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La Haye eft fituée à une petite lieue de la mer j
à environ autant de D e lft , au n. o . , à 3 lieues f. o. de Leyde , 3 n. o. de Rotterdam, 10 f. o.
d’Amfterdam, & 105 n. e. de Paris. Long. 2 1 ,4 5 ;
l a t . 52 , 4 , 10.
Cette belle réfidence n’a ni murs, ni portes. On
y compte environ fix mille deux cents maifons.
O n y voit une églife de réformés François , trois
pour les réformes des Pays-Bas, une églife an-
glo ife, une luthérienne munie de deux prédicateurs
, l ’un Hollandois, l’autre Allemand ; des
temples de remontrans , quelques églifes catholiques
, deux fynagogues, deux grands hôpitaux, &
une maifon d’orpnelins.
Puifque la Hollande eft fi féconde en gens de
lettres du premier ordre, il ne faut pas s’étonner
que la Haye participe à cette gloire ; mais entre
un grand nombre de favans dont elle eft la patrie,
je me contenterai de citer ici Golius, Huyghens,
Meurfius, Ruyfch, Sallengre , & Second.
Golius ( Jacques ) , fut un des' plus habiles hommes
de fon fiècle dans les langues orientales ; nous
lui devons deux excellens dictionnaires, Pun arabe
& l’autre perfan ; l’hiftoire des Sarrafins par ELma-
c in , & les élémens aftronomiques d’Alfergan avec
des commentaires : il voyagea tant en Afie qu en
Àfriqu è, & mourut à Lêyde en 1667 à l’âge de
fbixante-onze ans.
Huyghens (C h r é t ie n ) , en latin Hugenius, fe
montra l’un des plus grands mathématiciens & des
meilleurs aftronomés du x v n e fiècle. I l apperçut
le premier un anneau de Saturne , dont il découvrit
encore le troifième fatellite. 11 parvint à
donner de la juftefle aux horloges, en y appliquant
un pendule, & en rendant toutes lés vibrations
égalés par la cycloïde ; il perfectionna les té-
lefcopes, & fit un grand nombre de découverte?
utiles. Il mourut dans fa patrie en 1695 , à foi-
xante-fix ans : oiî peut voir fon élpge dans le journal
de M. de Beaüvaï, août 1695 ; mais il faut le
lire dans Yhift. de V Acad, des Sciencesrk dont il étoit
aflocié etranger. Ses ouvrages ont été recueillis, &
forment trois volumes irt-40.
Meurfius (Jean) , l’un des plus érudits & des
^lus laborieux écrivains du fiècle pafle, méritoit
bien fon emploi de profefleur en hiftoire & en langue
grecque à Leyde. I l a tellement développé
l ’étaf de ^ancienne Grèce par fes divers ouvrages ,
inférés enfiiite dans le tréfor de Grævius, qu’il n’a
rien laifle à glaner après lui ; voye^ en la lifté étonnante
dans Morery, ou dans le P. Niceron , tome
X I I 3 pag. 181. Il mourut à Sora , en 1639 , à
fbixante ans ; fon fils-Jean ( car il fe nommoit
gomme fon père) qui marchoit fur fes traces, mou-
rut à la fleur de fon âge , ayant déjà publié quelques
écrits trës-eftimés.
Ruyfch (Frédéric) , paroît encore un homme
plus rare en fon 'genre. Les gens de l ’art favent
avant moi-, qu’il n’y a perfortne au monde à qui
|a fins anatomie foit piqs re$ey?;ble ? qu’au talent
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fupérieur de fes injeélions. Ses ouvrages fi curîeù#
font entre les mains de tous ceux qui cultivent la
médecine & l’anatomie. Il mourut à Amfterdam
en 1731 , comblé de gloire pour fes admirables
découvertes, âgé prefque de quatre - vingts - treize
ans. Le doéfeur Schreiber a donné fa vie' en médecin
éclairé ; M. de Fontenelle a fait ion éloge
dans Y h ifi. de C Académie des Sciences > dont il étoit
membre.
M. de Sajlengre (Albert-Henri), n’avoit que
trente ans , quand la petite vérole trancha fes
jours en 1723 ; cependant il avoit déjà publié dés
ouvrages pleins d’érudition. On connoît fon grand
recueil latin d’antiquités romaines, en trois vol.
in-fol. & fes mémoires de littérature en deux vol.
in-12.
Second ( Jean ) , Secundus, a donné des poéfies
latines où régnent la fécondité & l’agrément ; fes
élégies & fes pièces funèbres font touchantes ; fes
fylves font bucoliques ; fes poéfies intitulées 2?cw
Jia, réunifient la délicatefle & la galanterie trop
licencieufe. Il les auroit condamnées lui-même dans
un âge mûr, mais il n’y parvint pas ; il mourut tout
jeune , à vingt-cinq ans, en 1536.
