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L'ordre de Saint-Georges a été renouvellé en
1729 par l’éleéteur; Charles Albert. Ses chevaliers
portent le nom de défenfeurs de l’immaculée Conception
de la Vierge , & font tenus de faire preuve
complète de feize quartiers. L’éleéleur eft grand-
maître de l’ordre , dont la marque eft une croix
d'azur émaillée, ayant au milieu l’Image du chevalier
Saint-George, & au revers, le chiffre de
fon reftaurateur, avec la couronne électorale, &
cette légende J .u . p. f | c’eft-à-dire, jufius , ut
palma florebit. Le ruban eft de couleur bleu cé-
le ite , liferé de blanc & de noir. L’ordre poffède,
& fait adminiftrer par fes chevaliers les préfectures,
Bailliages d’Abenfperg & d’Altmanftein , d’A lcha,
de Schwaben , de Waiferbourg, d’Eggenfelden,
d ’Aerding, de Neumarkt, de Stadt-am-Hof & de
Bernftein, de Riedt & de Hirfchaud.
L’éleâeur de Bavière occupe la cinquième place
dans le collège électoral, & la fécondé parmi les
éleâeurs féculiers. 11 liège, & va le premier aux
opinions dans le collège des princes de l’empire,
à caufe du duché de Bavière.
La Bavière , confidérée comme duché, fut com-
'prife dès 1521 dans le matricule, fur le pied d’un
éleCtorat , pour foixante cavaliers & deux cent
foixante - dix - fept fantafüns , ou mille huit cent
vingt-huit florins pour fon contingent, quelle acquitte
encore de nos jours.
L’éleCteur fournit, à caufe du duché de Bavière’,
à la chambre impériale , un contingent de huit
-cent onze rixdales , cinquante-huit & demie kreut-
zerts ; mais il refufe de contribuer pour le haut Pa-
latinat, quoiqu’il ait été compris à ce fujet pour la
moitié de la taxe impofée à PéleCteur Palatin.
Les principaux dicaftéres de l’éleCtorat de Bavière
Tont : le cenfeil intime de conférence , le conseil
de révifion, le confeil aulique, le confiftoire,
le confeil de guerre , le confeil des finances, le
confeil de commerce, la cour des monnoies, &
le confeil des mines.
Tout le duché efl régi par quatre généralités ou
régences, dont il y en a deux à Landshut & à
Straubing en baffe Bavière , & deux à Munich &
à Bprirghanfen eh haute Bavière. Les élediôns
relevant des généralités font adminiftrées par des
comtes , des barons , & par d’autres perfonnes
nobles.
Les revenus de Féleéteur, portés année commune
à près de fix millions de florins, proviennent
des biens ecdéfiaftiques , des dons gratuits du
c le rg é , de la gabelle, du fe l, des vins , de la
b ie rre , de l’eau-de-vie, de la glandée, & vente
du gibier, de l’exploitation des bois & des mines,
du monnoiage, des afîifes, des péages, des collectes
du p a y s , & d’autres fources communes ,
auxquelles il faut ajouter les impôts extraordinaires.
Les quarante millions de dettes contraélées par
Charles V I I , étoient déjà éteints à moitié en 1763
par une fage économie.
Les forces militaires font ordinairement de
B a v douze mille hommes de troupes réglées en fems
de paix, & de vingt-cinq à trente mille hommes
en tems de guerre. Les fujets de FéleÇteur de Bavière
ont été affranchis du droit d’aubaine en
France en 1767.-
Les villes du duché font : Munich, Pfaffenhofen,
Neuftad , Abenfperg, Inholfladt, Schrobenhaufen 7
Rain , Donauwerth , Wemdingen , Aicha, Fried-
b e rg , Landsberg, Schongau , Weilheim , "Waf-
ferboùrg, Marquaftim , Traunftein , Recheinhalt,
Burwljaufen , Braunau, Schurding dans la haute
Bavière , & dans la baffe Laudshut , Erding , Landau,
Nilshofen , Ofterhaufen , Mosbourg, Kelheim
, Dietfurt, Stadtam-hof, Straubing , Cham,
Fui t , Deckendorf, Gravenau , fans parler dans la
haute & baffe Bavière d’un nombre prodigieux de
bourgs, villages , hameaux , châteaux , manoirs-
nobles , &e. {M a s s o n de M o r v i l l i e r s ).
