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fout de lui-même. Q u e veut-il davantage que l’accord
unanime des récits des fauvages, de la relation
d’un Français qui a paffé fur les lieu x , & de
la carte d’un voyageur inftruit ?
C e grand lac ne pourroit-il pas être cette mer
dont parlent les fauvages de la baie de Hudfon, &
qu’ ils difent être éloignée de vingt-cinq journées ?
Il eft vrai que cette diftance ne fç trouve pas fur
ces cartes : mais ne pourroiMon pas dire que cette
fituation eft fi incertaine , que même plufieijrsjgéographes
doutent de l’exiftence du la ç , & qu’il ne
faut pas s’en rapporter aux cartes, qui ne fauroient
jamais convenir avec l’itinéraire, à caufe des chemins
impraticables qui ne permettent pas de faire
autant de lieues par jour que dans les prairies ? La
conjeflure eft allez probable. On voit encore par-là
qu’il y a des hommes barbus & policés peu éloignés
du Canada & de la baie de Hudfon ; & que f i ,
depuis ce lac jufqu’à l’extrémité occidentale de
l’Amérique, il y a une diftance de huit cent à mille
lieues, mon fyftême fur ces nations fe trouye fufti-
famment confirmé»
On fuppofe que le lac des Aflinipoels n’eft autre
que rOninipigon ou bien l’Anifquaonigamon ; c’eft
pourquoi on a fup primé le premier, R me femble
pourtant qu’on ne deyroit pas procéder fi légèrement
dans de pareils cas. Ôn verra par la fuite
quel tort on a fait à la géographie, en çonvenil-
fant des doutes en certitudes, en fuppriman* des
pays entiers, & en changeant leurs pofitions. Je
prie le le&eur de réfléchir fur les raifons qui peuvent
fonder l’exiftence de ce lac. Les preuves f u yantes
font, à mon q vif, toùt-à-fait convaincantes.
i». On ne fauroit contefter la folidité de cet
axiome, qye des relations données par dçs pe?r
fonnes éclairées & de cpnfidération, qui- ont pris
foin de s’informer exactement de putes les cir-
îonftances, ne doivent pas être rejetées, & fur-
tout après avoir été adoptées de tout le monde.
C ’eft le cas de M. Jérémie , q u i, gouverneur du
fort gourbon, çnfuite Nelfon, pendant vingt ans,
s’eft informé exa&ement de tout, çomme fa relation
Je prouve- U dpnne donc une defçription des
lacs qui fe trouvent vers la mêrqç latitude , four
étendue & leur diftap.ce emr’eux & .du fort Pour-
bon. Le premier dont il parle eft lç lac des forts,
de cent lieues de circonférence , fy. à Pent cinquante
lieues du fort Bourbon. A trois cents liçues
de-Jà & au nord-oueft, il place le Michinipi de
fix cents lieues de tour. Il dit que la rivière de
Bourbon entre dans le lac des Forts depuis lac
Anifquaopigamon, pu la jonClion des deux mers,
diftant du lac des Forts d’environ deux cepts lieues*
11 ajoute qup c’eft le pays des Crjftinaux, ,& qu’à
l’oueft habitent les Aflinipoels qui occupant tout
ce pays. J1 dit que cent Ueues plus loin il y ? p
autre lac nommé Qninipigonchift, ou la petite^ mer.
On voit donc qu’il les diftingue P P 5 p U af-
figne à chacun fa placé bien éloignée lune de
l’aiitrp.
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2®. Dans toutes les anciennes cartes quî ont
précédé çette relation, pn a placé les lacs des Af»
iinipoels & des Criftinaux, quoique fouvent d’unç
manière indéterminée? les uns les ont mis à la
même latitude à peu de diftance; d’autres ont
placé lç premier au nord-oueft de l’autre ; ce qui eft
conforme à la relation de M. Jérémie, On ne con-
noiffoit point alors les noms de Michinipi & d’Anif*
quaonigamon ; on leur donnoit les noms des peuples
qui habitent leurs environs : ce qui eft encore
conforme à la relation de M. Jérémie. Le§ Çrifti-
naux demeurent près jde c e lu i- c i, les ^.IfiniT
poels vers l’oiieft jufques vers le Michinipi.
