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«n lieu marécageux, fur la rivière de Haine, à 2
ïieues de Mons. 'Long* 21, 29', lat. 50,2 5.
Les François la prirent en 1678. Louis X IV la
rendit aux Efpagnols par le traité de Nimègue. Les
Alliés la prirent en 1708 & 1709, les François en
1746: mais elle appartient maintenant à la maifon
d’Autriche. (R.)
GUILLAUm ES , petite ville de France , en
Provence, chef-lieu d’une viguérie. Elle a le
foible avantage de députer aux états de la province!
(R.) ‘
GUILLESTRE , petite ville & château , dans
les Alpes , autrefois de Dauphiné, aujourd’hui à ,
la maifon de Savoie. Le prince Eugène la prit en '
1692. (R.)
GU IL LON , bourg de l’Auxois , diocèfe de
Langres , baillage d’Avalon , généralité ,& parlement
de Bourgogne. Ce lieu eft remarquable par
le traité qui y tut conclu avec les Anglois en 13 59,
par lequel, moyennant trente mille moutons d’or,
ils dévoient évacuer la Bourgogne & Fla vigny,
où ils campoient depuis trois mois ; çe traité prépara
celui de Bretigny.
Le château où .le traité fut conclu, ne fubfifte
plus ; la- province,y a fait conftruire un beau pont
fur le Serain.
Sur le finage de Guillon eft une côte fertile en
bons v in s , connus fous le nom de Mont-f ôte.
( * !G
UILLOTIERn (la) , fauxbourg de L y o n , qui,
fitué au-delà du Rhône, forme comme une ville à
p art, même affez confidérable. Elle eft de Lyon-
aiois 8c de l ’éleétion de Lyon. (Æ.)
GU IM ARA ÊN S , Vimananum, ancienne, forte
& confidérable ville de Portugal, dans la province
d’entre Duéro-e-Minho, & dans la Comarca. Elle
a été fouvent le féjour des rois de Portugal, &
ce qui en eft une fuite, les édifices.,publics modernes
s’y font remarquer. Elle eft à 3 li. de B rague,
11 de Porto, 16 n. o. de Lamégo, 06 n. e. de Lisbonne.
Long. 9 ,4 6 ; lat. 41, 25.
Guimaraens donna le jour au pape Damafe, fuc-
ceffeur de Libère, en 366; ce pape tint plusieurs
conciles, excommunia les Lucifériens, introduifit
l ’ufage de chanter l’alléluia, & eut un illuftre fe-
crétaire en la perfonne de Saint - Jérôme.
Cette ville eft encore la patrie d’A lphonfe, premier
roi de Portugal, qui défit cinq rois Maures
confédérés, à la bataille d’Ourique, en 113 9 , &
mourut à Coïmbre, en 1185, âgé de 76 ans. (/?.)
GUIM ÉN É , ou G u é m é n é , petite ville de France,
en Bretagne, au diocèfe de Nantes, à 10 li. de
cette v ille , avec titre de principauté. Elle apparti
entra une branche de la maifon de Rohan. (JR., )
GUINÉE ( l a ) , vafte contrée d’A frique, partagée
entre une multitude de petits defpotes, les
uns êleéfifs les autres héréditaires , 8c perpétuellement
en guerre, le plus fouvent pour faire des
prifonniers qu’ils dévouent à Pefclavage, & qu’ils
vendent awx Européens. Ce grand pays eft fitué
. . . . G TJ 1
entré la Nîgritîe àu nord, l’Ethiopie à l’orient, ££
la Caffrerie au midi.
1 La Guinée a été entièrement inconnue aux an-'
ciens. Nous n’en connoiflons guère que les côtes
qui commencent à la rivière de Sierra-Liqne, Se
s’étendent jufqu’au Cap-Nègre, c’eft-à-dire environ
dix degrés en-deçà de la ligne, & feize degrés au-
delà.
On divife la Guinée en haute & baffe ; la baffe
Guinée eft la même que le Congo , dont la traite
des Nègres fait le plus important commerce des
Portugais dans ce pays.
La haute Guinée eft bornée au fud par l’Océan^
& comprend divers pays que l’on trouve de fuite
& qu’on fubdivife chacun en divers royaumes, qui
s y rencontrent à mefure qu’on avance d’occident
en orient: ces pays font la côte de Malaguette, la
cote des D en ts , la côte d’O r , les royaumes de
Juda , du grand Ardre, 8c de Bénin. Tout le négoce
des Européens fe fait fur les côtes des lieux
que nous venons de nommer.