Je ne fais fi je dois nommer à la fuite des favans
qu’a produits la H a y e , ce monarque célèbre du
dernier fiècle, qu’on appelloit le fiathouder des An-
glois , & le roi des Hollandois. Il fu t , dit M. dé
Voltaire, fimple & modefte dans fes moeurs, mér
prifa toutes les fuperftitions humaines, ne perfécuta
perfonne pour la religion, eut les reflourcesd’un
général &y la valeur d’un foldat, devint l’ame &
le chef de la moitié de 1-Europe, gouverna fouve-
rainement la Hollande îans la mbjuguer, acquit
un royaume contre les droits de la nature, & s’y
maintint fans être aimé. Il termina fa carrière en
1702 , à l ’âge de cinquante-deux ans. ($ .) Haye (la ), Hagà, petite ville de France en
Touraine, fur la Greûfe, aux frontières du Poi-
Long. 18j, 20 ; lat. 47 , 2.
La Haye eft à 4 lieues de Châtellerault, 6 do
Loches, 10 de Tours & de Poitiers, 45 f* °* be*
Paris. Elle a titre de baronie , dépendante depuis
1588 du duché de Montbafon: on y compte environ
cent foixante feux, & fe p t cents habitans;
elle a deux paroifîes, & il s’y tient quatre foires
par an. (Æ.) | ' f
' Cette petite ville peut fe glorifier d’avoir donne
le jour à D efcartes, un des plus beaux génies dii
fiècle pafle , & le plus grand mathématicien de fon
tems; il réfolvoit des problèmes au milieu des
fièges ; car il embfaflfa dans fa jeunefle le parti
des armes, & fervit avec beaucoup d’honneur en
Allemagne &*en Hongrie ; mais l’envie de philo-
fopher tranquillement en liberté, lui fit cherche*)
en Hollande le repos dont il avoit befoin , & qu’il
n’y .trouva cependant jpas fans mélangé. Ce fut
au" village d’Egmont fur mer , Egmont - op^ee *
qu’il ouvrit la çarrière d’étudier la nature , &
qu’il s’y égara ; cependant fes Méditations •§§
fôn difcoilrs fur la méthode font*“ toujours efti-
més, tandis que fa phyfique n’a plus de feéla-
teurs, parce Qu’elle n’eft pas fondée fur l’expérience.
Mais, comme l’obferve M. de Voltaire,
s’il n’a pas payé en bonne monnoie, c’eft beaucoup
d’avoir décrié la faufle. Il pafla prefque toute
fa vie hors du royaume ; & ce ne fut qu’après
bien des follicitations, qu’il vint à Paris en 1647.
Le cardinal Mazarin lui obtint du roi une penfion
de trois mille livres , dont il paya le brevet fans
en rien toucher ; ce qui lui fit dire en riant, que
jamais parchemin ne lui avoit tant coûté, La reine
Chriftine le prioit avec inftance depuis plufieurs
années de fe rendre auprès d’elle : il obéit, tuais
il mourut à Stockholm peu de tems après, en
16 50, âgé feulement de cinquante - quatre. ans.
Il étoit né* en 1 596. Son corps fut rapporté en
France, & inhumé à Sainte-Géneviève. Il eut
deux illuftres difciples dans l ’Oratoire, le P. Lami
& le célèbre Mallebranche. Voye^ dans le difcours
préliminaire de CEncyclopédie , le jugement qu’on
y porte du mérite de cet homme rare. Baillet a
écrit fa v ie , & M. Perrault ne pouvoit pas l’oublier
dans les hommes illuftres du x v n e fiècle.
Son éloge par M. Thomas a remporté le prix de
1765 à l’Académie Françoife.(Æ.)
HAYETMAN. Voyeç H a g -e m a n .
H AYN. Voye^ G r O s s e n -H a y n .
H A Y N A , petite ville de Siléfie , dans la principauté
de Lignitz. C ’eft le paflage le plus fréquenté
pour aller de Breflaw à Leïpfick. (Æ.)
H AYN AU L T . Voye^ H a i n a u l t .
HAYNICHEN , petite ville de Saxe, dans, le
cercle d’Ertzeburge, en Mifnie, à a li. de Frey?
b e rg , fur la Striegnitz. (Æ.)
HAZEBRUCK, petite ville de la Flandre-Fran-
ç o ife , à 4 li. e. de Saint-Omer. (Æ.)
