
5 7 * E T A . .
ÉTATS-UNIS de l ’A mérique ( les) : c’eft aînfi
que 1 on nomme aujourd’hui les T reize provinces
de l’Amérique Anglaife dans le Continent.
Ces provinces font : i°. La Nouvelle-Hamp-
Tire.
2°. Maffachufet.
g0. L’île de Rhodes.'
. 4°. Conneilicut, compofant toutes quatre ce
que l’on entend par le mot général de N o u v e lle -
Angleter re.
5°. La Nouvelle-Yorck.
6 ° . La Nouvelle-Jerfey.
7°. La Penfylvanie.
8 ■ La Delaware.
q°. Le Maryland.
io°. La Virginie.
ii°. La Caroline foptentrionale.’
12°. La Caroline méridionale.
13°. La Géorgie. V o y c { chacun de ces, articles,
fous la dénomination qui lui eft propre.
Nous n’entrerons point dans les détails de cette
guerre, par laquelle ces treize provinces fe détachant
de leur métropole, viennent enfin défaire
reconnoître par toutes les cours de l’Europe leur
Indépendance. Cette matière fi brillante & fi riche,
qui eft une grande leçon pour les gouvernemens
& 1 poftérité, appartient moins à la géographie
qu’à l’hifloire. Puiffe cet exemple , en effrayant
ceux qui ne connoiffent d’autre art pour gouverner
que le defpotifme, repouffer à jamais la tyrannie,
& affûter les droits de l’homme, droits inconteffa-
bles, droits facrés par la raifon & la nature !
Après la découverte d’un Nouveau-Monde, l’hif-
toire moderne n’offre rien de’ plus impofant que de
voir cette lutte glorieufê d’un continent contre un
autre continent pour la liberté ! La liberté !... Quel
eft donc cet attrait irréfiftible ? quel eft donc ce
charme entraînant qui donne de la force à la foi-
bleffe, de l’aflivité à la langueur , qui d’un peuple
peu accoutumé encore à un climat qui lui eft
etranger, fans argent, fans appui, fans foldats,
fans vaiffeaux, met toute l’Amérique en armes ’
enfante par-tout des négociateurs, des magiftrats ’,
des citoyens, des guerriers, & d’une nation dé
marchands & de cultivateurs, fait des foldats intrépides
au milieu des batailles ! Les arts Portent
do ja ftupeur, les fciences fleuriffent ; par - tout
s’élèvent des manufaâures, & le Nouveau-Monde,
en fix années de combats fanglants, de viétoires &
de défaites , de travaux & de calamités de tous les
genres, réuffit enfin à brifer les fers que lui forge0
« l’ancien. Cette heureufe contrée refpire un
-tir libre j elle ne connoit plus de maître que la
loi ; plus heureufe encore, puifque cette révolution
arrive dans un fiècle’où l’homme plus éclairé
& fachant mieux que jamais calculer fes droits’
eft plus en état de juger ce qu’il lui convient de
taire dans le choix de la forme de fon gouvernement
& de la nature de fes lois.
Ces provinces fe font fouftraites à l’empire
E T H
Britannique en 1776, dans un congrès général,’
( le 4 juillet ). Le roi de France reconnut le pre-
mier leur indépendance par un traité de commerce
oed amitié du 6 février 1778 , par une exemption
réciproque du droit d’aubaine, &par depuiffans
fecours. s. r
Ce 11 a ete que dans le* commencement de l’an*
nee 1783 , que le miniftere Britannique a confenti
enfin a 1 indépendance de {es colonies.
On eftime aujourd’hui que la population des
Etats-Unis monte au-dela de trois millions , mais
qui fait ce qu’elle fera dans vingt ans ! Un bon
gouvernement, de bonnes lois, voilà le fecret le
plus infaillible pour augmenter par-tout le nombre
des hommes ! Mais comme ces colonies n’ont pu
etre fondées dans le même tems , comme le caractère
des chefs , les circonftances politiques , & les
vues du miniftere ont plus ou moins influé fur la
forme de leur établiflement, chacune de ces provinces
diffère donc d’une autre par les moeurs , la
religion, & fur tout les coutumes & les lois. Il fe-
roit à fouhaiter fans doute que la légiflatiori fût
uniforme pour toutes ; il en réfulteroit une harmonie
qui ne pourroit qu’accélérer le honheur général.
