
6oo F L E
Cette ville eftallez grande, belle & commettante
; c’eft même la plus importante de tout le duché
de Slefwick. Elle a un port fur & qui eft a fiez
profond pour recevoir les plus gros vaifièaux. Cette
vdle, qui eft prefque toute en longueur, n’a qu’une
rue principale, & douze petites. Elle a trois pa-
ï'oifles Allemandes, une églife Danoife , une école
latine , un hôpital, une maifon d’orphelins èc une
L ourle. Ses habitans s’adonnent à la pêche , au
commerce 8ç à la navigation. Cette ville n’eft point
fortifiée. Elle eft à 6 li. d’Apenrade. (i?.)
FLESSELLES, bourg de France, en Picardie,
dans l’Amienois. (K.)
FLESSINGUE, nommée par ceux du pays,
VTijfinghen ; belle, forte & considérable ville des
Provinces-Umes, dans la Zélande & dans l’île de
:W alcher.en , avec un très-bon port qui la rend
«fort commerçante. Elle eft à l’embouchure de l’Ef-
caut occidental , appelé H o n d t , à une li. f. o. de
Middelbourg, 3 f. e. de l’Eclufe, 10 n. o. de Gand.
Toute confidérable que foit cette ville, elle n’occupe
que le cinquième rang entre les villes de
cette province. Son port, creufé en 1688 aux dépens
des états, a mille fept cent perches de longueur,
fur deux cents de largeur ; il peut contenir
une flotte de quatre-vingt vaiffeaux de ligne.
Cette ville a trois églifes Réformées hollandoifes,
line Françoife, une Angloife, & une de Mentionnes.
Il y exifte depuis 1765, feulement, une
fociété littéraire , dite la fo c ié t é Z é la n d o ife . C’eft
«ne des trois villes que Cbarles-Quint confeilla
à Philippe II de conferver avec foin. Long* 21,
27J la t . 51,26.
Fleflingye a l.a gloire d’être la patrie de l’ami-
iral Ruyter, le plus grand homme de mer qu’il y
ait peut-être jamais eu. Il avoit commencé par être
«moufle; il n’en fut que plus refpeétable: .le nom
des princes de Naffau n’eft pas au-deffus du lien ,
dit avec raifon M. de Voltaire. Le confeil d’Ef-
-pagne- lui donna le titre de duc, dignité frivole
pour un républicain ; è c fes enfans même refu?
Çèrent ce titre, fi brigué dans nos monarchies ,
jnais qui n’eft pas préférable au nom de bon c i toyen.
Ruyter naquit en 1607, èc fut beffé mortellement,
en 1676, d?un coup de canon, dont il
.jnourut quelques jours après.
Cette ville efl aufli la patrie de gens de Lettres
îdifïingués, comme de Pierre Cuneus, connu par un
excellent livre fur la république des Hébreux ; &
de Louis de Dieu, Payant théologien , dont les
ouvrages ont paru à Amfterdam en 1693, in -fo l.
^ P l e u r e y SUR OuCHE, F lo ria c um , F lu re ium ,
village de France, dans la Bourgogne, à trois lieues
pueft de Dijon, avec un ancien prieuré , fondé par
le rpr Gontran , & réuni à l’abbaye Saint-Marcel-
Jez-Châlon, où ce roi efl inhumé.
Il efl remarquable par la bataille que Clovis livra
à Gondebaud, roi de Bourgogne, où celui-ci
fut ÿç0t ? l’an 509, Le duç Robeft I “ y mourut i
F L O
en 1075. duc Eudes II y tint les plaids, eit
1104 , oc déchargea les habitans de la fervitude 8»
des taxes impofèes par fon père.
La Martinière confond Fleurey avec Fleury,’
bourg du Vexin-Normand, à cinq lieues de Rouen,
à la tin de cet article. (Æ.)
FLEURLS, village du comté de Namur, entre
Charleroi & Gembiours, célèbre par la viéloire
éclatante qu’y remporta M. de Luxembourg fur les
Alliés, le premier juillet 1690. C’eft une des plus
belles aéfions du général françois : l'infanterie ennemie
y montra beaucoup de valeur ; mais la cavalerie
Hollandoife fit fort mal. Les François , dans
la plus grande chaleur du combat, donnèrent la vie
à des bataillons entiers, qui, félon l’ordre qu’ils
avoient reçu avant de combattre, ne nous auraient:
pas fait le même parti. Il s’y donna une autre bataille
, en 1622, où les Efpagnols furent défaits«.
