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homme, mouchetés de diverfes couleurs , & de la t
plus grande vivacité. Le roi tient d’ordinaire un de ,
ces ferpens entre fes bras , 8t le careffe comme fi y
c’étoit un petit chien ; aufli le nomme-t-on pour
cela le roi des ferpens. Il faut que cette efpèce de \
ferpens ne foit point malfaifante. Lorfqu’un des
habitans de ce royaume vient à mourir , les parens j
jettent-de grands cris, & raffemblent des draps, des ;
étoffes, de l’o r , & des vivres , dont ils font une •
offrande fur fon tombeau. Ils partagent ces offrandes
en trois parts ; l’une pour le ro i, l’autre pour ceux
qui ont pris foin avec eux de l’enterrement du défunt
, & ils mettent la troifième part dans la bière.
On enterre les rois 8c les princes fans bruit & fans
fu ite , dans des lieux écartés , fans doute dans la
crainte qu’on n’enlève les grandes fommes d’or
qu’on met dans leurs tombeaux. C ’eft pour cela
qu’on les dépofe fouvent dans le lit des rivières ,
en en détournant le cours, & enfuite on fait rentrer
les eaux dans leur premier lit.
Le roi de Bena commande à fept royaumes ,
quoiqu’il foit lui-même vaffal du Couche , empereur
de tous les Soufes. (M . D . M. )
B EN A , ou BENE , petite ville de Piémont ,
avec titre de comté ,3 3 lieues f. de Guerafco. Long.
2.5, 30 ; Ut. 4 4 ,29.
B E N A C A F IZ , ville d’Afrique au royaume de
Maroc dans la province de Duquela ,à quinze lieues
d’Azamor, 8c à deux de la montagne Ve r te , du
côté du levant. Sa fituation eft fur un tertre affez
h au t, & tout rond fur le bord de l’Ommirabi. Elle
eft ceinte de murailles , flanquées de vieilles tours
à l’antique. Les Arabes de Charquié errent dans
les plaines qui l’environnent , 8c qui font fort !
belles.
Cette ville ètoit autrefois bien peuplée de Bere- \
beres ; mais après la conquête d 'A z am o r le s Portugais
la faccgèrent & la brûlèrent, de forte qu’elle
eft demeurée prefqu’entiérement déferte. Les Arabes
de Charquié pofiedent maintenant ces contrées.
(A f. D .M .')
BENAKEL , v ille d’Afie dans la Tranfoxane,
à 90 degrés de long. & 42 , 30 de Ut. fepten-
trionale. Elle eft fituéefur une rivière qui porte fon
rom , 8c défendue par un bon château. Cette ville
fe nomme aufli Bencath.
BENARES , ou BENAROUS , v ille de Fin-
douftan , fur le Gange. Il y a une pagode célèbre
■ qüL.poîte le même nom que la ville : on defeend de
cette pagode par un efcaîier, jufqu’au fleuve , pour
s’y laver 8c pour y boire. L ’idole eft en fi grande v é nération
, que quand on ouvre la pagode les Brach-
msnes feprofternent levifage contre terre. Il y a
là un firachmane qui frotte le front de tous les pèlerins
d’une certaine liqueur jaune. Les femmes n’y
peuvent point entrer.
BEN AROU , ville de Perfe fur les frontières de
la province de Ears & du royaume de L a r, au
pied d’une montagne, fur laquelle on voit encore
des reftes d’un grand château.
BENATEK. Voye^ Benatki.
B E N A T K I , petite ville de Bohême l au cercle
de Bunzlau. (R .)
B ÉN A V A R R I , Bénavarium , petite ville d’Ef-
pagne au royaume d’Aragon, avec un château fur
les frontières de la Catalogne , à 7 li. n. e. de Bal-
baftro, & à 11 n. de Lerida. Long. 18 , 10 ; Ut,
4 i , 55-
BENAVENTE , petite ville d’Efpagne au
royaume de Léon , dans la tierra de Campos ,
avec titre de duché, fur la rivière d’Ezla. Long. 12 ,
3.0 ; Ut. 4 2 , 4 , à 12 lieues ih de Zamora, 1Ç
lieues f. de Léon.
B EN AUG E S , petite contrée de la Guienne ,
le long de la Garonne,au midi de Bordeaux , en
allant vers l’orient : fa capitale eft Cadillac.
BENBECULA , île d’Ecoflè , une des Wef-
ternes , entre celles de Northwift 8c de Southwifth.
Sa longueur eft de trois milles , 8c fa largeur d’autant.
