
5 2.0 U VJ JL.
fiège du parlement de cette province & de Puni-
verfité. Les fortifications en ont été démolies. Le
roi y entretient cependant un commandant 8c un
major de place. Dole a un college, cinq couvens
de religieux, fix de religieufes , 8c un hôtel-dieu.
L’univerfitê, que Louis XIV a transférée a Befan-
çon, étoit de la fondation de Philippe - le - Bon ,
duc de Bourgogne. Les Bénèdi&ins réformés de
Cluni y ont une maifon, qu'ils appellent le collège
d e Saint-Jérôme. Les François prirent cette ville en
1479. Le prince de Condé l’afliégea -inutilement
en 1636. Louis XIV la prit en 166$ 8c en 1674.
Elle eft dans un terroir agréable 8c fertile, à 10
lieues f. o. de Befançon, 9 f. e. de Dijon, 28
n. e. de Genève, & 77 f. e. dej Paris. Au nord-
cft de cette ville, près du Doubs, eft une grotte
fort curieufe par fes congélations. L o n g .z y d . 1 0 ',
6 " ; Ut. 4 7 d. 5', 42". { R ) ' , ,
DOLLART , ou D oixert ( le ) , golfe de
la mer d’Allemagne , qui fépare la principauté
Pruffienne d’Oftfrife, d’avec la province Hollan-
doife de Gronineue, & reçoit les eaux de l’Embs,
avant leur entree dans l’Océan. C’eft le monument
de l’un des ravages qu’a fait la mer, au nord-
oneft de l’Allemagne. Les flots en fureur le formèrent
aux années 1277 & 1287, après avoir englouti
au-delà de cinquante villes & villages , dont
il tient aujourd’hui la place. L’on remarque, depuis
un certain teins, que du côté de l’Oftfrife il
fe rétrécit ; & que fournis en quelque forte à la
vigilance de l’adminiflration Pruflxenne ,,il lui cède
chaque année quelque portion de fon terrein :
l’on fait au moins que dès l’an 1752, il en a été
defleché de ce ,côté-là, une étendue qui mife en
culture, rapporte au-delà de quinze mille écus par
an. (R.) _ j|i
DOLLING, château de la haute-Baviere, dans
la régence de Munich, à 6 lieues dlngolftadt. Les
chevaliers de ce nom dont la maifon eft éteinte y
faifoient leur réfldence. (R . )
DOLTABAT, ville de la province de Balagate,
dans les états du Mogol. Elle eft défendue par une
fortercfle qui eft une des meilleures de l’empire.
X.ong. 94, 3 o ; lût. 18, 40- (/'’•)
DOLUS, bourg de France, dans l’ile d’Oleron,
fur les côtes du pays d’Aunis. (R.)
DOMAZLIZE, ville de Bohême , au cercle de
Pilfen, fur le torrent de • Cadburz. Il s’y fit une
cruelle boucherie des croifés, que le pape jtvoit
envoyés contre les Huflites en 1466. Les Suédois
la prirent en 1541.(1?.)
D0MBES , principauté fituée en France, au
bord de la Saône , dans la Brelfe, aux confins du
Mâconnois, du Beaujplois & du Lyonnois. Trévoux
en eft la capitale. Elle a environ fept lieues
fie : longueur fur autant de largeur, Ce pays fait
aéluellement partie du gouvernement de Bourgogne.
Le loi y eft fertile en bleds, en vins ', en
fruits , en pâturages. Les étangs y abondent en
poUTon, $c les Jadis en gibier. Sur la fin du x°. ou
L/ V-/ 1TL
au commencement du X Ie fiècle, îl devînt un©
fouveraineté indépendante , pofledée fucceffive-
ment par les mailons de Bauge, Beaujeu, Thoire
& Viîlars. Elle paffa enfuite au duc Louis II de
Bourbon, comte de Foreft 8c de Clermont. Sa
poftérité en jouit jufqu’à Fan 1522, que Louile
de Savoie fe la fit adjuger, comme ayant fuccédé
aux droits de Marguerite de Bourbon fa mère,
époufe de Philippe duc de Savoie. En 1547, après
la mort du connétable, François Ier conmqua la
principauté de Dombes, 8c la réunit à la couronne ;
mais en 1560.8c- 1561, le roi la remit à Louis
de Bourbon, duc de Montpenfier, 8c à fa mère
Louife de Bourbon , fceur du connétable,^d’où elle
paffa à Henri de Montpenfier, puis à Marie fa fille
unique, mariée à Gafton, ( J. B. ) duc d’Orléans ,
frère du roi Louis XIII. Leur fille , mademoiselle
de Montpenfier, la légua en 1681 à Louis-Augufte,
légitimé de France, duc du Maine , mort en 1736 ,
dont le fils aîné, Louis-Augufte de Bourbon, prince
de Dombes , décéda en 1755 > fans avoir été marié.
