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par le haut-Pala'tinat, la Bohême & la liatite-Saxe $
à l’oueft, par les cercles de haut & de bas-Rhin. '
jElle eft fituée à peu-près au centre de l’Empire. Le '
milieu eft très - fertile en bled, vins, fruits,,pâturages
& réglifle ; mais les frontières font remplies
de forêts & de montagnes incultes. Sa plus grande
étendue du feptentrion au midi peut être de trente-
cinq lieues , & de trente-huit d’orient en occident.
Les diverfes religions, catholique, Luthérienne &
réformée y ont cours.-Ses rivières fon t, le Mein,
le Régnitz, le Sala Sc leT aub e r , qui ÿ prennent
leurs Sources. La Franconie renferme divers états
eccléfiaftiques & féculiers, favoir,. les évêchés de
Bamberg & de Wurtbourg réunis, celui d’Aichftet,
le domaine du grand - maître Teutonique, les états
d’Anfpach Sc de Bareith réunis, les domaines peu
confidérables de quelques autres princes, & les
villes impériales de Nuremberg, de Rothenbourg,
de Windesheim, de Schweinfurt & deWeiffen-
bourg. Les princes convoquans de ce cercle font,
l’évêque de Bamberg & le margrave de Brande^
bourg-Bayrèuth, ou Bareyth. Bamberg s’en arroge
exclufivement le dire&oire qui lui efl difputé par le
marquis de Bareith ou de Culmbac ; il a le droit
de faire les propofitions, de recueillir les fufFrages,
& de drefîpr les concluions. Les affemblèes du
cercle fe tiennent à Nuremberg ; la chancellerie du
cercle & l'archive de l’Empire font a Bamberg. La
charge de colonel du cercle a prefque été conf-
tamment occupée, depuis le XIVe fiècle, par la
maifon de Brandebourg.
Cette contrée étoit, félon plufieurs hiftoriens,
une des provinces des anciens Francs , qui s’éten-
doient dans la Weftphalie & la bafle-Saxé. Ce pays
fut enfuite appelé France orientale, pour le diftin-
guer de la Gaule, dont une partie des Francs avoit
fait la conquête. Les rois de France y établirent
des gouverneurs qui prirent le titre de ducs de
Franconie, & qui fe rendirent enfuite indépen-
dans. Conrad, l’un d’eux devint, en 9 1 1 , le premier
empereur d’Allemagne, après l’extinâion de
la branche de Charlemagne, qui étoit en pofleflion j
du royaume de Germanie.
La Franconie eft bien peuplée. Elle eft fertile
en bled, en fruits & en pâturages, où l’on nourrit
beaucoup de beftiaux. Sa partie méridionale
donne de bons vins, & il fe trouve de vaftes.,
forêts vers fes extrémités. On y profefle , en j
beaucoup d’endroits, la religion Catholique; mais j
la Luthérienne y eft la dominante. Les Réformés *
y ont auffi des temples , & les Juifs des fynâr ■
gogues. La nobleffe immédiate dé ce cercle eft très- ;
puiflante: fnivnnt les recherches-faites-, en 1702 ,
elle eft compofée de plus de quinze cents familles ;
qui ne dépendent que de l’empereur & de l’empire
, & qui n’entrent pour rien dans' -ce qui
concerne le cercle, dont leurs terres ne font point
partie. Elles forment un corps féparé , div-ifé èn ■
fix cantons, dont on élit quatre direéleurs ou pré- |
fidens, qiu ont alternativement le direéloire d e là i
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noblefle, chacun pendant deux ans. Ils ont trois
affemblèes par an , qui fe tiennent ordinairement
à Schweinfurt.
Entre les perfonnës illuftres qu’a produites la Franconie
, je ne nontmerai que le fage & habile (Eco-
lampade. Il naquit à Wem.sb.erg en 1482, & mourut
à Balle en 1531. Sa vie & fe-s ouvrages font
connus de tout le monde. La défenfe qu’il prit en
main de l’opinion de Zwingle contre celle de Luther
, au fujet de l’euchariftie, lui -fit beaucoup d’honneur
dans fön parti. Erafme dit, en parlant du
livre d’OEcolompade fur cette matière , qu’il l’a
écrit avec tant de fo in , tant de raifonnement &
tant d’éloquence, qu’il y en auroit même affez pour
féduire les élus, fi Dieu ne l’empêchoit. (R.') .... |
FRANCONVIL LE , village d é f ilé de France,
à 5 li. de Paris, fur la route de Pontpife , remarquable
par de belles maifons de campagne. (R .)
