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rhin, de bas-rhxn, de Souabe, de Franconie , de
Bavière d’Autriche. Nous ne faifons point ici
mention du cercle de Bourgogne qui étoit entré dans
la divifion pour un dixième cercle ; il ne fubfifte
plus depuis que les pays d’où il droit fon nom ont
paffé fous une autre domination.
Certains cercles renferment des pays qui appartiennent
à un autre cercle & en font partie. Ces
pays fe nomment enclaves'; c’eft ainfi que la partie
de la Souabe au f.-o., eft d u . cercle d’Autriche ;
que d’autres terres répandues dans la Souabe appartiennent
au cercle du haut-rhin. Il y a de pareils
mélanges en Saxe , en Weftphalie, danslebas-rhin.
La première divifion de l’empire en cercles fe fit
dans les dietes de Nuremberg en 1437, & d’Auf-
beurg en 1439. Ces cercles furent ceux de Bavière,
de Franconie, de Souabe, de baffe-Saxe, du haut-
Rhin & de 'Weftphalie. Sous Maximilien I , en 1512,
il en fut ajouté quatre autres ; ceux d’Autriche, de
Bourgogne, de haute-Soxe & de bas-Rhin. Le cercle
de Bourgogne comprenoit la Franche-Comté &
les Pays-Bas.
Chaque cercle a fes princes convoquans qui fixent
l ’affemblée de leur cercle , reçoivent toutes les
matières adreffées au cercles, les communiquent aux
états, exécutent les jugemens des tribunaux fupé-
rieurs rendus eontre un état de leur cercle. Les
fix cercles anciens ont chacun deux princes convo^-
quans, dont un eft direéleur du cercle ; les trois
autres n’en ont qu’un feul. En Bavière les deux
princes convoquans font tous deux direéleurs du
cercle.
Aujourd’hui les feuls cercles de Franconie & du
haut-Rhin ont un colonel qui a foin de ce qui a
trait au militaire, veille aux munitions , à l’artillerie
, aux gens de guerre. Comme tous les membres
doivent contribuer aux befoins de l’empire ,
chaque cercle eft tenu de fournir un certain nombre
d’hommes armés, cavalerie & infanterie, ou une
fomme d’argent par mois, conformément à la taxe
confignée dans les regiftres des états de l’empire.
Les états d’un cercle, lorfqu’il y en a de divers
rangs, fe partagent en cinq bancs ; celui des princes
eccléfiaftiques, celui des princes féculiers, celui
des prélats, celui des comtes & barons, & celui
des villes impériales. Les électeurs fiegent au banc
des princes.
Il eft des états immédiats de l’empire, qui ne
font compris dans aucun des neuf cercles : tels
font le royaume de Bohême, la Moravie, la Lu-
face , la Siléfie, là principauté de Montbelliard,
& d ive r fe s terres renfermées dans quelques-uns
des cercles. Çes pays ne contribuent en rien aux
befoins de l’empire.'.
Le cercle d’Autriche renferme l’archi-duché de
c e nom, les duchés de Stirie, de Carinthie, de
Carniole, le comté dç T i r a i , partie de. i ’Iftrie, &
Ta Souabe Autrichienne,
L’archiduché eft un pays fertile en v in s , en
grains & en pâturages ; fes anciens uiàrquis étaient
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chargés de défendre la frontière contre les inva-
fions des Huns ou Avares. Ce pays faifoit partie
des provinces Romaines de Norique & Pannonie ;
la Stirie eft un pays montagneux qui nourrit beaucoup
de bétail; fon nom allemand lignifie boeuf: fa
principale richeffe confifte dans fes mines de fer.
Le duché de Carinthie fournit lès mêmes productions.
Celui de Carniole eft dominé par de hautes
montagnes, & le fol eft hériffé de rochers : on y
trouve des mines de fer & d’argent. Le T iro l, quoique
rempli de montagnes couvertes de neige, eft
confidérable par fa population, par fes mines de
fe r , d’argent & de mercure.
Le cercle de Bavière, du tems des Romains,
faifoit partie de la Noriqiie & de la Vindélicie.' Ce
pays pauvre n’auroit befojn que d’habitans induf-
trieux & commerçans pour y voir naître l’abondance.
