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Comté, fur la rivière de Ain , à 5 li. de Saint-»
Claude.
C lervAUX ( p e t i t ) , abbaye de chanoinefîes ,
ijobles fèculières ,. ordre de Citeaùx , à Metz*
C le rv au x , feigneurie , ville , 8c château des
Pays-Bas, dans le duché de Luxembourg, au bord
de- la Wilz. Il y a un couvent de religieufes Au»
güffines.
Ç LÉ E S, bourg de Suiffç, dans le cantonade
Fribourg ., fur la rivière d’Orbe
CLETTENBERG , ville d'Allemagne , dans lé
comté de Hohenfiein, au roi de Prude.
C L E T T G OW , petit pays d’Allemagne , en
Souabe , près de la. forêt Noire.
CLEVE LAN D , petit pays d’Angleterre , avec
çitrç de comté , dans la province d î orck.
CLEVES (duché de), état d’Allemagne, dans
le cercle de Wefiphalie, ^rroié par le Rhin, & appartenant
au roi de Pruiîe, éiéfreur de Brandebourg,
vÇéft le pays des anciens Ubiens, Tenélères, &
Ûfipètes de Tacite. Les comtes ou anciens- juges
de chaque diltrifl de la Germanie & de la France,
étant devenus par degrés poffeffeurs héréditaires,
chacun de fon difiriâ , fous les races Françoife,
Saxonne & Franconique des empereurs ou rois
d’Allemagne ; les pays adjacens au Rhin eurent le.
même fort, & on trouve dès les Xe & XIe iiècles,
dans l’hiftbire d’Allemagne, les comtes de Clèves,
de la Marck, de Ravensberg, de Juliers & d e Berg.
Plufieurs familles de ces comtes s’éteignirent
les comtes de Clèves & de Juliers réunirent ces
pays par mariage ou autrement. Ayant ete éleves
parles empereurs à la qualité de ducs, ils poiTe-
dèrent à' la fin du XVe fiècle conjointement le
duché de C lè y e s , le duché de Juliers, le duché de
B e rg, & les comtés de la M arck, de Ravensberg-
& de Ravenftein. La ligne mafeuline des ducs de
Clèves , de Juliers & de B e rg , s’éteignit entière-
•ment en 1609. Gommé ces pays étoîent des fiefs
féminins, reconnus pour tels par les privilèges des
empereurs, & réunis auffi par. des mariages, la
fpcceflioti deyoit en écheoir ala branche féminine,
ç efi-à-dire, aux Coeurs du dernier duc de Clèves ,
ou plutôt à fa Coeur aînée, le droit de primogéni-
tùre ayant été d’ufage dans la famille de Clèves.
Çette priaceiTe aînée de C lèv es , Marie Eléonore,
ètoit mariée au duc de.Pruffe , Marggrave de
Brandebourg, & n’ayant point dç fils , fa fille
unique fut mariée à Jean Sigifmond , eleâeur de.
Brandebourg, D e ce mariage, & depuis cette épo-,
que , defeend toute la fuite des électeurs de Brandebourg,
Sç ducs, en fuite rois de Pruffe jufqu a nos.
jotirs. Marie Eléonore, princefle cïe C lèy e s , &
duchefle de Pruffe, étant décédée-avant la mort
de. fon frère, le dernier duc de Clèves, & fa fécondé
feeur, mariée au comte Palatin de Neü-
bourg, vivant encore en 1609, lors du deçes du
dernier duc de Clèves fon frère ; fon mari, le
comté Palatin, prétendit que fon époufé deyoit
fuccéder feule à ‘ ce duc fon frère, 8c voulut en
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exclure l’éleélrîce de Brandebourg,.fillç de Marie»’
Eléonore, ducheffe de Pruffe, foeur aînée du dernier
duc de .Clèves, laquelle avoiÇnaturellement
tranfmis fes droits de {uccefîîon & de primogé-
niture à fadite fille Féle&rice de Brandebourg, 8c
étoit repréfentée par elle.
L’éledeur de Brandebourg 8c le comte Palatin
de Neubourg prirent en môme- terns pofleffion
de toute la fucceflion de Clèves 8c de Juliers.