Louis-Charles de Bourbon, comte d’Eu, fon
cadet, en ayant hérité , l’échangea avec le roi en
1762 contre différentes terres. Cette principauté eft
donc maintenant réunie à la couronne. (R.)
DOMESNESS, cap du duché de Courlande ,
au diftrid de Pilten , 8c dans le golfe de Livonie.
Il eft moins remarquable en lui • même,. que par
un banc de fable, qui commençant à fa pointe,
8c s’étendant à huit lieues en avant dans la mer,
ne montre à découvert que fa première moitié
attenante au cap, 8c cache fous les eaux fon autre
moitié, qui a quatre lieues de longueur, 8c
qui, à fon orient, eft flanquée d’un abîme, dont
on n’a pas encore pu fonder la profondeur. La
ville de Riga j intéreffée par fon commerce à
préferver les navigateurs du péril que leur préfente
cet écueil, contribue chaque année, de la
fomme de deux mille cinq cents rixdallers , à
l’entretien de deux fanaux, qui dm premier août au
premier janvier, brûlent toutes les nuits fur le cap,
8c confirment pendant ces cinq mois , huit à neuf
cents toifes de bois. Ces fanaux de hauteur iné-.,
gale, 8c placés vis-à-vis l’un de l’autre, font difpo-
fés de façon à diriger fûrçment les pilotes dans leur
manoeuvre: voient-ils le plus haut fanal feul, ils
font encore au-delà de la pointe du banc caché,
8c n’ont rien à craindre ; mais voient-ils les deux
à la fois, alors ils font fur le banc même, 8c lq
péril eft à la porte. ( R . )
DOMFRONT, ville de France, en Normandie
, en latin Domfrontium , Cafirum Domni-Frontis.
Elle eft fituée dans la baffe-Nomandie, en Paflais,
dans le Bocage, au pays de Houlme. Placée à l’ex-.
trémité des dioçèfes d’Avranches 8c de Bayeux,
elle eft de celui du Mans, fur la rivière de Va-
renne. La maifon d’Orléans en a la feigneurie,1
Elle, a un château, un prieuré, plufieurs églifes 8c
couvens, un hôtel - dieu, 8c titre de comté. Ellq
eft fur une montagne fort rude, à 14 liçues nt Çj
d o M
'd’Alençon, 8c 56 o. de Paris. Long. 16, 58 ; lut.
48,34. V . ■-
Domfront fut uni dans le X I I Ie fiècle au comté
d’Alençon. 11 fut afliégé 8c pris par le maréchal
de Matignon en 1574. Henri IV s’en rendit maître
fur les ligueurs en 1590.
. ‘ Cette ville difpute au Mans la naiflance du célèbre
doéteur Courtecuifle, que le roi fit fon aumônier
, 8c nomma évêque de Paris en 1420 ; mais
n’ayant pas voulu fe foumettre au roi d’Angleterre
, maître de Paris, il fe retira à Genève,
dont il fut êvêque en 1422. Le P. Taflin, diftin-
gué parmi les Bérrédiélins pour fa fcience 8c fa
piété, eft natif de la paroifle de Lonlay, à deux
lieues de Domfront. Nous lui devons le nouveau
T ra ité de D ip lom a t iq u e , en 6 v ol. in 40. ;
Les Eudiftes ont le-.collège 8c le féminaire établis
à la Brière, hors la ville. (R . )
DOMINGUE ( Saint ) ,"grande île de l’Amérique
, la plus riche des Antilles. Sa longueur eft de
cent foixante-quinze lieues, fa largeur moyenne
eft de trente-cinq, 8c fa circonférence d’environ
trois cent foixante , non compris les anfes. Chrif-
tophe Colomb la découvrit en 1493 , le 6 décembre.
Elle eft prefque toute entourée de rochers
efcarpés 8c d’écueils fort dangereux. Au nord 8c
au fud-eft, la chaleur feroit infupportable pendant
fix mois de l’année, fans un vent d’orient,
8c des pluies fréquentes qui y caufent. une humidité
incommode 8c mal-faine, qui co: rompt en
peu de tems les viandes, le pain 8c les fruits.
Les variétés de la température de l’air y font
furprenantes, 8c les Européens y vieilliflent bien
vîte. Elle eft arrofée d’un grand nombre de rivières
, dont les principales font la Lozama, la
Neyva , le Macouflis ', l’Ufaque , ou rivière de
Monte - Chrifto, l’Yuna 8c l’Artibonite ; celle - ci
eft la plus volumineufe de toutes, 8c celle dont
le cours eft le plus long. Cette île- a des mines
d’or qui font négligées. Elle eft fertile en maïs,
en fruits , en fucre , en cochenille, en coton.
