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poiffonneufes. L’on croit que cette principauté,
avec tes annexes, qui font le comté de Regenftein,
1« feigneurie de Derenbourg, &, quelques parcelles
du comté de Wernigerode, rapporte annuellement
à Ton maître la fomme de cinq cent mille rixdalers.
Pour faciliter la perception de ce revenu , & déterminer
d’autant mieux aux fujets la quotité de
leurs redevances, l’on a divifé le pays en cinq
cerclés ; favoir, en cercle de Halberftadt même , -
eu de Wefterhaus, Celui d’Afcherleben & d’Erms-
leben, celui d’Ofcherslebeh- & de Weferlingen,
celui d’O ftervick & de Hornbourg, & celui de
la feigneurie de Dernbourg. Chacun de ces cercles
renferme un certain nombre dè baillages, fubor-
donnés aux chambres fupérieures établies dans la
ville de Halberftadt ; & dans chacun il y a de la
vigueur pour l’exercice de la police, de l’exaéfi-
tiide pour l’adminiftratîon de la juftice, & delà
régularité pour la fixation & la colleéle des taxes :
éloge commun , il eft vrai, à toutes les provinces
qui compofent la monarchie Pruffienne.
Confiée aux foins d’onze mfpèéleurs provinciaux,
& à la direâion d’un fur-intendant-général,
la religion luthérienne eft la dominante dans cette
principauté ; elle y eft en poffeffion de la cathédrale
de Halberftadt & defes églifescollégiales, ainfi quô
de la plupart des paroiffiales de la contrée ; mais
foumife à la fageffe fuprême du prince, elle n’exclut
du pays ni les réformés, ni les catholiques,
ni les juifs ; feulement eft-il défendu aux catholiques
de faire des profélytes, & à leurs couvens
d’acquérir des biens-fonds.
Cette principauté a fes états particuliers, lefquels
s’afïemblent quatre fois l’an , & qui, des divers
officiers héréditaires qui leur appartenoient autrefois,
ont encore confervé leur maréchal & leur
échanfon ; leur maréchal dans la famille noble de
Roeffing, & leur échanfon dans celle de Flechrin-
gen. Ces états coeliftent en trois claffes-, dont la
‘première comprend le chapitre des chanoines nobles
attachés à la cathédrale, ceux des quatre collégiales,&'
trois couvens catholiques : la fécondé comprend
les gentilshommes, qui poffedent des fiefs
nobles dans le pays ; & b.;croifrème comprend la
magiftrature des villes de Halberftadt, d’Afchersle-
ben & d Ofterwick. L ’on fent, quereftreinte à la
matière des contributions de 1a- province , l’occupation
de ces états ne fauroit être dangereufe pour
une domination auffi vigilante i& àuffi ferme que :
celle du roi de Pruflè; cependant-> pour obvier
dans l’affemblée à tout défaut d’intention ou de
conduite , l’on .a la précaution- convenable d’y ;
faire jurer aux députés le maintien de l’autorité du
prince, ainfi que la confervation des droits des
états. La maifon de Brandebourg a joint au pays
da Halberftadt, pour Fadminiftrafion * la comté de
Hoenftein , qui y eft contiguë & limée, dans, les
montagnes du Hartz;
Apres la réformation de Luther , l’évêché de
Halberftadt eut le même , fort que l’archevêché de [
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Magdebourg, & fut donné par la paix de Weft-
phalie, en 1648 , à titre de principauté à l’éledleur
• de Brandebourg, en équivalent de la partie de la
Poméranie cédée aux Suédois.
A titre de prince de Halberftadt, le roi dePruffe
eft membre, tant du cercle de baffe-Saxe, que du
collègedesprinces, dans la diète de l’empire; il
liège & vote eh baffe-Saxe’ , entre Wolfenbuttel
& Mecklenboiirg ; & à la diète de l’empire, entre
Wolfenbuttel 6c la Poméranie citéricurev Son contingent
eft de quatre cent trente-deux florins pour
les mois romains, & de cent foixante-deux rixdalers
vingt-quatre creutzers pour la chambre impériale
; mais dans ces taxes , ne font point comprifesi
celles qui dérivent des feigneuries de Lora & de:
Klettenberg , & du comté de Regenftein.
Ce n’eft que depuis la paix de-Weftphalie, qn’é-;
rigée eh principauté féculière, Halberftadt appartient
à la maifon de Brandebourg : c’étoit avant:
cette époque , un état épifcopal, fondé vers la fin
du v m e fiècle, par l’empereur Loms-le-Débon-
naire qui le dota richement, & devenu protestant
vers le milieu du x v i e fiècle, après avoir été
jufques à cette dernière date, fuffragant de Mayence.
