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irais proprement d it , avec titre de comté.
Cette ville , nommée Balgentiacum en latin ,
«A fituée fur un coteau, au bas duquel coule la
Loire fous u n . pont de vingt - deux arches. Elle a
titre de comté, & étoit déjà célébré dès la fin du X Ie fiècle. Elle avoit alors fon feigneur particulier
nommé Raoul ; & c’eft dans le même tems que
fut fondée fon abbaye de chanoines réguliers de
l’ordre de Saint-Auguftin. En 12.91, Philippe-le-
E el l’acheta d’un des fucceffeurs de ce Raoul : elle
fut poflédée encore par différens feigneurs, &
revint enfin à la couronne fous François Ier en
1543, & 1544, ayant été confidérée comme terre
du domaine, & par conféquent inaliénable. Il s’y
eft tenu deux conciles, l’un en 1104, & l ’autre
en 1152. Ce dernier fut convoqué pour connoître
de la parenté qu’il y avoit entre Louis V I I , dit le
jeune, & Eléonore de Guyenne, fa femme. Ce
concile , comme on fait , les trouva parens au
quatrième degré, & cafta le mariage.
On voit encore à Baugenci une tour d’un château
actuellement ruiné, qu’on dit avoir été bâtie
par les anciens Gaulois, ce dont je doute fort ;
car les anciens Gaulois entendoient mieux l’art
de combattre que celui de. bâtir. D ’ailleurs on
fait qu’ils n’apprirent l’art de bâtir folidement que
des Romains.
. Le commerce de cette ville confifte en eaux-
de-vie & en vins. On y fabrique des ferges tre-
mieres, des ferges à deux eftains, des ferges drapées
, des frocs & des baguettes. Ses tanneries, qui
étoient autrefois confidérables, font aujourd’hui en
partie ruinées, par les droits excefîifs dont on:les
a chargées. (Af. D. M.')
B AU G ER A IS , abbaye de France, au diocâfe
de Tours. Elle eft de l’ordre deC iteaux , & vaut
3000 liv. (R.')
BAVIÈRE (duché de),état d’A llemagne, qu’il
ne faut pas confondre, ni avec le cercle de Bav
iè re , pi avec le Palatinat de Bavière.
Le duché de Bavière , confidéré feul, a pour
bornes à l’oueft, la Souabe, la Franconie, les duchés
de Neubourg & de Soulzbac ; au fud, le tirol,
le comté de Werdenfels, la feigneurie de Hohen-
waldeck , l’archevêché de Salzbourg & la prévôté
de Berchtolfgaden ; à l’e ft, la haute - Autriche,
l’archevevêché de Pafiau, & le royaume de Bohême;
au nord, la Bohême & la Franconie. Il faut
remarquer que dans cette enceinte il y a encore
beaucoup de terres du cercle qui s’y trouvent comme
enclavées, ce qui rend l’étendue de ce duché difficile
à déterminer. Le répertoire de Bavière lui
donne quarante-fept milles d’Allemagne duiepten-
trion au midi, & trente-trois du levant au couchant
; ce qui eft bien- différent de ce que dit la
Martinière & fes autres copiftes. Le duché de Bavière
fe divife en haute & baffe-Bavière.
La haute Bavière eft en partie montagneufe &
couverte de forêts, & en partie unie, marécageufe,
& remplie de lacs ; parconféquem elle eft bien plus
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propre à taourrir du bétail, qu’elle ne convient an
labourage.
La baffe - Bavière eft plus fertile & a plus de
plaines. Ce duché, confidéré en général, abonde
en bleds, en pâturages, en fruits, en bois & en
belles forêts ; le bétail y eft très-nombre.ux, ainfi
que le gibier.
11 y a des falines à Reichenhall, &.à Traunftein ÿ
des mines de cuivre & d’argent près de Poden-
mais, & une autre de plomp à Reichenthal. On
trouve en plufieurs endroits , fur - tout dans le
bailliage cle Weilheim , de belles carrières de marbres
, de même que des bains à Moching, Abach ,
(Edelholzen , Wembding , Rofeinfiem & Heil-
brunn.
Le Danube venant de la Suabe, ârrofe le duché
de l’oueft à l ’eft. Ce fleuve reçoit le Leeh,
au-defliis de Rain. Ses autres rivières font l’Inn *
l’i fe r , la Regen, l’Altmiehl, la Nab , &c. Le
Danube, l’Inn & l’Ifer charient quelque peu d’or.