30. Cette relation a été donnée par les fauvages
qui, habitant des pays à la même latitude , poiw
voient 8f dévoient connoître exactement toutes ces
contrées, 8ç depuis que les Français ont abarn
donné la baie de Hudfon aux Anglais, ils n’ont pu
continuer leurs recherches ; ce qui pe fauroit fuf-r
fire pour rejeter & abandonner des relations auflj
authentiques. Par contre, les lacs Teçamamionen,
Minutie, le lac aux Bi.ches, celui des Prairies, &c.
ont étç reconnus depuis le Canada. Doit - on être
furpris, fl on n’y a pu avoir connoiflance du Michinipi
qui ç'ft éloigné du Fort-Dauphin fur l’Oni-
nipigon, félon M. Buache, de plus de deux çents
lieues, ppifque le$ Français n’ont pas pénétré plus
loin.
Qn recommence aujourd’hui à le placer fur les
partes. Son exiftence ne paroît plus douteufe ; on
veut mêmç le faire fervir au paffage par le ngjrfl»
(£.)A
SSINOyS, ou Ç Q N IS , fauvages qui habitent
entre le Mexique & la Louifiane, vers le 3 2* degré
de latitude feptentrionale. ( f )
ASSISE, ville d’ Italie dans Tétât de TEglife,
an duché de Sp.olgte. Vyyc^ A sise , ou A s is ia .
'^ S S O , petite ville de la Mingrelie, que quel,
ques-uns prennent pour Tancienne ville de Colchh
de, qu’on appelloit Surium, Surum, & Arckeapolu.
A s s o c i a t i o n ou p o r t u g a , île de t a -
mérique feptentrionale , à quatorze milles de la
Marguerite , vers l’occident. (C,)
A S SO K O , vifle d’A fr icp è , capitale du royaume
d’Iflini, dans une fle d? Piênie nom, formée
par la rivière d’Iflini j c’eft la réfidence ordinaire
du roi & des principaux feigneurs. Les Français
en 170 1 , bâtirent UU fort à Teft de la rivière dans
une péninfule défendue du côté de la mer par des
rocs , & du côté dp I3 rivière par la barre. C e
fort fot abandonné trois ans après, ( f )
ASSOMPTION (côte de T ) , un peu au nord
des îles d’Aniçan, vers le 51e degré de latitude
fu d , & 3 1^ 319 & 320 de longitude. Ce pays n’eft
çncore que peu connu. La partie du nord des
terres a été découverte le ij6 juillet >708, par
Poré de Saint-Mâlo, qui lui donna le pom du
yàifteau qu’il niontoit. On la croit, cçtte î l e , la
' «ürrfb
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partie du nord des Iles Nouvelles ; il faut efpérer
que le tems nous procurera des éelairciflemens
plus confidérables fur cet objet.
Assomption , ville de l’Amérique méridionale,
dans le Paraguai propre , fur la rivière de Para-
guai. Long. 3 2 3 ,4 0 ;'lae. mèrid. 2Ç, 30.
Elle a un évêque fuffràgant de la ville de la Pla-
ta , ou Chuquifaca, capitale de la province des
Charcas. Il y a aufli un collège de vingt - quatre
régidors comme à Séville ; des Dominicains, des
Francifcains & des religieux de la Mercy. La for-
terefîe, fous le nom de l ’Affomption de Notre-
Dame , a été bâtie dès 1537. C ’eft là que réfide le
gouverneur - capitaine - général , qui reçoit les
ordres du vice-roi du Pérou, & de l’audience royale
de la Plata. Cette ville a , du côté de l ’orient, a af-
fez belles campagnes habitées par des nègres , des
mulâtres & des naturels du pays. On a bâti dans
le territoire plufieurs forts, de petites bourgades
& de petites villes alfez bien peuplées d’Efpagnols.
la terre y eft fertile, l ’air fain & tempéré, ce qui
eft caufe qu’on y voit les arbres toujours verds.
Il y a auffi quantité de pâturages. Les Efpagnols
de f Affomption feroient très-pauvres, s’ils ne for-
çoient les naturels du pays à travailler pour eux ,
prefque comme des elclaves. Le principal commerce
de cette ville eft l ’herbe du Paraguai.
A ssomption, île d’A fie , une de celles qu’on
appelle Mariannes ou des Larrons.
A ssomption ( île de 1’ ) , île de l’Amérique
feptentrionale, dans le golfe de Saint-Laurent, à
l ’embouchure du grand fleuve du même nom. Elle
eft prefque couverte de forêts ; le fol y eft aride &
ftérile. Cette île vint à la France par la paix
d ’Utrecht : mais elle a été cédée à l’Angleterre par
le traité de Verfailles en 1763. Long. 3 16 ; lat.