Fleuras efl à 6 li. e. de Namur. (i?.)
FLINT, petite ville du pays de Galles , & capitale
du Flint-Shire. Elle envoie un député au parlement.
Elle efl à 47 li. n. o. de Londres. L o n g%
17, 20 ; U t . 53 , 25.
Le Flint-Shire a quatre-vingt milles de tour,’
vingt-huit paroiffes, environ cent foixante mille
arpens, trois mille cent cinquante maifons, & trois
villes, lavoir, Flint, Saint-Afaph, &. Caërwisk.
Cette province, un peu moins montueufe que
le refte du pays de Galles, refpire cependant un
air froid, mais fai n. Les vallees en font fertiles.
Le feigle y croît mieux que le froment, & fes habitans
parviennent, pour l’ordinaire, à un âge fort
avancé. L’on y nourrit beaucoup de bétail, petit
à la vérité, mais dont la chair efl de très-bon goût.
Il y a auflî des mines de plomb & de charbon,
& des carrières qui fournifîènt des meules de moulin
; l’on en exporte encore du heure, du fromage
& d’excellent miel. Elle confine à la rivière de
Dée , & aux comtés de-Chefter, de Shrop & de
Denbigh ; & elle efl rçpréfentée au parlement d’Angleterre
par deux députés, dont l’un efl élu par
elle-même, & l’autre par la ville de Flint. (/?.)
FLIX, bourg & château d’Efpagne, dans la Catalogne
, fur,1’Ebre, à 8 li. f. o. de Lerida. Les fortifications
en ont été rafées. (i?.)
FLODRQF, feigneurie confidérable du comté
de Looz , dans i’éyêché de Liège fur la Menfe#
t*ù i
ILORAC, petite ville de France, dans les Cé-
vennes, & en particulier dans le Gévaudan. Elle a
titre de baronie, & elle efl fituée fur le Tarn, dans
un terroir aflfez fertile. (/?,)
FLORENCE , ancienne èc célèbre ville d’Italie,
déjà confidérable du tems de Sylla, aujourd’hui
capitale de la Tofcane , avec un archevêché ,
érigé par Martin V, une université, une académie
, &ç.
Cette ville où la langue italienne efl très-culti?
vée pour l’élégance, efl encore une des plus agréables
d’Italie a par la douceur dejjfeg cjimat, & la
beautp
F l o
beauté de fort expofition. L’Arno la partage en
deux, 6c elle efl fituée dans une vallée délicieufe ,
dont la largeur efl de 500 brades; la brafle de
Florence efl de deux pieds romains.
C’eft dans les montagnes de fon voifinage
que fe trouvent ce marbre, ou ces pierres cu-
rieufes , mais non pas uniques, qui étant feiees ,
polies , & artiftement difpofées, repréfentent des
efpèces de buiflons, des arbres, des ruines, des
payfages , è c c . F oye^ Marbre , ou Pierre de
F lorence.
On compte à Florence plufieurs palais, parnÿ
lefquels le palais ducal vivra toujours dans la mémoire
des nommes , avec le nom des Médicis
qui l’habitèrent. La place par laquelle on ,y arrive
, eft ornée de ftatues de la main des plus
grands-maîtres, de Michel-Ange, de Donatelli,
de Cellini, de Bandinelli, de Jean de Bologne ,
&c. En fe promenant dans la grande galerie , on
admire le Scipion de bronze, la Léda, la Julie,
la Pomone , Vénus, Diane , Apollon , le Bacchus
grec, & là copie de Michel - Ange, qui ne le
cède point à l’original. Cette galèrie conduit à
plufieurs Allions, décorés de ftatues ineftimables ,
de buftes, de bas-reliefs, de tableaux précieux,
d’un nombre incroyable de médailles, d’idoles
Egyptiennes , Grecques , 6c Romaines , de lampes
fêpulchrales , de pierres , de minéraux , de
vafes antiques , è c d’autres ouriofités de la nature
è c de l’art , dont les gravures & les deferiptions
abrégées forment plufieurs magnifiques volumes
in - fo lio .
C’étoit en particulier dans le fallon oéfogone de
cette fuperbe galerie, qu’on voyoit un diamant qui
tenoit à jufte titre le premier rang entre les joyaux
de ce cabinet ; il pefoit cent trente-neuf karats &
demi : on y voit une tête antique de Juiesr
Céfar, d’une feule turquoife ; des armoires pleines
de vafes d’agate f de lapis , de criftal de roche ,
de cornalines garnies d’or & de pierres fines;
une table , & un cabinet d’ouvrages de rapport
de diafpre oriental, de chalcédoine, de rubis, de
topazes , & d’autres pierreries ; plufieurs tableaux,
tous chefs-d’oeuvre des meilleurs peintres, & une
infinité de pierres gravées.