La terre y produit de riches moiffons
de bled. On y trouve des mines de fer, de cuivre,
de vitriol '& d’argent ; les falines y font d’un produit
confidérable. Quatre états font renfermés dans
ce cercle , le duché & le palatinat de Bavière,
avec le duché de Neubourg, à l’éleâeur palatin l’archevêché
de Salzbourg, les évêchés de Freifingen,
de Ratisbomie & de Paffaw. L’archevêque de Saltz-
bourg eft un fouverain riche & puiffant, qui prend
le titre de légat du Saint-Siège. 11 a la prérogative
de nommer à plufieurs évêchés; le duché de Neu-
boug & la principauté de Sultzback-s’appellent
aujourd’hui le nouveau palatinat 3 parce qu’il a paffé
fous .la domination de l’éleéleur palatin du Rhin.
Les évêques de Freifingen, de Ratisbonne & de
Paffaw font prince^ de l’empire.
La Souabe , qui tire fon nom des Sueves fes
anciens habitans, eft célébré par fes bains & fes
fontaines falées ; ce cercle renferme trente-une
villes impériales & un grand nombre de principautés
eccléfiaftiques & féculieres, dont les plus
confidérables font le duché de Virtemberg, la principauté
de Furftemberg, le niarquifat de Bade,
l’évêché d’Ausbourg, & l’abbaye de Kempten ; les
princes de Virtemberg tiennent le premier rang
parmi les fouverains du cercle de Souabe. La principauté
ou comté de Furftemberg eft poffédée par
les'princes de ce nom, qui datent de la plus haute
antiquité. Kempten n’eft confidérable que par les
privivilèges dont jouit fon abbé. Ausbourg, célèbre.
par fes ouvrages d’orfèvrerie, d’horlogerie
& d’ivoire , donne le titre de fouverain à fes
évêques , qui n’ont aucun droit fur elle. U lm ,
fur le Danube, eft une ville commerçante en
toiles, en laines, en ftitaine, & en ouvrages de
fer. C ’eft la première des villes impériales de la
Souabe.
La Franconie, qui fut le berceau des conqué-
rans. des Gaules, dont elle conferve encore le
nom, . eft riche par fes bleds, fes pâturages & fes
fruits. Ce cercle, qui renferme cinq villes impériales
, a pour dire&eur l’évêque de Bamberg, &
le marquis d’Anfpach, qui rçmplilfent tour-à-tour
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cette fonâiôn ; mais l’évêque jouit feul du droit
de propofer les affaires, de recueillir^ les funrages
&~de dreffer les conclurions. Cet eveque, par un
droit fondé uniquement fur l’ufage, a pour officiers
héréditaires les éleâeurs de Bohême , de Saxe , de
Bavière & de Brandebourg , qui font remplir leur
fônâion par des fubalternes ; ils font trop grands
pour s’en acquitter eux - mêmes. Il paroit furpre-
nant que des princes aufli puiffans n’aient pas aboli
une coutume qui femble déroger à leur dignité;
des motifs d’intérêt ont perpétué cette bifarrerie.
Ils ont grand foin de fe faire inveftir de leurs offices
par les évêques , pour jouir de plufieurs terres
qui y font attachées; l’évêché de Virtzbourg eft d un
revenu confidérable : lorfque quelqu’un fe préfente
pour être reçu chanoine , il eft obligé de paffer au
milieu des chanoines rangés en haie, qui le frappent
légèrement fur le dos avec une baguette.
Cette coutume eft un artifice pour éloigner des
canonicats les princes de l’empire qui refufent de
fe foumettre à cette cérémonie. C ’eft dans ce cercle
que les princes de Saxe, de Gotha, de Cobourg,
d’Hildburghaufen, ont leurs poffeflions. Le landgrave
de Heffe - Caffel y poffede plufieurs principautés.
Les marquifats d’Anfpach & de Culembach
ou de Bareith, réunis fur la tête du marquis ou
margrave de Culembach, depuis la mort du marquis
d’Ànfpach , arrivée dans ces derniers tems ,
& qui appartiennent à des princes cadets de ht mai-
fon de Brandebourg, y font aufli renfermés : les
principales villes impériales font Nuremberg, où il
fe fait un grand commerce, & Schweinfurt.
