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cotois en 1 27 1, & le donna à fa petite - M e Beatrix
, qui fut .mariée à Robert de France , comte
de Clermont, cinquième fils de Saint - Louis, &
tige de mâle en mâle de la maifon de Bourbon, actuellement
régpante: leur fécond fils, Jean de Bourbon
, fut baron de Charolois : Beatrix fon unique
héritière, porta ce comté, érigé tel en fa faveur,
en dot au Comte d’Àrmagnac, dont les defcendans
vendirent, en 1390, le Charolois au duc Philippe-
le-Hardi. Charles, fon arrière-petit-fils, porta, du
vivant de Philippe-le-Bon, fon père, le titre de
comte de Charolois : après fa mort, Louis XI le
réunit à la couronne en 1477.
Mais Charles VIII le rendit par le traité de
Senlis, en 1493, à Philippe, archiduc d’Autriche
, à la charge de foi & hommage. Charles-
Quint le pofféda , & le trarifmit; à fon fils Philippe
, & celui-ci à fa fille Claire-Eugénie, d’où il
pafia à Philippe IV , foi d’Efpagne , & à Charles II
lbn fils.
Le grand Confié fit faifir ce comté pour les femmes
qui lui étoient dues par l’Efpagne , & s’en fit
adjuger la poffeflion, qui eft demeurée à fes defcendans.
Leprincipal commerce du pays eft en beftiaux ,
b o is , fer & poiffons. Les boeufs gras fe vendent à
Paris , à Lyon & en Bourgogne : les états ont fait
percer une belle route de la Loire à Mâcon & à
C h a gn y , qui eft très-avantageufe au pays.
Du fameux étang de Long-Pendu, Portent la
Bourbince q u i, après avoir traverfé le Charolois du
nord à l’oueft, le jète de l’Arroux dans la Loire ,
& la Deheune qui paffé à Chagny, & va fe rendre
dans la Saône. Cet étang eft le point de partage du
canal, que les états de'Bourgogne ont réfolu pour
la jonâion des deux mers , par le centre du
royaume.
Le Charolois étoit autrefois régi par des états particuliers
, qui ont été réunis aux états généraux de
Bourgogne par édit de 1751. C ’eft donc à tort que
la Martiniere , dans les différentes éditions de ion
grand DiSlionnaire géographique , même celle de
1768 , dit que Charolles a fes états. (i?.)
CH A R O N , bourg de France, au pays d’Àunis ,
fur la m e r , avec une abbaye de l’ordre de Cî-
teàux. Il eft à 3 li. n. de la Rochelle.
CHA RO ST , petite ville de France, en B e r ry ,
avec titre de duché-pairie , érigée en 1690, en faveur
de Louis de Bethune. Elle eft fur l’Arnon , à
5 li. f. o. de Bourges , 3 n. o. e. d’Iffoudun. Lang.
1 9 ,4 5 ’9Jat. 4 6 ,5 6 .
C H A R O U X , petite ville de France dans le
Bourbonnois, fur la rivière de Sioulle. Cette ville
eft fur une hauteur , à 3 li. n. o. de Gannat. Il y a
deux paroiffes, dont l’une efi du diocèfe de Bourges
, & l’autre de celui de Clermont. Long. . 2.0,
45 ; lot. 4 6 , 10.
C h a r o u x , Carrofum , petite ville de France ,
dans le Poitou , près-de la Charente , à une li. e. de
v ra y , avec une ancienne & -célèbre abbaye fie
C H A
BénédiéHns, réunie à la collégiale de Brioude en’
1760.
CHARTRAIN. ( le pays) , contrée de France,
dans la Beauce , dont Chartres eft la capitale. Il
eft aufli appellé la Beauce particulière. L’étendue
en eft affez refferrée, & ne comprend que les
villes de Chartres , de Nogent-le-Roi, de Gal-
lardon, de Bonneval, de Maintenon , &c.
CHARTRE ( l a ) bourg de France , avec titre
de marquifat, à 3 li. e. de Château-du-Loir.
C hartres , C a r n u tum , A u t r i c u m , C a r n u te s ,
C a r n u tu m , ancienne ville de France , capitale delà
Beauce, dans l’Orléanois , réunie à la couronne
en 1528 , érigée en duché par François-
premier , en faveur de Renée de France, du-
cheffe de Ferrare. Les proteftans l’afliégèrènt inutilement
en 1568 : s’étant jetée dans le parti de
la ligue, Henri IV la prit en 15 9 1 , & s’y fit facrer.
