
Hanovriens & les François, le 8 Septembre 1757.
C LO U D (S a in t) , Novigcntum, SanSus C\odoal-
dus, bourg de France, ou plutôt petite v ille , à 2
lieues o. de Paris, fur le bord de la Seine. 11 y a un
fort beau château acquis par Louis X IY , de Jean-
François de G on d y , premier archevêque de Paris ,
pour Philippe, duc d’Orléans, fon frère unique.
Les jardins font ornés d’une fuperbe cafcade artificielle
, & d’un jet d’eau qui s’élève à plus de
cent pieds En 1583 , lé roi Henri III y tomba
fous le couteau du religieux Jacques Clement,
Dominicain. La feigneurie de Saint-Cloud appartient
aux archevêques de Paris. En 16 74, elle fut
érigée en duché-pairie, annexée à l ’archevêché de
Paris. Long. 1 9 ,5 2 ,4 0 ; lat. 48, 50, 37. (R.)
C LO Y N E , petite ville épifcopale d’Irlande, au
comté de Corck, dans la province de Leinfter.
* C LU G N Y . Voye^ C lu n i .
C LU N D ER T , petite ville forte des Provinces-
Unies des Pays-bas, dans la Hollande méridionale ,
fur les frontières du Brabant Hollandois.
C LU N I , Clunïacum , ville de France en Bourgogne
, dans le Mâconnois , remarquable par
fa célèbre abbaye de Bénédi&ins. Elle eft fur la
Grofne , à 4 lieues n. o. de Mâcon , 1 3 f. e. d’Au-
tu n , 15 f. o. de Lyon. Long. 2 2 ,8 ; lat. 4 6 , 24.
L’abbaye de Clugni , eu Cluni , chef de la
congrégation de fon nom, eft immédiatement fou-
mife au faint-Siège. Elle fut fondée l’an 9 10 , par
Guillaume, duc d’Aquitaine, & comte d’Auvergne.
L ’abbé de Cluni eft lupérieur général de tout l’ordre
; il jouit de 50,000 livres de revenu. L ’églife
eft la plus grande du royaume. Elle a préside fix
cents pieds de longueur. Il y a plufieurs paroifles
à Cluni, un couvent de Récollets, & une fubdé-
légation de l’intendance. (.R.)
CLUSE ( l a ) , petite ville d’Italie, dans la Savoie,
capitale du Faucigny,fur l’Arve. Elle eft à 9'fiçues
f. e. de Genève. Long. 24, 12 ; lat. 46.
CLUSEAU ( le trou de ) , grande caverne du Périgord
, dans la terre de Miremont.
C LU SO N I, petite ville d’Italie , dans le Ber-
«amafque, fur les frontières des Grifons.
C L U Y D , ou C L Y D , grande rivière de l’E-
cofie méridionale , qui prend fa fource dans le
comté d’Annandale, & le jète dans le golfe de
Cluyd.
• C LU YD E SD A LE , pays de l’Ecofle méridionale,
entre ceux de Lenox & de Lothian,qui fe
divife en haut & bas.. Ce pays eft le long de la
Clyde.
C L Y N , petite ville de l’EcofTe feptentrionale ,
dans le comté de Southetland, près de l’embouchure
du Bota.
C N E Z OW , ville de Pologne, dans le Palatinat
de Cheîm.
C N ID E , ville ancienne de la Carie, dans la Do-
ride. Ce n’eft plus qu’un miférable bourg.
C O , ville de la Chine, huitième métropole de la
jproyince deQuang-Si,au département deTai-Ping.
C o , C o A , C o o s , ou C o s , île de I'Archlpei ^
vers la côte de la Carie. Elle eft ccélèbre par la
naiffance d’Hippocrate, d’Apelle de Pamphile,
qui la première dévida la foie. Les Turcs l’appellent
aujourd’hui Stanco , ou Stankon. On la con-
noît aufli fous le nom de Lango. Elle eft prefque
vis-à-vis d’Halicarnaffe, près de Cnide & de l’île
Palmofa.
C O A , rivière du royaume de Portugal, dans la
province de Tra-los-Montes.
C O A N G O , rivière de l’Afrique méridionale,
qui a fa fource proche des frontières de Monoe-
mugi.
C O A N Z A , grande rivière d’Afrique en Ethiopie
, qui fe jète dans la mer près de l’île Loanda.
COAR I , rivière de l’Amérique méridionale.
C ’eft une des principales rivières qui fe jètent
dans le fleuve des Amazones.
CO B IL AN A , ville de Portugal, dans la province
de B e y ra, fur la rivière de Zezare.
