
s f f i B E N „ w- ,
l’humanité , de les arracher à la mort. Ces tigfes
ont accumulé des tas d’or fur des tas d o r , & près
de trois millions d’indiens ont ete les triftes victimes
de cette horrible avidité. ( M. D- M.)
BENGEBRES ( l e s ) , peuples d’Arabie qui
n’ont point de demeure fixe ; ils font des courfes
continuelles, & attaquent fouvent les caravanes
qui vont à la Mecque.
BENGUELA, royaume d’Afrique, q ui, félon
de L ille , eft borné au feptentrion par le pays de
Soua Fuchi Cambari, & la rivière de Cubegi; à
l ’orient, par les terres du Jaga Cafangi, & au midi
par la province d’Ohila» & quelques nations lau-
vages.
Entre les bêtes farouches du Benguele , en remarque
fur-tout l’abada ; e eft un animal de la
eroffeur d’un poulain de deux ans ; il a une corne
fur le front, longue de trois à quatre pieds , grofle
par la racine comme la jambe d’un homme, &
pointue par le bout , & une autre fur la nuque,
plus platte & plus courte ; fa queue reflem-
ble à celle du boeuf , quoique moins longue;
il a du crin comme un cheval , fes pieds font fen-
dus comme ceux du c e r f , mais beaucoup plus
■ gros : cet animal eft très-léger à la courte ; mais il
Pe peut éviter les flèches des Nègres. On fait un
cataplafme de fes o s , que l’on réduit en poudre ;
on y mêle de l’eau ; on l’applique fur les parties
où l’on fent une douleur interne.
Benguepa-Vi ïl l a , ou le vieux Benguele,
eft' le nqm qiron donne au pays, qui eft depuis le
Cabao Saint-Bras , jufqu’à la baie des Poulins,
golfe qui peut avoir deux liepes de long , une
demi-lieue de large, dix à douze braffes de profondeur
, fur un fonds limoneux, A cote, fur une
montagne , eft un village où l’on trouve du bétail,
des volailles, & des dents d’élephans à acheter.
Comme ce lieu n’a point d ëau fraîche, les habi*
tans font obligés d’en aller chercher dans les ter-
Tes. Ce paye eft à environ io degrés, 4s d® Lat\
B enguela ( la baie d e ) , fin la côte occidentale
de i’Afrique , au royaume de même nom ,
entre les rivièrçs de Caton-Belle & de Saint-Fran-
S° 't e t t e baie, qui eft vers le iz - degré de latî-
tude méridionale, offre un fonds propre a jeter
l ’ancre. Du côté du nord eft la ville de Benguela,
où l’on a bâti un fo r t, & que l’on appelle aum là
v ille de Saint-Pkilippe. Les Portugais ont des forts
flans ce pays ; mais ils y ont été plus puiflans qu ils
ne le font anjourcFhui. . . ,
B E N H E ïM fort de France en A lfa c e , gêné*
mlité de Strasbourg, f«r la rivière de Sûr , près de
fon confluent, dans le Rhin, a » Ueues n. du Fort-
L o uis , jk uu plus f. q. de Raftadt. Long. 20,
4 BENI-ACMET , ou BENI-HAMET , mon-
taenë d’Afrique da&s la province d’E r r i f , au
foyaume de Fez. JJ y a u«e multitude de monr
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tâgftes ’en Afrique qui commencent par le
b é n i , qui fignifte m o n t. Ces montagnes font plus
ou moins couvertes de vignes , d’ioliviers , de
figuiers, qui font une partie de la richeflé des montagnards
qui les habitent, gens belliqueux, difficiles
à réduire. Il y en a qui abondent en bled &
en pâturages ;> quelques-unes portent du lin & du
chanvre ; d’autres font abondantes en mines de
fe r , &c, Flùfieurs de ces montagnes donnent leur
nom à la contrée où elles font > ou à la ville qui y,
eft fituée.
Be n i -A r à c , ou B e n i -R azii>, contrée d’A frique
qui dépend du royaume d’Alger. Sa longueur
eft de dix-fept lieues , fur oeuf de largeur.
Tout le côté du midi eft une plaine, & celui du
nord n’offre que des collines qui abondent en
bleds, en miel & en pâturages. On y trouve en
quelques endroits des jujubes, des figues , & plusieurs
autres fruis. Il y a auffi quantité de gros &
menu bétail. Les habitans font Bérébères, & fe di-
vifent en deux efpèces : ceux des montagnes demeurent
en des lieux fermés, & travaillent aux
champs , aux vignes , &c. Ceux des plaines , qui
font les plus riches, errent par les campagnes, habitent
fous des tentes, & ont quantité dq chevaux,
de chameaux.
