
658 G E O
dans le duché de Wirtemberg. C ’eft là que le Danube
prend fa fource. (Æ.)
G eorge ( Saint ) , bourg de France, en Normandie,
dans la généralité de C aen, éleâion de
'Mortain. Il y a plul'ieurs autres bourgs de ce nom
en France. (/?,)
G eorge de Lusensou ( Saint ) , petite ville
de France, dans la généralité de Montauban, élection
dé Milhaud. (R.)
G eorge de Musidàn ( Saint ) , petite ville de
France, dans le Périgord, éleélion de Périzueux.
(*■ )
G eorge ( bras de Saint) ; on défigne quelquefois
fous ce nom, le détroit des Dardanelles. {R )
GEORGEN B ERG , ville de la haute-Hongrie ,
dans le comté de Zips, fur la rivière de Popper.
Elle eft bien bâtie, & fes environs font fertiles. Elle
a effiiyé nombre d’incendies ; &. c’eft une des villes
du pays qui ont été fi long-temps entre les mains de
la Pologne, à titre d’hypothèque. (R.')
GEORGENTHAL , baillage d’Allemagne, dans
le cercle de h au te-S ax e, & dans la l'huringe,
au duché de Saxe-Gotha. C ’étoit jadis une fondation
pour les moines de l ’ordre de Cîteaux, dont
un comte de Schwartzbourg du X I I e f iè c le a v o i t
fait les frais. Elle étoit dotée de terres fort confi-
dérables : les anciens châteaux de Waldenfels, de
Tambourg , de Crachenbourg & de Falckenfiein,
qui font tous ruinés aujourd’h u i, en dépendoient,
& un affez grand nombre de villages en reconnoif-
foient la feigneurie. C ’étoit alors l’efprit du temps:
des troubles continuels agitoient—l ’empire ; peu
de feigneurs pouvoient fe difpenfer d’y prendre
part ; les moines feuls jouifioient d’un refpeâ général,
& les moins malheureux d’entre les laïques
, étoient ceux qui, pour mettre en quelque
forte leurs biens & leur confcience en repos,
croyoient devoir donner beaucoup à i’églife. A la
prétendue réformation du X v i e fiècle, qui fut
adoptée en bien des lieux , la fondation de Geor-
genthal fut fécularifée, fans que rien, fût ôté à
l ’étendue de fes domaines & de fon reffort , & i
moins encore à leur prix. (R.)
G ÉO R G IE , ou G ü rgistan , contrée d’Afie j
qui fait partie de laT e r fe & de la Turqu i e , &
qui touche à la mer Noire , à la mer Cafpienne &
au Caucafe.
La Géorgie eft bornée an nord par la Circaffie ,
a l ’orient par le Dagheftan & le Schirvan, au midi
ar l’Arménie, & au couchant par la mer Noire.
Ile comprend fa Colchide & ÎTbérie des anciens,
tandis que le Daghefian & le Schirvan forment
à-peu-près l’ancienne Albanie.
Elle eft divlfée par les montagnes en deux parties
, l ’une orientale, où font les royaumes de Ca-
ket an nord, & de Carduel au midi ; l’autre occidentale
, qui comprend au nord les-Àbcaflès, la
Mingrêiie, l’Irairète & le Gurief. Tout ce pays efi
nommé Gurgiflan par les Orientaux. La rivière de
JCitr le traverfe, & elle porte bateau, qe qui n’efi
G E O
pas commun aux rivières de Perfe. T é flîs , capitale
de la Géorgie Perfanne, efi au 83 d. de long.
& au 43 d. de Ut.
Cette grande contrée , pour la poffeffion ou la
proteéfion de laquelle les Perfans & les Turcs ont fi
long-tems combattu, & qui efi partagée entre les
deux puiflances, fait un pays des plus fertiles de
l’Afie. Il n’en eft guère de plus abondant, ni où
le bétail, le gibier, le poiffon ,. la volaille, les
fruits, les vins foient plus délicieux. Il donne auffi
une grande quantité de grains.
Les vins du pays, fur-tout ceux de Téflis, fe
tranfportent en Arménie, en Méd'ie & jufqu’à
Ifpahan , où ils font réfervés pour, la table du
Sophi.
La foie s’y recueille en quantité ; mais les Géorgiens
, qui la faveur mal aprêter, & qui n’ont guère
de manufadures chez eux pour L’employer, la portent
chez leurs voifins, & en font tin grand négoce
en plufieurs endroits de la Turquie , fur-tout
à_ Erzerom & aux environs.