Il faut efpérer que la raifon & le tems feront
fentir à ce peuple nouveau combien cette
unanimité dans la loi, eft effentielle ; difons même
indifpenfable, pour faciliter l’unanimité des fufi-
frages. Le congrès ne fera jamais plus heureux
dans fes vues patriotiques ; il ne fera jamais plus
redoutable que lorfque chaque province, régie
par un même code , & pouvant afpirer aux mêmes
privilèges, ne compofera pour ainfi dire qu’une
même famille , ou la loi, comme un père équitable
& tendre, partagera également fa pi-ote&ïon
& fes bienfaits entre tous fes enfans ! ( M a s s o n
DE M o R V I L L I E R S ,)
ÉTECHEMINS , peuples de l’Acadie ; ils habitent
tout le pays compris depuis Bofton jufqu’à
Port-royal. La rivière des Etechemins eft la première
qu’on rencontre le long de la côte, en al*
lant de la rivière de Pentagouet à celle de Saint-
Jean. (R .)
ÉTHIOPIE, vafte contrée qui fait même la plus
grande partie de l’Afrique, & celle qui s’avance
davantage, tant vers l’orient que vers le midi,
principalement.
Les anciens reconnoiffoient deux fortes d’Ethio-
piens, ceux d’Afie & ceux d’Afrique. Hérodote les
diftingûe en termes formels; & voilà pourquoi dans
les écrits de l’antiquité, le nom d’Ethiopie eft commun
à divers pays d’Afie & d’Afrique; c’eft pour
cela qu’ils ont donné fi fouvent le nom d’indiens
aux Ethiopiens , & le nom d’Ethiopiens aux véritables
Indiens. Dans Procope, par exemple, l’Ethiopie
eft appellée In d e . Voye^-en les raifons dans
les obfervations de M. Freret..
Le Chufiftan montre peut-être les premières habitations
des Ethiopiens , pendant que l’Inde &
l’Afrique nous apprennent leurs.divifions : aufli M,
Ë T H
Huet foutîent fortement contre Bô'chart, que dartS
l’écriture l’Ethiopie eft défignée par la terre de Chus.
V o y eç en les preuves dans fon hiftoire du paradis
terreftre.
. Les Grecs s’embarraffant peii/de la fcience géographique
, nommèrent Ethiopiens tous les peuples
qui avoient la pèau noire pu* bafanée : c’eft pour
cela qu’ils appellerent les Çolches Ethiopiens., &
la Colchide Ethiopie. Mais Ptolomée eft bien éloigné
d’être tombé dans de pareils écarts: on lui doit
au contraire la diviûon la plus exaéle & la plus méthodique
qu’il y ait de l’ancienne Ethiopie. V o y e ç fa
géographie , liv. IV, ch. vij , viij & ix.
L’Ethiopie eft fameufe dans l’antiquité à plufieurs
égards ; & comme il ne fe trouve guère fous le ciel
aucun peuple ( ainfi qu’il n’y a prefque aucune
grande maifon) qui 11e fe faffe gloire à préfent,
ou qui ne fe foit vanté autrefois d’être plus ancien
que fes Voifins, les' Éthiopiens dilputereçif
aux Egyptiens la primauté de l’ancienneté ,•■ &
ils étoient fondés à la prétendre fuivant M. l’abbé
Fourmont. V o y e z fa /differtation à ce fujet dans
les Mémoires de l’académie des Belles - Lettres,
tome V I I .
Nos, géographes ne s’accordent point- fur les
pays que l’on doit nommer l’Ethiopie ; il me
paroît feulement que l’opinion la plus reçue,
donne pour bornes à l’Éthiopie moderne la mer
Rouge-, la côte d’Ajan & le Zanguébar à l’orient;
le Monnoëmugi & la Caffrerie au midi; le
Congo à l’occident; le Zara & d’Egypte au fep-
tentrion.
Malgré la prodigieufe chaleur qui règne dans
cette iinmenfe contrée, & malgré la pofition fous
la zone torride , elle eft néanmoins par$tout habitée
, contre l’opinion des anciens ; Sc les plus grandes
rivières de l’Afrique , le Nil & le Niger, y
ont leurs fources. Dans le fens le plus étendu,
on divife tout ce vafte pays en/deux parties générales;
favoir , la haute & la baffe Ethiophie. La
-haute Ethiopie eft la partie la plus feprentrionale ,
& en même tems la plus orientale ; elle renferme
la Nubie, l’Aby{finie , les Giaques ou Galles, &
la côte d’Abex ; quelques-uns y ajoutent l’Ajan,
& le Zanguébar. La baffe Ethiopie s’étend le plus
vers le midi & vers le couchant; elle renferme le
Monoëmugi, le Monomotapa, & les grandes régions
de Biarara, & des Caffres. Les Portugais
ont découvert, depuis environ deux fiècles 8c
demi, cette baffe Ethiopie, qui étoit prefque entièrement
inconnue aux anciens.