Les naturels font idolâtres , fuperftitieux 8c
vivent très-mal-proprement ; ils font pareffeux ,
*vro&nes» fourbes, fans fouci de l’avenir , infen-
fit)Ies aux événement heureux & malheureux qui
réjouiffént ou: qui affligent les autres peuples ; ils
ne connoiffent ni pudeur, ni retenue dans les plaifirs
de l’amour ; l ’un & l’autre fexe s’y plonge brutalement
dès le plus bas âge. -
Leur peau eft très - noire ; leurs cheveux font
une véritable laine , & leurs moutons portent du
poil. Ils vont tout nuds pour la plupart ; & ceux
qui font affez riches pour être vêtus , ont une ef-
pèce de pagne qu’ils roulent autour du corps , 8c
qu’ils laiifent pendre depuis la ceinture jufqu’à mi-jambe
: ces derniers fe frottent d’huile, fe peignent
le corps & ornent leur cou, leurs bras , & leurs
jambes, d’anneaux d’or , d’argent, d’ivoire , & de
corail.
Prefque tous les naturels de Guinée font expofés
à des dragonneaux, efpèee de vers qui entrent
dans leur chair , la rongent & y eaufent des ulcères.
La petite vérole eft un autre fléau encore plus
redoutable , & qui les emporte .de tems en tems
par milliers.
Il paroît que les Dîépois découvrirent cette contrée
en 13 6 4 , fous Charles V , & qu’ils y ont navigué
plus de 60 ans avant que les autres nations
européennes en euffent aucune connoiffanee; mais
ils n’y formèrent aucun établiffement. Les Portugais
plus avifés s’y fixèrent, & y firent un très-
grand commerce au commencement du x v e fié-
cle. L’année 16 0 4 fut l’époque fatale de leur déroute
; alors les Hollandois les chaffèrent des forts
& des comptoirs qu’ils avoient fur les c ô t e s & les
contraignirent de fe retirer bien avant dans les tei*-
res, où , pourfe maintenir, iis fe font alliés avec
les naturels du pays. Depuis cette époque, les
Hollandois 8c les Anglois font prefque tout le
commerce des côtes de Guinée : les Brandebous*
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jréoïs & les Danois y ont cependant quelques
comptoirs. , _ .
Sous le règne de Jean I I , roi de Poitugal, qui
travailloit avec tant d’ardeur à l’établiffement des
colonies portugaifes dans les Indes & en Afrique,
on trouva de l’or fur les côtes de Guinee, mais en
petite quantité; c’eft peut-être de là qu’on donne
depuis le nom de gainées aux monnoies que les
Anglois firent frapper avec l’or qu’iU amafïerent
dans ce pays. On ne connoît .en Guinee que deux
faifons. La plus faine 8c la plus agréable commence
en a v r il, & finit en oâobre. Alors des vapeurs
épaiffes , qui ne fe réfolvent point en pluies, interceptent
les rayons du fo le il, 8c des rofees
abondantes durant la nuit entretiennent la végétation.
Dans le refte de l’année les chaleurs font
cuifantes durant les intervalles où le ciel n’eft point
pluvieux. (R r) Guinée G (baffe). Voyeç Congo. uinée ( la nouvelle) , grande contrée de
l ’Océan oriental des Moluques ; on ignore fi c eft
une île,, ou fi cette contrée eft attachée au continent
des terres Auftrales : quoi qu’il en fo it, elle
eft entre le déuxième 8c le neuvième degré de latitude
méridionale, & entre le 146e & le 165
degrés de longitude. Elle va en fe rétréciffant vers
le nord-oueft, & en s’élargiffant vers le fud-eft :
par les 150 degrés. On y apperçoit une montagne
nommée par les Hollandois Sneberg, parce
qu’elle eft chargée de neige. On dit que ce pays
fut découvert en 15 2-7 » Par Alvar de Palavedra ,
mais il n’y fit que paffer : le terroir fertile par
lui-même, eft habitée par des fauvages d un teint
brun olivâtre. (R .)
GU IN E S , petite ville de France en Picardie,
fit née dans un pays marécageux, à deux lièues de
la mer; elle eft capitale d’un petit comtéqui^aifoit
autrefois partie de celui de Boulogne. Long. 1 9 ,
.30; Int. 50, 57. WÊÈ
G U IN G AM P , petite ville de France en Bretagne,
capitale du duché de Penthievre, à 103
lieues f. o. de Paris. Long. 14 , 39 , 15 1 r^ ff 4$ >
3 3 ,4 2 . (R.)