(R.)
H A L D E , ville de Norwêge au gouvernement
d’Aggerhus, fur la côte du golfe d’Iddesfiord ,
aux frontières de la Suède , au couchant & à cinq:
milles de Frédericftadt.. Long. 28,. 15 lat. 59,45«
^ î f ALDENSLEBEN, ville d’Allemagne, au duché
de Magdebourg , .près, de Helmftadt, fur la
rivière d’O h r , à 7 lieues de Magdebourg. 11 y a?
beaucoup de François réfugiés. (Rf).
HALDENSTEIN, petite baronnie de Suiffe ,
libre & indépendante, avec un beau & fort château
, près de Coire , bâti en 1547 par Jean- Jacques
de Châtillon ambaftadeur.de France ; il ap-*
partient aujourd’hui, ainfi que la baronnie, à MMt
Schaveften , les plus riches feigneurs des Grifons,
qui y ont introduit le ealvinifmé. (R.')
HÀLDERB ERG , fief de. Franconie, qui relève:
de l’évêché de Wurtzbourg. (R^)
HALDERSLEBEN. Voye^ H a l d e n s l e b e n .
H ALDS-AMPT, baillage de Danemarck, dans
le nord - Jutland , & dans la préfeéfure dè: Wi-
bourg : il renferme Soixante fept paroiffes , & tire
fon nom d’un vieux château , fitué au bord-d’un
lac qui dans le tems de la catholicité fervoit de
retraite aux évéques de Wibourg. (R \
H A L E N , petite ville des. Pays-Bas,, dans fe
brabant Autrichien , fur la Gète , à cinq lieues &
demie de Louvain.. Long. 22 , 24; lat. 50 ; 58,
m è „ , ' „ , : v l
HALENDORF , terre considérable de l’eveché
de Lubeck , entre Eutin & Cifmar. (R.)
H ALENTE , petite rivière d’Italie , au royaume
de Naples, dans la principauté citérieiire ; elle fe
perd dans la mer de Tofcane. Haletes eft fon ancien
nom latin.Cicéron l’appèle nebilem amnem 3
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8c c’ eft la même rivière que le Halct ou l’Elées
de Strabon * & YÈlea d’Etienne, (R-)
HALIFAX. Foyei H a l l i f a x .
H A L IT Z , Halïtia, petite ville de Pologne, capitale
d’un petit pays de même nom, dans la Rume
R ou ge , avec un château fur le Niefter, à 2 0 li.
f. e. de Lemberg, & 30 n. o. de Kaminieck. Long.
43, 45 ; lat. 49, 20. (/?•)
HAL L , ou H a l l e , Hala ad (Enum , ville
d’Allemagne, dans le cercle d’Autriche, & dans
le T y r o l, au quartier d’Innthaî, fur l’Inn , à quelques
lieues plus bas qu’Infpruck ; elle exifte dès
l’an 1102, & renferme une églife paroiffiale, lin
collège, un féminaire, un vieux château , un couvent
de S. François , & un chapitre de filles avec
une églife très riche, ouvrage de la dévotion des
princes du pays. Au moyen de la navigation de
l’Inn, cette ville fait avec l’Autriche un commerce
confidérable , & elle a dans, fon enceinte un grand
& bel hôtel de mon noie, dont la fabrication s’exécute
par des rouages que l’eau fait mouvoir. Mais
l’importance principale de cette ville conftfte dans
fes falines, qui, tous frais faits, rapportent, dit-
on, à la cour deux cent mille rixdallers par an. La
matière brute s’en tiré par gros quartiers très-durs ,
d’une haute montagne du voifinage ; pour amollir
ces quartiers, & les dépouiller de ce qu’ils peuvent
avoir d’hétérogène, on les jète dans de grands
creux pleins d’eau douce, où ils repofent pendant
quelques mois. Devenue falée par cette opéra-
ration , l’eau des creux fe conduit alors par des
canaux de bois, dans les chaudières de Hall, où
l ’aétion du feu donne au fel la forme & la fineffe
qu’on lui deftine. (R .)
H a l l , H a l l e , ou N o t r e - D a m e - d e - H a l l e ,
Hala , petite ville démantelée des Pays-Bas A u trichiens
dans le Hainaut, & fur les confins du
Brabant. Ce lieu prend fon nom de l’églife de Notre
Dame , qui en eft la tutélaire, & qu’on appèle
vulgairement Notre-Damc-de-Halle , ou de Hau.
