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n'étant encofe que gendre d’A u g u r e , pendant la
guerre contre les Germains, en tranfporta dans la
Gaule quarante mille de ceux qui le rendirent à
lu i , & leur afligna des demeures le long du Rhin.
L e même auteur- dit qu’Augufle voyant que les
Suèves. & les Sicambres fe loumettoiçnt à fes armes,
les fit paffer dans la Gaule, & les établit pareillement
dans des terres voifines du Rhin. C ’en
fut affez pour donner lieu aux Romains de nommer
Germanie, un .canton de la Gaule ; c’étoit en
effet le feul canton voifin de la grande Germanie,
qu’ils euffent véritablement conquis ; car Varus
s’avança un peu trop dans le pays que nous appelons
aujourd’hui la TVcflphalie , & y périt avec fon
armée. Les Eubtens qui étoient d’abord au-delà du
R h in , furent fi odieux aux autres peuples de la
Germanie, pour avoir reçu le joug de Rome ,
qu’ils paffèrent de l’autre côté du fleuve.
Les armées romaines fubjuguèrent néanmoins
quelques peuples, dont le pays étoit en partie au-
delà du Rhin , comme les Némètes qui étoient aux
environs de Spire, les Vangions aiix environs de
Worms, & le s Tribocci aux environs de Mayence.
Gomme ces peuples étoient principalement & par
rapport à leurs capitales , dans la Gaule & au couchant
du Rhin ; on les rangea fous le gouvernement
de la Gaule , & on les joignit à la Belgique ;
cela veut dire qu’on vit une partie de la Belgique
jointe à une lifiêre de la grande Germanie , porter
le nom de Germanie ; & cette partie fut divifée
en Germanie fupérieure, & en Germanie inférieure.
Voilà qui peut fufEre, pour prouver que la
Germanie n’a pas toujours eu les mêmes bornes,
ni les mêmes peuples dans fon fein ; Sç. c’eft un fait
qu’il ne faut jamais perdre de vue.
Il feroit à préfent d’autant plus inutile de rechercher
curieüfement avec Spenerus , Melanch-
ton , Rudbeck, ou Leibnitz, l’origine inconnue des
noms Germains ;& Qermanie , que ces noms mêmes
ne furent pour ainfi dire plus en ufage, après
la chute de l’empire romain. Les nations fepten-
trionales fe portant en flots vers le midi, produisirent
des changemens étonnans dans ce vafte pays.
Les Lombards refTerrés d’abord aux environs de
l ’E lbe, paflerent en Italie, où avec le tems ils fe
fermèrent un royaume. Les Suèves fe jetèrent fur
les Gaules , & de-là dans l’Efpagne, ou ils érigèrent
une domination rivale de celle des Goths : ces
derniers après avoir traverfç la Germanie, occupèrent
une partie de la Gaule ; les Burgundions
y fondèrent le royaume de Bourgogne ; les Francs
y avoient déjà le leur ; les Saxons qui étoient de
l ’autre côté de l’E lb e , s’avancèrent jufques dans là
Weflphalie. Les Vandales après s’être étendus dans
ce qu’on appelé aujourd’hui la haute & baffe Saxe,
firent des conquêtes en Efpagne , & allèrent périr
gn Afrique • leur pays entre l’Elbç & la Wiffule ,
lut la proie'des Vendes ou Venetes , .qui s’en emparèrent
-& fe firent appeler Slaves | &c.
‘ Çepeuçlant-il nç faqt pas imagine* que tqus ces
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peuples abandonnaffent à la fois leur patrie ; îî
n’en fortoit que les hommes, qui étant en état dè
porter les armes, vouloient avoir leur part du butin.
Ceux-ci. em me noient avec eux une partie dé
leurs familles : ce qui refloit au pa%s, fe trouvant
réduit à un petit nombre , comparé tf ce qu’il avoit
été auparavant, devenoit aifément la proie d’un
voifin qui ne s’étoir pas affoibli. Ainfi nous voyons
les vaftes pays que les Suèves avoient occupés
paffer en «autres mains', Ôc le nom de Suivie,
confervé à peine à un petit canton qui eft aujour-
d hui la Souabe , entièrement obfciirci par celui
d Allemagne, qui n’étoitd’abord que le nom d’une
contrée fort petite.
Les Saxons, entre l'Elbe & le W e fe r , oii ils
etoient encore au commencement du règne de
Charlemagne., y avoient pris la place des Francs;
car nous^avons remarqué qu’ils étoient d’abord de
1 autre cote de 1 Elbe ; mais les Francs s’étant avancés
vers le midi, 8ç s’étant de-là répandus dans là
G aule, où ils jetèrent les fondemens du royaume
de France ? il en refla une partie au-delà du Rhin ,
& de-là vint la divifion de France occidentale, qui
efl la véritable France, & de France orientale, dont
la Franconie a tiré fon nom.