L ’évèque de Chartres eft fufîragant de Paris depuis
1622, & Saint Cheron en eft regardé comme l'apôtre.
La cathédrale , dont on admire les deux clochers,
eft une des plus belles du royaume : on dit,
comme en proverbe , clochers de Char.res , nef
d'Amiens choeur de Beauvais, & portail de Reims•
Son archite&ure eft gothique. On y a pofé , vers
le milieu de ce fiècle, un magnifique groupe ,
d’un, marbre'blanc grainé & luilant , repréfentant
l’Aftbmption de la Vierge, entourée d’anges. La
figure de la Vierge eft d’une grande beauté: on
doit ce chef-d’oeuvre de fculpture au cizeau de
M. Couftou. On voit dans le tréfor de cette églife
un feleil d’or , que portent quatre barons en
habits dé 'cérémonie. On célébra dans cette églife
un concile en 1146 , où Louis le jeune fe détermina
au voyage de la Terre - Sainte , & où Saint
Bernard fut choifi pour généraliftîme de la Croi-
fade mais il étoit trop prudent pour accepter cç
dangereux honneur.
Le bailliage a fa coutume particulière , réformée
en 1508 , & fon commerce principal eft en
bled.
Elle a produit de grands hommes , parmi le s quels
on diftingue 1 évêque Yves de Chartres ,
Philippe Defportes, abbé de T iro n , poète fameux
en fon tems ; Regnier, fon neveu , poète faty-.
rique ; André Felibien , dont les ouvrages font
eftimés ; J. B. Thiers , lavant critique , célèbre
théologien ; Pierre Nicole , & J. Claude.
Chartres, qui eft fur l’E ure, dans un territoire
très fertile , eft à 18 li. f. o. de Paris , 15 n. o. dX)r-
léans. Lang. 1 8 ,5 0 , 5 ; lat. 4 8 , 2 6 , 49.
Cette ville eft le fiège d’un gouverneur particulier
, d’un lieutenant des maréchaux de France,
d’un grand bailliage & préfidial , d’une juftice
royale. Il y a trois chapitres, indépendamment de
celui de la cathédrale. On y compte fix paroiffes ,
fans compter celles des 'fauxbourgs , & neuf cou-
vens. Le revenu de l’évêché eft de 30,000 liv. Les
prêtres de la Million y ont le féminaire. Le fils
aîné
C H A
aîné du duc d’Orléans porte le titre de duc de
Chartres (R . ) I r , j
CHARTREUSE ( la grande) chef dordre des
chartreux, à 5 li. n. e. de Grenoble.Elle f l i r t e •
par Saint Bruno P'an 1084 011 .IOÔ°- C e lt la re-,
fidenee du général de tout l’ordre. Les environs
font affreux, mais la maifon eft belle & bien du-
tribuée. Le cloître , qui eft très-long, va en pente ,
ce qui fait qu’on ne peut voir d’un endroit a
l ’autre. On entre dans les cellules , dont on admire
la propreté ; chacune a fon jardin. La bibliothèque
éft nombreufe & affez bien clioifte. Il ie trouve
dans cette maifon un grand nombre de tableaux de
prix. Les chambres où couchent les étrangers font
petites, mais propres ; car on y reçoit tous les
voyageurs qui s’y préfentent, & ils peuveut y relier
juiqu’à trois jours. ; .
On voit .autour de la maifon des fabriques quig
méritent d’être vues ; telles que des menuHeries ,
des corderies , des fours , &c. On remarque auüi
les vaftes greniers & les belles caves où 1 on garde
les provifions. Tout cela eft bien entendu , & on y
voit régner l’abondance. L ’apothicairerie“eft pourvue
de toutes les chofes néceffaires. Le]paiement
eft l’endroit où les religieux fe promènent les
jours de récréation. Ils paffent la cour la robe
trouffée , le bâton à la main-, fans fe dire un
feul mot ; mais dès qu’ils font dans 1 ejpatiément,
ils s’embraffent, fe parlent, & vont fe promener
dans les bois & les rochers, qui les dominent de
toutes parts,
Cette maifon ne reconnoît aucun fondateur particulier
, les biens qu’elle poffède lui ayant été
donnés par divers princes & feigneurs. Elle a ete
brûlée huit fois. n
Le père prieur eft général de tout l’ordre ; il eft
élu par les religieux de cette maifon. C’eft aum la
que fe tient chaque année le chapitre général où fe
trouvent les prieurs de toutes les chartreufes des
diffère« s pays, comme de Pologne, d’ Allemagne
, d’Jtalie, d’Efpagne, de France, de Flandres,
&c.
