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& -T a x ls , & celui appelé Saalhof, conftrult en
partie par le roi Louis le Débonnaire.
Les catholiques ont à Francfort trois églifes collégiales,
dans l’iine defquelles fe fait le couronnement
de l’empereur ; c’eft celle de Saint-Barthé-
lemi. Il y a d’ailleurs une maifon de Dominicains,
une de- Carmes * & une commanderie de l’ordre
de Malthe, un couvent de Capucins, & u» de Dominicaines.
Les luthériens y ont fept églifes. Les réformés ,
quoique en grand nombre à Francfort, n’y ont
point le libre exercice de leur religion. Les juifs ,
qui y font très-nombreux, y font répercutés &
accumulés dans une rue c lo fe , le feul lieu de la
ville qu’ils puiffent habiter. ‘
On y remarqué le chapitre noble de Cronftett,
fondé en 1766. Il eft compofé de douze demoifelles
luthériennes nobles., qui font logées, nourries &
entretenues convenablement à leur condition, fans
être tenues à autre ehofe qu’à s’abftenir des bals
publics , 8c des fpeélaeles, & à ne paroître qu’en
noir ou en blanc. Elles peuvent fortir quand bon
leur femble , -fréquenter les alfemblées & jouir de
tous les avantages & les plaifirs de la fociété. Ad-
mifes dans la maifon, il leur eft libre d y relier
toute leur vie ou d?en fortir, foit pour fe marier,
foit pour raifon de convenance.* La première de
ces dames a le titre de Prévôté.
Il fe trouve d’ailleurs à Francfort une fociété de
médecins proteftants , un gymnafe luthérien, une
bibliothèque publique, un hôpital-, fous le titre
dp Saint-Efprït, deftiné aux étrangers feulement,
une maifon des orphelins , une maifon deftinee
à venir au fecours des pauvres bourgeois auxquels
elle didribue chaque femaine une certaine quantité
de pain & d’argent, une maifon de correction
, un beau manège, un hôtel des monnoies,
une fonderie de canon, trois a r fen a u x u n mont-
de-piété, & plufieurs belles promenades. Il y a
des fources d’eaux fulphureufes dans la ville &
aux environs. Elle a une fabrique de faïence , une
de foieries, quelques-unes de tabac, ce font du-
moins les plus confidérablés. Le Mein qui y eft navigable
y vivifie le commerce. La partie de la ville
dite Saxcn - häufen, ne préfente que l’afpeél du
délabrement : elle ed en bois ; les rues en font
généralement étroites , fales § & habitées par du
petit peuple. Elle a néanmoins part au gouvernement
de la ville. Il y a beaucoup de bonne no-
bléffe à Francfort, eomprife pour la meilleure partie
dans les deux corps ou fociétés de Limbourg &
de Frauendein. Le magiftrat de cette ville, à la tête
duquel ed un maire , ed compofé de quatorze
chefs ou échevins, autant de confeillers, & pareil
nombre d’artifans & autres; mais ceux-ci font
exclus des délibérations dans les affaires importantes
qui ont un autre objet que la police & l’ad-
minidration de la ville. Long. 2 6 ,6 , .36 ; lat. 49 ,
1 5 , félon Caflini. (R.)
F ran cfor t - s u r - l’O der , ville d’Aliène-
F R A -gîte, dans îa moyenne Marche de Brandebtttff^*
autrefois impériale & anféatique , à préfent fujètc
au roi de Pruffe. Elle ed à environ 3 2 lieues f. de
Stetin, 20 f. e. de Berlin; 30 n. e. Wittemberg,
100 n. e. de Vienne. Long. 32, 26 , 15 ; lat. 52 ,
2 2 , o.
Cette ville ed la feptième entre celles de la
Marche de Brandebourg. Sa principale églife ed
celle de Sainte-Marie , à laquelle ed annexée une
infpeélion eccléfiadique. La révocation de l’édit de
Nantes la peupla d’une nombreufe colonie de réfugiés
françois. L’univerfité, fondée en 1406, pof-
fède une nombreufe bibliothèque , dépofée dans
les bâtimens du grand collège, près duquel ed un
jardin de botanique. Cette ville a d’ailleurs uno
fociété des fciênces & des arts, & deux écoles ,
l’une pour les calviniftes, l’autre pour les luthériens.
11 s’y tient trois grandes foires annuellement
, & elle ed munie d’un fort. (R'.)