Aufli, comme le dit M. de Voltaire, Florence
n’oubliera jamais les Médicis, ni Cofme, né en
1389, mort regretté de fes ennemis même, &
dont le tombeau fut orné du nom de père de la
p a t r ie , ni fon petit-fils Laurent de Médicis, fur-
nommé le père des M u fe s ; titre qui ne vaut pas
celui de père de la p a t r ie , mais qui annonce qu’il
l’étoit en effet. Sa dépenfe vraiment royale lui
fit donner le titre de magnifique ; èc la plus grande
partie de fes profufions étoit des libéralités qu’il
diftribuoit avec difeernement â toutes fortes de
Vertus , pour parler comme l’abbé du Bos.
Entre les objets de magnificence dont on vient
de parler, & qui enrichiffent encore la ville de
Florence , on verrait aufli le diamant de Tofcane :
Géographie, Tome 1. P a r tie I I ,
F L O 601
maïs l'empereur François Ier l’emporta à Vienne ,•
lorfqu’il alla partager le trône impérial.
Entre les hommes célèbres que Florence a produits
, on ne doit pas taire :
Le Dante ( Alligeri ) , père de la poéfie italienne,
né l’an 1265, & mort à Ravenne, l’an
1320 , après avoir été un des gouverneurs les
plus diftingnés de Florence , pendant les fa&ions
des Guelphés & des Gibelins.
Machiavel ( Nicolas ) , aflez connu par fon h i f .
toire de F lo r en c e , & plus encore par fes livres de politique
, où il a établi des maximes odieufes , trop
fouvent fuivies dans la pratique par ceux qui les
blâment dans la fpéculation ; ce fut d’ailleurs un
écrivain du premier ordre. Il mourut en 1529.
Guichardin ( François ) , contemporain de Machiavel
, né l’an 1482 , mort l’an 1540. Il fe
rendit fameux par fes négociations, fes ambaffa-
des, fes talens militaires, & fon hifloire d ’I ta lie
dont la meilleure édition françoife eft celle de 1593^,
à eaufe des obfervations de M. de la Noue.
Galilée, ou Galiléi, immortel par fes découvertes
aftronomiques , &. que l’inquifition perfécuta.
Voye^ l'ar ticle COPERNIC, Il mourut l’an 1642,
après avoir perdu, pour me fervir de fa propre
expreflîon , fes yeux qui avoient découvert un nouveau
ciel.
Viviani ( Vicenzio J , né en 1621, mort en
1703 , élève de Galilée, & très-grand géomètre
pour fon tems.
Lulli ( Jean-Baptifte) , né en 1633 , mort à Parîsf
en 1687: fes innovations lui ont réufli ; il a trouvé
des mouvemens nouveaux, è c jufqu’alors inconnus
à tous nos maîtres ; il a fait entrer dans nos
concerts jufqu’aux tambours & aux timbales; il
nous a fait connoître les baffes, les milieux, &
les fugues ; en un mot, il a étendu en Europe
l’empire de l’harmonie. v
Michel-Ange, le Praxitèle de Florence, en même
tems peintre , fcuîpteur, è c architeéle; il naquit
dans le voifinage de Florence en 1474 » & *nou-
rut en 1564,
Florence eft aufli la patrie d’André del Sarto,'
de Léonard de Vinci, de Léon X, d’Accurfe , de
Servandoni, d’Améric Vefpuce, de Cimabué, des
Strozzi, d’Ange Polibien, &c.
Cette ville efl fituée à 19lieues f, de Bologne^
24 f. e. de Modène, 34 f. e. de Parme, 36 f. e.
de Mantoue, 46 f. o. de Venife, 52 n. o. de
Rome, èc 220 de Paris. L o n g . 28 d., 42'o/;; la t9
43 d., 46', 30,/ fuivant Caffini.
Cette ville, autrefois Fleurence , en italien F 7-
rençe è c Fiorénça , en latin Florentia , paraît avoir
tiré fon nom de fa fituation agréable dans des
campagnes fleuries. Il y a en effet peu de villes
dans une pofition aufli délicieufe : des plaines ,
des vallons, des collines, des eaux , des prés,
des bois , des jardins qui fe préfentent de
loin , font le coup - d’oeil le plus riant, le plus
agréable , te plus varié i & l’intérieur de 3l§