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Quant ■ à la marine Anglaife , aucune nation.
jufqu’à préfent n’a pu lui être comparée. La flotte a
été compofée de deux cents & même de deux cent-
cinquante vaiffeaux de ligne & frégates, & d’un
nombre confidérâble de moindre vaiffeaux armés
en guerre, de gaillottes à bombes., &c. &c. Il
lui a fa llu , dans ces occafions, depuis foixante
jufqu’à quatre-vingt-dix mille matelots pour former
les équipages.
En 1760, on èvaluoit les forces de la Grande-
Bretagne à quatre cent-quatorze vaiffeaux de toutes
fortes de rangs. En tems de paix on entretient ordinairement
dix mille matelots 6c un nombre proportionné
de vaiffeaux.
En 1765 , le parlement a accordé feize mille
matelots & fept mille fix cents foldats qui dévoient
fervir dans les ports de mer.
Dans la dernière guerre qui finit en 176a , la
Grande-Bretagne s’eft fervie de cent quatre-vingt-
quatre mille huit cent quatre-vingt-treize matelots
& foldats, dont il n’eft relié que quarante-neuf
mille huit cent quatre-vingt-treize; il n’y en a eu
cependant que mille cinq cent douze tués dans les
combats, les autres font morts de maladies , ou ont
déferté. L’état de la flotte Anglaife, en 1.781, con-
lifloit en quatre-vingt-dix vaiffeaux de ligne depuis
cent jufqu’a foixante-quatre canons ; foixante*
trois frégates depuis cinquante jufqu à trente-fix
canons ; vingt - huit corvettes, quatorze brûlots,
dix-fept cutters, vingt-cinq flûtes, dix bombardes,
dix brigantins, vingt - huit floops, quatorze chaloupes
& dix yachts; fans y comprendre un grand
nombre de vaiffeaux de toutes les claffes qui etoient
fur les chantiers.' - . . . .
Si cet état cependant eft inférieur à celui de-
1762,011 ne doit l’imputer qu’à une guerre rui-
neufe qui, depuis fix années, a dévoré les hommes
& les vaiffeaux ; on doit en accufer encore les maladies
& les élémens : mais fur-tout une mauvaife
adminiftration , plus cruelle, plus vorace cent fois,
que les maladies, les élémens & la guerre.
La capitale de toute l ’Angleterre eft Londres.
Zong. 12-19; lat- 5° ’ 56- “ Cet article eft de M.
M a s s o n d e Mo r v i l l i e r s ».
A ngleterre' (N o u v e lle ) , province de l’A mérique
feptentrionale , entre le Canada & la
mer. ■ ■ r
En 1606, il fe forma, fous l’autorité o e la cour
de Londres, une compagnie qui fut nommée le
Confeil de V-lymouih, parce que la plupart désaffectés
étoient de cette v ille , & dont les patentes
portaient un droit fpécial de s’établir entre les 38
& les 45e degrés dans les terres de cette latitude.
Popham & Gilbert, deux (les principaux affociés,
s*y rendirent avec deux vaiffeaux 6c cent hommes.
Ils furent fuivis par le capitaine Smith', le même
qui avoit eu tant de part à l’établiffement dé la
Virginie. Le plan qu’il rapporta dit pays fut. pré-
fenté au prince Charles , qui prit plaifir à donner
des noms aux principaux lieux ; & la nouvell?
A N G
colonie 5 ou plutôt l’efpace qu’elle devoît oceiÿ*
per, reçut de ce • prince celui de Nouvelle - An-,
gleterre.
Ce pays ne s’étend guères moins de trois cent
milles fur la côte maritime, fans compter les angles.
On ne lui donne nulle part plus de cinquante milles
de largeur. Sa ütuation eft entre les 40 & 45e degrés
de lat. du nord. Ses bornes font, la Nouvelle-
f rance au n ., la Nouvelle-Yorck à l’o . , 8c l’O céan
a i e . 8c au f. Quoiqu’au milieu de la zône
tempérée, fon climat ri’éft ni fi doux, ni fi régulier
que celui des pays parallèles en Europe. Les étés
y font plus courts Sc plus chauds que les nôtres;
les hivers plus longs & plus froids ; l’air cependant
y eft devenu plus fain depuis les défrichemens, &
depuis que l’on a abattu les bois., on y voit même
fi peu de variété, qu’on y jouit fouvent du tems
le plus pur & le plus ferain pendant deux ou trois
mois confécutifs.