On compte dans le pays feize grands lacs, & cent
foixante petits lacs , qui font tous , ainfi que les rivières
& lès étangs, remplis de très-bons poif-
fons ; trente - cinq villes & quatre - vingt - quinze
bourgs ouverts & non fermés, plus de mille châteaux,
terres & manoirs nobles, onze mille fept
cent quatre villages , hameaux & maifons ifolés ;
ce duché eft très-peuplé.
Les états de Bavière font çompofés de trois
claffes ; i° . celle des prélats ; 20. la nobleffe ; 30. la
roture. Leurs affemblées font très-rares, & ne fe
font que par députés, qui fe voient à Munich une
ou deux fois l ’année, félon que le cas l’exige. Il
ne s’eft plus tenu d’affemblée des états depuis
1628 , époque à laquelle cette province fut dévolue
à la maifon de Bavière, maifon aujourd'hui éteinte
du côté des mâles.
La religion catholique romaine eft la fenîe qui
domine en Bavière , non cependant qu’il y ait
beaucoup de proteftaris encore. On y compte
environ quinze mille paroiffes , deux mille v icariats
, annexes & chapelles : le, nombre des
églifes de campagne , faifant partie de foixante-
onze doyenés ruraux, eft porté à vingt-huit mille
fept cent neuf. Il y a quatre - vingt - fix couvens
& douze collégiales remarquables.
L’archevêche de Salzbourg exerce fur le clergé
beaucoup de droits régaliens,.& autres, comme
de faire dreffer inventaire de la fucceffion d’un
eccléfiaftique, &c. &c.
Il y a une univerfité à Ingolftadt, &-une académie
des fciertces à Munich, qui créa en 1765
une chaire de grammaire & de belles lettres Allemandes.
Les fciences & les beaux arts y font cultivés
avec beaucoup d’ardeur.
Le nombre des manufactures augmente de jour
en jour ; on y fabrique de gros draps , des étoffes
de laine, de coton & de foie, des bas , du velours,
de la tapifferie, des montres eftimées , & c . &c.
Les habitans fe nourriffent principalement de la
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Vente du bétail, de l’exploitation des b leds, des
bois, des fels, & du fer.
Les quatre fils de Cloderic, ayant fait au üxieme
fiècle le partage du vafte -royaume des Francs , la
Bavière paffa fous la fouverainete des rois d Auf-
trafie, & fut gouvernée par des ducs. Le premier
d’entr’eux dont il foit parlé dans 1 hiftoire avec une
forte de certitude, eft Gerbaud I , qui vécut fous
Clotaire, roi d’Auftrafie, & eut pour fucceffeurs
Taffilon I , Gerbaud I I , Théodon I & Théudon II :
ce dernier divifa la province de Bavière en quatre
parties, s’en réfervant Ratisbonne, la capitale, &
le pays qui s’étendit de-là vers le levant » avec le
Noriguer il donna à Théodebert, fon fils aîné , la
partie qui comprit la Rhétie , dont le chef - lieu
fut Bozea. Grimoald, fecôndfiis de Théodon II ,
obtint le Sudgau ou la partie méridionale de là
Bavière, avec la ville de Freyfing. Le Norgau ,
ou la partie feptentrionale de la Bavière , qui ren-
fermoit alors la ville de Nuremberg , & dont le
haut Palatinat fait aujourd’hui partie , échut a
Théobaud , fon troifième fils. Après la mort de
Théodon le père , & de fon fils cadet , la Bavière
demeura aux deux freres furvivans : Théodebert en
gouverna la partie feptentrionale & la Méditerranée
avec le Norique, & Grimoald la partie méridionale,
& la Rhétie* •
.Théodebert eut pour fucceffeur fon fils Hugbert,
celui-ci Ottilon, que remplaça Taffilon I I , dernier
duc de Bavière, ( de l’ancienne famille ducale des
Agilsfingiens ) , enfermé en 788 dans l’abbaye de
Lorfch ou Lauresheim , & d e -là dans celle de
Jumiège par Charlemagne , roi des Francs , qui
fe mit en poffeffion du duché, & le fit gouverner
par fes comtes.
Les fils de Louis I ayant partagé entr’eux la monarchie
des Francs , la Bavière fut tranfmife , avec
toute l ’Allemagne , à Louis le Germanique, qui
avoit fa demeure à Ratisbonne. Après que fes nls
curent fait entr’eux le partage des terres paternelles
en S76 , Carloman devint roi de Bavière, & eut
pour fucceffeur immédiat fon frère Louis-le-Jeune,
& enfuite Charles-le-Gros, frère cadet de Carlo-
- man. Les états de l’empire ayant dépofé Charles,
6c élu roi de Germanie A rn oul,. fils naturel de
Carloman , la Bavière reconnut la fouveraineté de
ce dernier, & après lui celle du fils d’A rn oul,
Louis l’Enfant.