HÉ A , province d’Afrique, fur la côte de Barbarie
, dans la partie la plus occidentale du royaume
de Maroc. Elle eft couverte de hautes montagnes-;
elle nourrit beaucoup de chèvres, des cerfs, des
chevreuils , des fangliers , & les plus grands lièvres
de Barbarie. Il n’y croît que de l’orge ; le miel y
abonde. Ses habitans font robuftes, très-jaloux,
& les femmes fort adonnées à l’amour. ’Quoique
Mahométans , ils ne favent ce que c’eft que Mahomet
& fa fe&e ; mais ils font & difent tout ce qu’ils
voient faire & entendent dire à leurs alfaquis. Ils
n’ont ni médecins, ni chirurgiens, ni apothicaires
, & n?en vivent pas moins long-tems. Marmol
a décrit amplement leurs moeurs oc leur façon de
vivre : confultezde. Tedneft eft la capitale de'cette
province , qui occupe la pointe du grand Atla s ,
& eft bornée par l’océan au couchant & au fep-
tentrion. (/?.)
H É A N , ville^ confidérable d’A fie , dans le Ton-
quin. C ’eft le fiège d’un mandarin de guerre , qui
en eft le gouverneur. Les François y ont un comptoir.
(Æ.) r HEBRE p fleuve de Thrace, qui prend fon nom
des tournails qu’il a dans Ion cours, fùivant Plutarque
le géographe. Il n’y a guère de rivière
dont les anciens aient tant parlé, & dont ils aient
dit fi peu de chofe. Pline, lib. X X X I I I , cap. i i j ,
le nomme entre les rivières qui rouloient des paillettes
d’or. Ce fleuve a toujours eu la réputation
d’être très-froid. Virg ile , Eglog. X,verf. 85 , nous
en allure :
Nec f i frigortbus mediis, Hebrumque bibamus.
Et Horace, enchériflant fur fon ami, n’en parle
que comme s’il étoit couvert de neige & de glace ;
. . . . Hebrufque nivali compede vinElus»
Epift. I I I , verf. 3.
M. de Lifle a exaâement décrit l’origine & le
cours de ce fleuve, qu’on nomme aujourd’hui la
Marina. Nous nous contenterons de dire ici qu’il
a là fource au pied du mont D e rv en t, traverle
laRomanie , pafle à Philippopoli, à Andrinople, à
Trajanopoli, & fe décharge dans l’Archipel, à
1 entrée du golfe de Mégarifle, vis-à-vis Saman-
draki. (£.) ,
HEBRIDES , Ebudtz, îles de l’Océan , à l’occident
de 1 Ecofîe. Elles font encore connues fous
le nom de ITefierncs. On y recueille du feigle r
de lo rg e , de 1 avoine, du lin & du chanvre. L e
bétail y eft petit : la mer & les rivières y four-*
niflent de bon poiflon. Ces îles font habitées par
des peuples à demi-fauvages : ils font bien faits ,
mais d’un regard féroce; ils font endurcis au
froid. Us prirent le parti du prince Edouard, en
I7 f e O ^ )
HE BRON , ou C h é b r o n , ancienne ville de
la Paleftine, dont il eft beaucoup parlé dans
l’ancien Teftament. Elle étoit fituée fur une hauteur
, à 22 milles de Jérufalem vers le midi, & à
20 milles de Berfabée vers le nord. Elle fut afli-
gnée aux prêtres pour leur demeure, & déclarée
.ville de refuge. David y établit le fiége de fort
royaume, après la mort de Saül. On dit qu’Hébron
eft aujourd’hui décoré d’une grande'mofquée , oïl
les Mahométans viennent d’A le p , de Damas &
d’autres pays. Le P. N au , dans fon Voyage de la
Terre fainte , avoue ( liv. IV , ch. xviij ) qu’il n’a
jamais pu voir Hébron, & les détails qu’il en
donne ne font fondés que fur les relations d’un
de fes amis. (Æ.)
H E CHINGEN, petite ville d'Allemagne, au
cercle de Sottabe, dans la principauté de Ho’hen-
zollern t fur la rivière de Starzel. Une branche des
princes du pays en prend le furnom , & y fait fa
réfidence. C ’eft une ville catholique-romaine, où
l’on trouve des chanoines de Saint Jacques, & des
religieux de S. François. (R.)
HECKERSHAUSEN, petite ville de la baffe-
Hefle, chef-lieu d’un baillage de même nom. (R Y
H E C K S T E D T , ou He c k s tæ d t , petite ville
d’Allemagne, dans la haute-Saxe & dans la principauté
de Mansfeld, fur la Wipper. Elle jouit d»