
En général, l’évêchè de Bâle eft nfl pays mon*
tueiix, couvert de bois & de. montagnes. Les pâturages
, les haras, l’engrais du bétail, le débit des
Lois & d’excellentes mines de fer en font les principales
refiources. La récolte des grains y eft nulle
ou comme nulle-, & le fo l, en plusieurs endroits,
y eft même entièrement ftéfile. Mais, quelqu’in-
grate que s’y montré la nature, la douceur du gouvernement
, les principes d’équité , qui font la
bafe de l ’adminiftration, ont couvert ces contrées
d’un peuple nombreux, d’un peuple attaché à fa
patrie.
La langue du pays eft la Françoife ; l’Allemande
s’y parle en quelques endroits. Partie des habitans
fuit la religion catholique ; les autres profeflent la
religion reformée.
Les états y font compofés de quatre ordres, le
clergé, la noblefle-, les villes & les bailliages:
l ’abbé de Bellelay en eft préfident-né , & les taxes
y font réparties de maniéré que la noblefle & le
clergé en fupportent enfemble la quatrième partie ;
le refte eft impofé fur les villes & les villages. La
portion à fournir par le clergé , n’eft que la moitié
de celle qui eft payée par le corps de la noblefle.
On ne peut rien dire avec certitude de la fondation
du fiège épifcopal de Bâle. Quelques-uns
prétendent qu’il fut d’abord établi à Bâle ; d’autres
foutiennent qu’il y fut transféré d’Augufte ,- ville
aujourd’hui ruinée , à peu de diftance de Bâle,
dans l’ancien pays des Rauraques : ni les uns ni
les autres ne peuvent fixer l’époque de fa fondation
, parce qu’on rien a de fûrs erremens que vers
le milieu du v l i i e fiècle.
L ’évêque de B â le , prince de l’empire, a voix & i
féance dans le collège des Princes , aux diètes de
Ratisbonne. Il y a rang au-defîus’de l’évêque de
L ièg e , & alterne avec Brixen.
Sa taxe matriculaire eft de deux cavaliers &
quinze fantaflïns , ou de 84 florins, outre une
contribution annuelle de 500 florins , à la caifle du
cercle de Haut-Rhin,& 40 rixdales 54 kreutzers par
quartier pour fon contingent à l ’entretien de la
chambre impériale, Par l'alliance qu’il conclut en
1579 avec les cantons catholiques, &qui fut renou-
vellée en 16 5 5 ,1 6 7 1 , 1695 & 1712 , les parties
contraélantes prirent l’engagement folemnel de fe
défendre réciproquement contre tout agrefleur
înjufte, nommément pour caufe de religion, ou
en cas de révolte des fujets contre, leur fouverain ;
afïiftance au refte qui ne fe donnéroit qu’aux frais
de ceux qui la demanderoient. L’étroite alliance,
qui unit l’évêque de Bâle aux fept cantons catholiques
, traitée fecrètement & à l’infu des réformés,
en 15 7 9 , fut jurée publiquement & folemnelle-
ment à Porentruy au mois de Janvier 1580.
' Le chapitre cathédral eft compofé de dix-huit,
tant capitulaires que domiciliaires, & c’eft parmi
les premiers que s’élit toujours l ’évêque.
Cet état a fes officiers héréditaires ; ces offices
font affe&és, fa voir, celui de maréchal à la famille
d’Eptuîgen deNeuweiler ; celui d’échanfon, à celht
de Berenfels Hoegenheim ; celui de grand-chambellan
, a celle de Reich de Reichenftein, alternativement
avec celle de Munch de Muneheftein,
furnommée de Levenbourg ; celui de grand-féné-
chal aux barons de Schoenau de Dasheim , & enfin
celui de grand-maître aux nobles Rotbérg , de
Bamlach & Rheinweiler. L'évêque eft fuffragant de
la métropole de Befançon ; & fon diocèfe fe divife
en onze chapitres ruraux , favoir , ceux de delà,
de deçà & d’entre Ottenbühl ( ultra , citrà & inter
colles Ottonis) , de deçà le Rhin, de Mafevaux,
d’E lfgau, de Leimental, de Salzgau, de Buchgau
& de Frickgau. Ses dicafteres font, le confeil p rivé,
les vicariat général, l’oiEcialitéç- la juftice aulique
& la chambre des finances.
