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près de cette porte eft un hôpital pour les folcfats ;
le marché de Schieclen, le marché des frères gris,
le marché d’Amack, où les payfàns de File d’A-
mack viennent expofer leurs marchandifes ; l’églife
du Saint-Efprit, le château de Chriftiansbourg, où
le roi fait fa réfidence , édifices auffi vafte que
magnifique. La falle de la bibliothèque a deux cents
pieds de long ; elle contient au-delà de 70,000 vo lumes.
On y admire la galerie où font des tableaux
précieux & des bronzes ; le cabinet des m édailles,
la chancellerie & Farfenal font auprès, ainfi que le
magafin des vivres ; l ’hôtel des poftes, & la bour-
f e , bâtiment gothique, dont la longueur eft de
quatre centfix pieds , & la largeur de foixante-fix &
demi ; le marché aux poifions , Féglife de la T rin
ité , qui eft paroiftiale , près de laquelle eft la bibliothèque
publique, où l’on trouve des manufcrits
précieux touchant l’hifioire du nord. La tour de
cette églife eft d’un très-bon goût. Sa hauteur eft de
cent quinze pieds trois pouces ; fa largeur de cinquante
quatre. On peut y monter & en defcendre
à cheval, & même en voiture. Cette tour efi def-
tinée pour l’afironomie. L’églife réformée, Féglife
Saint-Nicolas, l’églife de l’Amirauté, le commif-
fariat général, vafte édifice où font tous les matériaux
néceffairës à l’équipement d’une flotte , &
le Chriftiansholm , où eft Farfenal de la marine.
Dans la ville neuve on voit le château dè Ghar-
lottembourg, édifice régulier & commode, où les
académies de fculpture , de peinture , & d’archi-
te&ure tiennent leur féance, & où fe trouve un
cabinet d’hiftoire naturelle ; le nouveau marché
r o y a l, où l’on remarque la ftatue équeftrë de'Chrif-
tian V . Le corps-de-garde, la fonderie , & la comédie
Danoife font fur cette place ; l’hôpital de la
marine , Féglife de la garnifon ; une belle place, où
eft la ftatue de Frédéric V , & Féglife de ce nom,
bâtie fur le modèle de Saint-Pierre de Rome, avec
l ’hôpital Frédéric ; le jardin de botanique , l’académie
royale des cadets , le bureau de péage , le châ^-
teau royal de Rofenbourg, où font des tableaux
précieux & d’autre's raretés ; lès nouvelles bourriques
où demeurent les matelots , & la porte
d mL
e port Chriftian renferme Féglife du Sauveur ,
la plus belle de toute la ville , Féglife Allemande
de Frédéric.; la maiibn deftinéë à l’éducation des
jeunes garçons ; la grande màifon de fo rc e , la
grande rafinerie de fficre/, Fhôtel de la compagnie
des Indes orientales , 1a falpptrerié j & plufieUrs endroits
deftinés au radoub des vaifieaux de guerr
e , &c.
La religion Luthérienne eft la dominante à Copenhague,
ai nfi que dans le Danemarck. Les réformés
ont leur églife particulière ; quant aux catholiques
,dis- affinent à l’office chez les minifires
etrangers. Les juifs , au nombre de plus-de cent
trente-fept familles, ont leur fÿnagogue. Les membres
du magiftrat font le premier préfident, trois
feourguemeftres, quelques vice-Bourguemeftres, & ,
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des confeillers. Toutes les places font donnéès par
le roi. En 165B Frédéric III accorda à la bourgeoi-
fie les privilèges & les honneurs de la nobleffe.
Copenhague a le droit d’étape, & reçoit une,grande
quantité de vaifleaux dans les ports. Cette ville a
été vainement affiégée jufqu’à trois fois dans ces
derniers tems ; ce qui prouve l’importance de fes
fortifications, & l’avantage de fa fituation. Sa citadelle
eft de la plus grande force. En 1360 elle fut
prife & faccagée par les villes Anféatiques. Il s’y
eft tenu des conciles en 12 5 1 , 1425 , 1614 &
1619.
La flotte combinée des Anglois, des Hollandais
& des Suédois, la bombardèrent en 1700. Elle a été
ravagée par les flammes en 1650 & en 172.8, le 20
oélobre ; mais ce dernier incendie a contribué à l’em-
bellifîement & à la magnificence de cette ville. Le
port Chriftian , placé dans l’île d’Amack, eft incorporé
à la ville par deux p o n t sd o n t l’u n , qu’on
nomme le Long-pont, a foixante pas de longueur,
& un demi-mille de .largeur : ce pont en plufieurs
endroits, comme on peut le croire, n’eft qu’une
chauffée ; car , fans cela, ce feroit le pont le plus
vafte & le plus hardi du monde. Copenhague eft à
40 li. n. e. de Hambourg ,80 f. o. de Stockholm ,
180 de Londres , n o n. e. d’Amfterdam , 225 de
Paris. Long. 3 0 ,3 5 ; lut. 5 5 ,4 0 , 45. {Ma s s o n ?