Le premier étant Contenu par les Hollandois 8c
par Henri IV, roi de Francç , qui perdit même
la vie par le cou«eau de Ravaillac , à l ’occafion
de la guerre qu’il voulut faire aux Efpagnols qui
s iramuçoient dans cette affaire de la mçceflion
de Clèyes. Le comte Palatin de Neubourg fut fe->
coude par les Efpaga'ols des. Pays-Bas , & par
tout le parti catholique de l’Allemagne , duquel
il embraffa la . religion. Après une longue fuite
de guerres & de conteffations , Féleèteur de Brandebourg
& le comte Palatin de Neubourg partagèrent
toute la fucceflion de Clèves & de Juliers,
par une convention de l’année 1666 ; de
forte que l ’éleéteur de Brandebourg , Frédéric-
Guillaume garda le duché de Clèves, & les corn-,
tés de la Marck & de Ravensberg ; & le comtç
Palatin de Neubourg reïla en poffeflion des deux
duchés importans de Juliers 8c de Berg , 8ç du
comté de Ravenfiein. C ’efi encore fur le même,
pied que les deux illufires maifons fufdites p.of»
Cèdent ces différens pays.
La branche mafiiline des comtes Palatins de Neu»
bourg, étant fur le point de manquer vers le mi-,
lieu de ce fiècle, le roi de Pruffe, Frédéric GuiL
laume , Contint qu’il devoir du moins à préfent
réunir à fon duché de Çlèves les deux duchés de
Juliers & de Berg; mais le dernier êleéîeur Palatin
, Jean - Guillaume de Neubourg , tâcha de
faire pafièr cette fucceflion aux comtes Palatins,
de Sultzbach , fes eoufins ,• qui defcendoiqnt des
comtes Palatins de Neubourg par les femmes. Le
roi de Pruffe d’aujourd’h ui, Frédéric I I , Cbnfentit
. à cette fucceflion par une çonvention conclue en
17 4 1 , fous les aulpices de la France ; 8c c’efi en
conféquence que le dernier électeur Palatin de Neubourg,
Jean-Guillaume, étant mort en 1745 , fon
fuccefleur dans l’éleâorat Palatin Charles .Théodore
de Sultzbach fuccéda aufli tranquillement dans
le duché de Juliers 8c de B erg, 8c la comté de Ravenfiein
, fouyerainçtés qu’il poflède encore aujourd’hui.
Les électeurs de Saxe font une prétention aux
trois, duchés de Clèves, de Juliers & de B e rg , au
titre d’une expeélatiye. obtenue des empereurs ,
mais contraire à l’ançienne qualité féminine de ce
pays.-
Le duché de Clèyes eft un pays très-fertile, à
l’aide du Rhin qui le traverfe. I l efi borné au levant
par l’évêché de Munfier ; vers le midi, par l’abbaye,
d’Effen, le duché de B e rg , la principauté de Meurs,
une partie détachée de jfcafchevêche de Cologne 8c
la
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la Gueldre Pruffienne; à roccidenf par la Gueldre
& le Brabant; le même pays de Gueldre & 1 ev
chéde Munfter le terminent au feptemtton. L a
en eft fain ,& il s y trouve de belles forets. Les IM M m B Ê 11 , « I tabac font garantis des inondations du i g g par de
très-hautes digues. La nourriture & 1 engrais des
beffiaux y eft un objet de grande reffource pour les
habitans j & le gibier n’y manque point, fur-tout
fur la gauche d f Rhin, & les rivières.très poiffon-
neufesëy donnent fur-tout du faumon, du brochet,
de la carpe. Le pays a des manufaSures en laine,
en fil & en foie Le plus grand nombre des habi-
tans fuit la religion évangélique fuivant la doarine
réformée. Les Catholiques , les Luthériens, les-
Mennonites ont des églifes en divers endroits, eu
ils ont, ainf. que les Juifs, le libre exercice de leur
religion. Les principales villes en font C le v e s , le
ftège de la régence, & W e fe l, place très - forte fur
le Rhin.. La comté de la Marck eft un pays montagneux
, mais les habitans en font fort induftneux,
& il s’ÿ■ trouve des fabriques en fer & autres me-
raux, connues dans toute l ’Europe. La comte de
Ravensberg , contiguë au Wefer & à la principauté
de Minden , cultive beaucoup de lin , &
rnanufaélure des toiles d’une qualité fupeneure.
Elle contient l’abbaye de Herforden , qui eft ordinairement
poffédée par une princeue de Brandet0
CLÈVEs' , Clivia , capitale du duché de Clèves, à
un demi mille du Rhin . & à deux milles de la
Meufe. Cette ville eft le fiége de la regence des
états de la chambre de guerre & des domaines du
duché de Clèves , & de la principauté de Meurs,
ainfi que du collège provincial de Médecine. 1 ar-
tagée en ville haute & baffe , elle eft bien bâtie ,
& a environ huit cents feux. Sur la ville haute, en
remarque une tour , qu’on croît bâtie trois cents
ans avant J. C. Du haut de cettte tour on découvre
vingt-quatre villes. Cleves a plufieurs places &
marchés, plufieurs églifes & quelques couvens des
deux fexes ; mais on n’y voit aucun édifice remarquable.