COBINORA , petite ville d’Hongrie , fur la
Save , à peu de diftance de Sabacz.
C O B L E N T Z , grande ville d’A llemagne, dans
l’êleélorat de Trêves, an confluent du Rhin & de
la Mozelle. Elle eft ceinte de murailles à l’antique,
mais les nouveaux ouvrages qu’on y a ajoutés, en
ont fait une ville importante. Elle eft d’ailleurs
bien bâtie, & on y compte, outre la paroifle principale
, deux collégiales, un féminaire archi-épifco-
pal, un collège, un gymnafe, fept couvens des
deux fexes, & un autre de Bénédiâines placé hors
des murs. Cette ville eft gouvernée par fon magif-
trat municipal. Elle fut alïiégée en 1632 , par les
Suédois , & canonée par les François qui l’obligèrent
de fe rendre. En 1688, ils la bombardèrent,
& la ruinèrent en partie fans la réduire. Le bailliage
de Coblence, ou Coblentz, appartient à
l’ordre Teutonique. C ’eft la réfidence ordinaire de
l’éleâeur de Trêves. Long. 2 5 ,8 3 lat. 50 ,2 4 . (AL
D . M.)
C O B O U R G , ville d’Allemagne, en Fraconie,
capitale d’une principauté de même nom, fur l’Itfch.
Les collèges princiers de la province font établis
dans cette ville. Il y a à Cobourg quatre églifes,
un collège illuftre, une école dépendante de la
v ille; deux fabriques, l’une en or , & l’autre en argent;
une manufaéiure de porcelaine ; & on trouve
dans le château une autre forte de manufacture de
laquelle fortent des ouvrages précieux, faits de bois
pétrifié que le pays produit, en abondance. Il y a
une fortereffe fur une hauteur, où font des appartenons
pour le prince, une églife, &c. Long,
2 8 ,3 5 ; lat. 50 , 20. (AL D. A/.)
C o b o u r g , principauté d’Allemagne , dans la
haute-Saxe, bornée au fud-eft par la Tofêt de Thu-
ringe , confine vers le nord au comté de Schwarz-
bourg , à l’évêché de Bamberg vers le levant, à
celui de Wirtzbourg vers le midi , & au comté
princier de Henneberg vers le couchant.
Le territoire eft fertile, & fes excellens pâturages
nourrirent de nombreux troupeaux. On y recuille
quantité de lin , de v in , des grains, & c . Lè pays
produit des mines de fe r , de cuiv re, de charbon-
de-terre, de plâtre, d’alun & de marbre. Ses rivières
font l’Itfch, la Grimpe, la Roete , la Lauter,
la Rodach, la Steinach, la W e r ra , &c. Cette principauté
contient dix villes & fix bourgs. La no-
blefle y relève de la chancellerie feule : tant le
pays que la nobleffe , a un directeur & un fyndic.
Prefque tous les habitans y profeflent la religion
Luthérienne ; le refte eft Calvinifte. Le commerce
confifte en bled, en laine, en moutons & en bêtes
à cornes engraiflees , en ardoifes, pierres à repaf-
fer & en pierres à fu fil, en ouvrages de bois de
toures efpeces , en poix, en potafîes, &c.
Cette principauté peut avoir feize lieues de long
fur huit de large, & appartient à la maifon de
Saxe-Saalfeld. Les états de ce prince ont été affranchis
du droit d’aubainç en France en 1778.
(AL D. AL)
C O C A , petite ville d’Efpagne , dans la Caftille
vieille , fur la petite rivière d Elerana.
COCHEIM , petite ville d’Allemagne, dans Pèle
â o rat de Trêves, fur la Mofelle. Autrefois cette
ville étoit impériale, mais elle eft fujete à l’électeur,
depuis 1298, items auquel cette v ille, hypothéquée
à i’eleCteur de Trêves par l’empereur
Adolphe, lui fut définitivement donnée en propriété
par l’empereur Albert. Elle eft à 10 lieues
f. o. de Coblentz, 14 n. e. de Trêves. Long. 24,
45; lat. 50 ,12 . (R ) ; . %
CO CH ER E L , villagè de Normandie, au diocefe
& à 3 lieues d’Evreux, fur la rivière d’E ure, renommé
par la bataille que du Guefclin y gagna le
6 mai 1364, contre le roi de Navarre.
C O CH E R G AW , contrée d’Allemagne, entre
la Franconie & la Souabe, ainfi nommée , parce
qu’elle eft arrofée par le Cocher, ou Kocher, qui
le jète dans le Necker près de Wempfen.