L’Ethiopie entière eft entre le 23 degré de latitude
feptentrionale , & le 3 5 de latitude méridionale.
Sa longitude eft entre les degrés 33 8c 60.
ÈTHNA. V o y e z Gibel.
ETIENNE, (Saint) ville du Forez, en France ,
fituée fur le ruiffeau de Furens. Long. 22. ; la i.
45 \ 2 2 ' .
,Cette ville, du gouvernement dé Lyonnois, pro-
L P 1 J 75
fitant de la qualité de fes eaux pour, la trempe du
fer & de l’acier, & des mines de charbon de terre
que la nature a placées dans fon voifinage , fait un
commerce très-étendu & très-confidérable des ouvrages
de coutellerie, des armes à feu, des armes,
blanches, de la ferrurerie , 8c en général de
la clincaiilerie qui fortent de fes atteliers. La ru-
banerie y eft encore une branche confidérable de
négoce. Aufli.cette ville eft-elle de beaucoup plus
confidérable que toutes les autres villes du Lyonnois
, apres Lyon 8c l’on y compte au moins
18,000 mille habitans. Elle eft à 9 li. f. e. de Feurs,
12 f. o. de Lyon , & i 10 f. de Paris. (R . )
Etienne d’A gen ( Saint ) , petite ville de
France , en Agénois, dans la Guienne. (R . )
. Etienne d’A rg en ton , ( Saint) petite ville de
Berri en France, de l’éleélion de la Châtre, avec
titre de marquifat. (R .')
Etienne de Lauzxjn , ( Saint) petite ville de
de France, en Agénois, dans la Guienne. ( R . )
ETLINGEN. V o y e z Ett lin g gen .
ElOILE , petite ville du Dauphiné dans le
Valentinqis, fituée fur une hauteur. C’eft aufli
le nom d’un fort qui protège la ville de Hambourg.
( # . )
LTON. V o y e^ Ea to n .
ETSCH. Voy e^ Etschland.
ETSCHLAND, ou Q uart ie r de l’A d ig e 2
contrée du Tirol, aux environs de l’Adige. (R . )
ETTAL, couvent de Bénediélins, avec une
academie, fur la riviere d’Ammer, dans la régence
de Munich, en haute Bavière. (R . )
ETTINGEN, D ei ptingen , ou D ettingue ,
village d’Allemagne, dans l’éleélorat de Mayence,
remarquable par la bataille quelles Anglois y gagnèrent
en 1743 contre les François, commandés
par le maréchal de Noaiîles. Il eft fitué fur le
Mein , près de Hanau. ( R . )
ETTLINGGEN, petite ville d’Allemagne , au
cerle de Souabe, & dans le marquifat de Bade, entre
Pfonzheim & Rafladt, à qûatre lieues de l’une
& de 1 autre.'.C’eft le chef-lieu d’un baillage. Elle
a un couvent de Cordeliers. L oue.. 2 7 , 6 ; lat. a S ]
53- W . '
EU , ville affez confidérable de France dans la
Normandie, avec titre de comté-pairie. Il y a
éleélion, baillage, maîtrife des eaux & forêts, gouvernement
de place , amirauté, bureau des fermes,
grenier à fel. Élîe eft fituée dans un vallon
fur la rive gauche de laBrêle , dans un pays fertile
en grains , & où il y a des bois & des verre-;
ries. Elle a^ une églife collégiale , trois paroiffes ^
& un collège, dans l’églife duquel fe voient les
tombeaux du duc de Guife, furnominé le Balafré,
& de Catherine de Clèves fafemme.il s’y trouve
d’ailleurs^ une abbaye , un prieuré d’Auguftins,
deux châteaux, & quelques veftiges d’antiquités
Romaines. On y fabrique des ferges & des dentelles.
Le comté d’Eu , compofé de cinquante pa-
roiffesdans un dïftriâ peu étendu, offre plufieurs