Les feigneurs & les pères étant maîtres, en
Géorgie, de la libertéêk de la v ie , ceux-ci de leurs
enfans, & ceux-là de leurs vafiaux, le commerce
des efclaves y efi très-confidérabie ; & il fort chaque
année plufieurs milliers de ces malheureux de l’un
& de l’autre fexe avant l’âge de puberté, lefquels
fe partagent entre les Turcs & les Perfans , qui en
remplifiem leurs ferrails.
C ’eft particulièrement parmi les jeunes filles de
cette nation, dont le fang efi fi beau, que les
rois & les feigneurs de Perfe, le Sultan & les
grands de la Porte choififlent ce grand nombre
i de concubines dont les Orientaux fe font hon-
r neur.
Il faut remarquer que de tout tems on ÿ â fait
ce commerce : on y vendoit autrefois les beaux
garçons aux Grecs. Ils fon t, dit Strabon, plus
grands & plus beaux que les autres hommes, & les
Géorgiennes plus grandes & plus belles que les
autres femmes. Le îang de Géorgie efi le plus beau
du monde, dît Chardin : la nature , ajoute-t il , a
répandu fur la plupart des femmes, des grâces
qu’on ne voit point ailleurs ; & l’on ne trouve en
aucun lieu ni de plus jolis vifages, ni de plus fines
tailles que celles des Géorgiennes : mais, continue*
t - i l , leur impudicité eft excefiive.
On voit en Géorgie des Grecs, des Juifs, des
Turcs, des Perfans, des Indiens, des Tartates. Les
Arméniens y font prefque en auffi grand nombre
que les naturels mêmes. Souverainement méprifés ,
ils remplirent lés petites charges , font la plus;
confidérable partie du commerce de Géorgie, &
s’enrichifient aux dépens du pays.
Quoique les moeurs & les coutumes des Géorgiens
foient un mélange de celles de la plupart
des peuples qui les environnent, ils ont en partir
culier cet étrange ufage, que les gens de qualité
y exercent le métier de bourreau. Bien loin qu’il
foit réputé infâme en Géorgie, comme dans le
G E O
refte dû monde, c’eft un titre glorieux poiir les
familles. . :
Les maifons des grands $c les lieux publics font
eonftrtiits fur le modèle des édifices de Perfe ; mais
la plupart des mofquées & églifes font-bâtiçs fur le
haut des montagnés, en des lieux prefque inaccef-
fibles ; oh les falue de loin , & on n’y ( va prefque
jamais : cependant il y a plufieurs évêques en
Géorgie, un archevêque , un patriarche. Le vice-
roi 611 gorel, ènvoyé par le fophi, & qui eft toujours
mahométari, remplit les prélatines.
Toute la partie occidentale de la Géorgie qui comprend
la Mingrelie, l’Imirette , & le Guriel, appartient
aux Turcs , qui font payer tribut aux princes
de ces provinces. Ce tribut, qui étoit en jeunes
perfonnes du fex e , deftinées au ferrail du grand-
feigneur, a déplu aux Géorgiens , & a changé de
nature dans ces derniers tems; Cotatis , dans Tlmi-
rette, eft une des bonnes fortereffes des Turcs.
(/?.) . g
. G é o r g i e , Lun„dés Treize Etats-Unis de l’A mérique
feptentrionale, entre la Caroline & la
Floride.‘Le climat y eft fort doux & fort fain. Les,
Anglois commencèrent à s’y établir au mois de
janvier 1733? & fe fixèrent à dix milles de la
mer, fur le Savanah. O11 commença d’abord à y
faire de la foie avec beaucoup de fuccès, les mûriers
blancs étant fort communs dans ce pays.
La Géorgie a trois cents milles de profondeur,
jufqu’aux Apalaches. Elle efi terminée ail nord par
la rivière de Savanah. Les pluies exceffives qui
y tombent ne trouvant point d’écoulement, y
forment de nombreux marais, où le riz efi cul-
v tivé , au grand détriment des hommes libres.& des
efclaves occupés de ce travail. (/?.)
GEPPING, petite ville impériale d’Allemagn
dans la Souabe, au duché de Wirtemberg, avec
un château. Cette v ille , fituée fur la rivière de
W ils , efi renommée par fes eaux minérales. Elle
efi à 9 li. e. de Stutgard, 9 f. o. de Gemund, 9
n, o. d’Ùlm. Long. 33,20 ; Lit. 48, *24. (R.)
■ '.G É R A , ou l e p e t i t L e i p s i c k , petite ville
d’Allemagne, au cercle de 'haute-Saxe , dans la
•Mifnie, fur l’Ulfter , avec un beau collège. 11 y a
line manufacture confidérable d’étoftes , & un châr
teau où réfident les comtes de Remien , à qui elle
appartient. Les Bohémiens la ravagèrent en 1449.