FRÀNERER, belle ville des Provinces-Unies,
dans la Frife, dont elle eft .la fécondé ville , avec
une univerfité érigée en l’an 1.585. Elle a de très-
beaux édifices publics & particuliers. Elle eft à
2 li. du Zuiderzée , fur le canal qui eft entre Leu-
warden & Harlingue, à 2 li; de chacune, 6 n. dç
Slooten. Long. 23, 8; lat. 5.3,12.
On tient que Franeker a été bâtie l’an 1191,
fous le regne de l’empereur Henri V I , fils de Pré*
déric-Barberouffe. Ce fut en 1569 qu’elle fe joignit
pour toujours^ à l’état des Provinces-Unies. Voyez
les Hïflorie ns des Pays-Bas, & Yhißoire particulière
de cette ville , qui depuis ce tems-là a été la patrie
de plufieurs hommes diftingués dans les arts &
dans les fciences. (R.)
FRANKENAU , ou Fr an c k en au , gros bourg
d’Allemagne, dans le cercle de F r a n c o n ie - &
dans les états de la maifon de Hoheniohe-Wal-
dembourg, fous le château de ,Schillingsfurft , .&
tout proche des fources de la Wernitz. Il eft dev
venu confidérable depuis douze à quinze ans,
par le nombre de fabricans 6ç autres gens de
métier, que les gracieux édits du prince y ont
attirés , & que fes. bienfaits y ont fixés. L ’églife
parôifliale en eft aux proteâans ; mais il y a pour
tous liberté de confcience, franchifes, & sûreté,
( « • )
Fr a n k e n a u , ou Fr a n g k en a u , petite ville
de la haute-Hefle, dans le baillage de Francken-
berg. (-Ä.)
FRANKENBERG, -ou F ranc k en b e r ç , ville
d’Allemagne, dans l’éledïprat dp Saxe & dans
PErzgeburg, fur la rivière de Tfchoppa : elle .eft
d’environ quatre cents maifons, & n’a prefque
pour habita n s que des manufafiuriers : l’on eft i m:e
furrtout fa fabrique de barracans ; elle y fut établie
par des Brabançons , l’an 158 5 , fous'les auf-
•pices des feigneurs du lieu , qui étaient alors de
la famille de Schömberg, & qui, l’an 1669, vendirent
cette pofleflion à la maifon éleéloralç. Dès-
lors cette ville eft devenue baillivale ; elle a
fé^nce & voix daqs l’aflèmblée des -états du pays ,
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& fon reflbrt eft compofé d’une vingtaine de
villages : il comprend aufli les anciens châteaux
de Saxenbourg & de Lichtenwald, & le village
entr’autres d’Ebersdorff, remarquable par la fondation
pieufe qu’y fit Marguerite, femme d e le -
leéleur Frédéric I I , lorfque l’on eut retrouvé dans
cet endroit fauvage Erneft & Albert fes fils,
enlevés du château d’A ltenbourg, l’an 1455» Par
Cuntz de Kauffungën, & par Guillaume de Schon-
fels. On y conferve encore avec foin, & l ’on y
montre, comme chofes curieufes, les habits de
ces deux jeunes princes : c’eft un depot que leur
mère voulut y perpétuer, en mémoire de fa ten-
dfeffe alarmée ; & ce v illa g e , d’ailleurs aftreux
par fa fituation, car il eft. fur les montagnes qui
léparent la Saxe de la Bohême , au centre de
rochers efcarpés & de forêts épaifles, eft devenu ,
par ce monument, un des lieux de la terre où
le coeur humain peut être le mieux rappelé à ce
que la nature a de plus touchant. {R . )
Frankenb erg , ville d’A llemagne, dans le
cercle du haut-Rhin , & dans la Hefle fupérieure,
au quartier de la Lahne, fur la rivière d’Eder.
Elle eft à 7 li. de Marpourg, & elle appartient
au Landgrave de Heffe-Caftel. On la croit bâtie
dès le V I e fiècle par le roi Thierri; & fes chroniques
portent que dans le v m e, Charlemagne
la fit fortifier, comme un rempart contre les
Saxons, & lui donna des privilèges confidérables.
Le temps fans doute a fort opéré fur. toutes ces
chofes : fon état moderne 11e repréfente aucun de
ces avantages; elle n’eft plus ni place forte, ni
ville importante; c’eft fimplement le c h e f- lieu
d’un baillage qui renferme quelques jurifdiâions.
On y a exploité autrefois des mines d’argent, de
cuivre, & de plomb. (R .)
Frankenberg , & par les François Framo nt,
montagne de la Vofge , la plus haute de toutes
celles qui féparent la Lorraine de l’Alface, fituée
à environ 6 li. de Molsheim, au pied de laquelle
on rencontre un grand chemin qui la traverfe.