Alors il ne fut plus queftion du nom de Germains
& de Germanie, finon dans les ouvrages de
quelques auteurs, qui les employoient en latin;
encore voit-on que les écrivains de ce tems-là pfé-
féroient les nom de Theddifci, Teutifci , & feu-
tories, à celui de Germains , qui paroiflbit même
déjà s’abolir entièrement dès le tems de Procope,
c eft-à-dire fous le règne de l’empereur Juftinien.
GERMANO (S a in t ) , petite ville d’Italie, ap
royaume de Naples , dans la terre de Labour , au
pied du Mont-Caflin. Elle appartient à l’abbé du
Mont-Caflin. Long. 31 , 2.8 ; lat. 4 1 ,3 3 . (i?.)
GERMER (S a in t) , bourg de France , au diocèfe
de Beauvais , avec une abbaye de Béijédiéfins
qui vaut 14,000 liv. (R.)
GERMERSHEIM x Vicus Julius, petite ville
d’Allemagne au Palatinat du Rhin , chef-lieu d’un
baillage de même nom, fujet à l’éleéfeur palatin.
Elle efl près du Rhin, vers le lieu où la rivière
de Qtiéich fe jète dans ce fleuve. L ’émpereur Rodolphe
Ier y mourut en 1290. Elle efl à 2 li. o. dè
Philisbourg, & '3 f. e. de Landau. Long^ 2 7 , 2 ;
lat. 49, 10. (/?.)
f GERMIGNÏ, petite ville de France, dans la
énéralité de Paris» éleéîion de Saint-Florentin.
GERN, beau château de la baffe Bavière, dans
la régence de Landshut. Il appartient au baron de
Clofen, ( R f
CERNES£y. Voyeç G arnesey.
GERNRODE ? ou Gerode , petite ville & bail-
lage d’Allemagne,, dans le cercle de haute Saxe,
Si dans les états d’Anhaît - Bernbourg, près dè
l’abbaye j.|e Qued.iinbourg. C ’eft un dès liçiitt ii,
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tuîarifés en faveur des princes proteftans * par la-
paix de Weflphalie. Avant cette époque, c étoit une.
abbaye de filles, que l’empire comptoit au nom- :
bre de fes membres immédiats ; & dès-lors encore, ;
les princes d’Anhalt-Bernbourg en donnent & la
voix à la diète fur le banc des prélats du Rhin, &
le contingent pour les mois romains par une taxe
de trente-fix florins.
Geron , Landgrave de Luface, dans le x e fiécle,
fut le fondateur de cette abbaye, & l’on voit
encore fon tombeau dans l’églife de cette ville.
(R.)
GERNSHEIM , ou G e r e s h e i m , petite ville
d’Allemagne fur le Rhin , avec 1111 bon château ,
fujète au Landgrave de Darmflad. Elle efl à 4 li. n.
e. de Worms, & à autant f. o. de Darmflad. Long.
2 .6 ,6 ; lat. 49 , 44. (i?.)
G EROLDSECK, H o h e n g e r o l d s e c i c , comté
fibre & immédiat d’Allemagne , au cercle de
Souabe, dans la Forêt-Noire & l’Ortenau, aux environs
de la rivière dé Kint-zing, & aux confins du
Brisgau, de la principauté deFurflenberg, du mar-
quifat de Hochberg , 8c de la ville impériale de
Gengènbach. Il tire fon nom d’un ancien château ,
fitué dans fon centre, & comprend un certain nombre
de villages. Après l’extinélion de fes propres
feigneurs arrivée l’an 1634, & après celle des comtes
de Kronberg leurs fucceffeurs , arrivée l’an
1692, , la maifon de Leyen en fut invêtue par
l’empereur, & élevée l’an 1 7 1 1 , à la dignité de-
comtes de l’Empire : elle a dès-lors pris fa place fur
le banc de Souabe, & payé en conféquence feize
florins pour Geroldfeck en mois romains , & huit
rixdallers neuf creutzers trois quarts, pour la chambre
impériale. {R.')