FR A N CH E -COM T É , ou C o m t é d e B o u r g
o g n e , Burgunditz comitatus , province confidé-
rable de France, bornée au nord par la Lorraine,
à. i ’eft par le mont Jura qui la fépare de la Suide,
à l ’oued par le duché de Bourgogne, & au fud
par la Breffe. Ce pays contient la plus grande
partie du territoire dés anciens Séquàniens, qui
furent fubjugués; par Jules - Céfar. Voye^ Lon-
guerüe.
La Franche-Comté a environ cinquante lieues
de lo n g , fur trente r deux dans fa plus grande
largeur ; elle abonde en grains, v ins , bediaux,
pâturages , chevaux, mines de fe r , de cuivre,
& de plomb , outre plufieurs carrières, même de
marbre & d’albâtre, il s’y trouve d’ailleurs plu-?
fieurs fources d’eaux minérales , dont les plus renommées
font celles de Luxeuil ; & des fourcés
falées à Salins & à Lons-le-Saunier, qui donnent
une grande quantité de fel. Elle ed partagée pref-
que également en pays uni & en pays de montagnes.
Le pays uni renferme les baillages de Vé-
foul, G r a y , D o le , Lons-le-îSaunier & de Poligni ;
le pays de montagnes comprend les baillages de
Pontarlier, d’Orgelet, de Salins, Qrnans, B eau nie „
Saint * Claude, Q u in g e y , Arbois , & de Befan-
çon , capitale de toute la Franche-Comté : çette
province ed arrofée par cinq rivières principales,
la Saône, l’Ougnon, le Doux , la L ouv e , 6ç
l’A in , toutes fort poiffonncufes.
Le voifinage du Jura y rend les hivers rigou-,
reux & longs , & en été les chaleurs y font fou-
vent extrêmes. Le négoce y confide principalement
en bled , en vin , en chanvre, çn fe r ,
en chevaux, dont elle a des haras qui réulîif-
fen t, & en autre gros bétail. Le falpêtre , le
fromage, le beurre les bois de charpente &
de conftmiéliori , les planches de fap.iri , y font
des objets non moins confidérablés de commercer
Il y a environ trente forges ou fourneaux le long
de la Saône, du Doux & de l’Ougnon , ou il fe
fabrique descellent f e r , mjme des bombes & des
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F R A Boulets polir l’artillerie ; & dans plufieurs villes,
coriime à Pontarlier & à Befançon, il y a de bons
atteliers d’armes à feu. #
La population de cette province eit de lix cent
foixante-dix mille habitans , & Fon y fait nombre
de deux mille fix cents eccléfiadiques feculiers
«11 réguliers. Elle ed divifée , par rapport a la juf-
tice, en quatorze baillages, indépendamment de
plufieurs jurifdiéiions qui reffortiffent immédiatement
au parlement de Befançon. Les appels des
baillages font portes à cinq prefidiaux établis a
Befançon , V e fo u l, Gray , Lons-le- Saunier , &
Salins, qui reffortiffent directement au parlement
de la province. La Franche-Comte, des 1 an 1002,
eut dés comtes particuliers pour fouverains. Elle
commença à faire partie du domaine des ducs de
Bourgogne, fous Philippe le-Hardi, dernier^ duc
de la première race. Ces princes la pofféderent
jufqu’à la mort de Charles - le - Belliqueux , tué
devant Nancy en 1477. Marie , fa fille & fon héritière
, porta entr’autres cette belle fouveraineté
en mariage à Maximilien, archiduc d Autriche. Ce
prince étant devenu empereur, unit, en 1512 , la
Franche-Comté & les Pays Bas à l’Allemagne',
fous le nom de Dixième Cercle.Charles-Quint, fon
petit-fils, empereur & roi d’Efpagne, céda ces
provinces , avec l ’Efpagne , à fon fils Philippe II.
Louis XIV fe rendit maître de la Franche-Comté
en 16ÔR7 en alléguant les droits de la reine fà
femme ; mais il la rendit bientôt après par le traité
d’Aix-la-Chapelle..Ce prince la conquit de noù-
veau en 1674. Ave c un million d’argent comptant
& une affurànce de fix cents mille livre s , il détermina
les Suiffes à refufer à l’empereur & à l’Efpagne
, le paffage des troupes : il prit Befançon ,
après avoir gagné les grands feigneurs du pays ;
& e n fix fe ma ines , toute la Franche-Comté fut
foumife. Elle eft refiée à la France par le traité
deNimeguè en 1678 , & femble y être pour toujours
annexée ; monument de la foibleffe du mi-
nifière Autrichien-Efpagnol, 6c de l’habileté de
celui de Louis XIV._(/£•)
FRANCHIMONT , petite ville , château 6c
rtiarquifat de l’évêché de Liège , dont il forme une
province. Il eft borné au nord-eft 6c à l’efi par le
duché de Limbourg, oueft par le duché de Luxembourg.
