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Suifles tirent de l’une & de l’autre Alfa ce, des porcs
&beftiaux, du fafran, de la térébenthine, du chanv
r e , lin , tartre, fuif, poudre à tirer , châtaignes,
prunes , graines & légumes. Le grand trafic des
châtaignes, des prunes, & autres fruits fe fait à
C o lo g n e , à Francfort & à Bâle. L ’Alface a des
manufactures en grand nombre ; mais les étoffes
qu’on y fabrique ne font ni fines ni chères. Ce font
des tiretaines moitié laine & moitié f i l , des treillis,
des canevas & quelques toiles. Quant aux mines,
Fauteur du Diftionnaire du Commerce dit, que hors
celles.de fe r , les autres font' peu abondantes. ~
On v a juger de la valeur de ces mines, par le
compte que nous en allons rendre d’après les mémoires
qui nous ont été communiqués par M. le
comte d’Hérouville de Cla yes , lieutenant-général
des armées de fa majefté. Les mines de Giroma •
gny, le Puix & Auxelle-Haut, font fituées au pied
des montagnes de Vo fg e s , à l’extrémité de la haute-
Alface ; la fuperficie des montagnes où font fituées
les mines, appartient à différens particuliers, dont
on acheté le terrein, quand il s’agit d’établir des
machines , & de faire de nouveaux percemens. -
Depuis le don fait de leurs terres en Alface à la
maifon de Mazarin, ces mines ont été exploitées par
cette maifon jufqu’à la fin de 1 7 16 , que le feigneur
Paul-Jules de Mazarin les fit détruire , par des rai-
fons dont il eft inutile de rendre compte, parce
qu’elles n’ont aucun rapport à la qualité de ces
mines. Ces mines font renées prefque fans exploitation
jufqu’en 1733 , qu’on commença a ies rétablir.
C e travail a été continué jufqu’en 1740 ; & voici
l’état où elles éteient en 17 4 1 ,17 4 2 ,, 1743 , &c.
La mine de Saint-Pierre, fituee dans la montagne
appellée le Mort-Jean , banc de Giromagny, a
ion entrée & fa première galerie au pied de la montagne
; elle eft de quarante toifes de longueur : le
long de cette galerie, eft le premier puits de 89
pieds de profondeur; je dis le long, parce qu’au-
delà du trou de ce puits, la galerie, efl continuée
de 55 toifes, & fe rend auxouvrag.es de lamine
de Saint-Jofeph. Le fécond puits a 100 pieds de
profondeur; le troifième 193 ; le quatrième 123 :
. alors, on trouve une autre galerie de 4 toifes qui
conduit au cinquième puits, qui eft de 128 pieds.
A u milieu de ce puits, on reiicontre une galerie
de 40 toifes de longueur , qui conduit aux ouvrages
où. font a&uellement quatre mineurs occupés
à un filon de mine d’argent d’un pouce d’épaiffeur,
qui promet augmentation. De ces ouvrages, on
revient au fixième puits , qui eft de 107 pieds de
profondeur.
Du fixième puits vers le midi, on a commencé
line galerie de 3 5 toifes de longueur , pour arriver
à des ouvrages ou il y a un filon de mine d’argent
de deux pouces & demi d’épaiffeur, où trois mineurs
font employés., & où l’on efpère en employer
vingt. Cette partie de la mine pafie pour la plus
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Le feptième puits a 94 pieds de profondeur. En
tirant de ce puits au midi par une galerie de 3 5
toifes, on trouve des ouvrages dans lefquels il y
a deux mineurs à un filon de 4 à 5 pouces d’épaiffeur.
de mine d’argent, cuivre & plomb. Le huitième
puits a 100 pieds de profondeur ; le neuvième
a auffi 100 pieds de protondeur. Au fond
de ce puits, on trouve une galerie d e 40 toifes,
qui conduit aux ouvrages vers le minuit, où font
employés neuf mineurs fur un filon de 4 à 5 pouces
; le dixième puits a 86; pieds, & le onzième
120 pieds; le douzième eft de 60 : on y trouve un
filon de 4 pouces d’épaiflèur, fur 3 toifes de longueur,
continuant par une mine picaffée , jufqu’au
fond où fe trouve encore un filon de 2 pouces
d’épaifteur, fur 6 toifes de longueur, & un autre
picaffement de mine en remontant.
Nous avont d it, en parlant du premier puits *
qu’au - delà de ce puits la galerie etoit continuée
de 55 toifes, pour aller à la mine de Saint-Jofeph.