Plufieurs prétendent que Pharampnd a été inhumé
fur cette montagne ; & fi le fait n’eft pas v ra i, du
moins la tradition n’eft pas nouvelle, ni même
fans quelque fondement. Voye1 Dom Mabillon,
difeours fur les anciennes fêpultures des rois de France,
dans les mémoires de Cacadémie des infcriptions ,
tom. IL Long. 2 5 , 1 0 ; lat. 4 8 ,3 5 . (R.)
FRANKENHAUSEN, ville d’A llemagne, dans
le cercle de haute-Saxe, & dans la principauté
de Schwartzbourg-Rudelftadt , fur un bras de la
riviere de Wipper, & au voifinage des monts antérieurs
du Harz. Elle a dans fes environs des campagnes
fertiles & de belles forêts ; mais elle a
fur-tout des falines d’un très-grand rapport : l’A llemagne
n’en a pas de plus anciennes, ni de
plus abondantes. Elles appartiennent à la v ille ,
& non au prince, qui en tire feulement un certain
droit par boifleau. Il y a dans cette ville
pfl collège de régence, deux églifes, une école
fonte /, Géographiej Partie //,
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& un hôpita : il y a un château, où la cour loge
quelquefois, & 1 on y voit encore les ruines d’un
ancien fort, élevé pour la sûreté des falines. Un
corps de huit mille payfans Thuringieiis, q ui, k
l’exemple de ceux du Palatinat, de la Souahe, 6c
de l’A lface, & encouragés par Munzer, l’un des
chefs des Anabatiftes, avoient pris les armes l’an
15 25 , fut battu aux portes de Frankenhaufen , la
même année , par le landgrave de Hefle , général
des troupes Proteftantes. (R .)
FR AN Q U EM O N T , feigneurie dans la principauté
de Montbelliard, avec un vieux château
de même nom, près du village de Goumois fur
le Doubs. La fouveraineté & l’utile en appar-
•tiennent au prince de Montbelliard, a l’exception
des foi & hommage, dûs à l’évêque de Bâle dans
les mutations. (/?)}
FRANQUEVAUX , abbaye de France , en
Languedoc, au diocèfe de Nîmes. Elle eft de
l’ordre de Cîteaux, & vaut 2500 livres. (R .)
FRANSHERE, -ou Fa n sh er e , Im o u r s , Rà -
n e r a t e , rivière à .25 deg. 18 min. de latitude
au fud & à 3 li. du fort Dauphin, dans la pro-,
vince de Carcanofli, à la pointe méridionale de
i’île de Madagafcar. ( i2.)
FRANZBOURG , petite ville d’Allemagne I
dans le cercle de haute-Saxe, & dans la princî-,
pauté de B art, portion de la Poméranie fuédoifeJ
Le duc Bogiftas XIII en fit jeter les fondemens
l’an 158 7, fur les ruines de la riche abbaye de
Niencamp. Il y fit bâtir un château pour fa réfi-
dence , & prit la fingulière réfolution de ne la
peupler, que d’artiftes & d’artifans, excluant de
Ion habitation quiconque auroit des terres à cultiver
, ou du bétail à foigner. Huit gentilshommes
de la contrée s’aftocièrent avec le duc pouf fournir
aux frais de cet établiflement, & pour en partager
le profit : mais l’entreprife étoit trop étrange
pour être foutenue, & l’on fentit bientôt à Franz-,
bourg, comme on doit le fentir ailleurs, que dans
tous les lieux où la terre eft labourable, le moins
à négliger des arts , eft celui qui nourrit l’homme«
FRASCATI. Voye^ Fresca t i.
F R A U S T A D T , petite ville de Pologne , aux
frontières de la Siléfie , remarquable par la bar
taille que les Suédois y gagnèrent fur les Saxons 9
le 14 février 1706. Elle eft à 28-li. n. e. deBreflaw,
& à 8 n. o. de Glogaw. C ’eft la patrie de Chriftian
Griphius, grand poète allemand du dernier fiècle ,
& de Balthafar T im é e , médecin, dont les oeuvres
ont paru à Léipfick en 17 1 5 , i/z-40. Long. 3 3 ,2 5 5
lat. 51, 45* (* •)
FR AVEN-BREITUNGEN, château & baillage
de Franconie, à la maifon de Saxe Meinungen*
l^RAVEN -PRIESNITZ, bourg de Franconie l
dépendant du baillage de Tautenbourg. Il appartient
à l’éle'âeur de Saxe depuis 1718. ( R .)
FRAVENJBRUNN, bourg & château d’Alterna»
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