Elle produit du bled du côté de l’orient. Il y a
des lacs remplis de poiffons, 8c une baie à l ’orient
où l’on va pêcher les harengs. Les habitans de cette
île font catholiques.
BENCOOLEN , ou B EN CO U L Ï, ville 8c fort
de Elle de Sumatra en A fie , fur la côte qui regarde
i le fud-oueft. C ’eft un des établiffemens de la compagnie
des Indes orientales d’Angleterre. Le poivre
en eft l’objet principal ; il abonde dans cet endroit,
8c tout à la ronde : les habitans du pays le cultivent
8c le vendent avec beaucoup d’empreffement : ils
ont peu d’autres productions dont ils puiffent trafiquer
: les bois cependant y croiffent, dit-on, aufîl
en grande quantité ; nombre de montagnes qui
les environnnent en font couvertes ; mais comme
on n’y bâtit qu’en bois , 8c même fur pilotis, à
caufe de l’humidité du terrein , il arrive que cette
matière’ fe confomme à - peu - près toute dans le
pays.
On y remarque aufli , comme chofeliée avec la
nature du lieu, que le métier de charpentier eft à-
peu-près le feul que l’on y exerce, 8c que l’on n’y
connoît guère entr’antres que de nom ceux de
ferrurier 8c de maréchal. On y refpire au refte un
air très-épais , fréquemment agité par les orages, &
triftement obfcurci par la fumée de plufieurs volcans
voifins. Elle a prés de quatre degrés de lati
méridionale.
BENDARMASSEN. Voye^ Benjarmassen.
BENDEMIR, rivière d’A fie dans la Perfe. Ce
fleuve eft celui que les anciens ont appelle le petit
B r a x e , pour le diftinguer du grand Araxe , qui fé-
pare la haute Arménie de la Médie. Le Bendèmir
tombe dans le golfe Perfique.
BENDER , ou TEKIN , petite ville de la
Turquie Européenne", «dans la Beffarabie, fur le
Niefter : cette, ville eft remarquable par le féjour
qu’y fit Charles X I I , roi de Suède. Les Ruffes s’eis
étoient emparés en 1770.
B END ER ICK, ville 8c port d’Afie fur le golfe
Perfique.
• ÜENE, V oy e i Bena. ' ■
B ENEDETTO ( S a n ) , ville d Italie dans le
Mantouan, à 2 lieues de la Secchia , 14 n. o. de
la Mirandole, 14 f. e. de Mantôue.
BENESCHAU, petite villéT de la Siléfie Pruf-
fieane, dans la principauté de Troppau. (Æ.)
BENESOUF,,ouBEN1SUAIDE , Bermopolis,
ville d’Egypte fur le N il, fertile en chanvre & en
lin ,;à 20 lieues f. du Caire. Long. 48, 30 ; Ut.
a o , 10. . '
BENEVENT , Ville d’Italie au royaume de
Naples , près du confluent du Sabatho 8c du Ca-
lore. Long. 3 2 ,2 7 ; lar. 4 1 , 6. Cette ville , capitale
de la principauté ultérieure, a un archevêché
érigé en 969. Elle portoit anciennement le nom de
Maleventum , qu’elle changea enfuite en celui de
Beneventum. Il paraît qu’elle exiftoit même avant
la fondation de Rome.
Benevent fournit aux Romains un grand feconrs;
«d’hommes 8c d’argent dans la guerre contre An-
nibal ; elle réfifta aux- armes de ce grand capitaine
, 8c fuccomba fous celles de T o tila , qui la
prit en, 545 ,.8c la ruina entièrement. Antharis „
r.oi des Lombards , la répara en 589, l’érigea en
dqché, 8c y joignit une partie de ce qui compofe
aujourd’hui le royaume de Naples, en faveur de
Zothus , l’un de fes courtifans , dont les fucceffeurs
devinrent fi puiflans , qu’ils s’emparèrent du trône
d e Lombardie en 663 , 8c ofèrent même réfifter à
Charlemagne , dont ils furent contraints d’implorer
enfin la clémence. L’empereur Henri II
chaffa d’Italie, en 851 , Adelgife , duc de Benevent
, 8c créa à fa place pour gouverneur un
certain Simbatiçius, qui y eut plufieurs fucceffeurs.
Henri I I I , dit le No ir, donna en 1053 ce duché
au pape Léon IX , fon parent, qui y mit un
gouverneur, nommé Rodolphe , auquel fuccéda
JLandolphe I I I , après la mort duquel , arrivée en
1097,. les pontifes n’y ont point envoyé de gouverneurs
, qui euffent pu leur donner de l ’ombrage.
