
GUANAPÉ^port de la mer du Sud, dans l’A mérique
méridionale, au Pérou, dans l ’audience
de Lima , au midi de Truxillo. Les navires qui
viennent de Panama ont coutume d’aborder à ce
port pour y prendre ce qui leur efl néceflaire. Sa
poficion efl: àpeu-près fous le 8e d. 30' de laïit. mérid.
(R.)
G U A N A P I , volcan des Indes orientales, près
de l’île de Néra. Il fume fans ce fle , vomit fou-
vent des flammes 8c du feu de fon fommet ; mais
s’étant entr’ouvert dans le dernier fiècle, il jeta tant
de pierres hors de fon fein , que le canal creufé entre
cette montagne 8c celui de Néra en fut comblé,
8c n’a pas été navigable depuis ce tems-là. Cette,
montagne ardente efl par le 4e degré de latitude
méridionale. Voye£ VOLCAN. (Z?.)
G U A N A Y A , île de l’Amérique, dans le golfe
de Honduras, à fix ou fept lieues du cap auquel
elle efl oppofée vers le nord-oueft. Chriftophe Colomb
qui la découvrit le premier, l’avoit appelée
l ’île des pins, à caufe de la quantité de ces arbres
qui y abondent : mais elle a retenu jufqu’à préfent
Je nom fimyage de guanaya* On tranfporte dans fon
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golfe, fur des mulets les riiarchandifes de l’audience
de Guatimala, pour les charger fur les vaifleaux
d’Efpagne, qui ont coutume d’y arriver tous les ans.
w
GU AN Ç A V E L IC A , ou Guançabelica, petite ville de l’Amérique méridionale au Pérou, dans
l’audience de Lima, à 60 lieues de Cufco. Long*.
3C5 , 30 ; lat. mérid. 12', 40*
C ’eft auprès de cette v ille , qu’eft la grande minière
de mercure qui fert à purifier For 8c l’argent de
toute l’Amérique méridionale. Cette mine efl creu-
fée dans une montagne fort v afle, 8c les feules dé-
penfes qu’on a faites en bois pour la foutenir , font
immenfes. On trouve dans cette mine des places ,
des rues, 8cune chapelle où Fon célèbre la mefle
les jours de fêtes : on y efl éclairé par un grand nombre
de chandelles allumées pendant qu’on y travaille.
Les particuliers y font travailler à leurs frais „
8c* font obligés, fous les plus grandes peines , de
remettre au roi d’Efpagne tout le mercure qu’ils
en tirent. On le leur payé à un prix fixé ; 8c lorf-
qu’on en a tiré une quantité fuffifanfe , l’entrée de
la mine efl fermée., 8c perfonne n’en peut avoir que
de celui des magafins. On tire communément tou>
les ans des mines de Guançavelica pour un million
de livres de vif-argent, qu’on mène par terre à Lima
, puis à Arica, 8c de-là à Potofi. Les Indiens qui
travaillent dans ces mines deviennent au bout de
quelques années perclus de tous leurs membres, 8c
péri fient enfin miférable ment.
La terre qui contient le vif-argent des mines de
Guançavelica, efl d’un rouge blanchâtre, comme
de la brique mal cuite ; on la concafle, dit M. Fré-
zier (voyages de la mer du fud) , 8c on la met dans
un fourneau de terre, dont le chapiteau efl une
voûte en cul-de-four, un peu fphéroïde; on l’étend
fur une grille de fer recouverte de terre , fous laquelle
on entretient un petit feu avec de l’herbe
icho, qui efl plus propre à cela que toute autre
matière combuflible ; c’efl pourquoi il efl: défendu
de la couper à 20 lieues à la ronde. La chaleur fe
communique au travers de cette terre, 8c échauffe
tellement le minéral concaffé, que le vif-argent eu
fort volatilifé en fumée ; mais comme le chapiteau
efl exaâement bouché, elle-ne trouve d’ifiite que
par un petit trou qui communique à une fuite de
cucurbites de terre , rondes 8c emboîtées par le.
cou les unes dans les autres : là cette fumée circule
Sc fe condenfe , par le moyen d’un peu d’eau qu’il
y a au fond de chaque cucurbite , où le vif-argent
tombe condenlé 8c en liqueur bien formée. Dans
les premières cucurbites., il s’en forme moins que
dans les dernières ; 8c comme elles s’échauffent fi
fort qu’elles caflèroient, on a foin de les rafraîchir
par-dehors avec de l’eau. (R.)
G U A N CH A C O , port de la mer du Sud , dans
l’Amérique méridionale, fur la côte du Pérou, fous
le huitième degré de latitude méridionale , à neuf
lieues de la montagne^ de Guanac. Ce port efl
rempli d’une fi grande quantité d’herbes marines,
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