
6 îo G O R
Peut-être en trouveroit - on encore quelqu’un de
cette efpèce parmi ceux qui naiffent en grand nombre
le long du ruiffeau Léthé, qu’Europe remonta
jufq uà Gortyne fur le dos d’un taureau. Ce platane
toujours verd , parut autrefois fi fingulier aux
G re c s , qu’ils publièrent que les premières amours
d e Jupiter 8t d’Europe s’étoient paffées fou§ fçs
feuillages.
Cette avanture, quoique fabuleufe, donna vraisemblablement
ocçafion aux habitans de Gortyne
de frapper une médaille, qui eft dans le cabinet du
roi. On y voit d'un côté Europe aiTez trille, affîfe
fur un arbre moitié platane , moitié palmier, au
pied duquel eft une aigle à qui elle tourne le dos.
t a mêfne princeffe eft repréfentée de l’autre côté
affife fur un taureau » entouré d’une bordure de
feuilles de laurier. Antoine Auguftin archevêque
de Taragone (</ia/. I.) , parle d’un femblable type.
Pline dit que l’on tâcha de multiplier dans l’ile i’ef-
pèce de ce platane ; mais qu’elle dégénéra, c'eft-à-
dire que les nouveaux piés perdirent leurs feuilles
eh hiver, de même que les communs.
Nous avons encore des médailles de Gortyne
frappées aux têtes de Germanicus, de Caligula,
de Trajan, d’A drien, dont peut-être la plus belle
eft dans le cabinet du roi. Elle marque qu’on s’af?
fembloit à Gortyne pour y célébrer les jeux en
l ’honneur d’Adrien. (R.')
G O R Z E , petite ville de France, dans le pays*
Meffin, fur une colline, à une lieue de la Mb-
fe lle , avec une abbayeXéçulifre qui vaut 30,000
. .
G O S Ç H U T Z , ville 8c feigneurie de la'Siléfie,
enclavée dans la principauté d’O e ls , & donnant
aux comtes de Reichenbach, qui en font en pof-
ieffion , une place immédiate dans les états du
pays. Il y a un château 8c des églifes catholiques
6c proteftantes dans cette yille ; & il y a de plus
dans la feigneurie, la petite ville de Feftenberg,
auffi munie d’un château 8c de la liberté de confidence
, 8c plufieurs villages. (R }
G O S E C K , couvent de 1’ ordre de S. Benoît, dans
l ’évêché de Naumbourg, & près de la ville de même
nom. C ’eft de cette petite ville que tire fon nom
Je ChronicGn Gofecenfe, (/?.)
G O SL A R , Gojlaria , ville çonfidérable d’A llemagne
, dans la baffe Saxe. Elle eft enclavée
dans l’état du duc de Brunfwick. C ’eft une ville
libre & impériale. Sa fituation fe trouve entre les
montagnes du Hartz qui ont de fameufes mines
d’argent, qu’on a découvertes par hafàrd en 97a.
Suivant Dreffer , Goflar fut bâtie par Henri I , dit
pOifeleur, 8c fortifiée pour la première fois en
120.1 i elle eft fur le ruiffeau de G o fe , à 19 lieues
f. e. d’Hildesheim, 12 f. o. d’Halberftadt, 10 f. o.
de Brunftvick. Long. 2$ , 1 2 ; lat. 51 , 55.
On croit que c?eft en cette ville que le moine
]Berthold Schwartz inventa la poudre à canon. Ses
environs ont des mines de fer 8c de plomb, 8c
J’çn y feraffe d’excellente biçrrç, (R.)
G O T
G O S T YN E N , Gojlynia , ville de Pologne ait
palatinat de R a va, à deux lieues de Plosko. Jean
Démétrius Suiski, czar de Mofcovie, y mourut
prifonnier avec fes deux frères. Long. 3 7 ,4 5 ; lat,
52 , 25. {R.)
G O TH A , Gotha, ville fortifiée d’Allemagne
dans la Thuringe, capitale du duché de même nom,
fujète à un prince de la maifon de Saxe. Zeyler dit
qu’elle doit fes commencemens à Guillaume, archevêque
de Mayence , qui la fit bâtir vers l’an 964,
fur la rivière de L e in e , à trois lieues d’E rfurt, à
fix nord-ouçft de Mulhaufen, Long. 28, 35 ; laté
5 * v 4,
Cette ville eft fort belle, & on y compte mille
trente-une maifons; ç’eft la réfidence du fouvq-
rain, le duc de Saxe-Gotha. Il s’y trouve un col-?
lege diftingué, appelé Gymnajtum illufl re. On y fabrique
des étoffes de laine & des porcelaines : il y
a beaucoup de brafferips de bierre , & l’on cultive
la garance dans fes environs, Le château contient
un arfçnal, une belle bibliothèque, un médailler ,
& une coliâion de raretés. La principauté de G o tha
renferme cinq villes. Le fol produit du bled,'
& des légumes. On y trouve des mines, & des
forêts. Le religion luthérienne eft celle qu’on y
profeffe. Elle eft divifée eu douze baillages.
