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ï ’inveftitùre à fon fils Albert. La maifon d’A u triche
fut à fon plus haut point de grandeur fous
Charles-Quint, qui étoit tont-à-la-fois empereur,
roi d’E fpagne, 8c maître d’une partie de l’Italie',
fouverain de la Franche-Comté , 8c des dix - fept
provinces des Pays-Bas. Il donna l’Efpagne &
les Pays-Bas à Philippe II fon f ils , 8c il céda
l’empire à Ferdinand Ier fon fre ie , dont les def-
cendans l’ont poffédé jufqu’à Charles V I , père de
rarchiduchefie Marie-Therèfe, époufe de l’empereur
François de Lorraine, 8c mère de l’empereur
régnant Jofepîi II , qui commence une nouvelle
maifon d’Autriche. En trau très beaux 8c nombreux
privilèges dont jouiffent les archiducs,d’Autriche ,
Ils peuvent créer par tout l’empire des barons,
des comtes 8c des gentilshommes. Cette maifon
a donné fsize empereurs à l ’Allemagne , 8c fix
rois à l’Efpagne. Entre .les fouverains qui ont dominé
en Autriche 8c fur les pays héréditaires,
fon lîècle 8c la poftérkè difiingueront fans peine
Jofeph I I , dont le règne fera époque dans les
fafies des nations. Le plus bel éloge qu’on puifle
faire de ce prince eft q ue, par de bonnes loix ,
par la réforme des abus, par une adminiftration
vigoureufe 8c läge, fans faire de conquêtes, dans
vingt ans:il aura doublé la puifiance de fes états.
f s f c f ,
AUTUN’ , ville de France au duché de Bourgogne
, proche de l’Aroux. Long, a i , $ 8 ,8 ; Ut.
4 5 , 56, 46. Cette ville Tune des plus anciennes
de ia monarchie, fut une des villes des. Gaules
les plus célèbres 8c les plus opulentes. Elle étoit
connue, antérieurement à Augufte, fous le nom
de Bib radie Æduorum, & depuis Augufte elle le
fut fous celui d’Âuguflodunum ( montagne d’Au-
gufte ) , d’où l’on a fait fucceffivement Augufiun,
Auçfiun, Âufiun, 8c finalement Autan. Cette ville
eft à 18 lieues f. e. de Nevers,-19 f. o. de Dijon ,
12 o. de Châlonfor-Sône, 12 de Beaune, 18 de
Moulins , 8c €5 f. e. de Paris. Elle a foutenu plu-
fieurs hegest elle fut ruinée par Tetricus 8c par
les Bagaudes, rétablie par Confiantin , qui y fé-
journa en 3 1 1 ; faccagée par les Sarrafins en 73 1 ,
elle hq put fie relever de fies mines. On voit encore
l ’enceiiïte de fes anciens murs qui a plus de deux
lieues. O u admire les portes d’Arroux 8c de Saint-
André, ouvrages des Romains': la première eft une
efpèce d’arc de triomphe dont les pierres me font
jointes ni par le fer ni parle ciment : il refie encore
fur le fécond étage huit colonnes cannelées, revêtues
de leurs chapitaux 8c de leurs plintest les
orne mens d’architeélure en font fort élégamment
•travaillés.
On y remarque les refies de quelques temples ;
antiques 8c d’un amphitéâtre. La pierre de Goti- ■
hard paroit avoir été un phare pour conduire les
voyageurs , ou une pyramide élevée fiir le tom- ;
beau de quelques il'kifires Eduens, Plus de huit •
chemins militaires parroient de cette grande ville, ■
©u l’on a découvert 8c o ù , en fouillant la terre,
A u v
l’on découvre encore fouvent une quantité dé
marbres étrangers 8c précieux, des urnes, des fiâmes
8c des médailles. Près de la pierre de Cou-
hard , qui eft un monceau en pointe de petites
pierres liées par un ciment très-dur, efi le champ
des urnes, ain.fi dit des urnes fépulchrales qu’on
y a trouvées en différens tems. Les veftiges de
l’amphitéâtre confident en des terres difpofées
circulairement, 8c qui laiffent appercevoir, d’une
manière aficz cliftinéle , le s degrés où fe plaçoient
les fpeéiateurs. Ces terres font couvertes de gazon,
au milieu eft une grande plate-forme aufli couverte
de verdure, qui eft l’ancienne arène. Autour
8c au defibus des degrés font de petites loges baffes
ou caveaux bâtis de pierre, où fe renfermoiemt les
bêtes deflinées au combat: le tout a très-peu d’élévation.
La cathédrale de Saint - Lazare efi l’ancienne
chapelle des ducs : les nouvelles décorations que le
chapitre vient de faire, en rendent le choeur 8c le
fanéluaire des plus riches 8c des plus éclatans.
