
a48 B A Y Ce qui attire les Européens dans un lieu fi fau-
v ag e , eft que ce pays eft très-riche en pelleteries
de toute efpèce ; outre qu’elles font les meilleures
dé tout le Canada, c’eft qu’elles font à meilleur
prix , à caufe de la mifère profonde des fauvages.
L ’entrée de la Baye çlHudfoiî n’eft praticable
que depuis le commencement de juillet jufqu’à la
fin de Septembre, Les tempêtes y font dangerçu*
fes. j S l j
Baye des Molues , Jinus Afellorum , en Amér
ique, fur la çôte méridionale de l’île de Terre?
Neuve , au couchant de la côte du Çhapeau?
Rouge.
Baye du Nord. Voyc^ Baye d’Hudson.
Baye de Plaisance , finus Blaccntia, Baye
d’Amérique, dans la partie méridionale de l’ile de
Terre-Neuve, Il y a un fo r t, une habitation de
François, & plufieurs île s , entre les cap de Saint?
Laurent & de Sainte-Marie.
Baye des Puants , golfe du lac Michigan ,
44 d. de latit. nord, 2.95 de longit., dans la partie
feptentrionale. Il forme comme une fécondé
baye nommée Baye des Nogueç , du nom d’une nation
fauvage qui habite le$ environs. Cette baye
des Puants n’a guères que fept ou huit lieues de
moyenne largeur; & vers le lud elle va toujours
en rétréeiffant. Là , fe trouvent trois îles d’environ
deux lieues de diamètre. Dans le fond de cette
b a y e , le pays eft charmant. Ç ’eft là que demeurent
les Sakis & les Otchagras, qu’on a nommés Puants,
fans doute par corruption. Qn les connoiffoij: auparavant
fous la dénomination de Nation de Petun.
( * . ) ' '
Baye de tous î,es Saints, grande Baye d’A mérique
, fur la côte méridionale du Bréfil, proche
la ville de San-Salvador. (R .)
Baye des T répasseè , finus Mortuorum , en
Amérique feptentrionale, dans la partie de la
grande île de Terre-Neuve qui regarde le midi.
Elle éft fréquentée par des pêcheurs Français,
Baye de la T rinité , finus Trinitatis , dans
l ’Amérigiie feptentrionale, fur la côte orientale de
l’ile de Terre N euve , & au nord de la baye de
la Conception.
B A YEU X , ville épifcopale de France dans la
baffe-Normandie, capitale du Beffin, fur la rivière
d’A iire , dans un terroir très - abondant, fur-tout
pn pâturages. Long. 16 , 57, 9 ; lat. 49, 1 6 ,30.
Cette Ville » de la généralité de Caen , eft à
une lieue & demie de la Mer ; elle a un château
un gouverneur. On y voit dix-fept paroiffçs, en
comprenant cellès des fauxbourgs, trois couyens
de religieux & quatre de filles, deux prieurés, cinq
jurifdiSions ; favoir, la vicomté, le bailliage, le?
Jeâion, le grenier à fel & la maîtrife des eaux &
forêts. LeS Jéfuites y avoîènt le collège, les Lâzarif-
tes y occupent le fémirtaire. L’évêché, qui eft fort
riche , eft fuffragant de l ’Archevêché de Rouen.
Saînt-Exupère en eft regardé comme le premier
jéyêque. Le diocèfe comprend fix cent onze pa-
B A Y roiffes , diflribuées dans quatre archidiaconnés. Le
chapitre de la cathédrale eft compofé de onze dignités
, de quarante - neuf chanoines, & du bas-
chceur, qui confifte en fix grands - vicaires, fix
petits , douçe chapelains, & fix enfans-de-coeur,
L’églife cathédrale , foqs l’inyocation de la Vierge ?
eft une des plus grandes & des mieux bâties de
la province ; fon portail 8c fçs trois clochers,
dont celui du milieu fert d’horloge à la ville
méritent l’attention des curieux. Je ne parlerai
point de la chafuble de Saint-Regnobert, que l’ori
conferye dans la facriftie, ni de toutes les fables
ridicules qu’on en débite ; ce ne font pas des
miracles, mais des preuves qu’il faut à là raifon.
Cette ville avoit plufieurs manufaéhires en draps,
en ferges, dont on faifoit un grand commerce:
mais pn a écntfé de taille les ouvriers, qui font
allés porter leur induftrie ailleurs. Elle eft à 3$
lieues o. de Rouen, 57 o. par n. de Paris.
B A Y O N , ville de Lorraine fur la M ofelle, à
5 lieues de Nancy.
