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FOULES (le s ), peuples d’Afrique dont les
voyageurs écrivent le nom diverfement , F a lu p -
p o s , Felupes , F lo u p e s , 6c les François F o u le s . Ces
peuples habitent au nord & au midi du Sénégal ;
mais d’ailleurs nous lès connoiffons fi peu, que
quelques voyageurs nous afl'urent qu’ils font ma-
liçmétans oc allez civilifés, tandis que d’autres
prétendent qu’ils font païens Sc fauvages. On
convient en général que le pays des Foules abonde
en pâturages, en dattes, 6c en mil, 8c que
ces peuples tiennent le milieu pour la couleur
entre les Maures & les Negres, moins noirs que
FOUR ( le ) , éeeuil, ou grande roche toujours
découverte, lur la côte de Bretagne , vis-à-vis le
bourg d’Argenton : c’efi à caufe de cette roche ,
que ion nomme le pujjirge du F o u r , la route que
firennent les navires entre la côte de Bretagne &
es îles d’Oueffant, pour éviter le grand nombre
de rochers dont cette cote efi bornée, Les tables
des Hollandois donnent à cet écueil n d. 45' de
long, 8c 48 d. 35 'd e I s t i t , (Æ.)
FOURCHE (montagne de la), ou le Fo u r c k ,
hante montagne de Suiffe, à l’extrémité orientale
du pays de Valais , qu’elle fépare du canton d’Uri ;
elle en ainfi appelée à caufe de deux grandes pointes
fort élevées en guife de fourches par lefquelles
elle fe termine. C’eft dans cette montagne, qui fait
partie des 'Alpes lépontiennes, que le Rhône a fa
fburce, fous des amas de neiges qui y bravent la
viciffitude des faifons. On confond quelquefois
cette montagne , nommée en latin B i c o r n i s , F u r -
eu , ou F ut ca l s y avec celle de Saint - Gothard :
c’eff par deffus cette montagne qu’eft le fentier
pour palier du canton d’Uri, & du pays des Grfi
Ions dans le Valais. Cette montagne efi une des
plus hautes des Alpes. Bufching lui donne 13000
pieds d’élévation perpendiculaire. La pente du
côté du Valais en efi afîfeufe. On y rencontre
un grand glacier fous lequel le Rhône s’efi ouvert
un pafiage. (R.)
FOWEY, bourg à marché d’Angleterre, fitué
à l’embouchure d’une petite rivière qui porte fon
nom , dans le comté de Cornouailles , entre Fal-
mouth § ç Piimouth. Ce bourg qui envoie deux dér
putés au parlement, efi à 70 li. f . o. de Londres.
L o n g . 12 d. 30' ; la t . 50 d. 12'. (Æ.) .
FRAGA, ville fortifiée d’Efpagne , au royaume
d’Aragon , remarquable par la bataille qui s y
donna contre les Maures l’an 1134, & dans laquelle
Alphonfe Ier fut battu, & huit jours après
mourut de chagrin dans un monafière, où il étoit
allé enfévelir fon dépit. Fraga , arr©fée par la rivière
de Cinca , efi à 4 li. f. de Lérida, 20 f. e. de
Sarragoffe, 12 f. e. de Balbafiro. L on g . 17, 58 ; lu t.
4 1 , 2.3. (R. )
FRAMLINGHAM , ville d’Angleterre, dans
la province de Suffolk , vers la fource de la petite
rivière d'Orç, qui donne pîufieurs agrémens
F R A
à fa fituation. Elle efi d’environ fix cents mai-
fons, 8c renferme entr’autres un ancien château
converti en maifon de travail ; deux maifons de
charité & une école publique. Son églifc efi im
vafte édifice, furmonté d’un clocher fort élevé,
8c tout bâti en pierre noire. Les murs d’enceinte
de fon château ont quarante-quatre pieds de hauteur
, huit d’épaiffeur, 8c étoient jadis munis de
treize tourelles : 1 on en date la confiruélion dès les
tems de l’heptarchie. Marie, qui régna dans le fei-
zième fiècle , après Edouard VI, prit fon refuge
dans cette ville, pendant que l’on couronnoit inutilement
à Londres, Jeanne Gray, fa concurrente.
L on g . 19,5 ; la t. 52, 25, (/?.)
FRANCE , royaume de l’Europe, borné au
nord par la manche & les Pays-Bas, à l’eft pat
1 Allemagne, la Suifle, la Savoie 6c le Piémont;
au fud par la mer Méditerrannée 8c par les Pyré-
nées , qui la féparent de l’Efpagne ; à l’oueft par
I Oççan.