Beni-Arac , capitale du pays , eft une ville
ancienne qui a plus de deux mille maifons J il y
demeure beaucoup de familles diftinguées, quoiqu’elle
ne foit pas fermée de murailles. Elle eft
dans un territoire abondant en bleds, en miel & ea
pâturages, à 15 li. f. o. d’O ran, & autant n. e. do
Trémecen. L o n g . 17 ; U t . 35.
B eni-Becil , petiçe v ille d’Afrique, près de Fer.’
Les habitans en partie font tifferans, a" caiife de la
quantité de chanvre & de lin qu’onty recueille. L e
terroir produit beaucoup d’o rge , mais il eft trop,
humide pour produire du bled.
Beni*Be$sen , contrée d’Afrique dan$ le Bile-
dulgerid.
B eni-Bu a lut , ville du royaume de F e z , dans
la province de Cuz. Elle eft: ceinte de vieux murs,
& habitée par des gens très-pauvres. Le terroir
produit'dû lin , du chanvre & de l’orge.
Benî-Hu alid \ contrée du royaume de Fez ,
province d’Errif. ‘
B éni - O ü a zev a l , chaîne de montagnes de
près de dix lieues dé lo n g , dans la province d’Errif,
au royaume de Fez.
Beni-Gumï , contrée dans les déferts de Nu?
midie , fur la rivière de Guir. Les habitans font de
pauvres gens , qui s’emploient aux fonâipns les
plus baffes dans F e z , & ailleurs ; & quand ils ont
gagné quelque ch o ie , ils achètent des chevaux,
qu’ils yendeqt aux marchands qui trafiquent dans
la Nigritie. Les Arabes d’XJlet-Carrage , grands
voleurs , & méchans, font les maîtres dé ce pays.
Beni-Huep-Fil eh , montagne d’Afrique, prè^
deTetuan. Elle éft jrès-peûplee de gens robufteç
&. belliqueux.
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Beni-HulüD, ville d’Afrique, fur le penchant
‘Ira mont Atlas.
Beni-Savid , ou Mucuba , ville d Afrique ,
dans la province deDarb a, fur le rivage du fleuve
Darha.
Beni-Teudi , ville d’Afrique, dans la province
de Darha. Elle a été autrefois confidérable , mais
©n n’en voit plus que les murailles & des reftes de
fes fuperbes édifices. Elle eft dans un pays très-fer-
i i l e , foumife aux Bérébères, qui relèvent eux-mêmes
de quelques Arabes plus puiffans qu’eux.
Beni-Zenete, montagne d’Afrique, à dix lieues
de Treoeecen.
BENJARMÀSSEN, oh BENDARMASSEN ,
ville d’A fie , capitale du royaume de même nom ,
dans 111e de Bornéo, fur la rivière de Benjarmaffe,
©11 elle a un bon port. Long. 131 , 20; lut. mérid.
a , 40.
BENICHE1M , ville du duché de Wirtemberg,
en Suabe.
B EN IN , royaume d’A frique, fur le golfe de
Guinée. C e royaume eft borné à l’oueft par le
royaume d’A rdra, au fud par le golfe & par la
contrée d’Owerry & de Vallabar, à l’eft & au nord
par des royaumes dont on ne connoît que les
210ms. On ne fait pas au jufte quelle peut être fon
étendue du côté du nord, parce qu’il y a des lieux
«pii font féparés par des bois impénétrables : mais
d ’occident en orient, fa longueur eft de cent cinquante
lieues. C e pays eft très-peuplé, moins cependant
que celui d’Ardra. Il y a beaucoup de
villes & une infinité de villages , dont les noms
font ignorés. Les habitans font idolâtres. Le roi de
Bonin eft puiffant ; & peut mettre en peu de tems
cent mille hommes fur pied ; il ne fe montre en public
qu’une fois l’an ; alors on honore fa préfence
en égorgeant quinze ou feize efclaves. Quand il
meurt, la plupart des princes de fa cour le fuivent
au tombeau : ©n tue un affez grand nombre de
fes fujets pour lui faire compagnie,& on enterre
avec le monarque fes habits oc fes meubles. Les
Beniniens font doux , civils & d’un fort bon naturel
, ont du courage & de la générofité ; cependant
ils font tous efclaves, & portent line incifion
fur le corps , en figne de fervirude. Les hommes
n’ofent porter d’habit qu’ils ne l’aient reçu du roi;
les filles ne fe vérifient que quand elles font mariées
; e’eft leur epoux qui leur donne le premier
habit ;& les rues font pleines de perfonnes , de
l ’un & de l’autre fexe , toutes nues. Auffi les Be-
niniens font - ils déréglés dans leurs moeurs , &
les hommes peuvent époufer autant de femmes
qu’ils veulent, & entretenir encore des concubines.