D E M O R V I L L I E R S . }
CO P IA PO , grande rivière de l’Amérique méridionale
, avec une ville de même nom, au Chili.
Il s’y fait un très-grand commerce » & le pays eft
très-fertile. Long. 3.09 ; lut. mèr. 27.
COP IG O W K A , c’eft l’une des villes non titrées
du palatinat de Braclau , en Podolie , portion de la
petite Pologne.
C O P L A N D , petit*diftri& d’Angleterre , dans îa
province de Cumberland.
CO PO R IE , petite ville de Fempire Ruflien, à
l’embouchure de la rivière de Coporitza , dans F in-
grie. Elle eft bâtie fur une hauteur „ dans une
agréable contrée. Les Suédois la prirent en 16 12 ;
mais les Rufles la reprirent en 1703. Elle donne
fon nom au diftrid de Koporïe , ou Koporio. Long,
47,2.5 ; lut. 39., 36, (R.)
CÔPRANITZ , ville d’Efclavonie , à peu de
diftance de la Drave.
COPR ISA , rivière de la Turquiç, en Europe y
dans: la Remanie. Elle prend, fa fourçe fur les fron*-
tières de la Bulgarie , , & fe.jète dans la Mariza. {R.}
- COPTES ( peuples;). Dans la defeription de
l’E gypte, par M. de Maillet, rédigée par M. Fabbé *
Mafcrier-, in-1 2 ,2 vol. 1740 , Fauteur obferve que
l’on donne le nom de Coptes aux Egyptiens naturels
; c’eft-à-dire, à . ceux qui habitèrent anciennement
l'Egypte , .ou ceux qui en font iffiis. Les peuples
qui l'habitent aujourd'hui font les Maures les
Arabes , les Turcs , les Greçs „ le s Juifs , les A rméniens
, les Syriens., les Maronites & les Francs. :
il y refte très>peu de vrais Coptes ; Fon en,compte
tout au plus trente mille 9 parce que ce peuple ayant
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été un des premiers qui adopta la- religion chrétienne
, les empereurs romains païens s’occupèrent du
foin,de perïécuter & de faire martyrifer les Coptes.
Dans la fuite les e m p e r e u r s 'c h r é t i e n s les détruiiirent,
fous prétexte qu’ils fuivoient 1 herefie de Diof-
core, patriarche d’Alexandrie. L’on obferve que les
Coptes de ce frècle fuivent encore le fyfleme de
Diofcore. Il ne refte aujourd’hui de vrates familles
Coptes que dans les campagnes, votfines des dêferts,
& dans quelques villages ; mais tous ces peuples
n’entendent pas la -langue Copte. Les Turcs per-
fécutoient les Coptes ; ils les nommoient felaques ;
c’eft-à-dire, vilains, villageois , termes allez connus
dans nos barbares loix des fiefs. Les,Turcs, croient
être-néceflités à réduire ces villageois dans la plus
affreufe fervitude , parce que les Mahométans
font moins nombreux & moins vigoureux que les
peuples qui habitent les campagnes de 1 Egypte.
A ly-Be y , après s’être érigé en (ouverain de 1 E-
-eypte , luivit une politique différente.
M. de Maillet rapporte un fait fingulier, c eft la
manière dont les prêtres Coptes predifent fol'emnel-
lement aux Turcs, & aux autres peuples , le degre
tl’accroiffement des eaux du Nil , & comment ils
trompent ces peuples crédules. Les Coptes ont quelques
églifes dans le Caire 8c dans quelques autres
provinces : ils font encore aujoura hui les dépositaires
des regiftres de toutes les terres labourables
de l ’Egypte. Tous les feigneurs Turcs , 8cc.