La partie de l’évêché de Bâle annexée à l’empire,
& en particulier au cercle du Haut-Rhin, a pour
villes Porentruy, en Allemand Bruntrut, capitale
de tout l’état, & la réfidence du prince ; Delemont,
De llpe rgouTelfpe rg, fécondé ville de l’évêché en-
grandeur & en population; Sainte - U rfane, en
Allemand Sonderfit^, fituée fur le Doubs, avec un
chapitré ; Lauffen, fur la Birs ; puis le bourg d’A r -
lesheim, fiège du chapitre cathédral, & Bellelay,
tres-riche abbaye de Prémontrés. Voye£ chacun de
ces lieux à fon rang.
Dans la fécondé partie de la principauté alliée
aux cantons, fe trouve la ville d eB ienn, qui fe
gouverne en forme de république fous le haut domaine
de l’évêque, auquel elle prête foi & hommage
, & qui y perçoit certains droits ÿ Neuftadt,
dite aufli la Bonne-Vrilla. , ou la Neuve-faille , fituée
fur le lac de Bienn, & qui jouit de beaux privilèges
; enfin le Val Saint-Imier, où les villages contigus,
les hommes en quelque forte entafles » attellent
d’une maniéré non équivoque , la falubrité
des loix fous lefquelles ils vivent.
Les principales rivières de cette fouverain été
font le Doubs , la Byrs & la Suze : le Doubs , à
l’occident ; la Suze , au midi ; la B y r s , au nord Sl
à l’orient. (JRN
BALERNE, abbaye /le France, de l’ordre de
Cîteaux, fondée en 1115 , dans la Franche-Comté,
à -4 lieues de Salins , au bailliage de Poligny.
B A L I , ville d’Afie , capitale de File & du royaume
de ce nom , aux Indes. Long de l'île , 133 -13 5 ;
lat. 9.
Le roi a un palais magnifique & fpacieux dans-
la capitale, & ce n’eft pas le feul qu’il poflède dans
cette île. Les habitans font noirs, belliqueux & ont
les cheveux crépus. Leur Roi exerce fiir eux . un
empire févère & abfolu. Ils font payens & adorent
,1a première chofe qui fe préfente le matin devant
eux. Ils ont chacun plufieurs femmes, ce qui contribue
à la population extraordinaire de cette île.
Ils en vendent tous les ans plufieurs milliers aux
Européens, & cependant on croit qu’ils font encore
près de fix cent mille. Leur occupation eft
de cultiver la terre, & de faire des toiles.
B A L
L’île eft fort abondante en coton , en fruits *
en riz ; eft couverte de menus & gros bétails ; elle
produit aufli quelques efpèces d’épiceries. Les côtes
lont très poifl’onneufes.
Cette île eft une rade commune pour les vaif-
feaux qui vont aux îles Moluques, &c. , & qui
viennent tous y rélâcher pour y prendre des rafraî-
chifîemens , à càufe de l’abondance & du bon marché
des denrées.
On y trouve aufli diverfes mines ; il y en a même
d’or ; mais le roi ne veut pas permettre qu’elles
foient exploitées. Quand les habitans de Bali meuren
t, on brûle fur leurs bûchers celles de leurs
femmes qu’ils ont le plus aimées pendant leur vie.
Ces infortunées courent à ce fupplice en fautant,
en danfant, au fon des inftrumens, parées de leurs
plus riches habits & de ce qu’elles ont de plus précieux
; & ce ftupide dévouement pafle chez ces
peuples pour un a&e de vertu & d’amour con-
jugai.
Les Baliens on Balies, par la force du corps, par
leur courage, qui n’eft point comme chez les autres
Indiens le fruit de l’opinion , par leur audace à brav
er la mort, paflent, avec raifon , pour le peuple
le plus belliqueux de l’Inde. ( M, D. M. )
Bali (détroit de Bali ) , c’eft un bras de l’Océan,
à l’orient de l’île de B a li, entre celle-ci & celle de
Bomra. Ce détroit eft très-dangereux, à caufe de
plufieurs écueils qui font au milieu. ( M. D . M. )
Bali , royaume d’A frique, dans l ’Abyflïnie.
Le fleuve Havafch le traverfe. Les Galles Font
enlevé aux Àby flîns , & ont fubjugué aufli les
provinces voifines. Ce royaume, qui n’a ni ville
c i bourgs, eft enfermé à l’orient & au midi par le
royaume d’Adel ; à l’occident, par celui de Fa-
tagar, & au nord , par ceux de Gan & de Dawaro.
( M. 'D. M. )
BALKE , ville confidérable d’A fie , & la capitale
clu Choraflan, fur le fleuve Oxus ou Gihon. Les
iTartares de Gengiskan prirent cette grande ville en
ï 221, & en firent cruellement matiacrer tous les
habitans. Long 85 ; lat. 36,40.