Long*, 29 , 5 5 •; Lit. 51 , ‘ 10. (R.'\
G ERÂRMER, lac & village confidérable des
«Vofges, dans le baillage de Remiremont en Lorraine.
On y fait un grand-commerce de fromages,
connus foiis le nom de geraumés, (i?.)
G ERAW (le-) , Geravia 9 petit pays d’Allemagne,
au cercle;du haut Rhin , aiiifi nommé du
bourg de Geraw ; mais fa capitalé efi Darmftadt,
fujète au prince de ‘ Hefie-Darmftadt, ce qui fait
due ce petit pays en a ,pris aujourd’hui le nom.
' (jERBDÉCAN , ville d’Afie-en P e r fe , dans le
.Coühçfipn, Les géographes orientaux lui donnent
G E R 659
degrés 25'' de long. & 34 degrés de lat. (R.)
GERB ER O Y , Gcrboredum , ou Gerboracum ,
petite ville de France-, dans le Beauvoifis, fituée
fur une montagne, au pied' de laquelle coule le
Therain. Elle a un chapitre qui confifte en treize
prébendes. Les évêques de Beauvais en font fei- ■
gneurs fous le titre de vidâmes. Les Anglois la
prirent e n , 1437 , elle fut prife d’aflaut par les
François en 1449. EHe eft recommandable par fa
fidélité pour fes rois. Auffi Henri IV , en y paffimt,
ayant voulu goûter du vin que les Bourgeois lui
préfentèrent, voulut qu’on lui en donnât fans que.
fon éçhanfon l’eût goûté, difant : il ri y a rien à.
craindre ici pour nous, C ’efi à Gerberoy que.fiit
figné le traité de paix en ‘948 , entre Richard-
fans-Peur, duc de Normandie , & Louis I V , dit-
d’Outre - mer, roi de France. Cette ville eft à 4 li.
ue Beauvais , 20 n. o. de Paris. Long. 1.9 ? 22 ; la:.
49’ 3 5-
GERBES ( le s ) G e r b i , o u Zerbi , Girba , petite
île’d ’Afrique, au royaume de Tunis , fur la
côte de Barbarie, dans la Méditerranée ; elle ne
rapporte que de l ’orge en fait de grains, mais elle
produit beaucoup d é figues, d’olives , & quantité
de raifins, que les habita ns font fécher pour en
trafiquer. Sur la côte dç cette î l e , on trouve le
lotluis, dont le fruit a , dit-on, un goût fi délicieux
dans fa maturité , que les pactes feignirent
qu’Ulyfte & fes compagnons ayant été jetés,
dans cet endroit par la tempête, ayant mangé
de cet excellent fruit, perdirent entièrement le
defir de retourner dans leur patrie. Le fruit du
lothus efi de la grofieur d’une fè v e ,- & il eft jaune-
comme le Tafran. Les Grecs nommèrent ' pour
cela Lothophages les habitans .de cette île. Elle dépend
du pacha de T rip oli, depuis que les Turcs
en ont chaffé les ducs d’Albe & de Medina-Céli,
Long. 29 , 5 ; Ut. 32 , 10. (R.)
GERBEVILLERS, petite ville de France eu
Lorrainè, à 2 li. de Luneville , avec .titre de mar-
quifat & un beau château. On voit dans l’églife
des Carmes, qui eft jo lie , les tombeaux .des fei-
gneurs. Elle eft fur la rivière d’Agne. (i?.)
G E R B S T A E D T , petite ville tk bailiage , dans
le comté de Mansfeld. C ’étoit autrefois un couvent
de Tordre de $. Benoît. Il fut vendu avec
Trefewitz au prince royal de Prufiè. (je.)
GERDAUN , ville du royaume de Prulfe , dans
la province qui, jadis appelée Barten , fait an-ouf-
d’hui partie du diftriét de Natang, au bord de la
rivière d’Om ç t, & au voifinage d’un la c , où fe
trouve une ifie jÜQttante.' Cette v ille , fondée l’an
1325 , n’efi pas confidérable par fon enceinte;
mais elle l’eu parles deux beaux châteaux quelle
renferme, & par le grand baillage qui y refibr*
tit, & qui comprend entr’autres la petite ville de
Nordenboürg,. & La feigneurie de Birkenfeld , à
laquelle appartient une verrerie très riche. A quelques
terres près , qui dans ce fiècle en ont été détachées
.par ventes , G erdnnn & Ton baillage ibnt
O P p p ij