GUIOLLE ( la ) , petite ville de France dans
le Rouergue , fur les limites de l’A uvergne, près
des montagnes auxquelles elle donne fon nom.
mGUIPUSCOA ( l e ) , petite province fepten-
trionale d’Efpagne , bornée à l’eft par les Bafques ,
au nord par. l’Océan, à l’oueft par la Bifcaie, ait
fud par la Navarre. Le pays abonde en tout, excepté
en froment : Tolofa en eft la capitale.
Ignace de L o y o la , fondateur des Jeluites, naquit
dans la province de Guipufcoa en 14 9 1 , &
mourut à Rome en 1556 , âgé de foixante - cinq
ans; fa vie eft bien fingulière. Né avec un efprit
xomanefque, entêté.*de livres de chevalerie, il
commença par être page à la cour de Ferdinand ,
roi d’Efpagne, entbraffa le parti des armes , fut
bleffé au fièee de Pampelune en 15 2 1 , 8c fe dé-
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Voua dans fa convaîefcence à la mortification. On
fait la fuite de fes avantures, la manière dont il
s’arma chevalier de là "Vierge, fon projet de combattre
un Maure qui avoit parlé peu refpe&ueu-
fement de celle dont il étoit chevalier; le parti
qu’il fuivit d’abandonner la chofe à la décifion de
fon cheval, qui prit un autre chemin que celui
du Maure ; fes premières études de latin faites à
Salamanque à l’âge de trente - trois ans ; fon em-
prifonement par l’inquifition ; la continuation de
fes études à Paris où il fit fa philofophie au collège
de Sainte - Barbe, & fa théologie aux Jacobins ;
fon voyage à Rome en 1537 /av ec des Efpagnols
8c des François qu’il s’affocia pour former une
congrégation ; la confirmation de fon inftitut par
Paul III , & enfin fa nomination en qualité de
premier général de fon ordre. Le pape Grégoire
X V a canonifé Ignace de Loyola en 1622 : le P.
Bouhours a donné fa vie dans laquelle il le compare
à Céfar ; 011 fait plus de cas de celle du P.
Mafféi, écrite en latin ; c’eft peut-être le meilleur
livre du îjéfuite italien , 8c le moindre du jéfuite
françois. (R.)
G U IS E , petite ville de France en Picardie ,
dans la Thiérache , avec un fort château & titre
de duché pairie, de la création de François Ie r en
1527. Elle eft fur l’O ife , à 6 lieues n. o. de Saint-
Quentin , 10 f. e. de Cambrai, 38 n. e. de Paris.
Long. 2 1 , 1 7 , 22 ; lat. 49 , 53 , 47.
Certe ville a un gouverneur & un lieutenant de
roi. Le château foutint un long fiège contre l’armée
d’Efpagne en 1650 ; la levée fie ce fiège fauva tout
le pays.
François Ier en fit d on, en 15 2 7 , au prince
Claude de Lorraine, qu’il créa duc de Guife &
pair de France; fa maifon devint fi puiffante, que
dès le règne de ce prince elle commençoit déjà à
porter ombrage à la cour, comme le prouve ce
vieux quatrain :
Le feu roi devina ce point,~
Que ceux de la maifon de G uifè,
Mettraient fes enfans en pourpoint
E t fon pauvre peuple en ckemife,
Ce duché eft fort grand , 8c s’étend dans la Picardie
8c la Champagne : il-appartient à la maifon
de Condé. On y fabrique des toiles de batifte &
façon de Hollande , dont le débit fe fait à Saint-
Quentin , pour l’Italie & l’Efpagné ; il y a suffi
chapellerie , bonneterie , & tannerie.
Bill! (Jacques de) , un des favans françois du
XVIe fiècle, traduifit de grec en latin les ouvrages
de S. Grégoire de Nazianze, de S. Ifidorede
Pelufe, de S. Jean Damafcène, & c . 11 mourut en
1 5 8 1 , âgé de 47 ans. On ne doit pas le confondre
avec Jacques de B illi, jéfuite , né dans le XVIIe
fiècle. (R.)
GUISTRES, bourg de France , au diocèfe de
Bordeaux, avec une abbaye de Bénédictins, qui
vaut 3,600 liv. (JR.)