49 9 3®* , |
A S SO N , vallée de France dans le Béarn, aux
confins du Bigorre, Je long d’une rivière qui a fa
fource aux Pyrénées, à l’orient du val d’Oflan ,
& fe jète dans le gave de P au, un peu au - deffus
de Nay. Cette vallée prend -fon nom d’AlTon ,
village de quatre cent foixante-deux feu x , félon le
dénombrement de la France.
A sson, ville d’Afie fur les Palus Méotides, à
l’embouchure du Don ; on la croit la même qu’A-
zoph.
A S SUAN A, ville ruinée au bord oriental du
N i l , près des Cataractes, entre elles & la for-
terefle de Naafle. C ’eft, à ce qu’on’croit, la Syène,
fi fameufe dans l’antiquité. On y trouve encore
quantité de tombeaux d’une très - belle pierre blanche
, & des inferiptions d’un cara&èré inconnu,
de grandes pyramides * un temple, dont les ruines
laiftent encore appercevoir beaucoup de magnificence,
& plufieurs palais bâtis avec des pierres
d’une prodigieufe grofleur: toutes ces ruines au-
guftes annoncent des monumens d’une étendue qui
en impofe. Un feul de ces palais contient, fi l’on en
croit le voyageur Paul Lucas, environ cinq à fix
Géographie* Tome /.
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mille colonnes. Paul Lucas exagère fans doute ; c e pendant
tout défigne la ville la plus magnifique 8c k
plus vafte qui ait jamais exifté. Aurok-on tort de
conje&urer que cette ville eft la même ,
dont il a été parlé plus haut ? (M. D . M.')
ASSUR, ville d’A fie , fur la côte de, la mer de
Syrie ; elle eft prefqu’entiérement ruinée.
A S SYN , cap d’Ecoffe au fud-oueft d’une baie de
m:me nom; il y a des 'pâturages qui nourrirent
quantité de chevaux & d’autre bétail; 011 y trouve
aufli du marbre & & des bêtes fauves : il y a
encore dans le même royaume un lac & une rivière
de même nom , 8c le bourg d’Afîymberg à l'embouchure
de cette rivière.
Elle pafle à O v ied o , & fe rend dans la mer
A S T A , riviere d’Efpagne dans l’Afturie d’O viedo.
de Bifcaye à Villa-Viciofa.
A s t a , ville des Indes au royaume de Vifapour,
fur la grande route de Vifapour à Dabul. Cette
ville eft très-marchande , & a un fort beau marché,
où l’on trouve des vivres de toute efpèce.
A S T A B A T , ville d’Afie dans l’Arménie, fur les
frontières de Perfe, à une lieue de TAraxe. Elle
eft petite , mais très-belle ; il y a quatre caravan-
feras ; chaque maifon a fa fontaine & fon petit
jardin. Son territoire produit d’excellent vin ; & la
campagne d’alentour eft arrofée de mille ruifleaux ,
qui en rendent le fol extrêmement fertile : c’eft le
feul pays où croiffe la racine de ronas qui eft grofle
comme la réglifle , & qui fert à donner cette belle
couleur de rouge à toutes les toiles qui viennent
de l’Indouftan. Les caravanes d’Ormus, qui font le
commerce de ronas, vont fans cefle d’Ormus à
Jiflabat, dans toutes les faifons. Long. 64 ; lat. 39.
A S T A BO R A S , rvière d’Ethiopie, du nombre de
celles qui formoient la prefqu’île de Méroé. C ’eft
aujourd’hui le Taca^eouTeke/el, rivière qui te jète
dans le N il, à 17 d. 30 m. de lat.
A S T A CH A R , ville de Perfe, que les anciens
appelloient Aflacara, près de Bendimir & des ruines
de Perfepolis. •
Cette ville elle-même eft prefque ruinée, & n’eft
guère qu’un village. Chiras, ville voifine, s’eft
agrandie de fes ruines. Il y a à Aftachar un beau
caravanféra, des mofquées, 8i quelques reftes de
Palais. Les fouverains de Chiras y fixoient leur
demeure pendant l’é té, à caufe que ce lieu, dans
toute cette faifoji, eft rafraîchi par un vent délicieux.
A STAF FO RD , petite ville de France dans le
Condomois, au nord de Leitbure, fur la rivière
de Gers. On confond mal-à-propos Aftajjvrd avec
ÏEJlarac ou Y A fl ara c ; une ville avec une contrée.
A S T A G O N , ville du Monoémugi, en Afrique,
fur les confins du Zanguebar &les rivières des bons
Signes.
A S T AM A R , A C T AM A R , ou A B A U N A S ,
granc la c , avec une ville de même nom, en Arménie.
La ville & fon château font fortifiés. Long,
62; lat. 36. 30.
A a