B A YO N N E , BAION NE* Baïonna, ville de
France trèsrriche, très-forte & très-commerçante,
au gouvernement de Guyenne, avec un évêché
fuffragant d’Auch. Elle eft fur la Niye & i’Adour,
à une lieue de la mer. Bayonne eft d’une médiocre
grandeur, mais d’une grande importance. Elle eft
partagée en trois parties, la grande ville eft en-
deçà de la Nive ; la petite ville eft çntre la Nive
6 l’Adour, & le fauxbourg du Saint -Efprit eft
au-delà de cette jierniçre rivière. Le grand & le
petit Bayonne font entourés d’une vieille enceinte
& d’un fôffé fec que l’on confervew II y a dans
chacune de ces deux villes un. petit château. Celui
du grand Bayonne eft flanqué de quatre tours
rondes ; c’eft là que loge le gouverneur. Le château
neuf eft défendu par de quatre tours en forme de
baftions. Cette première enceinte eft couverte d’une
nouvelle, coinpofée de huit' baftions réparés par
le maréchal de Vaubau , qui y a auffi ajouté un
grand ouvrage à corne, & une demi - lune ; le
tout entouré d’un bon fôffé & d?pn chemin couvert.
Le pont du Saint-Efp/it communique au faux-
bourg de fon nom. Cette partie de la ville eft pèu
de chofe par elle - même ; mais fes fortifications,
qui font en partie de M. dp Vauban , font importantes.
La citadelle eft fituée au-delà de l’A dour,
du côté du fauxbourg du'Saint - Efprit , fur une
hauteur qui commande aux trois parties de la ville,
au port & à la campagne ; le tout entouré d’un bon
fôffé fec 8c d’un chemin couvert. Les habitans ont
confervé le privilège de garder deux des trois portes
de là ville. L’églife cathédrale eft fous l’inyoca*
tipn de la V ierge, & fon chapitre n’eft compofé
que de douze chanoines ; les édifices de la ville 8ç
les églifes n’ont çien de remarquable. Quant au
gomrrierce, c’eft un des plus vivans du royaume.
Bayonnp à l’avantage unique en France , d’avoir
deux rivières qui ont flux & reflux ; elle reçoit de
petits mâts par la riyièrç de N iv e , mais il en vient
B A Y
de très-beaux par le gave d’Oléron, que l ’on tire
des vallées d’Arfte & de Baraton dans les Pyrénées
; ces mâts arrivés à Bayonne, font mis dans
une foffe faite exprès pour les ramaffer ; de - la.,
on les fait paffer à Breft & dans les autres ports
de France. Les Bayonnais & le pays de Labour
envoient tous les ans plufieurs bâtimens a la pêche
de la baleine, & à celle de la morue. Ce furent
des barques de ce pays qui, pour la première fois
en 1605 » tentèrent la pèche de la baleine dans le
Groenland, & près de 111e de Finland.
L ’entrée du port eft difficile, mais les vaifieaux
ÿ font en fureté. Les jambons de Bayonne font
renommés. Il y a un hôtel des monnoies; & cette
ville eft de la généralité de Bordeaux , à 12 lieues
f. o. de Da x, 17 n. de Pampelune , 1 6 0. de Pau ,
170 f. par o. de Paris. ( M. D . M.)
Ba y o n n e , petite rivière de France au Vexin
François.
B A Y S , bourg ou petite ville de France dans
le bas-Vivarais , près de la rive gauche du Rhône,
& d'un ruiffeau nommé Bay. Elle eft à,4 lieues n.
de Viviers. Il y a une juftice royale.
B A Z , petite île à l’occident de l’îclande, vis-
à ? vis le comté de Defmond en Mommonie, au
'bord de la baye de Dingle. Les Irlandois la nomment
Blafquo.
B A Z A , ou BASA. Voye^Ba ç a .
BAZADOIS ( l e ) , pays de France , qui fait
partie de la baffe - Gafcogne, entre la Guienne
propre^ l’Agénois, & le Condomois. Bazas en eft
la capitale. " Le fol en eft ftérile & rempli de
landes.
BAZAS S ville de France, capitale du Bazadois
eit Gafcogne, fur une éminence Long. 17, 20; Lat.
44, 20.
Son nom latin eft Cofiîo, CoJJîum va fatum cc va-
fatee. Cette petite ville eft fituéq à deux lieues &
demie tfud-eft de la Garonne. Elle eft pauvre &
très-peu peuplée. Son évêché eft fuffragant d’Auch.