Bavière ( cercle de Bavière). Les bornes de ce
cercle font au nord la Franconie & la Bohême ?
le cercle d’Autriche à l’orient & au midi, & la
Suabe à l’occident. Sa dénomination lui vient dj&
duché de Bavière , qui en fait la plus grande & la-
meilleure partie. Son étendue eft eftimée à mille
vingt lieues géographiques quarrées.-
Les états dont il eft compefé font au nombre de
v in gt, diftribués en deux bancs ; l’un eccléfiaftique,
formé de Farchevêché de Salzbourg , des évêchés-
de Freiffngue, Ratisbonne &. Paffau, de la prévôtér
de Berchtoldsgaden , & des abbayes de Saint--
Eméran, de Niéder & Ober-Munfter, fituées' dans'
la ville de Ratisbonne.
Le fécond banc eft fëcuîier, & rempli par l ’électorat
de Bavière , les duchés de Neubourg & de'
Salzbourg, le îandgraviat de Leuchtenberg , le
comté princier de Sterinftern , les comtés de Haag
& d’Ortembourg , les feigneuries d’Ehrenfels 9
de Soulzbourg & de Pyrbaum , de Hohenwaldech ,
de Breiteneck, & de la ville Impériale de Ratis-r
bonne.
Le droit de convoquer fe cercle eft commun
entre l’éleéleur de Bavière & l’archevêque de Salz-
bourg ; ils alternent pour le direCtoire. Ces affem-
blées fe tiennent jfour l’ordinaire à Ratisbonne 01*
à Wafferbourg.
Ce cercle n?a jamais confentï à une affociation
avec les autres cercles , quoiqu’il y ait été invité à
plufieurs reprifes , & qu’on ait fouvent négocié
pour cet effet. On Fa vu s’unir pour trois ans
avec celui de Franconie & de Suabe en 1683.
L ’état militaire del’empire ayant été réglé en 1681 à
quarante mille hommes en tems de paix, le cercle'
de Bavière fut taxé à huit cents cavaliers , & mille*
quatre cent quatre-vingt-quatorze fantaffins.
A l’égard de la religion, ce cercle eft compté-
parmi les mixtes. Il ne préfente qu’un affeffeur à la
chambre impériale, à laquelle il devroit en fournir
quatre en vertu du traité de Weftphalie , & deux ,
conformément aux réfultats de l’Empire des années
1719 & 1720. ( M. d e M. )
B A V "Ba v ièr e ( Palatinat de ) , province d’Allemagne
au cercle de Bavière ; on l’appelle plus fouvent le
haut] Palatinat ; c’eft une partie du Nortgaw. La
capitale eft la ville d’Amberg. Le haut Palatinat eft
très-montueux. Ses montagnes font en partie couvertes
de bois & de prairies, & en partie defrichees,
& d’un bon rapport en grains. Le pays nourrit
fes habitans par la quantité de fes mines de fer &
de plomb, l’abondance des b ois, & 1 entretien du
bétail. . mi
Le haut Palatinat contient treize villes u vingt-
huit bourgs. ,
Il ne s’eft point tenu d’àffemblee des états dans
Je haut Palatinat depuis 1618 ,• époque à laquelle
cette province fut dévolue a la maifon de Bavière.
La religion dominante eft la catholique
romaine ; il s’y trouve cependant encore beaucoup
de proteftans. .
Il ne faut pas confondre, comme on v o it , la
Bavière avec la Palatinat de Bavière, qui fait partie
duJNortgaw, & dont la capitale eft Amberg, ni*avec
le cercle;de Bavière, qui eft beaucoup plus étendu.
( Af. d e M .) - A
B AU F FR EM O N T , ancien chateau de France
en Lorraine , fitué fur une montagne, à une lieue
êcdemie de Neufchâteau , originairement avec titre
de baronie. Il donne le nom a 1 ancienne maifon de
Bauffremont/l’une des plus illuftrcs du royaume ,
q u i, dès l’an 1200, étoit une des premières de la
nation Françoife. A l’avantage de compter des
empereurs de Conftantinople dans leurs ancêtres ,
des fouverains de Hongrie & de Trebifonde; de
nombrer des alliances dans Pune & 1 autre race
royale des ducs de Bourgogne \ les feigneurs de
Bauffremont joignent la prérogative plus précieufe
encore d’être iffus de nos rois , par Helene de
Courtenay , leur mère, qui defeendoit en ligne directe
de Louis V I , dit lé Gros. L origine fouyè-
raine de cette princeffe ne fut jamais conteftec,
mais confirmée au contraire par tous les hiftorio-
graphes, ôc confignée dans les faftes des empires.