La collégiale de Notre - Dame, fondée par le
chancellier Roliin en 1444 , poffède un tableau
fur bois, original fie Pierre de Bruge, qui efi admiré
des connoiffeurs. Cette ville èft le fiège d’un
évêché , d ’une chambre des décimes, d’une recette
particulière des décimes de Bourgogne ,
d’un gouvernement particulier , d’une lieutenance
des maréchaux de France, d’un bailliage, d’une
chancellerie aux contrats , d’un préfidial uni au
bailliage 8c à la chancellerie, d’une makrife particulière
des eaux 8c forêts. 1 y a juftice consulaire,
maréchauffée, grenier à le i , fohdélégation
de l’intendance , recette particulière des états*
Outre la cathédrale elle a une collégiale, trois abbayes
d’hommes, dont deux font réunies au chapitre
de la cathédrale, deux abbayes de filles, huit
paroiffes , deux liminaires, deux prieurés , un
collège, cinq couvens 8c deux hôpitaux. L’ évêque
d’Autun efi pr«fident né des états de Bourgogne.
Il efi iuffraganï de l’archevêché de Lyon , dont
il eft adminiftrateur - né pour le fpiriîuel 8c le
temporel durant la vacance du fiège. Son diocèfè
renferme fix cent onze paroiffes. il porte le pallium*
Aurnn a donné -naiffairce à plufieurs perfoii-
nages difiingiiés , tels que le célèbre Eumène,
profeffeur d’éloquence aux écoles Menienes fous
Confiance 8c Confiantin : Saint-Germain, évêque
de Paris , mort en 576 : l’illufire président Jeannin,
minifire 8c confident d’Henri IV , mort en 1622,
y efi inhumé en fa chapelle, dans la cathédrale ,
où l ’on voit fon maufolée.
Le commerce de cette ville efi en bois & -en
bétail. L ’Aucunois, dont cette ville efi le chef lieu ,
abonde en èxcellens pâturages. Le feigie 8c les
châtaignes en font deux des principales productions.
Ce pays efi monta eux. Quant aux anciens
peuples d’Autun, voye^ l ’article Eduens. [ RI)
AU V ER G N E , Arvcnéa, province de France,
d’environ quarante lieues du midi au feptentrion ,
A u v
$c trente de Torient à l’occident, bornée au nord
par le Bourbonnais ; à l ’orient par le Forez 8c le
Vêlai ; à l’occident par le Limofin , le Quercy &
la' Marche, 8c au midi par le Rouergue 8c les
Cevennes : elle fe divife en haute 8c baffe; celle-
ci fe nomme la Limagne. Ses rivières font l’A ilie r ,
îa Dordogne 8c l ’Alagnon. Clermont efi la capitale
de toute la province : -quant à fon commerce,
les gros befiiaux en font la principale partie ; ils
enrichiffent la haute -Auv ergne, d où ils paffent
dans les provinces voifines , .même en Efpagne.
Les Auvergnats fortent d e leur province 8c fe répandent
par-tout, où ils fe louent à toutes fortes
d e travaux; ils font principalement la chaudronnerie.
Il y a en Auvergne d’excellentes papeteries ;
i l s’y fait quelques étoffes : on connoît fes fromages*
Les meilleurs haras de mules 8c de mulets
font à laP la ch e , canton de l’Auvergne fitué entre
Saint-Flour 8c Murat. Les autres parties de fon
commerce font en bois de lapin, en charbon de
te r re , en pommes de reinette 8c de calville, en
c ires, en colles fortes, en foifs , en n oix, en huile
d e noix, 8c en toiles de chanvre.
Clermont peut être regardé comme le marché
général de l’Auvergne; ©ri s’y fournit d’étoffes,
d ’habits , de dentelles, 8cc. On y prépare des
cuirs ; on y fait des confitures d’abricots & de
pommes ; on y travaille des hurats , des étamines
S l des ferges. Aurillac fournit des fromages. Il y
a des 'manufii6lur.es de points; il fe tient à Saint-
î ’iour des foires confidéraMes ; il s’y vend des
anules 8c des mulets. C ’eft le grenier des feigles du
p a y s ; on y fait des couteaux, des rafoirs, des ci-
aeaux, des ratz 8c des ferges, 8c l ’on y prépare des
cuirs. Les cartes, le papier, la coutellerie 8c le fil
-à marquer, font le trafic de Thiers. C ’efi le même
commerce à Ambert,-où l’on fabrique des ratz 8c
des étamines ; mais fur-tout du papier à 3a beauté
duquel on prétend que les eaux contribuent beaucoup.