L ’ordre des Chartreux poffède cent foixante-
neuf maifons, dont cinq fofct des religieufes Char-
trufmes. Il y a foixante-dix de ces maifons en
France ; nombre prodigieux que la faine politique
paroîtroit en quelque forte devoir diminuer. Quelques
écrivains modernes ont été même juiqu’à
avancer que l’on pourroit les fupprimer entièrement.
(Ma s S fN d e M o r v i l l ie r s .)
CHARTREUVE , abbaye de France, au diocèfe
& à 4 li. f. e. de Soiffons, ordre de Prémontré*
CHARUN ( cap ). Voyeç A r a .
CHARYBDE , gouffre de la mer de Sicile.
Voyeç Sicile,
CHASLIS. Voye^ C h a il l y .
CHASSAGNE ( la ) , abbaye de Cîteaux ,
fondée en 1170 , en Breffe , diocèfe ^ & à 6 li. n.
e-. de Lyon , & 5 f. de Bourg.
Géographie. Tome 1. Parie II,
C H A 4.17
■ Ch a s sà gn E, village de Bourgogne, à 1 lieues
f. o. de Beaune, dont on tire d ’excellent vin.
CHASSELAY , petite ville de France , dans
ie Lyonnols , près de la Saône,, vis-à-vis de Trér
voux, à 3 li. n. o. de cette ville.
CHASSENEU1L , petite ville de Frapce , en
"Angoumois, à 2 li. e. de ia Rochefoucault.
CHASSES ( les ) , abbaye de Bénédi£iines, à
3 li, o. du Puy-en-Velay. 1
", CHASSlRON ( tout.de ) , fanal à la pointe fep-
tentrionale de 1 île de Ré ; il a deux feux , pour le
diftinguer de la tour de Cordouan.
CHA TÉ . Voye‘{ C h a te l.
CHATEAU-L’ABB A Y E , très-riche abbaye de
Prémontrés , à 2 lieues f. de Tournay, fondée par
Louls-ie-Bègue, _ __ . .
CHATEAU - Br ian t , Cajlrum Briendi , petite
ville de France, dans la province de Bretagne^,
fur les frontières de l’Anjou, avec un vieux cha-
; teaii, à S lieues f. de Rennes. Long. 16 , 1 5 ; lat.
;4y, 40. CHATEAU - CAMBRESIS. Voyc{ CAT£AU-CAM-
B RESIS. ' ,
C ha te au -Chalon , Cajldlum Carnonis, petite
ville de France, en Franche-Comté, à 2 li. n. e. de
Lons-le-Saunier, remarquable par fon abbaye de
religieufes Bénèdifllnes nobles , & par les bons
vins. (R.) .
CHATEAU, - C h inon , Caflrum Caninum , petite
ville»de France, dans le Nivernois , capitale'du
Morvant, fur l’Yonne , éleélion , généralité , & à
14 lieues e. de Moulins, & 12 e. de Nevers. Il
y a une manufaéture confidérable de draps. Long.
2 i , 23 47, 2.
C ha te au - D au ph in , fortereffe confidérable
d’Italie, en Piémont. Elle eft dans le marquifat de
Saluces , & fut cédée au duc de Savoie par le traité
d’Utrecht. L’armée combinée d’Efpagne & de France
, la prit en 1744. Elle eft à 12 lieues f. e. de
Briançon, n e . d’Embrun. Long. 24 , 50 ; lat.
4 4 , L1*
C h a teau - D un , Cajlellodunum , ville de
France, dans l’Orléanois, capitale du Dunois, près
du L o ir , fur une hauteur. Long, I9d. , o ' , 2" ; lat.
48e1,4 ', 12".
C ’eft une éleélion de la généralité d Orléans ,
avec une abbaye de l’ordre de Saint-Auguftin. Les
habitans paffent pour avoir l’efprit très-vif & très-
pénétrant ; ce qui fait dire en proverbe : Il c(l^ de
Château-Dun, il entend .a. dtini^niot. La ville eft bâtie
d’une manière uniforme , les rues font tirées au
cordeau, & la place eft très-vafte. Le château & la
Sainte-Chapelle ont été bâtis par le fameux comte
de Dunois. Ce prince & fes defcendans y ont leurs,
tombeaux. Elle eft à 12 lieues n. de B lo is , 10 n. o.
d’Orléans, (/’ é
C ha te au -Fo r t , à une lieue n. e. de Chevreufe;
C hatehu-Gaillard , près d’Andely. Philippe-
Augufte commença,en 1204, la conquête de 1js
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