Au bout de cette galerie, eft un puits de la profondeur
de 60 pieds ; un fécond puits de 40 : mais
ces ouvrages font fi remplis de décombres; qu’on
ne peut les travailler. Cette mine de Saint-Pierre
eft riche ; 6c fi les décombres en étoient enlevés
, on pourroit employer vers le midi trente
mineurs coupant mine. On tira de cette mine pendant
le mois de mars 1741 , quatorze quintaux de
mine d’argent, tenant huit lots ; quatre-vingt-fix de
mine d’argent, cuivre 6c plomb , tenant en argent
quatre lots, en cuivré douze lots pour cent, le
plomb fervant de fondant ; plus, trente quintaux,
tenant trois lo ts , qui font provenus des pierres de
cette même mine, que l’on a fait piler 6c laver
par les boccards.
Pour exploiter cette mine, il y a un canal fur
terre d’un grand quart de lieue de longueur, qui
conduit les eaux fur une roue de 32 pieds de diamètre
, laquelle tire les eaux du fond de cette mine
par vingt - deux pompes afpirantes 6c foulantes'.
Pour gouverner cette machine, il faut un homme
qui ait foin du canal, un maître de machine, quatre
valets , trois charpentiers , trois houtemens ,
foixante-dix manoeuvres ; pour tirer la mine hors
du puits , deux maréchaux, deux valets, huit chai-
deurs, outre le nombre de coupeurs dont nous
avons parlé.
La mine de Saint-Daniel fur le banc de Giromagny
, aéhiellement exploitée, a fon entrée au
levant par une galerie de la longueur de 30 toifes
; 6c fur la longueur de cette galerie, il fe trouve
trois puits ou chocs différens. Le premier a 48
; pieds ; le fécond 48 ; le troifième 36. Ces trois
puits fe réunifient dans le fond où il fe trouve une
galerie de 42 toifes. Dans'cette galerie eft.un autre
puits de 60 pieds ; puis une autre galerie de 6 toifes
, 6c au bout de cette galerie un puits de 12
pieds de profondeur. Lé filon du fond de la mine
eft argent, cuivre 6c plomb, de la largeur de 6
pouces fur 6 toifes de longueur, 6c le filon des
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deux galeries efl .de 6 pouces de largeur, fur vingt
toiles de longueur. Cette mine produit par mois
foixante-dix quintaux de mine de plomb, 40 quintaux
de mine d’argent ; la mine de plomb tenant
45 lots de plomb pour cen t, & 8 lots de mine
auffi pour cent mu quintal,
La mine de Saint-Nicolas, banc de Giromagny,
donnoit trois métaux, argent, cuivre & plomb;
en ceffa en 1758 d’y travailler faute d argent,-
pour payer les ouvriers qui n’y travailloient qua!
forfait. Elle a fon entrée au levant par une gale-
rie de 8 toifes, au bout de laquelle efl un puits;
& cette galerie continue depuis ce puits encore
18 toifes, au bout defquelles on trouve un filon
de cuivre de l’épaiffeur de deux pouces fur une
toife de longueur; ce filon eft mêlé de veines de.
mine d’argent, dont le quintal tient fix lots. Cette
mine a trois puits : le premier de 40 pieds ; le fécond
de 60 , & le troifième de 20 pieds de profondeur..
.................._ . ,,
On obfervoit en 1741, qu il etoit neceffaire d exploiter
cette mine pour l’utilité de celle de Saint-
Daniel. n j f f lH .
La mine de Saint-Louis, fur le banc de Giromagny,
a fon entrée au midi par une galerie de 10
toifes, au bas de laquelle eft un puits de'12 pieds:
au bas de ce puits , eft une autre galerie de la longueur
de 80 toifes, qui aboutit fur la galerie du
premier puits de la mine de Phénigtorne. Dans le
premier puits , il y en a un autre de 24 pieds de
profondeur, où fe trouve un filon d’argent, de
cuivre 6c plomb, de 4 pouces d’epaiffeur fur 4
toifes de longueur.
La mine de Phenigtorne paffe pour la plus con-
fidérable du pays : elle a fon entrée au levant, au
pied de la montagne de ce nom, 6c fon filon eit-
au midi; elle eft mêlée d’argent & de cuivre ; le
quintal produit deux marcs d argent 6c dix a
douze livres de cuivre : quand le filon eft mele
de r o c , elle ne donne qu’un marc d’argent par
quintal, toujours la même quantité de cuivre. La
première galerie pour l’entree de cette mine, eft
de quinze toifes jufqu’au premier puits : il y a
douze chocs ou puits de cent pieds de profondeur.