Il eft très-ancien , puifqu’un de fes évêques aflïfta
au concile d’Agde en 506, & à celui d’Orléans en
311. Il y a deux cent trente-quatre paroiffes dans ce
diocèfe, & trente-fept annexes. La cathédrale eft
dédiée à Saint-Jean-Baptifte; le chapitre a fix dignités
, dont l’archidiaconé £ft la première, & dix-
huit canonicats. Le Sénéchal de Bazas eft d’épée,
& fa charge eft viagère.
Cette ville eft le fiège d’un gouverneur particulier.
Il y a préfidial & juftice royale. Le collège
eft régi par les Barnabites (P.)
B A Z D A H , ou B A Z D A D , ville fortifiée & château
d’Afie, dans le Mawaralnàhar, au 89' d. 35'
de longit., & 38 de latit. _
BAZIEGE S, ville du haut-Languedoc, diocèfe
& à 4 lieues f. de Touloufe ,fur le canal royal.
BAZOIS. Le Bazois eft une Contrée du Niver-
nôis , au bas des montagnes du Morvan , affez
ftérile en b led , mais abondante en pâturages ; le
bois, le charbon de pierre, le poiffqn, le bétail
Géographie. Tome h
B E A ’149
en font le principal commerce. On y trouve ces
petites villes : Moulins , Engilbert, ChâtlUon ;
Saint-Saulge, Luzy, D e c ife , Montreuillon.
B A ZU N A ,vü le maritime d’Afrique , fituée entre
les Cafres & le Zanguebar.
B E A L T , petite ville d’Angleterre dans la principauté
de Galles, fur la rivière de W y e . 11 y a
un ancien château ; ce fut près de la que fut tue
Léolin , dernier des-princes de Galles, de la race
des anciens Bretons, par Roger Stronghowen, en
1282, du terns d’Edouard' 1er, roi d’Angleterre.
Quelques géographes nomment ce lieu Buehh.
BEARN , province de France, avec titre de
principauté , bornée eft par la Bigorre , fud -par
l’Aragon , otieft par la Soûle & une partie de la
baffe-Navare , nord par la Gafcogne propre'& lé
bas-Armagnac. C e pays a vingt - fix lieues de long,
fur vingt-deux de large. Il eft très-peuplé. En
1695 , on y trouva 198,000 perfonnes. Le terroir
eft montueux & allez fe c , mais les plaines
en font fertiles ; on y fème peu de froment &
de feigle, mais quantité de maillioc, manioc, qui
eft un bled venu des Indes , dont le peuple fe
.nourrit: on y fente auffi beaucoup de lin , dont
on fait des toiles. Les côteaux font chargés;3 de
vignes q u i, en plufieurs endroits , produifent des
vins excellens ; ceux de Jurançon & de Monda ,
fur-tout, font très-eftimés. Cette province recèle
d’ailleurs des mines de plomb , de cuivre & de fe r ,
& il y croît quantité de fapins dont on fait
des mâts , & beaucoup de planches. Dans la valc
lée d'Offau on trouve les eaux minérales d’Aigiies-
Caudes, qui font bonnes pour les maux de tête
& d’eftomac, & d’autres qui font efficaces pour
-les plaies. Dans la vallée d’Afpe font les eaux minérales
d’Efcot, qui font fort rafraichiflantes , &
près d’Oleron . celles d’O g en , qui font de même
qualité.
Les principales rivières de ce pays font, le Gave
Béarnois & le Gave d’Oléron ; car les rivières , y
portent le nom de Gaves.
Cette province appartenoit à Henri IV quand
il parvint à la couronne. Louis X I I I , fon fils, l’y
réunit en 16 10, avec la partie de la Navarre, qui
avoit été pofièdee par la maifon d Albret. ^ ^
Il y a à Saillies une fontaine d’eau falée, qui
fournit du fort bon fel , & l’on n’ en ufe pas d’autre
dans le pays.
La juftice fe rend en Béarn, conformement aux
coutumes du pays qu’on appelle fors. Le roi eft
feigneur h a u t - jufticier ; les feigneurs particuliers
n’ont que la moyenne baffe-juftice. Les juges
des feigneurs font nommés jurais-, ils connoiflent
de toutes fortes d’affaires, excepté de celles qui
méritent peine affliâive.
Le Béarn eft un pays d’états: fes aflemblees ne
font compofées que.de deux corps; le clergé &
la nobleffe n’en font qu’u n , & le tiers - état fait
le. fécond. Tous ceux qui font feigneurs' de pa-
roiffe ont droit d’entrer aux états ; en tout, le corps
I i