ont pour écrivain ou pour fecrétaire un Copte , loge
dans leur maifon. Ce fecrétaire tient le regiftre des
terres 8c des revenus de fon maître. La plupart des
Coptes n’ont dans lés villes aucune occupation 8c
aucune autre efpèce d’induftrie pour fubfifter. ^
La nation des Coptes ,qui fuit la doélririe d Eu-
tichès, eft gouvernée pour le fpirituel, par un patriarche
, qui fait fa réfidence au Caire. Les Coptes
font exceflrvèment obftines à fuivre la croyance ou
l ’erreur de leurs pères ; ils ne veulent s’inftruire ni
par la leflure, ni par les conférences : ils évitent
foigneufement d’entendre parler de leur croyance ,
:& chez eux le mot, canon ne fignifie que coutume :
ils répètent à chaque inftant, ne cherchons pas à
être plus J"âges que nos pères ; ils ont cru ce que
nous croyons. Ce préjugé peu raifonnable eft pour
eux un bouclier impénétrable. Les écoles chrétiennes
, que nos millionnaires ont établies en
Egypte,, 8c les collèges fondés à Rome pour inf-
truire -les Coptes, ne font pas des moyens fûts pour
convertir ces Egyptiens. . ; -
Ce peuple , qui vit dans la plus affreufe mifère ,
& prefque nud , revient tout de fuite à l’idée fehif-
matique de fes pères , dès que les millionnaires
ceffent de- répandre les aumônes. L ’horreur qu’ils
ont pour nous, s’exprime par ce terme , c’eft un
franguis ; ce mot. cléfigne dans leur efprit le mépris
dans toute fon étendue. Les Coptes font excef-
fivement ignorans ; ils.rejètent deux natures dans
Jefus-Chrift ; c’eft-à-dire , la nature divine 8c la nature
humaine : ils confondent toujours cette quef-
C O P 469 tîon avec celle de la Trinité.. . . . . Les Coptes ont
confervé Fufage de la confeffion; mais ils la pratiquent
fans entrer dans aucun détail: ils difent,yV
maccuje d’avoir péché par la penfée , par la parole,
& par les aftiôris. Le prêtre Copte leur donne l’ab-
folution, en prononçant ce.feul mot, alla bieramac ;
c’eft-à-dire , Dieu te pardonne.
Si les Coptes font peu fcrupuleux fur la confeffion,
ils le font en revanche infiniment fur le jeûne ; ils
ne font un repas qu’à la fin du jour , & ils ne
mangent pour lors ni poifion, ni beurre , ni oeufs ;
ils ne boivent que de l’eau : ils font obferver ccs
jeûnes , même aux perfonnes en danger de mort.
Ils difent que les faints canons défendent de jeûner
le famedi. Les Arméniens & les Turcs pouffent le
-fcrupule encore plus lo in ; ils s’abftiennent, dit-
on , de leurs femmes pendant tout le carême.
Quelques-uns des Coptes baptifent leurs garçons
après le quarantième jour de leur naiftance, & les
filles après le quatre - vingtième jour ; les mères
vont pour lors à Féglife fe faire purifier. La plupart
des Coptes ne font baptifer leurs enfans qu’à l’âge
de fix , huit ou dix ans ; ils croient que les femmes,
& même les diacres, n’ont pas le droit de bapti-
fer ; que ce privilège eft réfervé pour les prêtres.
Le patriarche Copte dit , quil vaut mieux qu’une
ame périfTe „ que de tranfgrefier les canons: Outre
le baptême, les Coptes font auffi fubir à leurs enfans,
filles & garçons, la circoncifion ; ils diffèrent ces
deux cérémonies, jufqua ce qu'ils foient en état
d’habiller proprement leurs enfans.
Comme lés Coptes, ainfi que les Turc s , n’ont pas
lapermiffion d evoir , avant leur mariage, les filles
qu’ils veulent époufer , le patriarche des Coptes ,
ainfi que le mufti, permettent très-facilement aux
maris de répudier leurs femmes , & ils ne trouvent
point'mauvais que les hommes aient des femmes à
la cafte ; c’eft-à-dire, que l’on prend en bail à lo y e r ,
à tant le mois.
Les Coptes qui veulent fe marier vont à Féglife
après minuit, l’époufe y eft conduite au fon du fifre
& du tambour : le prêtre dit la meffe , fait des
prières, & pafte au col de l’époux une jacolle d’étoffe
, en forme de croix. Le lendemain il va chez
l’époux enlever cette jacolle , & lui donner permif-
fiori de confommer fon mariage.
A l’égard des funérailles, l’ancien ufage d’embaumer
les corps n’efl pas totalement aboli. Parmi les
Coptes riches on revêt le corps des morts de leurs
plus riches habits ; on court par .les tu es en fe couvrant
le vifage de boue , en fè iiÿippant la poitine ,
& pouffant des cris : on s’égrârigne , on fe meurtrit
le vifage; on interroge le mort, pourquoi il a cèffé
de vivre; on appelle des joueufes dé tambour de
bafque , pour chanter des airs lugubres , en faifant
des contorfions épouvantables. Ces nuifiaennes accompagnent
le corps lorfqu’on le porte en terre j
elles font fuivies dés parens & des parentes, les
cheveux épars , comme les anciennes bacchantes.
(*■ )