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des reftes d’un amphitéâtre & des monumens des
Romains.
Le bailliage du Baffigni s’étend vers la Franche
Comté oc les Vo fge s, & a été divifé en fix
grandes châtellenies, félon les lettres du cardinal
de Bar en 1419. Ces châtellenies comprennent
des villes qui étoient du Barrois, & n’ont jamais
été du Baffigni ; favoir , i° . Gondrecourt , prév
ô té -v ille de Baffigni qui n’eft plus guère aujourd’hui
qu’un bourg, ou l’on voit encore des
reftes de murailles & les ruines d’un ancien château
; 20. la Motte, place forte du Barrois, affife fur
une très-haute montagne ; cette ville a été entièrement
rafée, on a femé du fel fur fes fondemens ;
2°. Bourmont, fénéchauftée dans le Barrois.; 40.
la Marché, 50. Châtillon; & 6°. Conflans , prévôtés
, petites villes du Barrois.
Le Baffigni, depuis Chaumont jufqu’à Vaucou-
leurs, peut avoir treize à quatorze lieues de longueur
; à partir de Langres même » on pourvoit
aifément trouver vingt lieues. Sa largeur eft à peine
de moitié. Le pays abonde en tout ce qui eft né-
cefiàire à la v ie ; il eft fur-tout couvert de très-
belles forêts, & de campagnes fertiles en bled.
m
BASSOMPÏERRE , Seigneurie du Duché de
B a r , dans le Bailliage de Saint-Mihel; cette Seigneurie
a donné fon nom à la maifon de Baffom-
pierre; elle eft entre Thionville & Longwi, mais
plus près de Thionville.
BASSORA. Voyeç B a l so r a .
B A S T A N , ville d’Afie, dans le Choraftm, ou
plutôt dans la petite province de Komus. Les tables
arabiques donnent à cette v ille , long. 8 9 ,3 0 ;
lat.fept. 30, 10.
B A S T IA , ou la BA STIE , Mantinum , évêché,
capitale de TLle de Corfe. Une montagne fort haute
& très-roide, dont le pied fe perd dans la mer,
domine cette ville , qui occupe fur la plage un
efpace d’environ quatre cents toifes de long fur
cent toifes de large. Vers le milieu de fa longueur
, l'a mer forme une anfe fermée au nord-
eft par un mole, terminé par un phare que les
Français y-ont élevé ; & au fud-eft , par l’efcarpe-
ment du rocher, fur lequel eft bâtie la citadelle,
que les Corfes nomment Terra-h'uova : ils désignent
la ville par le nom de Terra- Vecchio.. Elle
n ’eftferméepar aucuns murs., ni foffés ; mais, du
côté de la montagne, les maifons y font fi contiguës
les unes aux autres, qu’elles lui forment une
enceinte.
La citadelle, dont les fortifications n’ont jamais
valu ce qu’elles ont coûté , n’a que l’avantage de
mettre ce qu’elle renferme à ïabri d’un coup de
main, & de protéger le port par un feu bien plongeant
, qui le met hors de toute infiilte.
Le château ou réfidoit le gouverneur Génois ,
forme dans la citadelle un retranchement, & fert
aujourd’hui pour les féances du confeil fupêrieur.
L ’hôtel-de-ville & l’ancien palais des douze nobles
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font bâtis fur la place de la citadelle ; qui fenfermé'
auffi la cathédrale. Les Génois' y avoient refferré
tout ce qui formoit leur gouvernement. Les Français
, moins timides & moins foupçonneux , en ont
abandonné le féjour à la garnifon , & occupent la
bafle-ville, où ils vivent avec fécurité au milieu
des Corfes, qu’ils regardent comme leurs concitoyens.
Le commandant militaire & l’intendant y
ont deux beaux palais, & ce ne .font pas les feuls de
Baftia ; les rues de cette ville font étroites, tor-
tueufes ; les maifons fort élevées & bien bâties ;
les églifes y font belles. Les rues de la citadelle
font mieux alignées que celles de la ville ; les derniers
bombardemens qu’a effuyés Baftia , y ont
ruiné beaucoup de maifons; la citadèlle & fe s environs
ont fur-tout beaucoup fouffert. Baftia contient
environ 6000 habitans , & en pourra facilement
loger le double , dès qu’elle fera fortie de fes
ruines. C ’eft la réfidence de l’évêque de Mariana ,
ville aujourd’hui ruinée, & qui n’eft plus qu’un
miférable village. Il y a deux belles églifes pa-
roiffiales ; beaucoup de jolis oratoires de confréries
, fix couvens d’hommes, prefque tous beaux
& vaftes ; quatre de filles. Le peuple y eft miférable,
quoique laborieux. Les arts y font mieux
connus que dans le refte de- i’île. Son commerce
principal eft en cuirsl La campagne des environs
eft fort bien cultivée, & produit une quantité
prodigieufe de limons. Son port ne peut contenir
que des bâtimens qui prennent peu d’eau.