La Nouvelle-Angleterre eft divifée en quatre
provinces ; lavoir, la Nouvelle-Hampshire, Maffa-
chuffet, file de Rhodes, où plutôt, Rhode-Iftand,
& Conneéïicut: ces pays, pour fe fouftraire à la
tyrannie de l’empire Britannique , font depuis
17 76 , quatre des Etats-Unis de l’Amérique. Voyt£
Etats-Unis.
La province de Maffachuffet eft aujourd’hui la
plus grande, la-plus peuplée de la Nouvelle-Angleterre.
Voye1 MASSACHUSSET.
Le fol de cette contrée eft allez fertile dans
plulîeurs cantons ; il donne des fruits de toute ef-
pece, des légumes, du maïs, mais aucun des grains
d’Europe n’y profpèrent : on y élève beaucoup
de beftiaux , &c. Les objets de commerce con-
fiftent dans les denrées qu’on vient de nommer.,
auxquelles on doit ajouter de l’huile de poiffon, de
baleine , du fu if, du cidre, des viandes Talées, de
la potaffe, des .porcs & des boeufs, de l’eau-de-
vie de fucre, des briques, des bois de conftruc-
tion , & des marchandifgs qui fortent des manufac?
-tures établies dans le pays ; mais une des plus
grandes reffources pour les habitans, c’eft lapêche,
car le fol produit à peine les grains néceftaires à
leur -confommation. Ces pêches confident en maquereaux
, en morues, en baleines , &c.
La Nouvelle-Angleterre s’eft, comme l’ancienne,’
ftgnalée par des fureurs fanglantes. Il femble que
ces hommes féroces n’aient traverfé les mers que
pour fe pourluivre avec plus d’acharnement fur
les opinions religieufes. Ce n’étoit point affez d’avoir
à lutter contre un fol nouveau, contre les
maladies, contre le climat ; on a vu dans ces colonies
naiftantes | l’homme • combattre contre
l’homme, non pour des objets d’intérêt, non pour
s’afîïirpr de bonnes loix ou un bon gouvernement,
mais pour des mifères théologiques , pour des
préjugés de l’époje , enfin pour de ridicules difpu-
tes de mots. L’intolérance §c le fanatiinae y ont
attiré les plus grandes calamités. Les Quakers , ces
hommes fi doux, les amis de tops les homme? »
' R |
A N G
ont été perfécutés avec une barbarie qui n a pas
d’exemple. Le nouveau monde a eu également fes
forciers 8c fes convulfionnaires ; 8c cette maladie
de religion y a produit fon effet ordinaire ; elle a
retarde les progrès de la1 ràifora , de la faine philo-
fophie , 8c a fait couler des flots de fan g. Aujourd’hui
meme , les habitans y confervent encore une
partie de leur fanatifme. On fe rappelle l’exemple
terrible qui s’en déploya, en 1723 , à Maffachufet,
à l’occafion de l ’inoculation de la petite vérole.
Les loix y font d’une auftérité effrayante ; il femble
que ce foient des Timon ou des Dracon qui
en aient été légiftateurs.
Pour les fautes les plus légères, pour ces tendres
faiblèffes que l’amour doit faire pardonner , ce
font des amendes , c’eft l’e x il, c’eft le fang même
qu’il faut pour les expier. Mais ce qui doit faire
efpérer que cette province reviendra tôt ou tard à
des principes plus raifonnables, c’eft qu’elle a du
moins dans fa conftitution des reftources contre les
mauvaifes loix. Elle en a , dans fa fituation locale,
qui Jaiffent un vafte champ ouvert à l’induftrie, à
la population 8c au commerce.
La Nouvelle-Angleterre fe défriche 8c fe peuple
de jour en jour. Dès que foixante familles offrent
de bâtir une églife, d’entretenir un pafteur , de fol-
der un maître d’école , l’aftemblée générale leur
.afligne un emplacement, 8c leur donne le droit
d ’avoir deux repréfentans dans le corps légiflatif
de la colonie. Le diftriâ qu’on leur afligne eft toujours
limitrophe des terres’ déjà défrichées , 8c contient
le plus ordinairement fix mille quarrés d’An-
. gleterre. Les colons partagent le terrein entr’eux ,
& chacun enferme fa propriété d'une haie vive.
Qn réferve quelques bois pour la commune'.
D ’après le tableau dé la population de cette
-province , publié depuis peu par le congrès général
, il fe trouve quatre cent mille habitans à Maf- !
fachufet, cent quatre-vingt-douze mille à Connecticut
, cent cinqüÉite mille à Hampshire , 8c cinquante
neuf mille fix cent foixante - dix -huit à
Jlhode-Ifland.