A rn o u l, margrave de Bavière, pendant la vie
& après le décès de Louis , fut créé duc de Bavière
par le roi Henri Ier en 920. Il écarta fes fils de ce
duché ; cependant il nomma fon fécond fils comte
Palatin de Bavière : celui-ci qft la fouche des feigneurs
de Schir, ou de Scheurn, dits enfuite de
Wittelsbach. L’empereur Otton - le-Grand fit don
de la Bavière à fon frère Henri. Otton I I , pour
avoir attenté à la vie de Henri IV , fut privé de
ce duché par ce r o i , qui le donna, en 10 71, à fon
gendre Guelf,dont le père Azon a été le feigneur
puiffant qui poffédoit Milan, Gênes , & plufieurs
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terres en Lombardie, dévolues par héritage à Guelf
& à fes defcendans. Le duc Henri-le-Superbe, iffu
de fon fang , s’étant oppofé à l’éleCtion du roi
Conrad I I I , perdit, en 1 13 8 , le duché de Bavière
avec celui de Saxe, qu’il avoit obtenu l’an 1 12 6 ,
ou 1127. Son fils , Henri-le-Lion, rentra en poffeffion
de ces duchés ; mais ayant été mis au ban
de l’empire ( en 1180) par Charles Ier, il ne con-
ferva que les terres de Lunebourg , de Brunfwich
& de Nordheiin , ce qui conftitua fon patrimoine
maternel. Les fiefs de l’empire, dont il étoit in*
v e ft i, furent concédés à d’autres.
Otton, l’ainé de la maifon de Wittelsbach , obtint
le duché de B av ière, féparé alors du Tirol.
Ses aïeux, defcendans du duc Arnoul , avoient
été exclus & privés injuftement de ces terres depuis
environ deux cents ans. Le duc Louis, fils
d’O tton, ayant été créé comte Palatin du Rhin par
le roi Frédéric I I , Otton., défcendant de Louis,
fut réellement mis en poffeffion de ce Palatinat:
Louis-le^Sévère & Henri fils d’Otton , firent le
partage des terres paternelles en 1253. Le premier
garda le Palatinat du Rhin & la haute-Bavière , &
Henri obtint toutes les autres poffeffions. Louis-le-
Jeune & Rodolphe, fils de Louis-le-Sévère /entreprirent
un nouveau partage. Celui-ci fut la fouche
de la maifon électorale Palatine , & Louis de celle
de Bavière, qui vient de s’éteindre.
Ce duc de la haute-Bavière , élu empereur , f it ,
i en 13 29, avec les fils de fon frère, une tranfaCtion,
! par laquelle il leur céda en forme le Palatinat du
Rhin, avec le haut-Palarinat, auquel alors on donna
ce nom pour la première fois. La baffe- Bavière
échut au duc Louis en 1340, après l’extinCtion de
la branche qui en étoit en poffeffion. Les trois
enfans mâles de fon fils Etienne ayant fait un partage
en 1392, formèrent les branches d’Ingolftadt,
de Landshut & de Munich. La première s’éteignit
en 1447 î & la fécondé en 1503. Celle de Munich,
encore fubfiftante, effuya de même plufieurs partages,
qui furent confommés en 1545 , époque à
laquelle finit tout gouvernement commun des pays
appartenans à cette branche.
Le duc Maximilien Ier ayant la dignité électorale
en 1623 , & acquis le haut Palatinat en 1628 , il
obtint la confirmation de l’un & de l’autre par le
traité de Weftphalie. Son petit-fils Maximilien I I ,
mis au ban de l’empire en 1706, fut pourtant
remis en poffeffion de fes terres en 1714. L ’électeur
Charles A lb e r t, fils de Maximilien II , élu
empereur en 1742 , fut malheureux dans la guerre
contre l’Autriche. Maximilien - Jofeph ^ fon fils,
& fucceffeur dans la dignité électorale, étant mort
en 1777 le 30 décembre, la maifon d’Autriche,
qui avoit des prétentions fur la baffe-Bavière , s’en
eft emparée par accord avec l’eleCteur Palatin , du
5 janvier 1778. Ce duché a la dignité électorale
depuis le 5 mars 1623. La dignité électorale Palatine
y eft réunie, parce que l’éleCteur Palatin a
hérité de l’éleCtorat de Bavière.
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