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ALBANIN , ou B A LB A N IN , peuple qui, félon
JM. d’Herbelot, n'a aucune demeure fix e , fubfifte
de lès courfes fur la Nubie & TAbyfiinie, a une
langue qui n’eft ni l’Arabe , ni le Cophte , ni TA-
B ymn, & fe prétend defcendu des anciens Grecs
qui ont poflèdé l'Egypte depuis Alexandre. ( R.)
A LBAN O , très-jolie petite ville d’Italie, dans
la campagne de Rome , à quinze milles au fud de
cette capitale. Elle eft fituée fur un lac du même
nom , le long duquel règne une allée fuperbe, qui
fait la communication d’Albano avec Caftel-Gan-
d.olfo , maifon de plaifance c'a pape. Cette ville fut
bâtie du tems de Néron , près des ruines d’Albe-
la>Longfee. La fraîcheur & la falubrité de l’air qu’on
y refpire , y attire liiaucoup de riches Romains au
printems. Elle a des promenades fuperbes. Son territoire
produit un des vins les plus exquis de l’Italie.
Ses alentours font embellis d’une infinité de
maifons de campagne, appartenant à des cardinaux
ou à d’autres riches particuliers. Albano a le titre
de principauté. C ’eft le fiège d’un des fix cardinaux-
évêques. Il eft immédiatement fournis aU pape. On
y compte quatre couvens de religieux & un de
rëligieufes. En entrant à Albano , on voit un mau-
folée antique, que le peuple appelle tombeau d’Af-
çanius fils d’Enée , mais dont on ignore entièrement
l’origine. Vers l’autre porte de la ville , en
Voit un grand maufolée de 45 pieds en quarré , ou
il y a cinq pyramides de dix pieds de diamètre. Le
peuple Tappelle le tombeau des Horaces & des
Curîaces. On croit que c’eft celui du grand Pompée
: & en effet on voit dans Plutarque que les
centres de*ce Héros furent apportées d’Egypte à fa
veuve Cornélie , & qu’elle les plaça dans fa maifou
üAlbanum. Ce monument, dont on attribue
l ’éredion à l’empereur Adrien, eft mâle & très-
pittore’fque. Une des pyramides des angles efi totalement
détruite*, les trois autres & celle du milieu
le font en partie« On trouve à Albano beaucoup
d’autres antiquités, notamment les ruines d’un
palais de Tempereur Domitien.
* Le lac d’Albano a deux lieues & demie de circuit.
$a forme eft plus longue que large 8c très-
irrégulière. Il eft environné de montagnes affèz
çfearpées, On le nomme quelquefois lac de Cafte h
Gandolfe, du château de- ce nom qui eft fur fe s
bords. Dans les crues-extraordinaires , les eau* du
lac s’écoulent dans la plaine qui eft au-dçlà de la
montagnç, par un canal qui eft un des ouvrages
les plus anciens & les plus finguliers des Romains :
il fut fait 398 ans avant J. Ç. Long. ikM fà
4 1 ,4 3 . (JL)
A lb an o , petite ville du royaume de Naple§,
dans la Bafilicatç, avec titre de principauté. (R.)
ALBAN0 PO L I , ville de laTurquieEuropéenne
dans l’Albanie, Elle çft fur le Drin , à 16 lieues eft
d’Aleftio. Long. 3 8 ,4 ; lat. 51,48«
ALBANS. Voyt{ SMNTrALBANS,
A L B A R A Z IN , ville d’Efpagne, au royaume
d’Aragon. Ellp a un évêque fuffrragant dç Sara-
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golfe , 8c dont les revenus fe montent à fix mille
ducats. Elle a aufii des fortifications à l’antique. Ses
laines font très-renommées 8c paffent pour les plus
belles de l’Aragon. Elle eft fituée au bord de la
Turia ou Guadalabiar. Elle a huit paroilTes,, cinq
couvens & un riche hôpital. Quelques - uns la
nomment Albaracin. Elle eft fur les frontières de
la nouvelle Caftille ,3 5 lieues oueft de Teruel ,3 0
fud-oueft de Saragoffe, & 40 eft de Madrid. Long.
1 9 , 1 2 ; lat. 40 , 32. ( R .)
A L B A S TR E , ( on prononce Vs ) ou A LB AS-
T R A , ancienne ville d’Egypte du côté de l’Ara-4
bie.> Les habitans en font appelles, dans S. Epi««
phane, AlabaJlrides.\R.)
A L B A Z IN , ville de la grande Tartane, avec
une bonne forterefle pour la défendre contre les
Chinois & les Tarrares Monguls. C ’eft une des
routes de Pékin à Mofcow. Long. 122; lat. 54 ■ (*■ >
A L B E , ville d Italie dans le Montferrat, fur
la rive droite duTanaro, avec un évêché fuffra-
gant de Milan. Outre fa cathédrale, elle a trois
eglifes paroiftialés , deux autres églifes , quatre
couvens d’hommes 8c deux de femmes. Elle fut
cédée par la paix de Quierafque, au duc de Savoie.