On y a découvert des mines d’argent, de fer , de
cuivre , de tôle, de criftal de roche, d’antimoine ,
de foufre , de charbon de terre, 8c des carrières
de marbre 8c de pierre. Tous les animaux 8c toutes
les plantes qu’on y a tranfportés- d’Europe y ont
bien réuflï, 8c ont fort multiplié. Les Efpagnols
pofsèdent la partie orientale de cette île, 8c les j
François celle qui eft à l’occident.
Lorfque Chriftophe Colomb la découvrit, il la
nomma Hifpaniola, c’eft-à-dire, petite Efpagne.
Les habitans l’appelloient J J a y ti. En 1630 , les
François y firent quelques^ établiflemens fur la
côte feptentrionalc. En 1698, ils en formèrent
d’autres à la partie du fud, 8c s’étendirent qnfuite
à l’oueft, où ils occupent vingt lieues de cotes,
quatre , ou fix lieues dans les terres.
Saint-Domingue, capitale de la partie qui appartient
aux Efpagnols , eft grande , bien fortifiée ,
■Je c’çft le fiège d’un areheyêché 8c la rèfidence
D O M 527
du gouverneur Efpagnol pour toutes celles des
îles Antilles qui font de la domination de l’Efpa-
gne. Sa cathédrale eft des plus belles. Cette ville eft
fur la rivière de Lozama. Elle eft en a fiez mauvais
état, 8c fon port eft comblé. Long. 308,20 ; Lati
18, 20.
Lors de la découverte de l’île, on la trouva partagée
entre cinq nations nombreufes, qui vivoient
en paix. Ces peuples fe peignoient le corps : les
hommes étoient entièrement nuds. Les Efpagnols
s’y annoncèrent par des maflacres 8c des cruautés
inouïes. Ils y firent périrau moins trois cent mille
Indiens. Dans la partie Efpagnole , la1 culture eftx
très-languilTante. Ce qu’on peut y avoir planté de
cannes à fucre, de caners, de pieds de tabac , ne
fuffit pas à fa confommation. Elle fournit des
cuirs au commerce national, 8c c’eft le principal
article de fon exportation. De la partie qui eft
foumife aux François, on tire beaucoup de fucre &
d’indigo , du coton , du café , du cacao. Le Cap ,
ou Cap-François., en eft la ville principale. ( R . )
DOMINIQUE ( la ) , l’une des Antilles , fituée
au nord de la Martinique , dont elle n’eft éloignée
que de fept lieues : fa longueur peut être de treize
lieues , fur cinq de large. Elle n’a point de p o r t ,
mais il fe trouve dans fon circuit plufieurs anfes
8c rades aflez commodes. Son terrein, quoique
excellent, eft difficile à mettre totalement en valeur,
étant occupé par de hautes montagnes, qui
cependant laiflent entr’elles de profondes vallées
où coulent de petites rivières de bonne eau , bordées
de grands bois, dans lefquels fe trouvent en
grand nombre des arbres d’une grandeur énorme
8c propres à différens ufages.
Dans la partie méridionale de l’île, eft une foi-
phatare ou foufrière , de laquelle on peut tirer
abondamment de très-beau foufre minéral, naturellement
fublimé dans la mine, 8c qu’on pourroit
employer fans préparation.
La Dominique fut ainfi nommée par les Efpagnols,
parce qu’ils la découvrirent un dimanche.
Elle abonde en patates , en manioc , 8c en coton.
Elle a des fucreries, des plantations de café, de
cacao, d’indigo , mais de peu de produit. Quoique
cette île foit une de celles qui font afteéîées aux
Caraïbes , elle étoit cependant fous la domination
de l’Angleterre, qui vient d’y être remplacée pat*
celle des François, (üh)
DOMITZ. V o y e { Doemitz.
DOMME, petite ville du haut Périgord, en
France. Elle eft fituée fur une montagne, proche
de la Dordogne , dans l’éle&ion de Sarlat, avec
un juftice royale 8c un gouverneur particulier.
Long. 18 , 54 ; la t. 45,58. (iü.)
DOMMERIE d’A u b r a c , abbaye de France,
au diocèfe de Rhodez, ordre de S. Auguftin. Elle
vaut 24000 liv. (R é )
DOMMITSCH , petite ville d’AUemagn e , au
cercle de haute-Saxe, dans le bailliage de Torgau ;
l’ordreTeutoniquey aune conunanderie. (R . )