Aux états de Blois, en 1 58R, Claude de Bauffremont
préfîda la nobleflc du royaume. Il porta la
parole devant Henri I I I , & parla avec la liberté
d’un Gaulois & la dignité d’un grand feigneur.
D ’Aubigné, dans le fécond volume de fa grande
hiftoire , nous a confervé la fubftance de ce beau
difeours , dont la mâle éloquence entraîna les ap-
plaudiffemens univerfels.
Son fils, Henri de Bauffremont, baron de Se-
n e fe e y , chevalier de l’ordre du Saint-Efprit, pré-
fida auffi la nobleffe du royaume aux états généraux,
affemblés à Paris en 1614. Il rendit à la Bourgogne
6c au roi un fervice important, dont Philibert de la
Mare nous a confervé le fouvenir. Henri IV adreffa
au parlement de Bourgogne , en 1605 > un edit,
qui augmentoit de deux écus le minot de fel. Bauffremont
fe rendit près du roi ; & apres l’avoir inf-
truit du motif de fon voyage: « Je puis aflurer
g y o t r e roajefté, lui dit-il, que fi l’édit avoitlieu ,
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» il arrîveroit infailliblement que la moitié des ha-
» bitans des villages de votre duché, limitrophes dô
» la Franche-Comté, s’y retireroient pour y avoir le
v fel- à meilleur marché , & prefque pour rieni
n Déjà , fire , on a reconnu une diminution no-
» table dans la vente des greniers à fel de cette
» frontière ». A ces mots le roi s’attendrit, 6c l'es
larmes lui tombant des yeux : ventre faint-gris, re-
prit-iL , je ne veux pas qu'il ƒbit dit que mes fujets
quittent mes états , pour aller vivre fous un prince
meilleur que moi. A Finftant il appelle M. de Sully ,
& lui ordonne de drefler un Arrêt qui révoque
l ’édit fur le fel ; ce qui eft exécuté fur le champ.
C e feigneur fut -tué au fiège de Montpellier en
1622.
Henri de Bauffremont, fon fils , fut tué à la
bataille de Sedan , au mois de juillet 1641. Ce fut
le dernier de la branche de Senefçey , dont le crï
d’armes étoit, in virtute & honore fnefee.
En 1359» Guillaume de Bauffremont fe rendit
caution dù duc de Bourgogne Philippe , dit de
Rouvre. Il alla en otage à Londres, & de retour il
s’engagea en fon nom , Sc celui de quinze des
plus anciennes maifons de Bourgogne , a payer au
roi d’Angleterre cinquante-fept mille moutons d’or
que te-duc'reftoit devoir pour fa rançon.
Louis Benigne, marquis de Bauffremont, chevalier
de la toifon d’o r , coloneL du régiment de
dragons de fon nom , fut bleffé avec fon freré à la
bataille de Schellenberg en 1703. Il le fut encore à
la bataille de Malplaquet en 1709, & fe fignala à la
rencontre d’Orléans en 17 1 1 .
La maifon de Bauffremont a eu quatre chevaliers
de la toifon d’e r , & deux chevaliers du Saint - Ef-
prit. En 1314 Etienne de Montaigu , feigneur de
Sombernon , de la maifon fouveraine de Bourgogne
, époufa Marie de Bauffremont, dame de
Couche. J’ ai vu leur tombeau à l’abbayé de la
Buflière ; & vers l’an 1450 Pierre de Bauffremont1,
chevalier de la toifon d’o r , époufa Marie de Bourgogne
, fille du duc Philippe le Bon. O n connoît en
Bourgogue l’adage relatif à quelques anciennes
maifons du pays.
Preux de Vergy,
Noble de Vienne,
Riche de € h dion,
Bon baron de Bauffremont.
Voye1 fur cette maifon , Sainte - Marthe , hiß,
gèn. de France Davila , liv, 7 6» 9 des guerres
civiles ; Mathieu , hiß. d’Henri IV ; Paradis, hiß,
de Bourgogne ; Baillet, hiß. du parlement de Bourgogne
y le P. Anfelme , hiß. des grands officiers de la
couronne ; de Thou , &c. (Ä.)
BAUM AN ( la caverne de ) , dans la baffe Saxe
en Allemagne , à fix lieeus de la ville de Goflard .,
au levant. L’entrée en eff fi étroite qu’il n’y peut
paffer qu’une perfonne ; mais la caverne va enfuire
en s’élargiffant. On y trouve divers fentiers , qui fe
bouchent infenfiblement, parce que les payfans