C e fut-dans la plaine de cette ville que Charles
d ’Anjou, roi de Naples , défit 8c tua Mainfroi, fon
compétiteur , le 26 février 1266;
Cette ville eft belle, grande, riche-, mais a été
ü fouvent défolée par les tremblemens de terre,
principalement eh 1703 , qu’elle eft pour ainfi dire
déferte. Son archevêché eft prefque toujours pof-
fédé, par un cardinal , à caufe de fon revenu qui,
excepté celui de Naples, eft le plus riche du royaume.
Benevent a donné naiffartee au pape Grégoire
VIII. Cette ville appartient au pape. Elle eft fituée.
dans une vallée délicieufe, fertile 8c agréable , que
l’on nomme la Vallée de Benevent, à dix lieues eft
de Capoue, cinq nord d’Avelino , fix oiieft d’A-
riano, douze nord-eft de Naples , quarante-huit
fud-eft de Rome. {R.')
Benevent,, petite ville de France dans le Li-
mofin, à deux lieues de Limoges. Il y a une riche
abbaye d’hommes.', ordre de Saint-Auguftin ,
fondée en 1028 , qui avoit été unie en 1693 à Té?
véché 8c au chapitre de Quebec , & qui eft de
nouveau en commande.
BENFELD , petite ville de France en A lfa c e ,
fur FUI. Long. 25 , 1 <> ; 'Ut. 48, 14. Elle a un château
, que les évêques de Strasbourg avoient pris
plaifir à embellir. Les Lorrains s’en étant emparés
en 1592 , commencèrent l’année fuivante à s’y fortifier.
L’archevêque Léopold d’Autriche , qui avoit
été évêque de Strasbourg , en augmenta encore
les fortifications en 162-1. Les Suédois prirent cette
place par capitulation en 1 6 3 2 ,8c y firent de nouveaux
travaux ; mais il fut réglé par la paix de
Weftphalie que Benfeld feroit reftitué à l’églife
de Strasbourg , qu’on en raferoit les fortifications,
8c qu’il, ne pourrait y avoir aucun foldat en garni
fon , non plus qu’à Saverne , 8cc. .
BENGALE , vafte contrée d’Afie aux Indes ,
fur le golfe de même nom. Elle eft traverfée par le
Gange, 8c habitée par des Gentils 8c des Mahomé-
taiis. Les femmes- y font bien faites , fort parées ,
Sctrès-volupteufes. La capitale eft Daca\ il n’y a
point de ville de Bengale , comme l’ont avancé
plufieilrs géographes. Le commerce s’y fa it, tant
par les étrangers que par les habitans. On y trouve
des marchands de tous les endroits de l’Afie. On
y prend des foies , du poivre, du riz , du falpê-.
t r e , des bois de teinture, de la terra-merita, des
lacques, des cires, de l’indigo, du camphre , de
l’efquine, de l’aloès, de la gomme-gutte, 8c dès
cannes. Les villes les plus marchandes du Bengale
font Kaffambazar, O u g li, Pipeli, 8c Bellezoor.: on
y ajoute Patna, quoiqu’elle ne foit pas du Bengale.
On trouve à .Ougli les marçhandifes les plus.pré-
cieufes des Indes. Il fe fait des foies en grande
quantité à Kaffambazar. Choupar, de la dépendance
de Patna , fournit le falpêtre. Il faut porter au Bengale
de l’argent du Japon, du cuivre, de l’étain de
Malaca , du vermillon , du mercure, du plomb ,
des tables, des cabinets vernis , de la porcelaine,
de l’écarlate, des miroirs , des draps , de l’ivoire,
des épiceries, 8c même des oifeaux. On tire encore
du Bengale du borax , des tap iffe r ie sd e s
couvertures-, des fruits , du beurre, des diamans,
8c d’autres pierres ; mais fur - tout des- coutils,
des bafins, 8c des toiles. Ces dernières marchaH-
difes font les objets les plus importans de fon
commerce.
Ce pays , habité par des peuples bons 8c doux,
eft aujourd’hui fous la tyrannie des Anglais; ce font
eux qui en font tout le commerce. Les habitans du
Bengale vivent dans une fervitude infiniment plus
douce que fous leurs premiers maîtres. La poftérité
reprochera cependant avec juftice aux Anglais d’avoir
, en 17 6 9 , dans un tems de faqiine, accaparé
tous les riz pour les vendre à ces malheureux,
au poids de l’or. Les chemins , les campagnes
étoient jonchés de cadavres ; par-tout l ’on ne
voyoit que des hommes 8c des femmes expirans,
qui , apportant aux Anglais tout ce qu’ils pof-
fédoient de richeffes , .les fupplioiem, au nom de.