Son embouchure n’a que 40 toifes, & l’entrée en
eft mauvaife. C e port eft peu fû r , étant traverfé
par un vent de fud-eft , qui agite fortement les
vaiffeaux à l’ancre. Nous devons prefque tout cet
article à des mémoires que nous, a fait paffer M. de
Pommereul. ( M. D . M. ) Bastia , petite ville maritime 3e la Turquie
en Europe , dans l’Albanie , vis-à-vis de Corfou,
à l’embouchure de la Calamou. Long. 3 8 ,5 ;
lat. ^9,40. Bastia , petite ville, ou bon bourg d’ ItaKe au duché de Modene, dans une petite île que
forme le Panaro, au-deffous de cette ville.
BASTIDE ( la ) de Carence , ville de la Baffe-
Navarre , à 2 lieues f u d - e f t de Bayonne.
BASTIE (la). Voye^ Bastia. B A STIM EN TOS , petites îles de l’Amérique
feptentrionale , proche la terre-ferme, à l’embouchure
de-la.baie de Nombre de D io s , avec un fort
bon port. Il y en a une où il fe trouve une fource
d’eau excellente. Le pays eft bon, & habite par
les Indiens Efpagnols, tributaires de Porto-Belo.
BASTION DE FRANCE , place d’Afrique
fur la côte de Barbarie, au royaume d’Alger , &
au nord-eft de Bonne. Les François y font établis
depuis 1561. Ce baftion n’a qu’un petit port , ou
plutôt u n e . fimple plage, capable feulement de
recevoir le s . barques ou chaloupes qui vont a la
pêche du Corail. ' .
Le véritable port où,arrivent les vaiffeaux de is
B A S
compagnie eft la C a lie , à 7 milles plus, haut vers
le levant, où la compagnie a quelques petits ouvrages
& quelques foldats pour la fûreté des marchandifes
; auffi le principal etablifiement, eft le
Baftion même : c’eft où réfide le gouverneur, de
. qui les capitaines de la Calle & du Cap-Rofe prennent
leurs, ordres. C ’eft auffi-là que font les ma- |
gafins où l’on vient dépofer le cora il, où fe trouvent
l’ériife & les prêtres pour administrer les ■
facremens aux François. La pèche du corail s y fait
depuis le .commencement d’avril jùfqu’à là fin de
juillet. Les corailleurs viennent au Baftion faire
leur marché avec la compagnie , 3 58 fols la livre,
& ils ne peuvent vendre leur corail à d’autres »fous
peine de punition corporelle. .On emploie vingt-
.cinq fatteaux, ou barques , dont chacune ne pêche
guère moins de vingt à vingt-cinq quintaux, de
corail par faifon.
Le corail a beaucoup perdu. de fon prix en F rance ;
mais on en fait toujours cas dans .d’autres pays de
l ’Europe, tels que l’Italie, le Portugal, aux échelles
du Levant & aux Indes orientales.
Outre le Baftion, la compagnie a auffi la con-
ceffion des ports de Bonne & de C alle , où elle a le j
privilège exclufif de faire le commerce. | ,
Les grains , les cuirs, les légumes , les fuifs., la j
c ire, quelques laines furges STles chevaux barbes, !
font les marchandifes dont on peut trafiquer avec
les Maures de la conceffion de la compagnie. La
plus grande partie de ces marchandifes fe tranfporte
à Marfeille, à la réferve des grains & des légumes
qu’on envoie en Italie, principalement à Gênes.
Le Baftion de France eft préfentement réuni à
la compagnie du Cap-Nègre ; place qui eft dans la
dépendance du royaume de'Tunis. Cette compagnie
fe nomme atifli en Provence, Compagnie d’A frique.
(R.)