Tout le monde connaît les tapifferies d’Au-
huffoH. Beffé efi l’entrepôt des bleds, des vins 8c
des fromages qu’on .tire de la Limagne. Il y a à
Riom, à Maringues, à Anjan 8c à Caudes-Aiguesiy
des tanneries. i l iè fait à Aurillac des'étamines bu-
rattées;;% à B ri ondes, des ferges; à Felletin , des
tapifferie«. de haute-liffe ; à Riom , Murat, Mauriac,
8cc. de groffes étoffes, 8c des points, à la
Chaife-Dieu , à AMange , 8cc.
Le climat de cette province b’ efi point le même
par-tout; celui de la biffe-Auvergne efi beaucoup
plus chaud 8c plus agréable, que celui des montagnes
qui efi extrêmement froid , 8c où la terre efi
couverte de neige fax à ..fept mois de l ’année. Quoique
cette province foit fort fiijète aux vents , on
remarque, comme une chofe fingulière, qu’il n’en
règne point de généraux ; ce que l’on doit attribuer
aux montagnes. Cette contrariété de vents, qu’elles
'Occafionneiit fait qu’il n’y a point de moulins à
vent dans la province, quoiqu’on ait tenté plufieur.-
fois dieu confiruire*
A U X aoy
R y a dans cette province quelques mines d’argent,
de fer 8c de plomb ; mais celles de charbon
de terre font les plus riches de toutes. Les fources
minérales y font en très-grand nombre. Les prinr
cipales font celles de Saint-Myon , du Mont-d'Or,
de Martres y de Veyres & de Vic-le-Comte , de Bejfé ,
de Chanonaly de € audes-Aigues , de Châtel-Guyon ,
de Saint-Pierre t de Pont-Gïbaut, de kernel, &c. &c0
Il faut convenir auffi que prefque à chaque pas
qu’on fait dans cette province, on découvre des
traces de volcans éteints.
Ses plus hautes montagnes font le Puy-de-Dome,
:1e Mont-d O r 8c le Cantal. Il y a près du. Mont-
d'Or un lac très-profond ; fi l’on y jète une pierre ,
il s’en élève auffrtôt une vapeur épaifiè qui fe ré*
fout en pluie.
Cette province ;a beaucoup de bois ; les forêts
for-tout du côté de la Chaife Dieu Sc de Saint-
Germain - l’Ambron , fourniffent des pins propres
à faire des mâts aux vaiffeaux de guerre.
L e nombre des travailleurs qui paffent tons les
ans en Efpagne dans le tems fies moiffbns , monte
à près de fix mille; ils rapportent dans l ’Auvergne
chaque année plus de fieux cent mille écus. Il ea
fort pour le moins autant encore qui paffent dans
les autres pays ; car il faut remarquer, en l ’honneur
des habitans de cette province, qu’ils font
honnêtes, fobres, 8c très-laborieux.
Il n’y a point d’univerfité en Auvergne , mais
feulement un collège à R iom ; ce font les pères de
F Oratoire qui en font chargés. On n’y voit point
non plus de places fortes. Le cardinal de Richelieu
dans le voyage qu’il y fit en 16 34 , fit rafor
les châteaux les plus fortifiés.
■ La baffe-Auvergne efi régie par une coutume
particulière, rédigée en 15 10 ; au lieu que la haute
foit le droit romain. Cette province fut -confifiquée
fur ie connétable fie Bourbon, 8c réunie à la couronne
en 1527.
Les vins font très-bons, mais trop légers pour
fou tenir le tranfport ; ils font confommes dans ia
province. Le bled efi foffifant pour les befoins des
habitans. L e pays produit auffi beaucoup fie châtaignes.
'On compte parmi les grands hommes fie l ’Auvergne,
Grégoire de T ou rs , Pafcal, 8c le chancelier
de l’Hôpital. (M. D.. Ml)
A U V E R S , Alvemum , bourg de l ’Ile de France
éleélion , & à une lieue e. fie Pontoife
A U V IL L A R D , ville de France,..en Gafcogne,
dans la Lomagne , proche de la Garonne Long. 18,
40 ; îat. 4 4 ,7 . Elle efi a 5 )i. f. e. d’Agen. C-efi ns
ancien comté qui, dans 4e XIIe fiècle, entra dans
la maifon des vicomtes de Lomagne. Il y a un couvent
de Dominicains 8c un d’UrfuIines. :
AUXERRE , ville de France, au duché de Bourgogne
, capitale d’un pays appelle fie fou nom
V/iuxerrois, en latin Itifjîodorum, AiuiJJiodorum.
ou , félon la table de Peutinger, AnteJJiodorum.
JL’Irinéraire d’Antonin ia nomme Antijîodvrum. Les