Gotha eft la patriç de deux favans médecins &
littérateurs du fiècle paffé, Gafpard Hofman 8c
Thomas Reynefius. Le premier, né‘ en 15 7 2 , 8c
mort en 1649 ? ^ fait entr’autres livres un excellent
traite latin des midïcamins officinaux. Le fécond
mourut à Leipfick en 16 6 7 , à l’âge de quatre-
vingts ans , & s’eft diftingué dans la carrière de l’ér
rudirion par fon ouvrage , de variis letfionibus. (R.)
G Q TH A R D ( le mont faint) haute & fameufe
-montagne des A lp e s , dans la Suiffe, au canton
dTJri : c’eft un des paffages les plus fréquentés pour
pénétrer en Italie. Ptolomée & Strabon le nomment
Adiila ; Defpréaux l’a francifé, 6c l’a nommé le
mont Adule, mot qui eft effeélivement très - beau
çn poéfie. C ’eft une des plus hautes montagnes
des Alpes , fur les confins de la Suiffe, du Valais
du pays des Grifons 6c de l’Italie. De cette montagne
defeendent le Rhin , la R u fs , l ’A a r , le
Rhône, le Tefin, & quelques autres rivières qui
Y ont leurs fources. On a une des vues des plus
étendues du monde fur fon fommet, dans l’endroit
où fe trouve un hôpital établi pour héberger les
paffans, & une maifon de Capucins. M. Mikeli
donne à la pointe la plus haute du Saint-Gothard
deux mille fept cents cinquante toifes au7 deffus
du niveau de la mer. D ’autres cependant ne l’efi*
riment que de deux mille toifes. Sur le haut oq
trouve des neiges & des glaces auffi anciennes que
le monde. Cette montagne a de belles mines de
criftal. Le mont Saint-Gothard, pris dans toute foq
étendue , comprend, outre le Saint-Gothard proprement
d it, les montagnes de Crifpalt, du Grim-
z e l, de la Fourche, de Vogelsberg, qui en fon*
comme des dépendances. (R.)
f GOTHENBOURG
G O T
GO THEN BO U RG, ou G o t h e b o u r G , G o -
ihoburgum , forte ville de Suède , avec un bon
port, à une lieue fuédoife d’Elfsborg, deux de Ba-
hus, trente nord-oueft de Copenhague, foixante
fud-oueft de Stockholm. Cette ville n eft pas ancienne
; elle fut fondée en 1607 , fous le régné de
Charles I X , dans l’île d’Hifingen. Le roi Chnf-
tian XV l’ayant détruite en 1 6 1 1 , elle fut rebâtie
dans :l?endroit où elle exifte aujourdhui, lous
le règne de Guftave Adolphe , qui lui accorda
de grands privilèges : c’eft apres Stockholm la
ville la plus confidérable, la plus riche 8c la plus
marchande du Royaume. Elle eft fituee fur les
frontières de la Veftrogothie , à l’embouchure du
Molndal. , , .
Cette ville eft le fiége d’un eveche & d une.
amirauté. Elle a un collège 8c une maifon d’orphelins.
Il s’y trouve quelques manufaélures d étoffés,
des chantiers bien pourvus , 8c une bonne gar-
nifon. C ’eft à Gothebourg que la mort arrêta les
vaftes projets que formoitCharles Guftave X contre
le Danemarclc. Il y mourut le 23 février 1660 ,
à l’âge de trente-fept ans. Long. 29, 2^ ; lat. 57 ,
4 0 * 54*(^L) _
GOTHIE (la) , ou leGoTHLAND, Gothia, une
des grandes parties du royaume de Suède ; c eff le
pays le plus méridional, le plus fertile, 8c le moins
froid de toute la Suède. On le divife en trois grandes
parties. La Gothie orientale , la Gothie occidentale
, 8c la Gothie méridionale. La Gothie orientale
renferme l’Oftrogothie , le Smaland , lîle
d’Oeland, celle de Gothland ; la Gothie occidentale
comprend la W^eftrogothie, le Waermeland,
la Dalie WeArogothique , le fief de Bohus ; fous
la Gothie méridionale, font comprifes la Scanie, la
province de Halland, la province de Blekingen.