Le pays èft rempli de forges , fourneaux
6c platinières. Il fut donné à l’églife de Liège par
l’empereur Louis I V , en 908. (R.)
FRANCKENAU. Voye1 F r a n k e n a u .
FRÀNCKENBERG. Voye^ F r a n k e n b e r g .
FRANCKEN BO UR G , contrée de la haute-
Autriche , à la maifon de Kevenhuller. (i?.)
FR AN C K EN D A L , petite , nouvelle, 6c ci-devant
forte ville du palatinat du Rhin, dont elle eft
la troifième ville. Elle eft fituée dans une plaine
affez fertile, à une égale diftance de Worms 6c de
Manheim , fur un canal qui communique an
Rhin. Les F rançois la prirent en 1 6 8 8 ,6c la démolirent
en 1689; elle fut rendue dans cet état
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par le traité de Weftphalie , à l’élefieur palatin ,
qui 1 a rétablie, à la referve des fortifications. Elle
eft clofe d’une courtine. Elle eft très-bien percée ,
& les rues en font larges & alignées. Elle a un
collège, deux églifes Réformées, une Allemande,
1 autre Françoiiè ; une églife Catholique & une
Luthérienne , un hôpital , une riche manufaéiure
de porcelaine, & différentes autres efpèces de fabriques.
En 1 <; 1 1 il s’y tint un colloque avec les
Ahabaptift.es.. Elle eft : à peu de diftance du Rhin,
a 5 li. n. o. d’Heidelberg & de Spire. Long* 2 7 , 4 ,
lat. 4 9 , 2 8 ,
Heidanus ( Abraham ) , grand partifan de Def-
cartes , naquit dans cette ville l ’an 1597 , & mourut
profeffeur à Leyden en 1678. Sa Théologie
chrétienne a été imprimée l’an 1686, en 2 vol.
tn-4°. (R.')
FRANCKENSTEIN, ville de la haute-Siléfie '
dans la principauté de Munfterberg, mais qui n’eft
guère connue que pour avoir été la patrie de gens
de lettres célèbres , comme de David Pareus &
de Gfariftophe Schillingius , auteur de poéfies grecques
& latines , imprimées à Genève l ’an fc8o
Paréus, né en 1548, & difdple de Schilling , le
furpafla de beaucoup. Son Commentaire Jur Vépître
de Saint Paul a u x Romains, fut brûlé en Angleterre
, parce qu’il contient des maximes anti-monarchiques
, qui ne plurent-pas à Jacques I " Ses
OEuvres exégétiques ont été recueillies en trois vo l.
in-fol. Il mourut en 1622 , à l’âge de foixante-
quatorze ans ou environ, & laiffi un fils qu’on
peut mettre au .nombre des plus laborieux grammairiens
que l’Allemagne ait produits.
Cette ville a un beau château nouvellement
bâti, & un conieil de régence. Elle appartient aux
princes dAversberg. Elle eft fituée dans un terroir
fertile en grains, fur-tout en froment ; & I on
y fait de la poudre à tirer qui a de la réputation.
Il ne faut pas la confondre avec Franckenftein
qU‘ a a^ Cf ntte du Lan<lg^viat de Darmftadt -
près de lOdenwald & qui eft le patrimoine des
barons de Franckenftein. (/?.)
. FRANCKENSTEIN bourg d’Allemagne au duché
de Deux-Ponts , dëféndu par un bon château entre
Keiferflautern , & Neuftadr. (R.\
ERANCKENTAL. Voyer Fr a n c k fn d a l
- FR AN ÇO IS (îles Saint), îles de l’Aménque'fep--
tenmonale, dans le Canada, au pays des Iroquois,
a I extrémité du lac de Saint-Pierre. Il y en a cinq
ou fix; elle font remplies de bois. Le bled y vienï
tres-bien, & le gibier y eft en abondance. (Æ.)
F r an ço is (riviè re Saint) , rivière de l’Amérique
feptenttonale, au-deflous de Montréal, qui a
fept lieues de long. CR.) ^
FRANÇO ISE ( la ) , petite ville de France :
dans le Querci, eleflion de Montauban. Il y a une
juftice royale. (R.) J
FR AN CO N 1E , félon les Allemands Fr an c -
k En ean d , contrée d’Allemagne, bornée au nord
par la Thunnge; au fud, par la S onate ; à l ’eft