Tamerlan la prit en 1369 fur le fultan Huflain.
Les Usbecks en ont châtié les fuccefleurs de Ta*
merlan , & s’en font enfin rendus les maîtres. Elle
eft de nos-jours un fujet de guerre continuelle
entre les Usbecks & lesTerfans. La principale mof-
quée de Balke portoit le nom de Neubehar, c’eft-
à-dire, nouveau printems. Elle étoit bâtie fur le
modèle de celle de la Mecque. Lorfque j’ai dit
qu’elle étoit la capitale du Koraflan , je devois
ajouter que c’eft un titre qu’elle partage avec les
villes de Meru, de Nifchabur & de Herat. ( M
Z>. >/.)
BALLAN , petite ville de France, au diocéfe
du Mans, fur la rive droite de l’Orne. Long. 1 7 .
50 ; lat. 48 , 10. (J?.)
B A L LEN ST AD , petite ville d’Allemagne, dans
la haute S’axe , près de la Secke, à 2 lieues de
Quedlinbourg.
BALLINÀSLOE , petite ville de la Connacie ,
en Irlande, fur la Sue , dans la province de Rofi*
common, à dix milles d’A thlone, fur le grand
chemin de Gallowai.
BA L L IN E K IL , ville d’Irlande, au comté de la
Reine, province de'Leinfter , à 18 li. n. o. de Dublin.
Elle envoie deux députés au parlement.
B A L L IN R O A B , petite ville d’Irlande, capitale
du comté de Mayo ,3 1 5 lieues de Killa. Elle envoie
un député au parlement.
BALLI - SHANNGN , bourg d’Irlande , au
comté à 4 lieues f. de Dunnagal. Elle envoie
im député au parlement.
BALLON , petite ville de France, au diocèfe
du Mans, fur la rive droite de l’Orne , à 5 lieues
du Mans. C ’étoit autrefois une des plus confidéra-
bles forterefles du pays. Elle porte le titre de mar-
quifat, & a deux paroifles. Long. 1 7 ,5 0 ; lat. 48 ,
10.
BA LNA LU , ou SA IN T -JE A N , bourg d’Irlande
, au comté & à 2 li. e. de Longfort. Elle envoie
un député au parlement.
7BALOWA , grande ville d’A fie dans l’Indouf-
tan , au royaume de Decan.
BALSORA , BALSERA , B A SSORA , ou
BASRAH , ville de la province de Chaldée , du
côté de l’Arabie Déferte , bâtie par ordre du calife
Omar , l’an de J. C . 636, à une demi-lieue de l’Euphrate.
Elle eft à 66 degrés de lorg. & 3 0 ,2 0 de
lat. Jeptentrionale , dans un terrein gabion eux &
pierreux, où il ne pleut prefque jamais en hiver,
jamais en été; mais elle a dans fon voifinage une
petite rivière qui coule, auprès de la ville d’O-
bolîa, & qui rend la vallée fi déiieieufe en toutes,
fortes de fruits, que les Arabes appellent ce lieu,
un des Paradis dè l ’orient.
Il y a dans Baflora une place non-feulement
où les Arabes des environs s’aflembloient autrefois
pour le marché, mais èù fe rendoienf les Arabes
lettrés, pour y lire leurs ouvrages de poéfie ou
d’éloquence ; c’eft ce qui a donné à cette ville
tant d’hommes célèbres dans la littérature Arabique.
Baflora , quoique trés-confidérable, n’a jamais
été le fiège' des califes : Cufa a eu cet avantage
par-deflùs elle.
Les habitans de Baflora ont creufé un canal qui
communique à l’Euphrate, & des vaifleaux de
cent cinquante tonneaux peuvent arriver par ce
canal : il y a une forterefle pour en défendre l’entrée.
Le pays eft fi bas que , quoiqu’éloigné de
quatorze fieues de la mer, fans une digue qui en
arrête les flots , il feroù fouvent inondé. Cette
digue a plus d’une lieue de long , & bâtie de bonnes
pierres de tailles fi bien jointes, que la mer
ne peut les rompre.
Les Turcs ont été les maîtres de Baflora depuis
1668 jufqu’à 1775 que les Perfans la leur ont enlevée.
Il s’y faifoit un très-grand commerce , mais
depuis que cette ville eft aux Perfans, elle n’eft
plus qu’un amas de mafures & de décombres. Les