Les Goths, defeendans des anciens Getes ^vinrent
s’établir dans cette partie de la Suede, d o ù elle
fit encore des émigrations. Anciennement la Go-
thie eut fes rois particuliers, qui devinrent en meme
teins rois de Suède, 8ç dé ce moment les deux
monarchies n’en firent plus qu’une feule fous la
dénomination de . royaume de Suède. Ses villes
principales font Calmar , Landfcroon , Gothen-
bourg, Lunden, Malmone, W ex io , 8cc. (i?.)
GO TH L AN D ( l ’ilé de) , île de la mer Baltique
, fur la côte orientale de Suède. Elle s’étend en
lat. du 57 d. jufqu’au 58. Depuis fon milieu qui
eft coupé par le 37 d. de long, elle fe termine
en deux pointes , dont la feptentrionale eft par
le 37 di 25* de long. , 8c la méridionale par les
36 d. 40V » : *
Cette île , qui maintenant appartient à la Suède,
a eu autrefois fes rois particuliers. Wagenfeil lui
donne quinze milles d’Allemagne dans fa longueur ,-
8c cinq dans fâ plus grande largeur. Wisby en çft
)a feule ville (/?.)
G O T O : on écrit auffi G o t h o 8c G o t t o ,
royaume du Japon, compofé de cinq petites îles ,
£tuées prefqu’à J ’entrée de la bayg d’Omnrs à
Géographie* Tonte 1% Partie
G 0 T 6 8 1
l’oueft, au midi deFirando, par les 32 d. 33' de
lat. fept< La capitale de ce royaume fe nomme
Ocura. La pêche qui y eft abondante, eft la grande
reffource des habitans (/L)
G O T T E SA U , riche couvent de Suabe, dans
le bas-marquifat de Bade , à une demi-lieue de
Dourlach : il a été fécularifé. Il s’y braffe d’excel-,
lente bierre (R.)
GOTTESBERG , ville de la Sïléfie , dans la
principauté 8c dans le cercle de Schweidnitz. Elle
eft habitée de Protèftans 8c de Catholiques ; elle
travaille 8c débite une immenfe quantité de bas
de laine : elle fut pillée par les Suédois , l’an
16 4 5 ,8c e^e a Pour feigneur un comte de Hoch-
berg Furfteinftein. L’on découvrit dans fon voifi-
nage , en 1355 , une mine d’argent, qui n’eft plus
exploitée ; elle en a de charbon de pierre, que l’on^
fait valoir beaucoup (f?.) f
GO T TE SG A B E , ville de Bohême , dans le
cercle de Saatz , au territoire d’Elnbogen , 8c dans
les montagnes qui bordent la Saxe : elle n eft fermée
d’aucuns murs® Cette ville eft munie de privilèges
8c de franchifes, 8c elle fe reffent ainfi des
premiers avantages de fa fondation , lefquels confinèrent
à fervir de demeure à des artifans 8c à des
ouvriers utiles, 8c à relever, quant à la domination
, de la maifon éleélorale de Saxe , qui s’en
deffaifit dans le feizième fiècle, en faveur de Char-,
les-Quint (R.).
G O T T H A A B , nom de l’une des colonies 8c
millions Danoifes , fur la côte occidentale du
Groenland , au 64 degré de latitude : elle forme la
plus ancienne paroiffe du pays. (R .)
G O T T IN G E N , G o t t i n g u e , ou G c e t t i n g u e ,
ville d’Allemagne, au duché de Brunfwick, dans
le partage de Téleâeur de Hanover, à qui elle
appartient aujourd’hui. Elle eft à 10 lieues n. e.
de Caffel, 12X 0 . de Goflard. Long. 2 7 ,4 0 ; lat.
51 , 34-
C ’eft la première des quatre grandes villes de la
principauté de Calemberg. Elle eft fituée dans une
grande vallée agréable 8c fertile, fur un bras de la
Leine qui en paffe. à un quart de lieue. Cette ville
eft très-bien bâtie , 8c l’on y compte mille maifons.
On y exerce les deux religions Luthérienne
8c Proteftante. Il y a auffi des Catholiques qui
font leur office dans la maifon d’un particulier ;
mais ce qui diftingué cette ville , eft fa fameufe
univerfiré, fondée en 1734 : fes bâtimens renferment
une des plus confidérables bibliothèques qui
exiftent. L’académie roy ale. des fciences , fondée
en 1 7 5 2 , fait partie de cette univerfité, qui a un
obfervatoire , un jardin de botanique. un amphithéâtre
d’anatomie, 8c un manège. Gottingen a une
commanderie de l’ordre Teutonique Les François
s’en emparèrent plus d’une fois , dans l’intervalle
de 1757 à 1762 ; & lorfqu’ils abandonnèrent la
v ille , ils firent fauter une partie de fes fortifications.
Cette ville eft la patrie de Jean Cafelius , fa
vant littérateur, jport en 1613. Elle fut autrefois
R x x t;