Hall fut pillée par les François en 1691 ; elle eft
à 10 li. n. e. de Mons , 3 f. o. de Bruxelles. Long.
2 1 , 59 ; lat. 50,44.
L ’image de la Vierge qui eft le terme des péléri-
nages qui s’y font, eft de bois doré, couronnée
de fin or : elle a fur la poitrine fix groffes perles,
avec un beau rubis au milieu , & eft vêtue d’une
des douze robes que les députés de douze villes ou
bourgs lui apportent tous les ans le premier fep-
tembre. Douze apôtres & deux anges d’argent ornent
l’autel. Philippe-le-Bon , duc de Bourgogne, y
a fait de beaux préfens, entr’autres celui de deux
figures d’un cavalier & d’un foldat d’argent, armés
de toutes pièces : fon fils, Charles-le-Guerrier, y
donna un faucon d’argent. On ne voit nulle part,
excepté à Lorette, un fi grand nombre de lampes ,
de croix, de calices, de cottes d’armes, d’étendards
, enfin, de figures d’or & d’argent, que les
plus grands princes & feigneurs ont confacrés à
cette image.
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Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne , mourut
à Hall en 1404., fous l’habit de chartreux.
Jufte-Lipfë, après avoir fait un volume entier
de£ miracles de Notre-Dame-de-Hall & des pré-
feiis que l ’ancienne dévotion a valu à cette églife ,
„donna pour fon offrande une plume d’argent qu’il
fufpencüt devant l’a u t e l f u r quoi Scaliger fit ces
vers ;
Pofl opus explicitum ', quod tôt miracula narrat ,
' Pennam Lipfiades hanc tibi, Vïrgo dicat.
Ntl potuit levius pennâ tibi, Virgo dicare ,
Ni forte ejl levius quod tibi fcripjît opus.
Voyey^ Menagiana, tome IV. (JL)
H a l l , feigneurie de la haute Autriche, remarquable
par des bains. (Æ.)
H A L L A N D , Hallandia, contrée de Suède dariâv
le Schone, le long de la mer de Danemarck, appartenante
à la Suède depuis 1645. Elle peut avoir
de côtes 27 lieues marines. (R.)
HALLE , Hala Magdeburgica, ville d’Allemagne
dans la baffe Saxe, au duché de Magdebourg,
avec une fameufe univerfité fondée en 1694. Son
nom lui vient des falines que les Hermandures y
trouvèrent, & qui fhbfiftent toujours également
riches ; elle appartient, par le traité de Weftpha*
lie ,. à l’éleâeur de Brandebourg ; elle eft dans une
grande plaine agréable, fur la Saale, à 5 milles
n. o. de_ Leipfick, 7 f. o. de Wittemberg, 9 f. e. dè
Magdebourg. Long. 3 0 ,8 ; lat. 51 , 36-
Cette ville eft célèbre fur-tout par fon univers
fité qui a eu dans fon fein les favans qui ont répandu
le plus de lumière en Allemagne dans les
différentes parties des fciences ; lés Thofnafius, les
W o lff , Ludewig, Stryk, Hoffmann , Balthafar
B runer, Paul Herman.: Bruner voyagea beaucoup
, cultiva la médecine & la chimie , & mourut
en 1604 âgé de foixante-onze ans ; le dernier
eft un des célèbres botaniftes du x v i i e fiècle. Il fut
reçu profeffeur dans cette fcience à Le yd e , après
avoir exercé la médecine à Ceylan , & mourut enf
1695. On a publié la vie de plufieurs autres favans ,
nés à Halle, ou qui en ont été profefleurs. Indépendamment
des édifices publics, facrés ou profanes ?
elle contient prés de onze cents maifons. O iLy
compte quatorze mille âmes , fans y comprendre
ni les étudians ; ni la garnifon. Il s’y trouve une
colo-niè françoife, & une de l’état Palatin. Les Luthériens
y ont trois églifes paroiffiales, & les Juifs
une fynagogue. Cette ville eft le fiége de deux inf-
peélions eccléfiaftiques. Les Réformés Allemands
fe fervent de l’églife du château, & les François
font leur office dans la chapelle du château de Mo-
ritzbourg. Cette ville a un amphitéâtre d’anatomie-
fitué fur la place d’armes. Le collège de la ville eff
compofé de'dix claffes ,.& d’un pareil nombre de régens:
celui des Réformés'n’a que cinq claffes, auxquelles
préfident deux profeffeurs. Il fe trouve à
Halle une abbaye deffemoifelles nobles & fécuiiê-
res de la religion réformée, Cette ville a quatre