France » qui portoit autrefois le nom de
Gaule , efi comprife entre le 13e degré 35' de
longitude, & le 25e degré 23', 8c entre le 42e
degré 20* de latitude lèptentrionale, 8c le 51e
10 , Elle a deux cent vingt lieues de long du nord
au fud , depuis Dunkerque jufqu’aux frontières de
la Catalogne en Efpagne, & plus de deux cents
de large, de Strasbourg à l’extrémité de la Breta*
gne : les lieues de 25 au degré.
Dans cette étendue l’on jouit d’un air pur & fain ?
foys un ciel prefque pkr-tout tempéré. L’Océan &
la Méditerranée baignent une partie de fes côtes ;
défendue ailleurs par les Pyrénées, les Alpes , &
le Rhin. Le royaume n’eft ouvert que du côté
des Pays-Bas ; & tandis que les mers peuvent
faire fleurir fon commerce au-dehors, de belles
•rivières favorifent la circulation intérieure, aidée
d’ailleurs par différens canaux de communication.
La nature y offre une fingulière facilité à faire
communiquer les extrémités oppofées du royaume
, tant entr’elles qu’avec les états voifins, par
des canaux de très-peu d’étendue, & de moindre
dépenfe encore , eu égard aux avantages immen-
fes qui en réfulteroient pour le royaume ; mais il
faut commencer par abolir les péages de terre &
fur les rivières, qui pèfent étrangement fur le
commerce intérieur & extérieur. '
La France efi fertile en vins, en grains , en légumes
& en fruits. Elle a des huiles de différentes efi
pèces, des bois, des- chanvres , des mines de fer,
de plomb & de cuivre ; des carrières de pierres à
bâtir, des carrières d’ardoifes, d’autres de marbre,
II s’y fait beaucoup d’eau-de-vie. La pêche , fur les
côtés & dans les rivières, efi très-abondante,’: la
laine & la foie y font un objet confidérable de com*?
merce. Il y a beaucoup de volaille & de gibier. La
quantité de fel qui s’y prépare, 8c qui forpaffe fa
confommation, fe tire , tant des marais falans que
des fontaines falées qui fe trouvent en plufieurs de
fes provinces. Elle a çf ailleurs quantité uç fabriques
plus ou moins floriffantes. Il y a en France dix*
huit archevêchés cent quatorze évêchés, quatorze
mille fept cent foixante-dix couvens, douze male
quatre cents prieurés , mille trois cent cinquante-
fix abbayes cle religieux , deux cent quarante com-
manderies de l’ordre de Malte, & deux cent foi-
xante mille ecciéfiafiiques féculjers ou réguliers.
Le comtat d’Avignon n’eft point compris dans ces
différentes énumérations. On y compte treize parle
mens , trente-deux gouvernemens généraux, &
vingt-cinq univerfités , qui ne font pas toutes célèbres.
L’hiftoire de ce royaume, dit un homme de génie
, nous fait voir la puiffance des rois de France
fe former, mourir deux fois renaître de même ;
languir enfuitc pendant plufieurs fiècles : mais prenant
infenfiblement des forces, s’accroître de toutes
parts, 8c monter au plus haut point ; femblable à
ces fleuves qui , dans leur cours , perdent leurs
eaux, ou fe cachent fous terre, puis reparoiffent
de nouveau, & groflis par les rivières qui s’y jè-
tent, entraînent avec rapidité tout ce qui s’oppofe
à leur paffage.
Les peuples furent abfolument efclaves en France,
jufque vers le tems de Philippe-Augufle. Les
feigneurs furent tyrans jufqu’à Louis X L , tyran
lui-même, qui ne travailla que pour la puiffance
royale. François Ier fit naître le commerce, la navigation,
les lertres, & les arts, qui tous périrent
avec lui, - Henri le Grand , le père & le vainqueur
de fes fujets , fut affafliné au milieu d’eux, quand
il alloit faire leur bonheur. Le cardinal'de Richelieu
s’occupa du foin d’abaiffer la maifon d’Autriche
, le calvinifme, 8c les grands. Le cardinal Ma-
zarin ne fongea qu’à fe maintenir dans fon pofte
avec adreffe & avec art.