C O C H IL A , rivière d’Italie, au royaume de
Naples, qui prend fa fource dans l’Apennin, & fe
jète dans le golfe de Tarente.
CO CH IN , ville confidérable d’Afie , capitale
d’un royaume de même nom, fur la côte de Malabar.
Les habitans font idolâtres. Les femmes y
peuvent prendre autant de maris qu’il leur plaît.
Long. 95 , 15 ; la t . 10.
\ Cochin étoit un lieu important lorfque les
Portugais arrivèrent dans l’Inde. Ils s’emparèrent
de cette place, dont ils furent chaffés depuis par
les Hollandois. Dans le fauxbourg il y a une colonie
de Juifs induftrieux & blancs , qui ont la folle
prétention de s’y être établis au tems de la captivité
de Babylone. La ville , entourrée de campagnes
très - fertiles eft bâtie fur une rivière qui
reçoit des vaifteaux de cinq cents tonneaux, &
qui forme dans le pays plufieurs branches navigables.
Si le commerce n’y eft pas aufli aClif qu’il
le pourroit être , il faut en accufer le génie op-
prefleur du gouvernement, On recueille dans ce
royaume du poivre en abondance. Un évêque Portugais
porte encore le titre d’évêque de Cochin.
Cette ville eft à 36 lieues de Calicut, au fud. (M.
d . m .) ; 1 ■* ’ - v ;
COCHINCHINE ( la ) , Cochh ijîna , royaume
maritime d’Afie , borné à l’eft par la mer , ou nord
par le Tonquin, à l’oueft par le K émo i, au fud par
le royaume de Chiampa. Il a environ cent dix lieues
de long , fur vingt-cinq de large : ce beau pays
faifoit partie du royaume de Tonquin ; mais un
prince du Tonquin , fuyant devant Ton fouverain ,
qui le pourfuivoit comme un rebellé , avoit franchi
avec fes_ fôldats 8c fes partifans le fleuve qui fert
de barrière entre le Tonquin & la Cochinchine.
Les fugitifs, a|uerris & policés , chaflèrent bientôt
des habitans épars qui erroient, fans forme de
gouvernement c iv il, & fans autres loix que celles
de l’intérêt mutuel & fenfible qu’ils avoient à ne
point fe nuire réciproquement. Ils. y fondèrentuiT
empire fur la culture & la propriété \ un peu avant
le milieu du dix-feptième fièçle. Le riz étoit la nourriture
la plus facile & la plus abondante, il eut les
premiers foins des nouveaux Colons. La mer & les
rivières attirèrent dès habitans fur leurs bords , par
une profufio^ d’excellent poiflon. On éleva des
animaux domeftiques^lés uns pour Ten nourrir,
les autres pour s’en aiderait travail. On cultiva les
arbres les plus nécefîaires, tels que le co'tonier,
P?“ r . **•vêtir- Le? montagnes & les forêts qu’il
netoit pas pofîible de défricher , donnèrent du gibier
, des métaux, des gommes, des parfums , &
des bois admirables. Ces productions fervirent de
matériaux, de moyens , 8c d’objets de commerce.
On conftruifit les cent galères qui défendent conf-
tamment les côtes du royaume.,
gj P-es moeurs de ce peuple font douces ; leur caractère
eft humain, & les femmes font aufiï, remarquables
par leur beauté, que par leur affiduité au
travail , & leur intelligence ; d’ailleurs fous un climat
ou la nature riche & féconde a laifTé peu de
cbofe à defirer 8c à faire. On n’y connoît ni voleurs
ni mendians. .Tout le monde à droit d’y vivre dans
fon champ ou chez autrui. Un voyageur entre dans
une maifon de la peuplade où il fe trouve , s’affied
à table , mange , b oit, fè retire fans invitation ,
fans remerciement, fans queftions. C ’eft un homme ;
dès-lors, il eft ami, parent de la maifon. Fût-il d'un
pays étranger , on le regarderoit avec plus de curio-
fité ; mais il feroit reçu avec la même bonté.
Ce font les flûtes & les reftes du gouvernement
des fix premiers rois de la Cochinchine, & du contrat
focial qui fe fit entre la nation & fon conducteur
, avant de paffer le fleuve qui fépare ce
royaume de Tonquin. Ces hommes , las d oppref-
fion , voulurent fe prémunir contre les abus de
l’autorité. Leur chef, qui leur avoit donné l’exemple
& le courage de fe révolter, leur promit un
bonheur dont il vouloit jouir lui-même; celui d’un
gouvernement jufte, modéré, paternel. Il cultiva
avec eux la terre ou ils s etoient fauves enfeinble.