Les ouvrages qui méritoient d’être travailles ne
commençoient , en 1741 , qu’au fixième puits.
Dans le feptème puits , il y avoit un filon feulement
picaffé de mine d’argent ; rien dans le
huitième. Dans le neuvième, au bout d’une galerie
de trente toifes de long, il y avoit un filon qui
pouvoit avoir de la fuite ; au bout1 de cette galerie
il y avoit encore un puits commencé, ou l’on
trouvoit un pouce de mine qui promettoit un gros
filon : dans le dixième 6c onzième-, peu de cho.fe :
dans de douzième, vers minuit, il fe trouvoit un
filon de trois pouces d’épaiffeur fur quatre toifes de
longueur ; 6c dans le fond de la montagne , où la
machine prenoit fon eau, il y avoit un filon de trois
pouces , en tirant du côté du puits, de la longueur
de douze toifes, au bout defquelles fe trouvoit enÂ
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core un puits commencé, de la profondeur de vingt
pieds , & de trois toiles de longueur , dans le fond
duquel eft un filon de fix pouces depaiffeur, de
mine d’argent & de cuivre , fans roc ; & aux deux
côtés dudit puits . encore le meme filon d une toife
de chaque côté. En 17 4 4 ,.dans le courant de mars,
les mines de Giromagny donnèrent en argent t a xante
trois marcs d’argent , & m ile cinquante-,
quatre livres en cuivre. Dans le mois d avril de la
même année, elles fournirent cinquante-cinq marcs
d’argent fin, & mille quatre-vingt-fept livres de
cuivre. . .
Mais les endroits dont nous avons fait mention
ne font pas les feuls d’où on tire de là mine en
Alface : Sainte-Marie-aux-Mines donne du fe r ,
plomb & argent ; Giromagny &banlieue, de meme ;
Lach & Val-d e-Wiüé, charbon , plomb ; d Am-
: bach, fer ordinaire, fer fin on acier ; Ban-de-la-
' Roche, fer ordinaire; Framont, fer ordinaire ;
Molsheim, fer ordinaire, plâtre, marbre ; Suite,
huile de pétrole, & autres bitumes. Ces mines ont
leurs ufines & hauts fourneaux, au Val de Saint-
Damarin , pour l’acier ; au Val de Munfter., pour
le laiton; à Kingdall, pour les armes blanches iL
les cuivres; à Bsao, pour le fer &1 acier.
L’Alface s auffi des carrières renommées : il y a
\ à Boufack, moilon, pierre de taille, chaux & pave ,
à B o lw il, chaux ; à Rozeim, pierre de taille, pave,
meule de moulin , bloc & bonne chaux ; a bavern
és , excellent pavé. t t r i
Les mines -non exploitées fon t, poiir le r e r , le
Val de Munfter & celui d’O rbay ; pour le ter ex e
cuivre , le Val de Willê , Baao & Thaim ; pour le
gros fer ; le fin & le plomb , d’Ambach ; pour 1 argent
, le plomb & le fe r , Andlan ; pour le plomb,
Oberenheim; pour le charbon, Vifche; pour le
fer & l’a lun, le Ban-de-la-Roche & Framont. On
trouve encore à Marlheim , Valfone & Hautbaac,
des marcaffites qui indiquent de bonnes mines,
^ ^ALSF.N, île de Danemark dans la mer Baltique J
auprès de Fléensbourg, lur la cote orientale du
Holftein. Cette île, qui peut avoir 15 lieues de circonférence
, produit abondamment toutes fortes de
grains , excepté du froment. Plusieurs fortes de
fruits y croiffent même avec fucces. Le bois n y
manque pas, ni le gib ie r ,.& elle a quelques acs
d’eau douce très-poiflonnenx. Sonderbour0 en eft
ht capitale. Le château de cette ville feryit de pnfoia
au tyran Chriftiern II depuis l’an 1532 jufqu a i an
15 ALSFÈLD , très - ancienne, ville d’Allemagne ;
au cercle du haut-Rhin, dans le^andgmviat de
Heffe, à la branche de Darmftadt. Elle eft fur la rivière
de: Schwalm, à quatre lieues de Marpurg.
Elle V é té plus confidérable quelle ne 1 eft aujourd’hui.
C ’eft la capitale d’un.bailliage de meme nom
& la première viUe'de Heffe qui accepta la Confef-
fion d’Ausbourg au feizteme fiecle. Elle a un vieux
château & deux églifes. Long. 2 6 ,3 5 ; 5° . 4° .
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