Le cercle de haute-Saxe, comprend la Saxe,
l ’éleélorat de Brandebourg & le duché de Poméranie;
il n’y a que deux villes impériales , enclavées
dans la Thuringe. La Saxe eft un pays fertile en
bled & en pâturages ; on y trouve des mines de
plomb & d’argent; c’eft de-là qu’on tire la gauae,
plante propre à la peinture. Les princes de Saxe
defeendent du marquis de Mifnie. Ils ne poffedent
ce duché que depuis l’an 1422, & l’éleélorat que depuis
l’an 1448. Perfonne ne leur contefte d’être
une des plus anciennes maifons de l’Europe ; la
branche Albertine a prefque tout englouti l’héritage
de cette maifon. L’Erneftine a fes principales
poffeflions dans la Thuringe, unie à la Mifnie en
1240. La principauté d’Anhalt eft poffédée par
les defeendans des princes d’A fcanie, qui, dans
le douzième fiècle , figuroient parmi les plus grands
princes de l’Europe. Ils pofféderent fucceffivement
le marquifat de Brandebourg, le duché de Saxe, &
plufieurs autres grandes principautés. La marche de
Brandebourg a effuyé de fréquentes révolutions,
& a fouvent change de maître. Elle eft enfin paffée
fous la domination des defeendans de Frédéric
Marggrave de Nuremberg, qui font maîtres delà
Prune & de beaucoup de pays qui forment aujourd’hui
la monarchie Pruflienne, royaume puiffant
& devenu redoutable à l’Europe par le génie de
fes derniers'rois. L’éleâeur de Brandebourg, roi
Géographie» Tome /.
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de Prude, ne le cède qu’à la maifon d’Autriche
par l’étendue de fes polîelïions. La multitude de
fes principautés lui domine rang & droit de fuf-
frage dans plufieurs cercles. C eft ce qui établit
fon crédit dans tout l’empire. .
Le cercle de baffe-Saxe comprend les duchés de
Meckelbourg, de Holftein, de Brunfvick, de Ha-,
novre , les principautés d’Hildesheim & d Halber-
ftadt, avec le duché de Magdebourg. La maifon de
Brunfvick, partagée en deux branches, la ducale
& l’éleâorale, y a fon (plus riche patrimoine. La
principauté d’Halberftadt, qui étoit un riche évêché ,
a paffé dans la maifon de Brandebourg, ainfi que
l’atchevêché de Magdebourg qui a été fècularifé. Le
duché de Meckelbourg eft un démembrement de
l’ancien royaume des Vandales. Les princes de
cette maifon font divifés en deux branches, qui
partagent le duché. Le Holftein, qui dans fon origine
n’étoit' qu’un comté, fut é rigé en duché en
faveur de Chriftiern, roi de Danemarck, dont les
defeendans le partagent aujourd’hui. Lubec , ville
libre & impériale l tient le premier rang parmi
; les villes Anféatiques. L’évêché eft héréditaire dans
la maifon d’Holftein.
Le cercle de Weftphalie eft divifé en treize états
principaux, l’évêque de Liege en eft un des fouverains
; fa qualité de prince de l’empire lui donne
féance & droit de fuffrage dans les diètes. Les duchés
de Juliers & de Berg font devenus le patrimoine
des électeurs palatins héritiers en partie des
ducs de Clèves. Le roi de Pruffe poflède dans ce
cercle, le comté de la Marçk , le duché de Cleves
& le comté de Ravenfperg , l’évêché de Minden ,
qui fut fécularifé en 1648, & la principauté d Oof-
tfrife. Les comtés d’Oldenbourg & de Delmen-
horft appartiennent au duc de Holftein-Gottorp,
évêque de Lubeck.
Le cercle de bas-Rhin eft appelle Cercle électoral
, parce qu’il renferme les trois éleâorats eccléfiaftiques'&
l’éleélorat affeétè aux princes Palatins
du Rhin. Le cercle du haut-Rhin eft compofé
des évêchés de Worms, de Spire & de Balle, des
duchés des Deux-Ponts & de Simmeren, des land-
graviats de .Heffe-Caffel & de Heffe-Darmftadt ;
du comté de Naffau, de la principauté de Naffau,
de l'évêché.de F uld e, &c.
Les difputes fur la religion ont excité de fréquentes
révolutions dans l’Allemagne. C ’eft le fer
à la main qu’on y a prétendu décider les quef-
tions théologiques. Les religions catholique &
proteftante font profeffées dans tous les pays
de la domination Autrichienne. Dans les états
des éleSeurs & des princes eccléfiaftiques, & dans
le cercle de Bavière, c’eft la catholique. Le lu-
théranifme domine dans les cercles de haute &
de baffe-Saxe, de Weftphalie, de Franconie, de
Souabe , & dans,les villes impériales. Le calvi-
nifme eft fuivi dans les états de l’élefteur de Brandebourg,
du landgrave .de Heffe-Caffel & de plufieurs
autres princes. Les fureurs foi-difant reli