GEROLSTEIN , petite ville d’Allemagne, dans
la Weflphalie, fur la rivière de Kyk. Elle efl pof»
fédée conjointement avec Blankenheim, à titre de
comté , par la maifon de Manderfcheid. (R )
GEROLZHOFEN , Gerlocuria , petite ville
d’Allemagne , dans le cercle de Franconie, entre
Schweinfurt & Keitzingen. Elle efl dans l’évêché
de Vu rtzbou rg, dont elle forme, avec fes dépendances,
un des principaux baillages. Elle fit du
bruit dans l’empire l’an 1586, par la perfécution
qu’effuyèrent dans fes murs foixante-fept. familles
pçoteftantes qui furent obligées d’en fortir. Ces
lortes de faits né fervent, au jugement de la religion
, qu’à la honte des hommes. {R.')
GERRENSHEIM , petite- ville d’Allemagne ,
dans leleélorat de Mayence, chef-lieu d’un baillage
de même nom, entre "Worms & Oppencheim.
( S F
GERRESHEIM, abbaye de dames nobles , dans
le duché de Berg, près de Duffeldorf. (R.)
GERRO , montagne du royaume de Naples,
dans la terre de Labour , connue dans les auteurs
latins fous les noms de MaJJlcus , Gaurus, Gallican
us , S al fus. (R.)
GERSAW 9 village de Suiffe , près du lac de J
G E S 663
Lucerne , entré ce canton & celui de Schwitz«
C ’efl une petite république fouveraine > qui ne dépend
de perfonne depuis un tems immémorial, privilège
trop fingulier pour ne pas mériter qu’on
tranferive ici le nom du lieu qui efl affez heureux
pour en jouir. Long. 26 , 2 ; lat. 47 - 6. ( i2.)
GERSTUNG EN, bourg & baillage d’Allemagne,
au cercle de haute Saxe, près des frontières
de la Heffe. Il appartient maintenant à la maifon
de Saxe-Weimar. {R f
GERTRUDENBERG, couvent de religieufes
de S . Augiiftin , dans l’évêché d’Ofnabruck. Il efl
fitué fur une montagne auprès de la ville même
d’Ofnabruck. (Æ.)
GERTRü IDENBERG, Gertrudenberga, ancienne,
forte & jolie ville des Pays-Bas, au Brabant' hollan-
dois, un des principaux boulevards de la Hollande.
Les confédérés la prirent en 1573 fur les Efpa-*
gnols ; le Prince de Parme la reprit en 1589, mais
le prince Maurice s’en rendit maître en 1593 , après
un fiège de trois mois, & depuis ce tems , elle appartient
aux Hollandois. Son nom fignifie le mont
Saint-Gertrude. On pêche aux environs de 3a cete
une quantité étonnante de faumons, d’eflurgeons &
d’alofes , & Gertruidenberg jouit du droit d’étape
pour cette pêche. Elle efl fiir la rivière de Dun-
gen, qui tombe dans le Bies-Bos, à 4 li. n. e. de
Breda, 5 f. e. de Dordrecht ,3 C e . de Gorcum.
Long. 22 d., 24' -,la t. 1 5 d. , 44'. (Æ.)
GERVAIS ( Saint), petite ville de France dans
le Bourbonois, au diocëfe de Clermont, (i?.)
G ervais (S a in t ) , petite ville de Frances en
Languedoc, au diocèfe de. Çafires. (R.)
G E R Z A T , gros bourg de France en Auvergne,
au diocèfe de Clermont. (-£•).
GESEKE , ou G eisecke . ville d’Allemagne f
dans lé cercle & dans le duché de Weflphalie, fur
la petite rivière de W e ih , près de la ville de Bu-
ren. Elle fait partie des états électoraux de Cologne
& donnant fon nom à un diflriél peuplé de nombre
de gentilshommes, renferme elle-même une
abbaye de filles nobles, une maifon feigneurialeÿ
Si un couvent d’Obfervantins. (/?.)
GESTRICIE, Geflriaa, province de Suède dans
fa partie feptentrionale ; elle a des mines de fer &
de cuivre, mais elle ne recueille de grains qu’au-
tant qu’il en faut pouf la nourriture de fes habitans.
Le golfe de Bothnie la baigne à l’eft ; elle efl bornée
au nord par l’Helfingie, au couchant par la
Dalécarlie, & au fud par la Weflmanie & l’U p-
lande. Gévalie en efl la capitale. (/2.)
G É SU LA , province d’Afrique fur la côté de
Barbarie , au royaume de Maroc. Elle a beaucoup
d’o rge, de troupeaux, & plufieurs mines de fer Sc
de cuivre ;. la plupart des habitans font chaudronniers
ou forgerons. Il s’y tient tous les ans une
foire confidérable qui dure deux mois , où, dit-on,
tous les marchands étrangers, quoique quelquefois
au nombre de dix mille, font nourris oc défrayés
aux dépens de la province ; mais malgré'cette dé