V11 l’incertitude des événemens politiques,£cles
changemens fans nombre que doit opérer la guerre
aâuélle , nous ne pouvons guères plus nous étendre
fur cette province ; nous ajouterons feulement
q ue , fi enfin la métropole eft forcée de reconnoî-
tre l’indépendance des Etats-Unis de T Amérique,
ce dont nous ne doutons pas , la Nouvelle-Angleterre
, malgré un fol aifez ingrat 8c qui fe refule à
beaucoup de produirons de première néceflîté,
doit parvenir, en moins d’un demi-fiècle, au plus
haut degré de grandeur , d’opulence & de population.
Bofton eft la capitale de toute la province , 8c
il s’y fait un très-grand commerce. ( Ma s s o n
JOE Mo RVILLIERS.')
A N G L O N A , A Q U IL O N IA , 8c PAND O SIA ,
ville ancienne d’Itâîie dans la Lucanie. Elle fut
confidérâble, 8c e’étoit le fiège d’iin évêché. Il n’en
#efte plus qu’une églife 8c un château fîmes dans la
Qçographie» Tome i ?
A N G j. iii
Bafilicate, au royaume de Naples. L’évêche a été
transféré à Turfl en 1546. (/?.)
ANGLO-SAXONS, peuples d’Allemagne qui
vinrent s’établir dans l’île Britannique. Les naturels
s’appelloient Bretons. Apres la conquête, le
.peuple mélangé prit le nom d'Anglois. (RI)
AN G LU R E , petite ville de France en Champagne,
fur l’Aube, l’une des plus anciennes baronnies
de la province, à 8 lieues de Troyes. (R.)
A N G O K A , ou AN G A D O X A (île s d’ ) , îles
d’Afrique, dans le canal de Mofambique, 8c au
fud de Mofambique, à 16 degrés 20' de latitude
fud. Elles font ftériles 8c inhabitées. C ’eft près de
la plus feptentrionale de ces îles , que commencent
à diminuer ces courans dangereux, qui prennent
depuis la rivière du Saint-Efprit, 8c entraînent rapidement
les vaiffeaux au nord-nordoueft, contre
les terres du continent. Les marins qui naviguent
dans ce canal, font grande attention à ces
• parages. (R.)
AN G O L , ou V IL LA NUEVA DE LO S
INFANTES , ville de l’Amérique méridionale
dans le Chili. Elle eft fur un bras de la rivière
de Biob ia, à 40 lieues au nord-nord-eft de Bal-
divie , 8c à l’oueft de la Sierra Nevada, l’une des:
Cordillères. Cette ville eft une des plus jolies de
toute la province du Chili. Long. 307; lat. 40.,
50. (R.') _
A N G O L A , royaume d’Afrique dans le C o n g o ,
entre les rivières de Dande 8c de Coanza. Il eft
fournis aux Portugais. Le pays produit du millet,
du poivre blanc , des fèves, des cannes à fucre, des
oranges, des limons , des dattes , 8c quantité d’autres
fruits, Il s’v trouve une efpèce de finge dite
- Cojas-Morou', qui fe rapproche beaucoup de l ’iiom-
me pat4 a feflèmblance. Les peuplés d’Angola
font fort pareffeux ; ils ont autant de femmes qii’ils
en peuvent nourrir. La plupart font idolâtres. En
quelques villes ils fuivent la religion des Portugais.
L’état eft divifé en plufieurs provinces ou ca-r
pitaineries. Ce pays étoit connu autrefois fous le
nom de Dongo, Sa côte fournit aux Européens les
: meilleurs nègres.* Les Portugais en tirent un fï
grand nombre d’habitans, qu’on eft étonné qu’ils
n’aient pas dépeuplé 'le pays. Ils donnent en
échange pour les nègres, des drap?, des plumes ,
des étoffes, des toiles, des dentelles , des vins, des
eaux-de-vie, des épiceries, des quincailleries, du
fucre, des hameçons, des épingles, des aiguilles,
8cc. Les Portugais ont à Benguela une habitation
fi mal-faine, qu’ils y relèguent leurs, criminels.
Voye^ Benguela. (R.)
ANGO RA . Voye^ A ngouri. *
A N G O T , royaume ou province d’Afrique ,
dans fAbiflinie. (R.)
À N G O U LÊM E , ville de France, capitale de
l’Angoumois , fur le fommet d’une montagne, au
pied de laquelle coule la Charente,' Long, 17 d. 48%
A ,f '\,lat. 45 d . .y f 9 “ ‘ :
Cette v ille , avec titre de duché, a un gouvçsr,
Q.