Rien de plus riant & de plus fertile que les
environs de cette ville. Tout le pays eft rempli
d’inferiptions , de médailles, & de monumens qui
attellent le long féjour qu’y ont fait les légions romaines.
,
Parmi les villes de ce duché, Cleves a la pre-
première .voix aux diètes provinciales , & jouit,
conjointement avec W e fe l, du droit de convoquer
les autres villes. Elle appartient à la Pruffe depuis
,1673. Long. 23 , 43 ; Ut- 51 , 48 , à 28 liepes
jaJ o. de Colo gne, 2& f. e. d’Amfterdam, (M .
P .M .S
C L IM A T , portion ou 7.0ne de la furface de la
terre, terminée par deux cercles parallèles à l’équateur,
& d’une largeur telle que le plus long
jour dans le parallèle plus proche du pôle, ^fur-
paffe d’unç certaine quantité, par exemple, d une
demi - heure, le plus long jour dans le parallèle
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plus proche de l'équateur. Voyc{ T erre , Pa r a l lèle,
&c. ,1, ' . ... . .
Les climats fo prennent donc depuis 1 equateur
jufqu’aux pôles, & font comme autant de bandes
ou de zones parallèles à l’équateur ; mais J y a a
la rigueur plufieurs climats dans la largeur de chaque
fone. Un climat n’eft different de celui qui eft
le plus proche de lui, qu’en ce que le plus grand
jour d’été eft plus long ou plus court d une demi-
heure dans l’un que dans 1 autre. . f
L’intervalle du premier climat eft de b d. 30 > çx
celui du dernier n’a pas plus de 3'. Pour concevoir
la raifon de cette inégalité, qui procédé d une propriété
de la fphère, il faut s’imaginer que dans la
fphère droite la moitié du tropique de cancer, qui
eft au-deffous de l’horifon, eft divifee en quarante-
huit parties égales , chaque partie étant de 3 d. 45 >
qui valent un quart-d’heure : de plus, lu » y a une
de ces parties vers l’orient, & une vers 1 occident,
les plus proches de l’horifon, qui toutes deux en-
femble font une demi-heure de tems, qui répond
à l’intervalle d’un climat. Cela p o fe , on voit que la
raifon de l’inégalité des climats procédé de la lec-
tion plus ou moins oblique du tropique par l ho-
rifon, félon les différentes élévations du pôle , qui
font que l’horifon coupant obliquement le tropique
aux parties égales de 3 d. 45' pn<« d“ “ te..d oneI?£
& d’occident proche l’horifon immobile , li en refaite
une plus grande différence des hauteurs du
pôle, que lorfque le tropique eft coupe plus obliquement
par l’horifon aux mêntes points de 3 d. 5 .
Ainfi cette différence des hauteurs du pôle , qui
correfpond à la demi-heure des premiers climats ,
étant plus grande vêts l’équateur que vers les cercles
polaires où font les derniers climats , cela rend
leur intervalle très-inégal, & bien plus grand vers
l’équateur que vers les pôles:
Comme les climats commencent a 1 équateur, le
premier climat dans fon commencement a , par
cette raifon, précifément douze heures de jour a
fon plus grand jour ; & à fa fin , il a douze heures
& demie à fon plus grand jour. 1
Le fécond climat qui commence ou le premier
finit, à douze heures & demie de jour à fon plus
grand jour, & à fa fin il a treize heures de jour a
Ion plus grand jour ; & ainfi des autres climats
d’heures qui vont jufqu’au cercle polaire ou fo termine
ce que les géographes appellent les climats
d’heures, & ou commencent les climats de mois.
V o y e z H e u r e . , , r
Comme les climats d’heures font des efpaces
compris entre deux cercles parallèles a lequateur ,
qui ont leur plus grand jour plus long d une demi-
heure dans leur fin que dans leur commencement,
de même les climats de mois font des efpaces terminé?
par deux cercles par^ les 1U cerelc polaire
, fttués par-delà ce cercle, & dans lefquels le
plus grand jour eft plus long dun mois ou de
trente jours à la fin qu’au commencement. Voyel
Mois. . ,.