Elle eft à 5 lieues fud-oueft d’A f t i, 8 fud-eft de
Turin. Long. 2 5 ,4 0 ; lat. 44, 36. (R .)
A lbe - Julie , ou W eissembourg, capitale
d’un comté de même nom, en Tranfilvanie. Elle
eft au midi de la rivière d’Ompay, 8c bâtie fur le
penchant d’un coteau, d’oii l’on découvre une
vaf\e: plaine. Ses environs font riants 8c fertiles:
on n y voit que des champs fanés de grains; 8c des
coteaux plantés de vignes'. L’air y eft très-fain, 8c
les habitans en font très-affables. C e fut le lieu de la
réfidence des princes de Tranfilvanie ; mais ce qui
peut l’honorer davantage, c’eft qu’elle a pris fou
premier nom de Jul'n-Augufla, mere de l’empereur
Marc-Aurele, fon fondateur. Cette ville eft
petite elle fe nomme plus communément aujour-
dhui Carlsbourg ( Alba Carolina ) du nom de fou
reftaurateur Charles V I . L'évêque de Tranfilvanie
y a fon fiège. Elle a des fortifications , 8c elle fe
trouve à 10 lieues oueft d’Hermanftadt, 23 nord-
eft de Temefwar , 50 nord-oueft de Belgrade , 8c
99 de Bude. Long. 42 ; lat. 4 6 , 3q. ( R .)
? A lbe-Royale ; ou Stul - W eissembourg :
c eft la. capitale d’un comté du même nom en Plon-»
grie,, fur la riviere de Rauzia. Du tems où la
Hongrie avoit fes rois particuliers, c’étoit une
place très-forte, & munie de remparts 8c de foffési
qui furent détruits en 17Q2. Cette ville a effuyé
des révolutions confiderables : elle s’eft vue pendant
près de dçux fièqles, de l’an 1490 jufqu’à
1688, tantôt la proie des. Turcs, & tantôt celle
des Allemands. Elle appartient aujourd’hui à l’empereur
depuis l’an 16.88.. Elle eft fituée dans un
terreip marécageux. par les eaux de la Sarvitz , qui
y féjournent, & qui contribuent à fa défenfe. Les
anciens rois de Hongrie y étoient couronnés. C ’é-
toiî 1? Uçq de leur réfidence, §c quelques-uns y
W«
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ont eu leur fépülture. Elle eft à 12 lieues fud-oueft
de B ud e , 35 lud-eft de Vienne, 65 nord-oueft de
Belgrade. Long. 36 ; lat.. 47. (R .)
A lbe-Jed , ville d’A fie , dans le Maufenhar,
entre la ville de Samarcand 8c la rivière de Gi-
hon. (R .) ,
ALBECK , petite ville de Souabe, dans le territoire
d’Uim, à laquelle elle appartient. Elle eft fituée
fur une montagne , au nord, & à un mille 8c demi
d’Allemagne de cette ville , fur la rivière d’Alb.
Long. 2 7 , 40 ; lat. 4 8 ,3 0 . ( R .)
ÀLBEGWA, rivière d’ Italie, que les Latins appellent
Albania ou Alminia & Amiana. Elle prend
fon cours par la Tofcane , 8c va fe jeter dans le
golfe deTelamone, entre Telamone 8c Orbitelle.
w 1 . /
A L B E L , en latin Aïbula, riviere qui naît au
centre de la ligue cadée , au pays des Grifons. Sa
fource eft au mont Albel relie va fe rendre dans
1| Rhin, après avoir pâlie à Bergun. ( R.)
ALBEN , gros bourg dans la Carnioie, appellé
par les Latins Albium, Albius 8c Albanum. Il eft
ïitué fur la montagne d’Alben, entre le lac de
Czirnitz 8c le comté de Goertz. Il s’y trouve des
mines de mercure. C ’eft fur cette montagne, nommée
aufli monte dd Carfo , qu’eft la fource d’une
.rivière qu’on appelle aufii Alben , 8c que les Latins
nomment Alpis , qui fe décharge dans le golfe de
Venife , entre Laubach 8c Capo d’Iftria. ( R .)
A LBENGU A, ALBENGA , ville de rètat de Gênes,
fur la côte occidentale ; fes Latins l’appelloient
Albengaunum. C ’étoit autrefois un très-bon port de
mer 8c une place forte ; mais elle a été détruite par
les guerres. Ses environs plantés d’oliviers 8c très-
bien cultivés , produifent beaucoup d’huile. On y
recueille aufli quantité de chanvre. Dans la fiiifon
où on le rouit, l’air y eft très-mauvais. Elle a un
évêché fnffragant de Gênes. En 1175 elle fut fac-
cagée 8c brûlée par les Pifans, 8c rétablie quelque
tems après avec le fecours des Génois. H y a
dans fon voîfmage un petit lac fort poiffonneux.