Aufîi pen dant neuf cents ans, les François font
reliés fans induffrie, dans le défordre & dans l’ignorance
: voilà pourquoi ils n’eurent part, ni aux
grandes decouvertes, ni aux belles inventions des
autres peuples. L’imprimerie, la poudre, les glaces,
les télefeopes , le compas de proportion, la circulation
du.fang, la machine pneumatique, le vrai
fyfteme de 1 univers, ne leur appartiennent point ;
ils faifoient des tournois, pendant que les Portugais
& les Efpagnols découvraient 6c conquéraient
de nouveaux mondes à l’orient & à l’occident du
monde connu. Enfin les chofes changèrent de
face vers le milieu du dernier fiècle;les arts, les
fciences ,Je commerce, la navigation, & la marine,
parurent fous Colbert, avec un éclat dont
lEuiope fut etonnee : tant la nation françoife ,
flexible & aélive , efi propre à fe porter à tout.
Mais les richeffes de la France, qui montent peut-
être en matières d’or ou d’argent, à un milliard
du titre de ce jour (le marc d’or à 682 liv., &
celui d’argent à 50 liv.), fe trouvent malheureu-
foment réparties , comme l’étoient les richeffes de
Rome, lors cle la chute de la république. La capitale
forme , pour ainfi dire , l’état même ; tout
Qéographie. Tome I . P a r tie I L
afflue néceflairement à ce gouffre ,â ce centre de
puiffance ; les provinces fe dépeuplent exceff ve-
ment, 8c le laboureur accablé de fa pauvreté,
craint de mettre au jour des malheureux, Il efi
vrai que Louis XIV s’apperceyant , il y a pkis
d’un fiècle ( en 1666 ) , de ce mal invétéré, crut
encourager la propagation de l’efpèce , en promettant
de récompenfer ceux qui auroient dix
enfans : il eût mieux valu r em o n t e r a u x caufes
du mal, 6c y porter les véritables remèdes. Or
ces caufes 8c ces remèdes fo n t peu difficiles à
trouver, V o y e 1 les articles Im p ô t , T o l é r a n c e ,
6cc. La feule religion catholique efi profeffée dans ce
royaume, depuis que Louis XIV a révoqué, en
1085 , l’édit de Nantes, par lequel Henri IV avofi
permis l’exercice de la religion Réformée. C efi le
plus ancien des royaumes de l’Europe- Sa fondation
remonte au commencement du ve fiècle,
les Francs, & quelques autres peuples de Germanie
, étant venus, a cette époque, s’établir dans
les Gaules, qui faifoient partie de l’empire d’occident.
On compte depuis Pharamond , dont le
règne a commencé vers l’an 4 2 0 , jufqu’à Louis
XVI, foixante-fept rois fous trois races: vingt-
un dans la première, treize dans la f é c o n d é , &
trente-trois dans la troifième. La première s’appelle
des Mérovingiens ; la fécondé, des Carîovingiens ;
la troifième, des Capétiens. La couronne de France
efi héréditaire ; les feuls enfans mâles 8c légitimes
y font habiles à fuccéder au trône, félon un ufage
aufli ancien que la monarchie. Le roi de France
porte les titres de roi très-chrétien & de û b aîné
de l’églife. Ce dernier titre efi fondé fur ce que,
lorfque Clovis eut embraffé la religion chrétienne,
il fe trouvoit être le feifi prince Catholique. Dans
les fiècles précédens , le royaume avoir les affem-
blées nationales qu’on nommcitles états-généraux y
toutes les provinces y envoyoient leurs députés,
& on y décidoit les affaires importantes de l’état.
Les derniers états-généraux fe tinrent à Paris en
1614, fous Louis XIII.
Les Gaulois , fes anciens habitans, forent renommés
par leur force & leur bravoure ; il ne fallut
pas moins de dix ans à Céfàr pour faire la conquête
de leur pays & les foumettre à J’empire
Romain. Les Vandales , les Suèves , les Alaîns,
& autres peuples barbares, ayant commencé à
ébranler l’empire Romain , les Goths ofèrent îe
fapper dans les fondemens en fe portant dans l’Italie
même.Tandis qu’ils pilloient Rome, S c qu’en
4 0 2 ils s’établiffoient en Efpagne , de l’aveu du
foible Honorius , empereur de nom , les Francs ,
ou François , avec les Saliens & autres peuples
Germaniques, voifins du Rhin, aiguifoient leurs
armes; ils paffèrent le Rhin vers Fan 4 2 0 , fous
Pharamond leur chef,.& le premier roi de cette
monarchie. Les Pays-Bas & la Picardie furent leurs
premières conquêtes fur les Romains.
.Clovis^ leur cinquième roi, enabraffa le chrifi*
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