Livrés à tous les excès de l’incontinence , ils
attribuent eux-mêmes ce penchant à leur vin de
palmier & à la nature de leurs alimens Le goût
de la bonne chère eft commun à toute la nation,
mais les prfonnes riches »’épargnent rien pour leur
table. La jaloufie eft fort vive entr’eux, mais ils
ja.ççordent aiax Européens toutes fortes de libertés
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auprès de leurs femmes, quoique ce foit un crime
à un nègre d’approcher de la femme d’antrui. L ’adultère
eft puni par la baftonade parmi le peuple,
& par la mort parmi les grands : loi qui eft à peu-
prés contraire a celle de toutes les nations, puif-
q u e , par un abus aufti honteux que révoltant,
les loix épargnent par-tout les grands, ou fléchif-
fent devant e u x , & ne femblent faites que pour
le peuple.
Le privilège du monarque d’être accompagné
fous la tombe par les principaux feigneurs de là
cour, s’étend à ceux-ci: en immole fur leurs cadavres
une partie de leurs efclaves. Les jours fui-
vans on célèbre des fêtes fur leur tombeau, & l ’on
danfe au fon du tambour. Ces peuples ne rendent
aucun culte à D ieu; ils prétendent que cet être étant
parfaitement bon de fa nature, n’a pas befoin de
prières ou de facrifices : mais ils àdreffent les unes
& les autres au diable, par la raifon contraire.
Les Européens, excepté les Anglais , car cette
étonnante nation pénètre fur tous les points du
globe ; les Européens, dis-je, n’y font pas grand
commerce ; cependant on en pourrait tirer des
étoffes de coton , du jafpe, des femmes , des peaux
de léopard & du corail. Il faudrait leur porter des
étoffes riches, des draps rouges, de l’écarlare, des
pendans d’oreilles, des miroirs, des pots de terre ,
des fruits, du cuivre & du fer. Les Hollandais
font ce commerce. Les autres eommerçans de l’Europe
y font moins fréquens, parce qu’ils ne font
point attirés par l’o r , les cuirs , les efclaves, & c ,
& autres marchandifes précieufes, pour lefquelles
ils s’expoferont à de grands dangers, plutôt que
d’avoir affaire aux tranquilles & fidèles habitans
du Bénin, qui n’Ont que des ebofes communes à
leur donner. Ils fe font fait une loi particulière de
ne point vendre d’hommes : ils ont moins de fern-
pule pour les femmes, foit qu’ils en faffenr moins
de cas dans leur pays , foit qu’ils connoiftTent affaz
bien les contrées éloignées, pour favoit- que l’ef-
clavage n’y eft pas fort dur pour elles.
Le terroir de ce royaume eft couvert de b o is ,
& entrecoupé de rivières & d'étangs. I l y a du.
bétail en quantité, de la volaille & des animaux
privés & féroces de toutes efpèces.. Les brebis y
ont du poil au lieu de laine. Il y «croît du poivre
& du coton. La rivière de Bénin eft la plus confidérable
de toutes celles du royamne : on y trouve,
comme dans toutes les autres, des crocodiles, des
hyppopotames , & plufieurs fortes d’excellens
poiffons. Elle fe jète dans le grftfe de Guinée, près
des îles Karama. La multitude de fes bras forme
un grand nombre d’iles, erjtre lefquelles il .serf
trouve de flottantes couvertes d’arbuftes & de ro-
feaux , & que le vent & 1er; travados pouffent fou-
vent d’un lieu à un autre,, ce qui les rend dange-
reufes pour la navigation:.
La capitale du royau/ne fe nomme également
Bénin, ou plutôt GuindtBcnin. Elle eft fituée fur le
penchant dune montagne , près la rivière Foi>