B A STO G N E , ou B A S T O G N A C K , petite ville
des Pays-Bas, au duché de Luxembourg, comté
de C hini, dans les Ardennes. Elle a un affez grand
territoire , & elle étoit autrefois plus confidérabîe ,
puifqu’on la nommoit Paris des Ardennes : mais il
faut convenir que dans ce rems - là , Paris n’étoit
. pas ce qu’il eft aujourd’h u i, ou que la raillerie
,étoit un peu amère. Les François l’ont poffédée depuis.
1681 julqu’à la paix de Rifwick. Elle.n’eft qu’à
;S li. n. o. de Luxembourg. Long. 2 3 ,30 ; lat. 50 ,
.jo . ( R . )
BASTON. Voye^ Boston.
BASVILLE , ville de l’Amérique , dans la
Martinique.
Elle a été bâtie par les François il y a quelques
années. Sa fituation eft près du Fort-Royal-. Le port
. en eft très-bon.
Basville , château à 8 li. f. de Paris, apparte-
. nant à la maifon de Lamoignon. . ■„
BASURURE , rivière de l’Amérique méridionale
dans le pays des Caraïbes: elle fe jète dans,la
rivière des Amazones.
B A T A , ville d’Afrique, capitale de la province
B A T 23.7
de - même nom , au royaume de Congo.
La Province de Bata eft au nord-eft de Pango , à
140 lieues de la côte, & s’étend vers l’eft au-deffus
de la rivière de Barbela , jufqu’aux montagnes du
Soleil & du Salpêtre ; au midi, elle paffe au-delà
de cçs monts, & va jufqu’aux montagnes brûlées
, nommées -par les Efpagnols Montes Vremados.
Les environs de la ville de Bata font fertiles en
grains. \ •... .' . s . ,
BATAVIA , ville d’Afie , dansTîle de Java, au
royaume de Bantan. Long. 122,30'; lat. fnérid. 6,
9, 15.
La ville eft fituée dans une plaine baffe & unie
qui a la mer au nord, de grandes forêts & de hautes
montagnes au fud. Une rivière qui fort de ces
montagnes', divife Batavia en deux parties. Les
. murs dont elle eft ceinte , fopt de piérrés/, où l’on
compte vingt-deux 'biffions.; lés foffés; f©nt larges,
profonds, & toujours remplis d’eau , fur-tout pendant
les hautes marées. Il y a quatre portes , dont
deux font très-belles. Les deux côtés de la rivière
offrent des quais fuperbes & bien bâtis.
Les rues font à-peu-près tirées au cordeau , 8c
larges de trente pieds. Elles ont de chaque côté , le
long des maifons, des efpèces de trotoirs pavés
de briques,, pour les .gens de pied. On compte
huit grandes rues droites ou cîe traverfe, bien bâties
& proprement entretenues. Celle du Prince ,
qui va du milieu du château jufqu’à l’hôtel de
ville, '& qui eft la principale , eft croifèe en deux
endro.its par des canaux. Tous les efpaces qui font
derrière'les édifices, font propres & bien ornés j
car la plupart des maifons ont des cours de derrière
pour entretenir la fraîcheur, & de beaux jardins
où l’on trouve, fuivant le goût & la fortune
des propriétaires , toutes fortes de fruits, de fleurs
& d’herbes potagères.
L’églife .de la Croix, bâtie en 1640, eft un édifice.
fort beau , fort vafte , tout confirme en pierre
de taille. L’hôtel-de-ville, bâti en 165 2 , dans une
place fort'grande, eft à deux étages & d’une bonne
arçhite&ure. L’hôpital eft fur la rivière qui paffe
au milieu de la ville. Tous les îogemens & les
falles pour les malades , font très-agréables & proprement
entretenus ; il y a une place très-jolie ,
ornée d’arbres,pour 1 la récréation des malades qui,
au moyeu d’un quai dé bois » peuvent défeendre à
I la rivière & s’y rafraîchir. Le Splnhüis eft une
maifon de force où l’on .renferme les femmes de
mauvaife vie ; elle eft. 'ainfi nommée, parce qu’on
les force à coudre, filer, broder , & travailler à
toutes fortes d’ouvrages ; les moindres fautes , la
pareffe, 8cc. font punies du fouet. Les deux boucheries
de la ville font conftruites fur pilotis au
bord de la rivière, dont les flots entraînent toutes
les immondices, & n’infeéfent point les autres
quartiers de la ville.
La poiffonnerie eft auffi fur pilotis. Prefque tous
les poiftonniers font Chinois. Tous les pêcheurs
fo n t obligés d’apporter leur poiffo*?, qui eft. vendu