Elle eft à 5 lieues nord-eft d’O neille, 8c 15 fud-
oueft de Gênes. Long. 2 5 ,4 3 ; lat. 4 4 , 4. (JL)
A L B I , ville de France, capitale de l’Abigeois ,
dans le haut-Languedoc, fur la rivière de Tarn:
en latin , civitas Albicnjium. Elle fut érigée en
archevêché en 1677. La cathédrale eft dédiée à
Sainte Cécile : il ÿ a un des plus beaux choeurs du
royaume. On compte treize cardinaux, évêques
d’Àlbi. Le chapitre fut fécularifé en 1297. L’arche-
• vêque eft métropolitain de cinq évêques: il a la
feigneurie utile de la ville , fans en avoir la jurif-
diélion. Son diocèfe peut contenir environ 320
paroiffes , 8c lui rapporte au-delà de 100,000 livres.
Il y a une éleélion , une viguerie , un préfidial,
une juftiçe des eaux 8c forêts, 8c un bureau de
maréchauffée.
A lb i, bâti fur un tertre, eft peuplé de dix mille
habitans. Le palais de l’archevêque, fitué au bord
Géographie. Tome /,
A L B ' y ,
du Tartt qui en bat les murs, eft un très-beï édifice
; 8c la promenade appellée la Lice, eft des plus
agréables. Le p ay s , fitué partie en montagnes,
partie en belles plaines arrolées de plufieurs petites
rivières, abonde en bleds , en jjaftel, en v in s , eu
fafran , en prunes & en bêtes à laine : 8c l’on y
trouve des mines de charbon ; mais les habitans eu
font pauvres, 8c on l’attribue au poids des impo-
fitions. Le diocèfe d’Albi eft compofé de la partie
feptentrionale de l’Albigeois, pays fameux par la
feâe de même nom qui y prit naiflance, 8c qui
occafionna des guerres lî opiniâtres 8c fi fanglantes.
En 1176 il fe tint à Albi un concile où la doélrine
des Albigeois fut condamnée. Elle eft à 1 z lieues
fud-oueft de Rhodèz, 15 nord-eft de Touloufe , 8c
140 fud de Paris. Long. 19 > 4 9 ; lat. 4 3 ,5 5 , 44«
Voye^ A lb ig eo is . ( R .)
A l b i , ville d’Italie , au royaume de Naples ,
dans l’Abruzze ultérieure, vers les frontières de
Tétât de TEglife, à trois milles 8c au couchant du
lac de Celano , en tirant vers Tagliaeozzo , dont
elle n’eft éloignée que de fix milles. C ’étoit autrefois
une aflez bonne ville connue des Latins, fous
le nom cf Alba Marforum. On prétend que ce fut
en cette ville que les Romains firent périr de misère
P erfée, dernier roi de Macédoine, Jugurtha,
r o i‘ de Numidie, & pl,ufie,urs autres. Us y en-
voyoient ordinairement leurs captifs 8c leurs pri-
fonniers d’ état. ( Ré)
A L B IA S , petite ville de Q u e r c y , divifée eu
deux par la rivière d’Aveyrou. (Æ«)
A L B IE , petie ville de Savoie dans le Genevois,
furie torrent de Seràn , entre A ix 8cAnneci. Long,
2 3 ,4 2 ; lat. 4 5 ,5 0 ' (R .)
ALBIGEOIS , canton du haut Languedoc, dont'
Albi eft la capitale, 8c qui peut avoir 10 lieues de
long & 7 de large. Il eft très-peuplé, 8c produit
abondamment du vin , du grain, des fruits 8c du
fafran. Les principaux lieux de l’Albigeois font
A lb i , Cahufac , Caftelnau , Gailhac , Lifte , Lom-
bers , Moneftiers, Pampelone , Rabaftens , Réal-
mont, Valence 8c Villeneuve. (J?.)
A L B IG N I , village près de Lyon , qu’on croit
avoir tiré fon nom du long féjour qu’y avoient
fait les troupes d’Albin : Albiniacum , quaji Albini
cajîrum.
A lb in , fils de Cejonius Pofthumus , d’abord
Céfar , prit le titre d'Angube , quand il apprit les
deffeins de l’empereur Sévere contre lui. De la
Bretagne , il paffa dans les Gaules avec une armée
nombreufe , & s’avança jufqu’à Lyon , qui le déclara
pour lui. ft défit entrautres, près de cette
ville , peut-être dans l’endroit même qu’on nomme
A lb igni, un gros corps de troupes commande
par les lieutenans de Sévere. C e fut fans doute en
cetems-làque les Lyonnois , attachés a la fortune
d’Alb in , confacrêrent à Jupiter un monument de
fes premiers exploits , qui leur donnoient de gran-
I des efpérances ; on le découvrit ? il y a cent